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31 octobre 2008
L'Union pour la Méditerranée n’est pas sortie de l’Auberge !
L'Union pour la Méditerranée n’est pas sortie de l’Auberge !
La croissance de L'Union pour la Méditerannée, dont la naissance avait été célébrée en fanfare sur notre territoire,le 13 juillet et que que certains considèraient comme l'un des actes de la Sarkoparade internationale, se trouve affligée aujourd’hui pardes questions politiques primordiales qui avaient été savamment étouffées sous nos flons-flons nationaux et ceux des pays invités dans le but de ne pas envenimer les festivités inaugurales, déjà très critiquées en raison de la présence du Président Syrien invité par notre Président Français aux cérémonies du 14 Juillet.
Rien n’est régléencoreà ce jourencore, alors que la réunion des Ministres des Affaires Etrangères de l’Union pour la Méditerranée est programmée à Marseille pour les lundi 3 et mardi4 Novembre.
Une fois encore, le président français co-président de cette Union, s’estdévoué à sa cause pour tenter d’éclaircir les confusionset les mécontentements qui règnent encore de part et d’autre de la Méditerranée, a cet effet il s’est entretenu, mercredi 29 octobre, à Paris, avec le coprésidentde l'UPM, l'Egyptien Monsieur Hosni Moubarak.
Au sud de la Méditerranée, les modalités de la participation de la Ligue arabe alimente le principal point de blocage. Comme on pouvait le penser, Tel-Aviv refuse que la Ligue Arabeparticipe aux rencontres préparatoires entre diplomates et experts tout en acceptant résiduellement qu’elle soit présente en tant qu’observateur, ce qui provoque la colère d’Alger qui déplore franchement cette mise à l’écart : «On a l'impression qu'Israël mène la danse. On va de compromis en compromis : la réunion de Marseille est pleine d'incertitudes",dénonce-t-on à Alger, en soulignant que, "dès le début, "on" a voulu évacuer la dimension politique de l'UPM. Résultat : elle revient par la fenêtre !". Quand au Maroc il proteste lui aussi, et Rabat qualifie le "blocage" d'Israël, comme "incompréhensible et absurde".
Une première réunion entre ministres de l'environnement, sur l’eau, qui devait se tenir mercredi 29 octobre en Jordanie a déjà été annulée, précisément en raison de ces désaccords politiques defond qui restent pendants entre Tel Aviv et les pays arabes sur le rôle de la Ligue Arabe.
A quelques heures de l'arrivée des ministres des affaires étrangères des pays de l’Union pour la Méditerranée, d'ultimes tractations auront lieu à Marseille, entre hauts fonctionnaires, pour tenter de trouver un compromis. Certains médias bien informés, redoute que les pays arabes claquent la porte si la Ligue arabe est exclue de ces préparatifs, en rappelant que la coprésidence égyptienne soutientcommeposition de principe la participation de la Ligue Arabe à tous les préliminaires.
Enfin la localisation géographique du Secrétariat général de l’UPM agite plusieurs de ses membres. Alors que la ville de Barcelone se voudrait favorite, face aux candidatures de Tunis, La Valette (Malte), Marseille, voire Bruxelles, il n'y a pas à ce jour de consensus ni du côté européen ni du côté arabe. La Syrie et le Liban combattent l'idée qu'un pays arabe puisse accueillir le secrétariat, d’après eux ce serait implicitement accepter une normalisation des relations avec Israël., et comme palliatif, certaines capitales proposent Bruxelles, "à titre transitoire", pour "sortir de l'impasse".
Autour de cette question de localisation, depuis plusieurs semaines, la diplomatie espagnole a engagé des discussions pour rallier à sa cause un maximum de pays, y compris de la rive sud. Dans ce sens des « négociations » informelles ont été engagées avec la Tunisie pour qu'elle retire sa candidature. En échange, ce serait un Tunisien qui pourrait prendre les commandes du bras exécutif de l'UPM et obtenir le poste de secrétaire général, mais rien n’est conclu, etlesEspagnols en dépit d’un espoir de façade, savent parfaitement queNicolas Sarkozy souhaite qu'une ville de la rive sud de la Méditerranée soit retenue.
Cette question se complique en raison desdivergences de vue qui surgissent entre les diplomates européens pour organiser la coprésidence tournante de l’UPM entre les pays de l’Union Européenne.
Pour MonsieurHenri Guaino, conseiller spécial de M. Sarkozy, il soutient que la France doit assurer la présidence de l'UPM jusqu'à la prochaine réunion au sommet des 44 pays membres de l’UPM dans deux ans.
Comme on le sait, l’intention prêtée au chef de l'Etat français de se saisir de la Crise Financière pour tenter de présider la zone euro a soulevé un premier malentendu en Europe, mais de plus dans un autre ordrede protestations, les deux pays , la République tchèque et la Suède, qui doivent piloter l’Union Européenne en 2009, ne l'entendent pas de cette oreilleet font état des règles des traités européens pour faire valoir leurs droits à la coprésidence de l’UPM notamment en premier lieu le gouvernement tchèque, qui a dénoncé une "campagne" malintentionnée à son égard au sujet de la présidence tournante de l’Europe, et avec lequel il reste à arrondir les angles pour ne pas envenimer la question. A cet effet, M. Sarkozy et le premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, ont tenté de s'expliquer, vendredi 31 octobre à l'Elysée, lors d'un déjeuner qui a été organisé pour calmer le jeu.**
Comme on le voir l’UPM est loin d’être sortie de l’auberge !
En tant qu’observateur on peut noter que Tel Aviv dès les prémices de l’UMP a annoncé sa couleur en souhaitant arbitrairement, écarter La Ligue Arabe des préparatifs, alors que la création l’Union pour la Méditerranée a été justifiée par ses initiateurs comme le ferment et le terrain idéal de la réconciliation des pays de la Méditerranée. Les coprésidents de l’UPM seront-ils assez persuasifs pour convaincre Tel Aviv et certains des pays membres que cette Union n’a pas été créée pour y transposer les graves dissensions qui existent entre Israël et les pays Arabes au sujet de la question palestinienne ?
ooOoo
** Dernière minute : nous venons d’apprendre Nicolas Sarkozy, qui recevait à déjeuner ce vendredi à Paris le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, a proposé que le ministre tchèque des Finances, en tant que futur président de l’Union européenne, participe à la réunion du G20, le 15 novembre à Washington et qu’en contrepartie Le Président Sarkozy resterait coprésident de l’Union pour la Méditerranée (alors que le Commission européenne s’était prononcée pour que la coprésidence du Nord aille à la présidence tournante, - 2 ans pour les Égyptiens, 6 mois pour le pays européens en charge- ); le président français aurait déclaré : "La Tchéquie nous a demandé de continuer à présider l'Union pour la Méditerranée avec l'Égypte, elle-même ( la Tchéquie) en étant membre naturellement en tant que future présidente de l'Union européenne
Ce déjeuner a amorcé une réconciliation fragile qui reste à confirmer, elle ne lève pas tous les malentendus qui se sont élevés entre la France et la République Tchèqueen raison des spéculations sur les intentions « prêtées » à Nicolas Sarkozy de continuer à exercer en Europe après la fin 2008, la présidence « tournante » de l’Union européenne, alors que c’est aux Tchèques de reprendre le flambeau dès le mois de Janvier 2009.
Il reste donc aprouver que les "grands pays" de l’UE ne veulent pas s’imposer en dictant conjoncturellement leur loi « arbitraire » aux "petits", et qu’ils leur sont solidaires dans le respect des règles des traités.
La République Tchèque, petit pays de 10 millions d’habitants a adhéré à l’UE en 2004, elle ne fait pas partie de zone euro pas plus que les Suédois qui doivent leur succéder à la Présidence de l’Europe toujours en 2009, mais la République Tchèque membre de l’UE avait fait savoir ces jours derniers qu’elle entendait faire respecter ses droits en tant que tel et prendre son tour à la présidence tournante de l’Europe dès Janvier 2009 .
Rappelons qu’il y a quelques jours le président tchèque Vaclav Klaus avait dénoncé lors d'un débat télévisé: "M. Sarkozy veut siphonner notre présidence "… Monsieur Vaclav Klaus s'était aussi exprimé sur la présidence européenne "C'est prestigieux, mais pas pour les pays, c'est prestigieux pour les quelques politiciens qui vont à Bruxelles 12 fois par mois.» et il avait aussi prétendu que pour lui, la présidence européenne "était "une chose sans importance"( il insiste pourtant pour prendre son tour).Par ailleurs, encore quelques points de friction , dont notamment la position personnelle du Président Tchèque sur le Traité de Lisbonne dont il entend faire repousser la ratification de loin en loin , et aussi sa position défavorable au "paquet" de lutte contre le changement climatique, sont encore en suspens et les "malentendus" subsistent.
Rappelons aussi, que c’est le Premier Ministre Tchèque Mirek Topolanek, favorable lui à l’Europe, qui est constitutionnellement en charge des Affaires européennes, mais le président Vaclav Klaus, eurosceptique, pourrait lui mettre des bâtons dans les roues, d’autant que M. Topolanek se trouve fragilisé actuellement par une crise politique de sa majorité, après deux défaites successives : le 18 octobre aux élections régionales, où l'opposition social-démocrate a pris le contrôle des 13 régions en jeu, puis le 25 aux sénatoriales, où il a perdu sa majorité constitutionnelle au Sénat.
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