Rechercher dans ce blog

Nombre total de pages vues

Translate

01 janvier 2011

Présence de Jacques Vergès et Roland Dumas aux côtés de Laurent Babgo

Éditorial de lucienne magalie pons

Jeudi matin très tôt, l'avocat français Jacques Vergès et  Roland Dumas lui aussi avocat, ancien  ministre des Affaires Etrangères et ex Président du Conseil constitutionnel sont arrivés en  Côte d’Ivoire.

Ils ont été invités par Laurent Babgo, dont on oublie souvent de rappeler qu’il est membre de l’International socialiste.

 Roland Dumas et Jacques Vergès, ont dénoncé, jeudi 30 décembre, l'ingérence française et internationale en Côte d'Ivoire.

Les médias rapportent que ces deux personnalités  de poids sont arrivés jeudi à Abidjan pour soutenir et conseiller le président sortant Laurent Gbagbo.

 "Qu'est-ce qui autorise le gouvernement français à intervenir dans une querelle électorale en Côte d'Ivoire ? Le temps de la colonisation et des juges de paix à compétence étendue est terminé", a déclaré sur la chaîne i-Télé Jacques Vergès, 85 ans, connu pour ses engagements tiers-mondistes, notamment sur le continent africain.

"J'ai quelques indications pour pouvoir dire que tout le monde n'est pas d'accord dans la communauté internationale. Elle se résume à quelques personnalités qui se mêlent de tout et dont on va examiner le cas", a estimé pour sa part Roland Dumas, 88 ans, ancien ministre des affaires étrangères de François Mitterrand.

La présence de Roland Dumas s’inscrit dans la ligne  constante  de  soutien à  Laurent Babgo  que le  Parti socialiste lui  a  toujours réservé , rappelons au passage que les plus importants des socialistes français l’avaient activement  aidé à s'installer au pouvoir.



Actuellement en pleine crise Ivoirienne, les gros bonnets du Parti socialiste paraissent se tenir   à distance du fond  politique du conflit Ivoirien, dans leurs déclarations ils soulignent  la nécessité d’un dialogue, discours assez classique pour le moment empreint de prudence,  en fait on comprend qu’ils sont dans l’attente des développements pour, si nécessaire, prendre ouvertement position.  Un socialiste Jacques Lang,  plus ou moins dissident selon les cas des positions politiques du  Ps,  a fait connaître récemment  son opinion,  qui reste tout à fait marginale  au PS,  en invitant  Laurent Babgo à reconnaître sa défaite et  à quitter ses fonctions. Son conseil n’a  pas trouvé d’écho.

Rien n’y fait, en dépit des injonctions, pressions  et sanctions accentuées contre  Babgo de la part de la Communauté Internationale et de l’Onu qui accentuent  leur position pro-Ouattara, et  entretiennent  sciemment par maintes déclarations   un vent de panique en pronostiquant comme l’Onu  par exemple «  un bain de sang » ,  l’ accentuation d’un risque de  guerre civile en évoquant des crimes contre l’humanité, , en dépit de l’échec de la Mission de la Cédéao  qui a demandé  à Babgo de partir en le prévenant qu’en cas de refus de sa part « une force légitime militaire » l’y contraindrait, mission Cédéao  qui se rabat maintenant sur l’ouverture d’une médiation,   Laurent Gbagbo, Président sortant, un mois après l’annonce des résultats, se tient toujours sur sa position, n’a toujours pas l’intention de céder le pouvoir  à  Alassane Ouattara , et dénonce un complot de  la France et des Etats-Unis contre lui.

Alassane Ouattara derrière les micros considère que  Laurent Babgo est un dictateur et soutient que les dictateurs ne partent pas et que seule la force les fait partir.

Charles Blé Goudé, Ministre et  partisan de Laurent Babgo  avec les jeunes patriotes dont il est le chef veut investir, le 1er Janvier 2011 ,  à mains nues l’Hôtel du Golf pour déloger Alassane Ouattara et ses partisans qui y sont retranchés sous la protection des forces de l’Onuci .

La France appelle une nouvelle fois ses ressortissants, surtout ceux qui ont des enfants,  à rentrer provisoirement en France

C’est dans ce contexte que Jacques Vergès et Roland Dumas sont présents à Abidjan.


Le site Rue 89 a interrogé  Jacques Vergès par téléphone alors qu’il se trouvait  à Abidjan .

Voici ci-dessous la copie de l’article de Rue 89 qui nous éclaire sur le sens de la démarche de l’avocat et sur ses intentions ;

Copie !

« Interviewé par téléphone par Rue89 alors qu'il se trouve à Abidjan, l'avocat français ne se « place pas dans une perspective d'apaisement.

« Rue89 : Ce séjour est-il le début d'une longue série ? Préparez-vous une éventuelle défense « de Laurent Gbagbo devant une juridiction internationale ?

« Jacques Vergès : Je suis arrivé jeudi matin, je repars sans doute samedi soir. Je passerai le « réveillon sur la lagune.

« Nous reviendrons en effet : nous sommes venus à la demande du président Gbagbo, et parce « que nous voulions nous informer de la situation pour ensuite agir en France.

« Agir en France » en vue d'un apaisement impliquerait un rôle d'intermédiaire avec les « autorités françaises, peu acquises à ce jour à la cause de Laurent Gbagbo. Vous placez-vous « dans cette perspective ?

« Les autorités françaises ont des oreilles si elles veulent écouter. Agir en France signifie « surtout tenir des conférences de presse et rendre compte de ce nous constatons sur place.

« On affirme à Paris que le président sortant a été battu aux élections, or c'est complètement « faux. J'ai rendez-vous ce vendredi après-midi avec le Conseil constitutionnel ivoirien pour « voir des documents qui permettent de prouver le contraire.

« Le Conseil constitutionnel ivoirien est clairement favorable à Laurent Gbagbo depuis l'issue « du scrutin…

« Il existe des pièces, que je compte bien ramener en France, qui permettent de prouver que « Laurent Gbagbo a remporté les élections.

« Il s'agit d'un coup d'Etat électoral organisé par le représentant de la France et le représentant « des Etats-Unis en Côte d'Ivoire, qui ont pris par la main le responsable de la Commission « électorale indépendante (CEI) [qui donne Ouattara vainqueur depuis le 3 décembre, ndlr] et « l'ont conduit tout droit à l'hôtel du Golf [le quartier général d'Alassane Ouattara].

« Dans quel but, selon vous ?

« Mais, bien sûr, en vue d'une agression qui se préparait de longue date.

« Etes-vous en mesure d'étayer l'hypothèse d'une telle agression ?

« Absolument. Une agression militaire est préparée par la France et les Etats-Unis afin de « placer un gouvernement fantoche en Côte d'Ivoire comme dans tant d'autres pays où des « gouvernements de tirailleurs servent les intérêts français et américains sans mot dire.

« 15 000 Français vivent en Côte d'Ivoire dans de bonnes conditions. Le gouvernement a « donné l'eau à Bouygues, le pétrole à Total, le port à Bolloré, mais les représentants ivoiriens « voudraient bien être traités d'égal à égal.

« On dit qu'Obama et Sarkozy on téléphoné à tel ou tel… mais comment prendrait-on en « France que le président du Nigéria appelle au sujet des Roms ? Tous les chefs d'Etat « africains n'acceptent pas d'être traités au rang de domestiques.

« La question reste toutefois la légitimité du gouvernement. Avant de vous rendre à Abidjan, « vous estimiez qu'on aurait pu attendre pour organiser ces élections. Avez-vous radicalisé « votre position ?

« Ce que j'ai dit, c'est que les élections ne résolvent pas un conflit, mais confirment un « consensus. On a voulu passer en force, c'était là la grande erreur.

« C'est pourtant Laurent Gbagbo lui-même qui a accepté ces élections, pensant les gagner…

« Il a accepté et il les a gagnées ! C'est un coup d'Etat électoral et les forces de l'ONU se « comportent comme en pays ennemi. Les militaires des Nations unies tirent à balles réelles « sur des civils désarmés. Nous l'avons constaté en visitant les hôpitaux jeudi après-midi.

« Mais à Paris, la presse a été intoxiquée. Or les élections ne se sont pas déroulées comme on « le prétend.

« Parmi les conseillers blancs de Laurent Gbagbo, dont vous faites partie, on peut citer Jean-« François Probst, ou Marcel Ceccaldi, l'avocat de Jean-Marie Le Pen, Roland Dumas, ancien « président du Conseil constitutionnel qui est, bien sûr, une figure de la Mitterrandie… Que « répondez-vous à ceux qui trouvent qu'il s'agit d'un bien drôle attelage ?

« Je ne sais rien de tout cela. Les commérages ne m'intéressent pas. On me dit qu'une guerre « se prépare, c'est pour cela que je suis ici. Ce qui m'intéresse, c'est de trouver quels sont ces « avions mystères qui débarquent à Bouaké [dans le nord de la Côte d'Ivoire, fief de l'ex-« rébellion].

« C'est ce que je rentrerai raconter à Paris et on verra bien »
Fin de l’article repris sur le site Rue 89 
_________________________________________/

Reprise de l'Editorial de Lucienne Magalie Pons : 
Pour sa part, Roland Dumas  ancien Ministre  des Affaires Etrangères de François Mitterrand a estimé  que tout le monde n’est pas d’accord dans la Communauté Internationale", il a notamment déclaré :

"J'ai quelques indications pour pouvoir dire que tout le monde n'est pas d'accord dans la communauté internationale. Elle se résume à quelques personnalités qui se mêlent de tout et dont on va examiner le cas".

Venant de Jacques Vergès et de Roland Dumas ces déclarations qui dénoncent en la démentant   l'unanimité affichée par les Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao),  font l’effet d’autant de pavés dans la mare politique  néo-colonialiste  et consorts industriel et financiers.

L’intervention  et la prise de position de Jacques Vergés et de Roland Dumas ne vont  pas manquer de  peser leur  poids dans le déroulement de la crise Ivoirienne et de la colorer d’un nouvel aspect tout à fait  contraire à la volonté de la Communauté Internationale, de l’Onu  et de la Cédéao de mettre la main sur l’opinion publique en la manipulant médiatiquement  en faveur  de leur poulain Alassane Ouattara...

Aucun commentaire: