12 octobre 2008

« Groos problem » pour Nicolas : Angela fait de la résistance !

article de lucienne magalie pons

La chancelière allemande et le président français ont inauguré hier Samedi le Mémorial Charles de Gaulle. Etaient également présents à Colombey-les-deux-Eglises, l'ancien président Jacques Chirac et son épouse Bernadette, ainsi que le Premier ministre François Fillon, plusieurs ministres et les Présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale.

L’heure n’était pas à la plaisanterie mais à la mémoire, et c’est à contre temps que Monsieur Nicolas Sarkozy a glissé : "J'ai beaucoup de mal avec eux! Gross problem!" ("Gros problème")* en s'adressant maladroitement aux collaborateurs d'Angela Merkel, à l'arrivée de la chancelière.

* Rappelons que Berlin a rejeté l'idée d'un plan européen sur le modèle de celui adopté par les Etats-Unis pour faire face à la crise.

ooOoo

Sous le signe d’une réconciliation plus apparenteque réelle, les deux vedettes de l’Europe se sont mis d’accord à Colombey-les-deux-Eglises sur le concept d’une boite à outils commune pour recapitaliser les sociétés et organismes financièrement défaillants, en annonçant qu’ils ne manqueraient de se concerter, mais ils ne jouent pas encore en harmonie sur la question du financement global d’un « fonds européen », Angela persiste à prévenir qu’il n’en est pas question, mais que chaque pays pourra utiliser ces « outils »pour répondre aux situations particulière de chaque pays, alors que Nicolas plaide pour un plan européen calqué sur le Plan Paulson.

Angela Merkel, abordant à l’issue de cette inauguration, en conférence de presse, les décisions qui pourraient être annoncées dimanche à Paris lors du sommet de l'Eurogroupe, a retenu le concept de l'élaboration d'une "boite à outil commune", mais a bien souligné en restant sur ses positions que "chaque pays pourra utiliser ces outils pour répondre aux situations particulières de chaque pays".

La belle Chancelière préconise une approche commune en Europe mais soutient qu’il faut pouvoir s’adapter de « façon flexible » à chaque situation nationale. Elle n’exclut pas en Allemagne des soutiens en capitaux pour les banques qui le demanderaient, mais elle explique clairement qu’on ne peut parler de nationalisation dans ces interventions de remise à niveaux en insistant : …….. "C'est un soutien de l'Etat qui doit permettre aux banques d'agir de façon autonome" et elle prévient : "pour les banques qui réclameraient ce type de soutien, nous pourrions leur imposer des conditions", .... mais "aucune décision n'a été prise en ce sens" a-t-elle ajouté. ….."Lundi (*)les choses seront claires", a-t-elle promis.


Ainsi pour l’Allemagne plus exigeante en matière de résultats économiques et financiers que d’autres pays laxistes de l’UE (suivez mon regard) , on peut supposer qu'il n’y aura pas de sauvetage financier sans conditions ! La France devrait s’inspirer de cette sagesse.

- (*) Lundi, soit le lendemain de la réunion de l’Eurogroupe qui se tiendra ce Dimanche à 17 heures environ, à la suite de la réception à 15 h 30 par Nicolas Sarkozy à l’Elysée du Premier Ministre britannique Gordon Brown, dont le pays ne fait pas partie de la zone euro, en compagnie du Président de la Commission Européenne José Manuel Baroso et du Gouverneur de la BCE Jean Claude Trichet, dont la seule présence incitera ces dirigeants à ne pas perdre « les esprits ».


Pour la caresser dans le sens du poil et tenter d’amadouer cette redoutable Chancelière qui serre les cordons de la Bourse Allemande avec une féroce fermeté tant vis-à-vis de ses partenaires de l’UE que de ses propres banques, Nicolas Sarkozy s’est s’empressé de déclarer : "Jamais ni le Premier ministre ni moi-même n'avons parlé d'un fonds européen", car selon lui "la crise impose des réponses extrêmement rapides" et "un fonds européen poserait un problème gigantesque d'opérationnalité de la décision".

Ndlr : c’est tellement plus simple et rapide de plonger la main dans la Caisse de l’état et dans l’épargne des Français !

Dans l’esprit du Président Français la réunion de l’Eurogroupe marque sa "volonté de maximiser les chances de coordination" en conformité avec ce qu’il a martelé à Colombey-les-deux –Eglises pour consolider la solidité du couple franco-allemand contre l’adversité financière en affirmant : ….. "Toutes les décisions, toutes les préparations, toutes les analyses sur la crise, nous les faisons absolument ensemble", et tout en évoquant "une parfaite identité de vues entre l'Allemagne et la France" il déclare : "Nous avons préparé un certain nombre de décisions que nous soumettrons à nos partenaires" lors du sommet de l'Eurogroupe, a-t-il dit, en refusant toutefois de donner plus de précisions pour ménager le suspens.

Comme l’a dit Madame Merkel « Lundi nous y verrons plus clair »

Lors de l’inauguration et de la visite du Mémorial édifié au pied de la Croix de Lorraine, le Président Français avait tenu à rappeler ….. "Il y a 50 ans, à quelques semaines près, le général de Gaulle accueillait ici à Colombey, le chancelier Konrad Adenauer", "Chacun d'eux reconnut en l'autre le partenaire qui pourrait lui permettre d'accomplir le grand dessein qu'il s'était fixé: réconcilier le peuple allemand et le peuple français, sceller entre eux une amitié durable", et s’adressant tout particulièrement à Angela Merkel il a souligné …… "aucune crise, aucune incompréhension, aucune divergence d'intérêt, n'a jusqu'à présent réussi à détruire cette amitié" en affirmant … « Alors que l'Europe bousculée par une crise sans précédent qui s'abat sur le monde ne gardera son unité et ne sera capable d'agir que si la France et l'Allemagne travaillent ensemble dans la confiance la plus totale et dans l'amitié la plus exemplaire; alors qu'un monde nouveau s'apprête sous nos yeux à naître des bouleversements en cours et qu'il va falloir repenser beaucoup de nos politiques, la leçon du gaullisme est plus que jamais d'actualité".

Madame Angela Merkel, sans grande envolée lyrique a constaté avec adresse : "Notre remarquable coopération politique a joué et joue un rôle déterminant dans le rapprochement de l'Europe" et "c'est ce que nous essayons de faire au cœur de l'actualité du moment" "Nous savons tous que l'Europe ne peut réussir qu'ensemble quand bien même avons-nous des divergences".

Ndlr : bis et « re- bis » repetita : Attendons Lundi pour y voir plus clair !


1 commentaire:

Anonyme a dit…

L' Allemagne était européenne, lorsqu elle etait divisée.
L' Allemagne est nationale, depuis qu'elle est réunifiée.

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