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17 septembre 2008

Algérie : faire place à la vérité





Ils ont et nous avons choisi l'Honneur et la Fidélité
JAMAIS NOUS NE LES OUBLIERONS













Ci-dessous reproduction d'une lettre que j'ai reçu en communication de l'un des mes correspondants avec l'autorisation de publier :

Clément CHARRUT

Officier supérieur en retraite

Chevalier de la Légion d'Honneur

Bayonne, le 11 août 2008

à

- Monsieur Erard Corbin de Mangoux

Conseiller auprès du Président de la République

- Monsieur Eric Etienne

Conseiller auprès du Premier ministre

Monsieur Yves Kodderitzsch Président du Haut Conseil des Rapatriés-

Monsieur Renaud Bachy Mission Interministérielle aux Rapatriés

Messieurs,

En réaction à la correspondance que vous ont adressée le 8 août Mme Taouès TITRAOUI et M. Bernard COLL, je tiens à ajouter le point de vue d'un pied noir anonyme. La vérité est que la négation, la falsification et bientôt l'effacement de l'histoire de l'Algérie française font que notre cause est devenue impossible à gagner sinon impossible à défendre (nous le faisons néanmoins par devoir) si l'actuel gouvernement ne met pas fin au mensonge d'état ni ne met fin à ce climat morbide de repentance masochiste à sens unique! La France ne veut pas reconnaître ses torts dans ce domaine. A des fins immédiates d'adhésion à sa politique de retrait, le gouvernement De Gaulle a braqué l'opinion publique contre les pieds noirs et les a chargés de tous les maux avant de les livrer aux égorgeurs. Et le tort causé n'a pas été réparé. Vous ne reconnaissez pas l'imposture gaulliste en Algérie par volonté de ne pas toucher à l'icône De Gaulle. Vous refusez de dissocier le De Gaulle de 1940 de celui de 1958-62. Imposture qui commença en 1943 quand il s'appropria l'outil militaire forgé par Giraud en AFN. Les pieds noirs lui ont alors bien servi pour être présent à la table des vainqueurs. Ils lui ont bien servi pour revenir au pouvoir en 58 par les manœuvres des Delbecque, Neuwirth et consorts à Alger et en Corse. On sait comment il le leur a rendu et comment il a continué à faire tuer ses militaires tout en négociant avec un FLN pourtant vaincu sur le terrain. On sait comment, dans un lâche soulagement, la France a approuvé les illusoires accords d'Evian et l'abandon de l'Algérie au seul FLN qui n'existait plus sur le terrain et était loin de représenter toute la population. Faut-il vous rappeler que de ce scrutin d'avril 62 les pieds noirs et les musulmans d'Algérie étaient exclus ? Curieuse démocratie! Tout ceci vous le niez. Comme vous oubliez ce que l'Icône disait sur l'immigration algérienne et l'intégration, par des propos qui vaudraient à n'importe qui d'autre des poursuites immédiates. Il y a aussi le désir démagogique et bien illusoire de plaire à la population d'origine immigrée, mais à force de lui donner raison dans ses revendications mémorielles antifrançaises, vous la confortez dans ses exigences et ses mensonges, pendant que les archives qui prouvent les massacres de 1962 sont verrouillées (mais pas celles sur la torture !). On est mieux considéré dans ce pays quand on est étranger ou d'une "minorité visible" que quand on est pied-noir! Cette véritable xénophilie est ridicule: En 1962 les pieds noirs étaient priés "d'aller se réinsérer ailleurs", ils étaient accusés de "prendre le travail et les logements des Français" (je l'ai entendu encore en 2004 !) ils étaient taxés de "même pas français" (je l'ai entendu dans l'Armée française) au prétexte qu'ils comptaient parmi eux des gens d'origine espagnole ou italienne. Et aujourd'hui les mêmes se gargarisent de la "diversité" de la France. On rejetait les Français d'Algérie et les harkis patriotes et maintenant on se flatte de cacher des sans papiers. Curieux et incohérent peuple "français"…Vous ne répondez pas aux questions qu'on vous pose, ou de façon fragmentaire, ou bien vous nous parlez de commissions. "Quand on veut enterrer un problème en France, on crée une commission" disait déjà Clémenceau… Rien sur les cimetières qui ont été rasés ou tellement profanés qu'on les "regroupe" pour effacer les traces de ces profanations. Il fallait payer pour récupérer des restes; quelle honte! Rien sur la mémoire des Anciens-Combattants pieds noirs et de ceux d'entre eux morts pour la France et dont les monuments n'existent plus. Vous acceptez lâchement les reproches de Bouteflika sur la mémoire des A-C "algériens" de Verdun ou d'ailleurs, et vous n'avez pas le courage de lui rétorquer que leurs noms étaient inscrits sur les monuments que le FLN a détruits en 62, et que le FLN persécutait ceux qui persistaient à porter leurs médailles françaises. Il n'y avait pas que des "indigènes" dans l'Armée d'Afrique. Les pieds noirs étaient les plus nombreux et ils ont fourni un effort de mobilisation supérieur à toute autre population, Métropole et Empire confondus. Ces "même pas français" étaient bons pour mourir en Italie (mais que savez vous de la campagne d'Italie?) en Alsace et en Allemagne pendant que les nombreux résistants de la dernière heure tondaient des femmes. Mais à qui vont les honneurs aujourd'hui quand on parle de 1945 ? Aux seconds ! Mon père était l'un de vos libérateurs, il était comme la plupart des pieds noirs, de condition très modeste (contrairement à la propagande que vous gobez) et il est mort sans avoir compris pourquoi 17 ans à peine après avoir perdu tant de camarades de combat, il était si mal traité par sa propre nation. Il a fallu que ce soit Djamel Debbouze qui rappelle que les pieds noirs étaient nombreux en 44-45…La repentance à sens unique pratiquée par MM. Sarkozy, Marleix et Bajolet est révoltante, entre autres, parce qu'elle ne s'accompagne d'aucune exigence vis à vis de l'Algérie et d'aucune réciprocité de sa part : vous ne réclamez pas la vérité sur les disparus civils et militaires, vous ne cherchez pas à récupérer leurs restes mortels, vous donnez les archives de l'INA et semble-t-il bientôt celles des Armées (propriété de la France!) mais vous n'exigez pas la restitution des 5 millions d'actes d'état civil concernant la population dite européenne de 1830 à 1962. Que M. Sarkozy aille donc vendre du nucléaire à l'Algérie du FLN. Quand ce pays ni viable ni vivable parce que né d'une imposture et du terrorisme ("des visas, des visas !") sera un état islamique et constituera un nouvel Iran aux ambitions nucléaires à caractère militaire, qui assumera cette responsabilité? Aucun de vous ne songe à répliquer à Boutéflika que l'Algérie doit son existence à la France. Personne n'ose lui dire que ce serait plutôt aux arabes de restituer l'Afrique du nord aux berbères qu'ils ont envahis et islamisés. Vous n'osez pas lui rappeler que sans l'Algérie française, le Sahara et ses richesses n'appartiendraient pas à son pays dans ses frontières actuelles. On oublie que jusqu'au début de 1962, De Gaulle ne voulait négocier que sur les départements du nord mais pas sur le Sahara qui n'a rien à voir avec l'Algérie de 1830. Aucun de vous n'ose réclamer à l'Algérie la moindre repentance pour les massacres et les atrocités commises par le FLN. Vous ne vous rappelez même pas que ce dernier a commis en 8 ans, ici en Métropole, des centaines d'attentats matériels (les raffineries de Marseille ont flambé plusieurs jours) et assassiné 4000 personnes dont les trois quarts de musulmans. La télévision publique négationniste fait régulièrement et en toute impunité (avec notre argent) l'apologie du terrorisme du FLN tout en crachant sur la France. Une poseuse de bombes qui tua des civils y est nommée "résistante et héroïne"! Dans le même temps l'OAS qui n'a existé que moins d'un an est chargée de tous les crimes de telle sorte que l'opinion publique retienne que les attentats de cette période n'étaient que de son fait. C'est ainsi qu'une enfant mutilée par un attentat FLN à Alger s'entendra demander plus tard à Montpellier si c'était à cause de l'OAS qu'elle avait perdu un bras ! Mais que peut-on face à l'histoire convenue? Vous allez en réalité, je le crains, continuer à céder à la véritable dictature de l'anticolonialisme primaire, du racisme anti pied noir et de l'histoire falsifiée mais officielle imposée par des "intellectuels" à l'indignation sélective. Vos engagements ne nous trompent plus et justice ne nous sera pas rendue, sinon peut-être par des Algériens eux-mêmes, comme dans le film "Histoires à ne pas dire" (que la télé publique collabo n'est pas près de programmer!) ou comme dans les propos d'Aït Ahmed en 1987. L'existence même de vos fonctions actuelles et la survivance d'organismes tels que H.C.R., M.I.R. ou ANIFOM après 46 ans constituent l'aveu explicite que subsistent des problèmes non réglés ! C'est une honte et un scandale pour cette France donneuse de leçons, qui s'intéresse aux disparus de Srebrenica ou aux otages colombiens mais se fiche de ses disparus d'Algérie et laisse salir sa propre mémoire. Je livre à votre réflexion cette conclusion d'un livre. Elle résume bien notre situation d'éternels français de seconde catégorie fichés DZA (pourquoi pas FLN?) qui doivent justifier de leur nationalité française chaque fois qu'ils renouvellent leur passeport, dans ce pays où on donne à des rues des noms de "membres du FLN"!

"Y avait-il pour notre pays natal et pour ces Français approximatifs que nous étions une place dans cette nation immodeste qui n'a su trouver jusqu'à ce jour, ni pour elle un mot de contrition, ni pour eux un mot de compassion, et encore moins reconnaître la vérité qui seule peut guérir?"(Le Onzième Commandement André Rossfelder)

- Je vous prie d'agréer, Messieurs, l'expression de ma considération distinguée.




1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et si seulement c'était par ce genre de courrier admirable qu'un déclic se passait en France et à l'Elysée. Faut-il attendre que tous les français d'Algérie soient morts pour que la France reconnaisse enfin leur sort misérable. Les enfants de, comme moi, ne parviendront pas à parler de choses qu'ils ne connaissent pas... Puissent les pieds-noirs se battre jusqu'au bout nous eux, pour nous...