Une atteinte salariale et sociale intolérable portée sur l’autel sacrificiel de la mondialisation néolibérale du travail, organisée et soutenue par des Groupes industriels puissants qui concourent à instaurer par des manœuvres coercitives un nivellement par le bas des salaires et un rabotage impitoyable de la protection sociale dans tous les pays du monde, s’est invitée à Strasbourg avec l’aide implicite et hypocrite des dirigeants politiques qui ne pipent pas mot.
Historique :
En toile fond la reprise du site de Général Motors Strasbourg (dédié à la fabrication de boîtes de vitesses), en quête d'un repreneur depuis la faillite du constructeur automobile américain, par le nouveau groupe General Motors Company (GMC), détenu à 60% par l'Etat fédéral américain, qui propose une reprise du site sans réduction d'effectif en échange d'un carnet de commande étoffé jusqu'en 2014
Le plan de reprise prévoyait un gel des salaires sur deux ans, pas d'intéressement jusqu'en 2013 et une renonciation de plus d'un tiers des seize jours de RTT actuels, soit une baisse de 10 % du coût de la main d'œuvre et la direction du groupe pour justifier ces « tronçonnages » mettait en balance le site alsacien avec une usine au Mexique, où la main d'œuvre est moins chère. "La direction de GM Company demande aux salariés de faire un effort et de réduire l'écart avec les coûts pratiqués au Mexique", avait résumé un porte-parole de la direction à Strasbourg.
La direction avait indiqué dans un communiqué " il appartient désormais aux délégués syndicaux des quatre organisations syndicales représentées à GM Strasbourg de se prononcer sur les nouveaux accords collectifs. (...) La direction veut croire qu'aucun délégué ne prendra la responsabilité de faire obstacle à la seule solution qui assure le maintien et le développement industriel et social de GM Strasbourg et qui préserve les salaires", ajoutait le communiqué. "L'obstacle" en question désignait implicitement la CGT, qui voit dans ce plan de reprise "un véritable recul social" et qui avait appelé à voter non au plan de reprise.
"Nous n'avons pas à nous comparer aux travailleurs qu'on exploite au Mexique, en Chine ou je ne sais où", a martelé Roland Robert, l’un des représentants de la CGT, …"Le résultat n'est pas une surprise, avec toute la pression et le chantage à l'emploi de la direction", et il a prévenu "Nous resterons fermes sur nos positions" et "ne signerons pas l'accord proposé par la direction".
Les trois autres syndicats craignaient que l'attitude de la CGT ne remette en cause la reprise, la direction de GMC souhaitant un consensus syndical. "J'espère qu'ils [la CGT] vont bouger. Si le deal ne se fait pas, ils ont du souci à se faire", avait prétendu Jean-Marc Ruhland, de la CFDT.
Le film du 19 Juillet au Jeudi 22 Juillet
Lundi 19 Juillet : référendum interne
Le couteau sous la gorge et sous l’effet d’une pression intolérable qui s’apparente au chantage, les salariés de General Motors Strasbourg ont approuvé, lundi 19 juillet, à plus de 70 % le maintien des activités de leur usine dans le giron de leur employeur, qui conditionne le rachat de leur usine à un gel des salaires sur deux ans et à une renonciation à des jours de réduction du temps de travail (RTT).
Sur les 929 votants, sur 957 salariés présents sur le site, soit un taux de participation de 97 %, 645 salariés ont répondu oui à la question "êtes-vous pour ou contre le projet de reprise du site ?", 268 se prononçant contre (29 %), a indiqué un délégué CFDT (majoritaire), syndicat coorganisateur du vote aux côtés de FO et de la CFTC. Six bulletins blancs et dix nuls ont été dénombrés lors de ce vote à bulletin secret contrôlé par un huissier
Ce résultat du référendum interne dont on peut douter de la légalité par rapport au droit du travail, ouvre d’après Général Motors la voie à la reprise du site de Strasbourg (dédié à la fabrication de boîtes de vitesses), en quête d'un repreneur depuis la faillite du constructeur automobile américain, par le nouveau groupe General Motors Company (GMC), détenu à 60% par l'État fédéral américain, qui propose une reprise du site sans réduction d'effectif en échange d'un carnet de commande étoffé jusqu'en 2014
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La direction de GM Strasbourg satisfaite s'est aussitôt félicitée de cette "forte approbation", estimant que "ce résultat montre que les salariés ont bien compris que l'avenir du site et de ses 1 150 emplois est la priorité".
Pour Roland Robert, représentant de la CGT "Le résultat n'est pas une surprise, avec toute la pression et le chantage à l'emploi de la direction", et il a prévenu "Nous resterons fermes sur nos positions" et "ne signerons pas l'accord proposé par la direction".
Mardi 20 Juillet :
Les salariés de Strasbourg contestent de nouvelles clauses, le rachat de l'entreprise semble soumis à d'autres conditions qui leur « avaient échappé »…. Tiens donc !
Mais après avoir approuvé, le 19 juillet, ces conditions pour le rachat de leur usine par GMC, les salariés de Strasbourg se trouvent Mardi en face de la direction de GM à Strasbourg qui fait connaître de nouvelles exigences
En effet, Mardi, la direction et les syndicats ont discuté de l'organisation de la production qui serait mise en place dans le cadre de la reprise par GMC.
Comme « surprise du chef », la Direction leur a offert l'idée d'annualiser le temps de travail alors qu'il n'en avait jamais été question jusqu'à présent.
"Ils nous ont pris pour des lapins de six semaines", s'est indigné Jean-Marc Ruhland, secrétaire du comité d'entreprise et membre de la CFDT, une organisation qui avait appelé à voter en faveur du projet de reprise (avec la CFTC et FO).
Le propriétaire de Général Motors Strasbourg quand a lui persiste et soutient dans un message au comité d’entreprise qu’une décision devra être prise avant la fin de la semaine, d’après lui deux options sont possibles : le rachat par GMC ou la liquidation.
Mercredi 21 Juillet :
Mercredi, les patrons de l’usine ont affirmé par une "déclaration" que "l'annualisation était parfaitement connue des représentants du personnel et des salariés".
A noter cependant que ce « point » crucial n'était pas mentionné dans le texte signé par "l'équipe de direction" et diffusé dans l'usine juste avant le référendum.
(Dans un courriel adressé au Monde, un salarié écrit qu'il regrette d'avoir voté oui, car il a découvert cette hypothèse d'annualiser le temps de travail après la consultation du 19 juillet, grâce à la radio France Info.)
Puis, la direction a rédigé un nouveau projet d'accord diversement commenté par les syndicats : "95 % du texte est conforme à ce que l'on attendait, estime M. Ruhland (secrétaire du comité d’entreprise et membre de la CFTC)… Ne restent que des choses mineures qu'il conviendra de corriger."
Des points posent encore problème, notamment une référence à des articles du code du travail, qui permettent de "travailler plus en période de haute activité et moins en période basse".
Thierry Stachel, de la CFTC a averti : "Je ne signerai pas l'accord s'il intègre ces dispositions législatives".
"Nous allons faire relire le projet par des juristes, jeudi le CE donnera son avis et la signature si elle a lieu se fera vendredi", a précisé Jean-Marc Ruhland, délégué CFDT du site
"Elles doivent être retirées du texte", estime de son côté Jorge Ruivo, de FO.
La direction de son côté, assure qu'elle ne modulera pas les horaires sur l'année. "La durée hebdomadaire moyenne de travail sera de 34 h 25, indique-t-elle dans un compte rendu de réunion. Comme aujourd'hui, si l'on travaille plus dans la semaine, les heures seront payées en heures supplémentaires."
La direction a fixé à vendredi la date butoir pour un accord, faute de quoi comme seule perspective elle menace d’une liquidation.
C'est dans ce contexte contradictoire que les représentants du personnel doivent se prononcer, jeudi en fin de matinée, lors d'une réunion du comité d'entreprise.
Jeudi 22 Juillet
(La CGT s'était déjà prononcée contre ce qu'elle qualifie de "chantage".
Seule la CGT a arrêté sa position, jeudi en début de matinée : hostile aux conditions de reprise dictées par GMC, elle votera contre.
Mais la CFDT, majoritaire, ainsi que FO et la CFTC viennent d’approuver le projet de reprise par General Motors Company (GMC).
« Le texte de l'accord présenté jeudi au comité d'entreprise est conforme au projet approuvé à plus de 70% par les 1.150 salariés consultés par référendum lundi, à l'initiative des syndicats », a déclaré Jean-Marc Ruhland, secrétaire du comité d'entreprise et de la CFDT.
"On a toujours fait valoir qu'on était sur un recul social mais que nous étions d'accord, CFDT, CFTC et FO, avec les conditions de reprise pour préserver l'emploi et la pérennité du site", a expliqué Jean-Marc Ruhland
(Les syndicats ont fait préciser dans le texte que l'accord ne concernait pas l'annualisation du temps de travail que la direction avait tenté d'imposer au lendemain du référendum.)
"Les horaires seront décomptés comme avant et les heures supplémentaires se déclencheront à partir de 35,83 heures dans la semaine", a précisé Jean-Marc Ruhland.
L’accord prévoit un gel des salaires pendant deux ans, un renoncement à l'intéressement durant trois années et la suppression de six des seize jours de RTT contre la promesse de poursuivre la fabrication de boîtes de vitesses automatiques sur le site jusqu'en 2020.
Une première échéance étant fixée à 2013, le groupe s'engage à rembourser dans le plan social les efforts salariaux consentis en cas de fermeture à cette date.
Le mot de la fin ? :
Le secrétaire de la CGT, Roland Robert, persiste pour sa part de qualifier le texte de "grosse arnaque."
"Il reste toujours des points d'ombre dont les salariés se rendront compte l'année prochaine", a-t-il prévenu.
Selon lui, rien n'empêcherait General Motors, qui aura racheté son usine pour un euro symbolique, de la revendre d'ici quelques années, sans être lié par l'accord.
Les syndicats doivent signer formellement l'accord ce vendredi, date butoir fixée par le groupe américain
Dernière minute :
L'attitude de la CGT, qui a refusé le projet d'accord, pourrait être déterminante, la firme de Detroit ayant demandé à ce que le texte soit paraphé par les quatre organisations syndicales. (Reuters/Johannes Eisele)
Les syndicats doivent signer formellement l'accord vendredi, date butoir fixée par le groupe américain
ooOoo
Une fois de plus il convient de désapprouver ces pratiques patronales qui sapent l’intérêt des salariés que seule la CGT défend, de renonciation en renonciation il faudra un jour si ces pratiques se généralisent et s’étendent à d’autres Sociétés, faire notre deuil d’un niveau de vie déjà en péril, pour nous retrouver au pain sec, au service des groupes prédateurs internationaux qui font leur beurre sur le dos des salariés.
Nous avons la regrettable impression que le Ministre du Travail occupé à se défendre contre la pression des médias et de l’opposition , tant en ce qui concerne des soupçons qui pèse sur lui personnellement , que par la question de la réforme des retraites qui passe mal, abandonne de plus en plus le sort des salariés à la volonté unilatérale des Groupes industriels et commerciaux.
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