L’interview du président sortant Laurent Gbagbo, diffusée mercredi soir sur Canal +, a soulevé un vent de polémique à Abidjan. Pour couper court aux suspicions de parti pris, la chaîne française aurait décidé d’enregistrer également un entretien avec Alassane Ouattara.
Le Groupe français Canal +, en missionnant en Côte d’Ivoire Michel Denisot, présentateur de l’émission « Le Grand Journal », pour une interview exclusive du président sortant Laurent Gbagbo, ne s’attendait pas à être au cœur d’une vive polémique. Des voix se sont élevées dans la presse ivoirienne pour dénoncer le « parti pris » de la chaîne cryptée et son choix de n’interroger qu’un seul président.
La venue de Michel Denisot à Abidjan quelque jours après les avocats Jacques Vergès et Roland Dumas a alimenté des soupçons dans la décision de la chaîne qui s’en défend : « Nous nous sommes plusieurs fois autocensurés sur des reportages concernant la crise postélectorale… Officiellement, c’était pour ne pas mettre en danger la vie des ressortissants français », a expliqué « une source proche de la direction de Canal + », selon les médias.
La polémique portait notamment sur le fait que les chaînes d’information France 24 et TV5 Monde sont diffusées localement via le bouquet de Canal + Afrique. Or ces médias sont interdits actuellement et jusqu’à nouvel ordre par le camp Gbagbo. Les partisans d’Alassane Ouattara soupçonnaient la présence de Michel Denisot à Abidjan comme un « marchandage » entre la chaîne et le président sortant , pour la levée de l’interdiction en échange d’une interview -.
Canal + a certainement mesuré l’impact de ces soupçons qui risquaient d’entacher l’impartialité prudente dont elle s’efforce d’entourer ses informations concernant la Crise postélectorale Ivoirienne.
Pour calmer le vent des polémiques dont elle est l’objet à Abidjan, Canal+ a finalement décidé de réaliser, une interview d'Alassane Ouattara, qui est lui le président élu et reconnu par la communauté internationale.
elle a été enregistrée en duplex depuis Paris, espérons que les médias français, tant critiqués à Abidjan, y retrouveront s’ils suivent l’exemple de Canal +, une audience moins sujette à polémique au moins en Côte d’Ivoire.
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