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16 juillet 2010

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Jeudi 15 juillet 2010 4 15 /07 /2010 08:30

Les leçons de l'affaire Woerth.

L’UMP a beau tout tenter, l’affaire Woerth ne passe pas et continue de faire les gros titres des journaux trois semaines après son déclenchement. Plus qu’une simple crise de régime, cette affaire passe d’autant moins qu’elle nous renvoie en pleine figure, toutes les dérives de notre système politique…

Intérêts privés et responsables publics : une collusion généralisée

Le pêché originel de cette affaire demeure le conflit d’intérêt. On savait que notre classe politique entretenait des rapports ambigus avec le patronat et les grandes familles industrielles mais nous étions loin de nous douter de son ampleur.

De la proximité d’E. Woerth avec la famille Bettencourt ou bien de l’amitié qu’il entretient avec Robert Peugeot, la collusion entre responsables publics et intérêt privés n’a jamais paru aussi prégnante.

Quant à la Justice, son indépendance à l’égard du pouvoir est sérieusement mise en doute. Le procureur P. Courroye qui s’était déjà fait remarquer dans l’affaire Clearstream et dans celle des appartements de Neuilly est un frein à l’enquête judiciaire. Mis en cause par les écoutes illégales qui ont été pratiquées, il est en quelque sorte juge et partie.

Quant au rapport de l’Inspection Générale des Finances, il ne peut servir de blanc-seing à Eric Woerth puisque cette institution est placée sous les ordres directs du Ministère de l’économie et des Finances. L’affaire de Karachi l’a prouvée sans juge d’instruction indépendant, il ne peut pas y avoir d’éclosion de la vérité.

Financement des partis, le malaise perdure

Luchaire, Urba, Casetta… On pensait toutes ces affaires derrière nous mais ce n’était qu’illusion. Pour contourner la limitation légale en termes de donations (Les dons sont limités à 7 500 euros par an et par personne), d’innombrables partis satellites ont été créés.

La Commission Nationales des Comptes de Campagne et des Financements révèle ainsi que le nombre de partis recensés est passé de 28 en 1990 à 255 en 2004. Si dans les faits, il n’y a rien d’illégal, ces pratiques border-line laissent néanmoins planer l’ombre du soupçon.

Les Média, un contre-pouvoir indispensable

A l’heure où la Justice fait défaut, les Médias deviennent un contre-pouvoir essentiel à la sauvegarde de l’équilibre démocratique de notre pays. Face à la menace de régression démocratique, Edwy Plenel plaide pour un journalisme qui soit « le chien de garde de la démocratie ».

Aujourd’hui, force est de constater que le journalisme de flux ne permet plus de faire éclore des affaires politico-financières de cette importance. Trop peu de Médias disposent de cellules d’investigation capable d’enquêter durant plusieurs semaines sans sortir un papier. Les rares exceptions sont Mediapart, Bakchich ou le Canard enchaîné.

Le problème dans ce type d’affaires c’est que le média détenteur du scoop est obligé d’adopter une thèse. Or comme l’a bien formulé Fabrice l’Homme sur le plateau d’Arrêt sur images, il dispose alors du « leadership », les autres Média seront toujours en retard par rapport à lui. Les témoins ou nouvelles informations parviendront toujours en priorité au Média détenteur du scoop.

Malheureusement l’angle choisi par ce Média impacte fatalement sur les résultats de l’enquête. Compte tenu de la course effrénée à l’information, les autres Médias ne seront pas en capacité de contredire ou de recontextualiser ces informations. Mediapart était dans le vrai depuis le début sur cette affaire, l’histoire ne prête donc pas à conséquence mais certains acteurs tels que le procureur P. Courroye auraient sans doute pu être inquiétés plus tôt. Parfois décrié, trop souvent délaissé, il est en tout cas grand temps que le journalisme d’investigation retrouve une place de rang au sein de l’espace médiatique.

Crise de régime

La défaite lors des élections régionales avait porté un coup sérieux à N. Sarkozy, cette vague d’affaires est en train de le terrasser. L’hyper-président avait fait de son franc parler une marque de fabrique. Aujourd’hui, il n’ose plus assumer les orientations de sa politique. Refusant toujours autant d’employer le mot rigueur comme de reconnaitre les erreurs commises par Eric Woerth, N. Sarkozy s’empêtre dans les contradictions et les contre-vérités. En chute libre dans les sondages (seulement 33% d’opinions favorables en juin selon le dernier baromètre BVA-Orange), il ne donne plus que le spectacle de son impuissance politique et semble dans l’incapacité de reprendre l’ascendant…

Pire que cela, la défense agressive et outrancière employée par l’UMP pour s’attaquer aux Médias laissera des traces. Lorsque Xavier Bertrand parle de « méthodes fascistes » pour désigner le travail d’investigation de Mediapart, on se demande si cet ancien agent d’assurances est bien à sa place, à la tête du premier parti de France. On savait que les sciences humaines ne faisaient pas vraiment partie des priorités gouvernementales. On sait aujourd’hui que le parti majoritaire méprise ouvertement l’Histoire. Employer le terme « fascisme » à tour de bras tels que le font les portes-flingues de l’UMP, c’est banaliser la souffrance de ses victimes et porter atteinte au travail de ceux qui perpétuent leur mémoire. Impardonnable…

Du « J’accuse » de Frédéric Lefèbvre aux tweets de Benjamin Lancar, petit tour d’horizon d’une ligne de défense qui prend l’eau :

Par Gaullistes de Bretagne et Pays de la Loire - Publié dans : Politique


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