Préambule :
Nous avons évité de relater , en leur temps , le foisonnement de déclarations virulentes des responsables du PS contre la
politique allemande et l’austérité d’Angela Merkel , relayés et commentées par les médias
papiers, les émissions radios et les écrans de télévisions de fin Avril jusqu’au 6 mai et jours suivants.
Nous avions flairé qu’il s’agissait du lancement imprudent d’une montgolfière lancée dans le ciel européen par les responsable du PS et qu’il fallait attendre le déroulement de sa
trajectoire pour en mesurer les dégâts.
En conclusion pendant plusieurs
jours, le parti socialiste et le
gouvernement ont offert le spectacle d’une majorité incapable de débattre d’une voix unanime des relations
franco-allemande, les déclarations des uns et des autres ont été si contradictoires et si mal maîtrisées qu’elles ont surtout
contribuées à exposer en toute transparence les désaccords et
les fissures d’un parti PS
et d’un pouvoir de gauche
fragilisés.
Finalement la montgolfière s'est métamorphosée en boomerang !
ooOoo
Nous y revenons ce jour pour rappeler succinctement le déroulement de la trajectoire de la montgolfière gonflée d'acrimonies contre la politique allemande, lancée par les reponsables du PS, en premier lieu
les lanceurs PS se sont inspirés d’une version de travail d'un texte
interne au PS qui doit ouvrir la convention sur l’Europe, (organisée par le parti socialiste
en juin) publié dans un article Monde …… Les auteurs y dénonçaient «
l'intransigeance égoïste de la chancelière Merkel » avec aussi quelques lignes sur « les accents
thatchériens de l'actuel premier ministre britannique »
Pourtant ces amateurs
de montgolfière auraient du éviter
d’envenimer les relations franco-allemande avant de connaître le texte définitif qui ne sera ne sera connu qu’en juin après le
vote des militants de la convention du PS. « Le premier loupé, c’est quand même
la publication de ce texte alors qu’il était en train d’être réécrit ! », a fait
remarquer après-coup un conseiller ministériel.
Le premier haut-perché
PS , Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, allumait la mèche en appelant à une « confrontation » politique avec la
chancelière, et immédiatement l’aile
gauche du PS le suivait dans une
cacophonie de déclarations discordantes, à tel point que pour atténuer ce bruit
qui divisait la gauche
que plusieurs Ministres ont fini par lancer des flèches dans la
montgolfière pour la dégonfler , d’abord le Ministre de l’Intérieur Manuels
Valls a déclaré« Ces propos sont irresponsables, démagogiques et nocifs. …, Il doit y avoir confrontation entre la droite
et la gauche au niveau européen. Mais il ne peut pas y avoir de recherche d’un
bouc émissaire qui aurait le visage d’Angela Merkel. Si elle gagnait les
élections en septembre, que ferions-nous ? Nous déclarerions la guerre à
l’Allemagne? Allons, il faut être sérieux ! » s’est –il inquiété dans Le Parisien, en réaction aux
propos de Claude Bartolone.
Ensuite sur Europe 1 , Michel Sapin, le ministre du travail, a regretté « une erreur de mots » et refusé
un affrontement avec Merkel – « le terme confrontation est totalement
inapproprié ». a-t-il dit en plaidant pour un débat sur « la meilleure politique
possible pour faire en sorte que l'Europe retrouve la croissance et assainisse
ses finances ».
Mais Arnaud Montebourg, le Ministre du Redressement
productif, repartait lui de plus belle
dans un sens moins contrôlé, en estimant
notamment dans Le Point, que ses idées progressaient,
qu’ elles étaient maintenant la pensée commune et dominante »
et qu’il était finalement « vraiment à
droite, par rapport au PS ». Sur sa
lancée, il poursuivait « Moi je conseillerais au président de la République de
faire une tournée européenne fracassante. Je le lui ai proposé l'été dernier.
J'envoie des notes au président, je lui fais des suggestions. Je m'intéresse à
autre chose qu'à mon domaine. Il faut “toréer” l'Union européenne. Toro ! Toro
! »
Le 28 Avril le site
Europe 1 relatait que Benoit Hamon ,
le ministre français chargé de la
Consommation, le socialiste Benoît Hamon, a déclaré au journal britannique The
Observer qu'il fallait "en finir avec les politiques d'austérité en
Europe", dont la chancelière allemande Angela Merkel est, selon lui, l'une
des rares à penser encore qu'elles marchent. ….."Il est temps d'en finir
avec les politiques d'austérité en Europe", a expliqué le ministre "Seule Merkel, soutenue par quelques
pays du nord, croit que l'austérité marche". La mise en cause de la
politique d'austérité provoquerait "des tensions et des divergences
politiques avec les Allemands", a
néanmoins reconnu le ministre. Mais
pour lui ,"le rejet de l'austérité dans l'opinion est désormais
partagé par la plupart des dirigeants et des économistes" …..
"L'Allemagne est la seule économie qui continue à résister, à s'y opposer,
à mettre son véto".
Comme il fallait s’y attendre Le 29 Avril l’occasion était trop belle pour l’opposition UMP, qui a saisi l’occasion pour lancer une
offensive contre Fran9ois Hollande, Jean-François Copé et
François Fillon se se montrés cinglants
Copé et Fillon ont fait front commun dans un communiqué en
dénonçant … »la responsabilité
personnelle » du président François Hollande « dans la dégradation continue
et consternante de la relation franco-allemande , En résumé, L’ancien Premier ministre et le président de
l’UMP ont dénoncé « le climat
germanophobe qui gagne le PS et son allié d’extrême gauche » …., « Dès le début
de son quinquennat, au sommet de Bruxelles le 29 juin 2012, le nouveau
président français a manœuvré pour tenter d’isoler la chancelière allemande. Ce
comportement indigne, guidé par des préoccupations bassement partisanes a donné
le ton de ce que serait, désormais, sa relation avec l’Allemagne. Le résultat
est catastrophique », ont-ils notamment affirmé.
Certains médias
en élargissant le sujet ont prolongé la
polémique en s’interrogeant sur un remaniement : »Est-ce un hasard
si, dans la course à la succession de Jean-Marc Ayrault à Matignon, Claude
Bartolone, Manuel Valls et Michel Sapin font justement partie des favoris ?
Depuis l’affaire Cahuzac, les rumeurs insistantes de remaniement, en dépit des
démentis élyséens, continuent de rendre nerveux les ténors de la majorité. Le
président de l’Assemblée nationale s’est particulièrement exposé ces derniers
jours en multipliant les incartades. « Il y a un vrai sujet Bartolone, a reconnu un responsable socialiste. Ce n’est
plus seulement un bruit : on a le sentiment que le personnage croit lui-même à
un avenir politique plus important qu’aujourd’hui. »
D’autres médias
encore soulignaient la
responsabilité directe du premier ministre et du président de la République,
incapables de canaliser un débat qu’ils appellent pourtant de leurs vœux, d’après
ces médias « la majorité s’inquiète de la “méthode Hollande” ...," consistant à
laisser s’exprimer les voix les plus discordantes pour apaiser un parti traversé
par des courants contraires" ...
Le Premier Ministre Jean-Marc
Ayrault, a réagi samedi 4 mai par des tweets, soulignant que l’amitié franco-allemande était
« indispensable pour redonner un nouvel élan au
projet européen et trouver les voies du retour de la croissance ».
On aurait pu en rester là , mais non,
Dimanche 5 Mai Claude Bartolone, le Président de l’Assemblée
Nationale qui avait appelé à une « confrontation » avec la politique de la chancelière allemande, a
regretté le manque de « sang-froid » de certains ministres et évoqué sur son blog ,
une « tempête dans une verre d’eau » et les alliés du PS eux aussi haussaient le ton. « Nous n’avons pas négocié le traité européen, nous
nous sommes mis dans les clous de l’Europe telle que vue par Bruxelles et par
Berlin protestaient-ils …
Par la suite Jean Marc Ayrault
le Lundi 6 mai dans un
entretien publié dans la « La Dépêche du Midi » a de
nouveau expliqué : « La
relation entre les deux pays est solide et, chacun le sait, essentielle pour
permettre à l’Europe de surmonter la crise. C’est justement grâce à ce dialogue intense et
respectueux que nous donnerons un nouvel élan au projet européen et que nous
trouverons le chemin de la croissance. Nous sommes les piliers de l’Europe et
cette responsabilité nous oblige »,
Une fois encore on aurait pu en rester là, mais non, les prises de positions se sont encore
poursuivies et déversées dans
les médias le Lundi 6 Mai pour
tenter de réparer « les dégâts »
, mais là encore on peut noter qu’ils ne sont pas tous sur la même gamme :
Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS aux
Questions européennes, a assuré lundi 6 Mai
sur LCI qu’il demandera la suspension de celui ou celle qui a fait
« fuiter » le brouillon très polémique du texte de son parti contre la
politique d’Angela Merkel. Si nous retrouvons celui a fourni ce texte à la
presse, je demanderai qu’il soit suspendu du PS » a-t-il déclaré. Le député de
Paris, qui a présidé à la rédaction de ce texte, a évoqué un « brouillon écrit
à plusieurs mains » et qui « ne devait pas se retrouver dans la presse » a-t-il
prévenu, en expliquant que le texte
initial du PS a été corrigé ensuite. et dans un entretien publié Lundi 6 Mai
dans le Nouvel Observateur il déclare aussi notamment : « Mais je réprouve
aussi l’interdiction de pouvoir discuter de sa politique quand elle touche
l’Europe. La politique d’Angela Merkel est respectable mais pas indiscutable »
De son côté, Laurent Fabius, le ministre des Affaires
étrangères a appelé son son parti au calme. « Le débat oui, le
pugilat non», a-t-il résumé notamment
sur Europe 1, en ajoutant « En même
temps, il y a des sujets de débats, il est normal qu’on débatte de la rapidité
avec lequel on va revenir à l’équilibre (budgétaire), du fait que les pays qui
en ont un peu sous la pédale comme l’Allemagne doivent pouvoir renforcer leur
croissance ».
Sur le site Internet du quotidien « Le Monde », dans un entretien publié lundi 6 mai, Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie,
a estimé quant à lui que l’idée d’une confrontation avec l’Allemagne est
« contre-productive ».
Nicole Bricq, la
ministre du Commerce extérieur, a
dénoncé lundi 6 Mai sur Radio classique
Public Sénat des propos « pour le moins
indélicats, inutiles et contre-productifs , mais en rappelant que François Hollande a demandé « depuis le
début » une politique de croissance européenne, et en allusion aux élections du 22 septembre
prochain outre-Rhin elle a prévenu : «Il va se passer des choses en
Allemagne »
Evoquant la fuite du texte préparé par du PS pour les
élections européennes, d’autres socialistes ont réagit de façon plus
partagée :
Anne Hildago, la
première adjointe de Bertrand Delanoë, a
exprimé son désaccord avec les partisans de la confrontation avec l’Allemagne.
« Je pense qu’il ne faut pas stigmatiser, une personne un pays », a-t-elle
déclaré lundi 6 Mai sur BFMTV et RMC, mais elle a ajouté
notamment : "Je pense qu’elle (Angela merkel, ) se trompe quant aux
mesures qu’il faut prendre pour relancer l’Europe ».
Enfin les médias en
rajoutaient encore en rapportant les
déclarations de Jean Vincent Placé,
chef de file des sénateurs Ecologistes, à France Bleu et Métro « « Nous n’avons pas négocié le traité
européen, nous nous sommes mis dans les clous de l’Europe telle que vue par
Bruxelles et par Berlin ..., Le gouvernement a pris un virage social-libéral
vaguement consensuel avec l’Allemagne mais dont on voit les limites absolues aujourd’hui
en termes de croissance. Jean-François Vincent Placé espère « qu’avec le Parti socialiste, avec
Harlem Désir, avec nos amis communistes nous allons réussir à constituer un
front politique de gauche, une gauche sociale et écologiste qui va peser sur
les choix du gouvernement ».
_____
ooOoo
En conclusion comme nous l’écrivions dans notre préambule, le parti socialiste et le gouvernement ont
offert le spectacle d’une majorité incapable de débattre d’une voix unanime des relations
franco-allemande, les déclarations des uns et des autres ont été si mal maîtrisées qu’elles ont surtout
contribuées à exposer en toute transparence les désaccords et les
guerres d’ego d’un parti PS et d’un pouvoir de gauche fragilisés.
Reste à savoir après tout ces remous politiques
et médiatiques si François Hollande et Angela Merkel lors du prochain Conseil
Européen de Juin s’accorderont ou se diviseront pour présenter des propositions
sur l’avenir de l’Union Européenne.
Revue de presse – nous
n’avons sélectionné que quelques articles tant ils sont nombreux, les polémiques médiatiques sont allés bon
train ! - :
www.lesechos.fr/...politique/politique/.../0202736780776-le-ps-veut-san...
29 avr. 2013
– Après la polémique déclenchée par le Parti socialiste (PS) , dont la
direction ... à propos de la politique d'austérité en Europe, les
caciques du parti ... que l'idée d'une confrontation avec l'Allemagne
est « contre-productive ».
www.lemonde.fr/politique/.../attaques-contre-merkel-la-presse-francaise-...
29 avr. 2013
– Les relations franco-allemandes sont au cœur des éditoriaux après des ...
"La violente charge du PS contre l'austérité européenne et
surtout contre ... gens tiennent leur propre classe politique
pour responsable de la crise.
www.lemonde.fr/politique/.../valls-et-sapin-se-positionnent-contre-une-c...
28 avr. 2013
– Hamon s'en prend à la politique économique de l'Allemagne. ...
tous deux appuyé ce point de vue et ont sévèrement critiqué les responsables
du PS qui ... plus offensive, de la direction du PS contre
les politiques d'austérité".
www.metrofrance.com/...ps-contre...allemande/mmdC!GutQbPkUjAzk/
29 avr. 2013
– Critiques du PS contre Merkel: qu'en pense la presse allemande
? ... pression d'une aile gauche remontée contre les politiques
d'austérité en Europe. ... des gens tient sa propre classe politique
pour responsable de la crise.
www.leparisien.fr
› Politique
28 avr. 2013
– La charge du PS contre Merkel, «chancelière de l'austérité»;
Manuel ... le député a appelé au «courage» les responsables
politiques dans la ...
www.lepoint.fr
› Politique
Il y a
7 jours – Le texte "n'est pas contre" l'Allemagne,
mais "contre une politique, ... qu'il ne faut pas
accepter qu'une politique d'austérité européenne nous emmène ....
Ils ont trouvé un autre responsable pour parer a leurs incompétence de ...
www.letelegramme.fr/.../critiques-contre-l-allemagne-la-polemique-conti...
29 avr. 2013
– ... polémique ne s'éteint pas après les prises de position du PS
contre l'Allemagne ... "en finir avec les politiques
d'austérité en Europe", dont Mme Merkel est, selon lui, ....
Nous tenons notre classe politique pour responsable.
28 avr. 2013
– Politique : Hamon contre les politiques d'austérité - -
Europe1.fr. ... avec les politiques d'austérité en Europe",
dont la chancelière allemande Angela Merkel est, selon lui, ....
Un clip des élus PS pour la 1ere année de Hollande ...
www.lejdd.fr/Politique/.../Tensions-avec-l-Allemagne-Hollande-tente-de-...
Il y a
6 jours – ... au PS mettant en cause la politique
d'austérité d'Angela Merkel, les ... socialiste "n'est pas contre"
l'Allemagne mais "contre une politique, ...
actu.orange.fr/...politique/europe-le-debat-sur-l-austerite-fait-plus-que-ja...
29 avr. 2013
– Europe: le débat sur l'austérité fait plus que jamais rage. politique
... Une charge du PS contre Merkel dégrade la relation franco-allemande
- 27/04 .... plus nombreuses de responsables de gauche sur la politique
allemande.
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