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26 septembre 2008

Toulon : Sarkoparade au complet sur fond de crise internationale !

Rappelons qu’avant son déplacement à New York l’opinion publique relayée par les médias souhaitait que le Chef de l’Etat s’exprime sur la crise Financière internationale. Au prétexte d’un agenda surchargé, le Chef de l’Etat avait promis de le faire à son retour des USA. A new York il s’est empressé de consulter un expert, c’est ainsi qu’il a pu faire un discours Onusien dans lequel notamment il a dressé un premier catalogue des causes qui ébranlent l’économie mondiale, en proposant ses différents remèdes et sanctions (voir dans le présent blog mes articles en date du Jeudi 25 septembre intitulé "Discours prononcé par le Président de la République Française devant la 63ème Assemblée Générale des Nations Unies" et "Ce soir à Toulon Sarkoparade économique"),

et dans la foulée préparer depuis New York, le discours qu'il devait prononcer le Jeudi soir 25 septembre à Toulon.


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La Sarkoparade conduite par le Chef de l’Etat qui pour la circonstance avait entrainé dans son sillage le Premier ministre François Fillon et une demi-douzaine d'autres membres du gouvernement et des conseillers de l’Elysées , s’est déplacée au grand complet à Toulon Jeudi pour une séance « grandiose » de communication, essentiellement pour répondre à trois objectifs majeurs, montrer l’unité du Gouvernement mobilisé derrière le Chef de l’Etat et ses Conseillers, diaboliser la Crise financière, convaincre que l’Etat tiendra contre vents et marées le cap des réformes.

Enfin autre objectif non exprimé mais non des moindres , ce n'es pas par hasard que ce discours est prononcé tout à fait à la veille de la présentation d'un budget 2009 qui s'annonce plus que restreint, ... et que l'on entend, en justifiant sa rigueur par la crise financière , nous faire avaler comme une couleuvre.

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A Toulon, jeudi soir, Le Président s’est exprimé pour répondre aux inquiétudes que la Crise Financière Internationale suscite en mettant l’accent sur notre pays et sur sa responsabilité, se plaçant une fois de plus au cœur de la question : « Si j'ai voulu m'adresser ce soir aux Français, c'est parce que la situation de notre pays l'exige ……..Je mesure la responsabilité qui est la mienne dans les circonstances exceptionnelles où nous nous trouvons."

Puis pendant 45 minutes devant une assistance nombreuse( environ 4500 personnes) , il s’est livré à une attaque contre le capitalisme financier, a énuméré les interventions de l’Etat qu’il entend mettre en œuvre pour combattre la crise , en s’efforçant de convaincre qu'il était aux commandes, tout en exprimant son refus d'envisager une politique d'austérité qui d’après lui aggraverait la récession, face à la crise financière internationale, ce qui a été interprété comme un virage à « gauche » de son discours.

Il faut être bien naïf pour estimer que Le Président de la République vire à gauche, pour la simple constatation que toutes les mesures qu’il propose ne pourront s’appliquer fautes de moyens financiers, les caisses de l’Etat sont vides, les poches des petits contribuables à sec, les portefeuilles des nantis intouchables, faut-il encore le souligner, et ce ne sont pas les taxes d’intimidation comportementales « Bonus-malus » que Monsieur Borloo s’ingénie à inventer, avec un zèle parfois contesté même par l’Etat, face aux leviers de boucliers, qui suffiront à réinjecter dans le système financier de quoi redresser la barre, quand aux sanctions à moins d’interdire la bourse sine die à des financiers véreux comme on peut le faire dans les casinos de jeux aux joueur addicts, les autres sanctions prévues ne sont que broutilles destinées à jeter de la poudre aux yeux.

En fait c’est un discours de bonnes intentions (le Pouvoir comme l’Enfer est souvent pavé de bonnes intentions) qui ne pourront pas se traduire dans ses actes de gouvernance. Certes il y aura des réunions internationales, des conférences, des actes successifs de la part de la France et de l’Europe pour renter de moraliser la finance internationale, mais les politiques pèsent peu en face de la finance internationale. Mais la France et l’Europe si l’on peut accepter l’idée qu’elles ont une morale financière, ce qui reste à prouver, n’ont pas les moyens financiers et coercitifs d’intervenir sur toutes les places boursières du monde entier pour traquer les financiers véreux ou imprudents, même si elles pourront en subir les contre coup désastreux d’opérations boursières fictives et frauduleuses.

Il a rompu avec le discours lénifiant sur l'impact de la crise en France tenu par la ministre de l'Economie Christine Lagarde -- présente à Toulon avec le Premier ministre François Fillon et une demi-douzaine d'autres membres du gouvernement.

Au nom de la vérité qu'il a déclaré devoir aux Français, Le Président, en raison de la vérité qu’il a déclaré devoir aux Français, s’est plus à dramatiser la crise internationale qu’il a qualifié de "crise de confiance sans précédent" qui ébranle l'économie mondiale, qui selon lui n’est pas finie n'est pas finie et aura des conséquences durables, y compris en France.

"Dire la vérité aux Français, c'est leur dire que la crise actuelle aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage et sur le pouvoir d'achat." a-t-il prévenu.

La crise financière internationale ainsi mise en évidence est venue à point pour faire passer dans l’ombre, en arrière plan, la crise économique nationale et pour ainsi dire la justifier !

Dans ses critiques des dérives du capitalisme financier, il a estimé que la crise actuelle mettait fin à une "certaine idée de la mondialisation" et à l'idée "folle" selon laquelle les marchés ont toujours raison, tout en précisant que cette crise n'est pas celle du capitalisme et que l'anticapitalisme n'offre "aucune solution".

Il a renouvelé ses souhaits d’un "capitalisme régulé" et "refondé" sur une "éthique de l'effort et du travail", car le capitalisme n'est "pas la loi de la jungle" et de nouveau a souhaité un sommet des dirigeants des principaux pays concernés par la crise avant la fin de 2008.

Il propose de remettre à plat tout le système financier et monétaire mondial comme on le fit à Bretton Woods après la seconde guerre mondiale et plaidé pour un "nouvel équilibre entre l'Etat et le marché" –

"L'autorégulation pour régler tous les problèmes, c'est fini, le laissez-faire c'est fini", a-t-il scandé.

Il a ainsi promis que si les banques françaises étaient mises en difficulté par la spéculation, il n'accepterait pas "qu'un seul déposant perde un seul euro" en assurant dans un engagement solennel : "L'Etat est là et l'Etat fera son devoir. C'est un engagement solennel que je prends ce soir : quoiqu'il arrive, l'Etat garantira la sécurité et la continuité du système bancaire", a promis le président de la République.

L’Etat, autrement dit les contribuables seront invités à cracher dans le bassinet pour redresser les banques « mises en difficulté par la spéculation ». Une question, les banques ne disposent-elles pas de moyens techniques pour éviter et neutraliser toutes opérations spéculatives en alertant la COB par exemple ? A moins que ces banques ne se soient jetées d’elles-mêmes dans des opérations spéculatives à risque, du genre de celle de la Société Générale qui a défrayé la chronique un petit temps ? Il faudrait voir, tout de même !

L'Etat sera aussi prêt à intervenir pour aider les PME à financer leurs investissements et faire face à leurs difficultés de trésorerie en cas de restriction du crédit, pour soutenir le secteur immobilier et, plus généralement, la croissance.

"Si l'activité venait à reculer fortement et durablement, je n'hésiterais pas à prendre les mesures nécessaires".

Ainsi l'Etat (donc les contribuables) serait prêt à intervenir pour aider les PME à financer leurs investissements et faire face à leurs difficultés de trésorerie en cas de restriction du crédit, pour soutenir le secteur immobilier et, plus généralement, la croissance.

Le Chef de l’Etat estime que la crise invite à accélérer le rythme des réformes, car "il n'existe aucune solution miracle qui permettrait de se dispenser des efforts nécessaires". Il a confirmé la suppression de 30.600 emplois dans la fonction publique en 2009.

Le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, qui était présent, a du ressentir comme un baume dans son cœur, en entendant Nicolas Sarkozy promettre l'extension du système du bonus-malus visant à encourager la production et l'utilisation de produits "propres" - un système pourtant quelque peu critiqué à Bercy et au sein de l'UMP.

"Cette extension se fera dans la concertation. Elle se fera progressivement mais elle se fera, j'en prends l'engagement", a déclaré Nicolas Sarkozy.

Pour faire bonne mesure, le Chef de l’Etat a dénoncé avec un certain accent populiste, les modes de rémunération des dirigeants de la finance, notamment le système des "parachutes dorés" et a prévenu que si les professionnels ne se mettent pas d'accord sur des pratiques "acceptables", le gouvernement règlera le problème par la loi "avant la fin de l'année", a-t-il dit.

Il y aurait donc des « pratiques acceptables » reste à distinguer les pratiques acceptables de celles « inacceptables » : un vrai casse tête chinois !

En analysant soigneusement son discours, avec cet appel incessant aux contribuables pour aider le capitalisme néolibéral défaillant à redresser la barre, je me demande bien comment certains commentateurs ont pu noter un virage à gauche dans le discours de notre Président.

article de lucienne magalie pons

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