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14 juillet 2010

Polanski libéré : Revue de presse

Après plusieurs atermoiements la Suisse vient de refuser l'extradition de Roman Polanski vers les Etats-Unis.

La presse européenne est partagée sur cette décision que certains considèrent comme soumise à des pressions exercées par des personnalités importantes proches de ce réalisateur ou encore par un pays voisin dont Roman Polanski est ressortissant, d'autres évoquent un certain vide juridique dans le dossier, et d'autres encore dénoncent une ingérence politique dans cette décision, en redoutant qu'elle n'ouvre un précédent dans l'avenir pour d'autres "célébrités" qui se trouveraient impliquées dans des affaires de mœurs comparables.

Le bons sens moral voudrait que le principe d'égalité de traitement sans considération de la notoriété de la personne préside au traitement juridique de tels dossiers et qu'une "célébrité" quels que soient ses talents et ses relations influentes soit jugé comme "monsieur tout le monde".

Triste exemple que celle d'une justice qui serait soumise dans ses décisions aux pressions exercée par des positions relationnelles de haut niveau artistiques, philosophiques, politiques ou autres, et qui reviendrait à établir de fait un système inégalitaire entre les personnes en raison de leur notoriété publique ou de l'influence de leurs relations.

Les Etas Unis pour autant ne renoncent pas à leur demande d'extradition à l'encontre de Roman Polanski.

Roman Polanski libéré devra éviter de circuler dans des pays qui respectent leurs accords d'extradiction avec les Etats Unis pour ce genre d'affaires de mœurs en conséquence le réalisateur en fait ne pourra se trouver en sécurité qu'en France, en Pologne et en Suisse.

Voici une revue de presse européenne du 13 Juillet 2010


Revue de presse européenne du 13/07/2010 - Source EURO/TOPICS

À LA UNE
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Polanski s'en sort
La Suisse n'extradera pas finalement le réalisateur Roman Polanski vers les Etats-Unis. Le lauréat des Oscars est pourtant accusé d'avoir violé une jeune fille de 13 ans en 1977. La presse européenne déplore une ingérence de la politique dans cette décision et redoute un précédent néfaste pour d'autres célébrités.

Neue Zürcher Zeitung - Suisse
La politique s'en mêle
Dans l'affaire Polanski, les autorités ont revendiqué au début le principe d'égalité de traitement sans considération de la personne, mais l'acquittement prononcé raconte une tout autre histoire, estime le quotidien conservateur Neue Zürcher Zeitung : "L'acte final du drame Polanski est totalement politique - le fait que la ministre de la Justice ait personnellement communiqué la non-extradition suffit pour le prouver. Et les arguments également avancés semblent aujourd'hui être tout sauf strictement juridiques : il est question d'un protocole demandé aux Etats-Unis mais non-fourni par ces derniers - protocole récemment encore qualifié de non-pertinent par l'Office fédéral de la justice lui-même. … De tels arguments auraient en fait dû inciter à renoncer à une arrestation de Polanski en septembre dernier avec une certaine clairvoyance politique. La politique n'aurait pas eu alors à intervenir ensuite dans une commission rogatoire en cours : la politique s'en est mêlée avec de bons arguments au mauvais moment." (13.07.2010)

Wprost Online - Pologne
Les stars sont au-dessus de la loi
La libération de Roman Polanski est un signal erroné, critique Artur Bartkiewicz dans l'édition en ligne du magazine d'information Wprost. Les stars ne doivent pas avoir plus de droits que les citoyens lambda, sinon d'autres artistes s'en prendront également à des mineurs : "Polanski se prend pour la victime de petites gens qui ont fomenté une vilaine intrigue, en vue de le faire chuter de son piédestal, parce qu'ils sont jaloux de son succès. Cela voudrait dire qu'il a plus de droits que les autres. Pourtant Polanski n'est pas ici le personnage le plus important. Après le jugement rendu par le tribunal suisse, je pense à toutes les stars et à toutes les petites étoiles de la culture pop qui croisent sur leur chemin professionnel d'autres Samantha Gaileys [la victime de Polanski] âgées de 13 ans. Qu'est-ce qui les retiendra à présent qu'ils savent que les grands ont plus de droits que les autres?" (13.07.2010)
» article intégral (lien externe, polonais)
Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Cinéma, » Criminalité / Justice, » Pologne
Tous les textes disponibles de » Artur Bartkiewicz

The Independent - Royaume-Uni
Les Suisses pragmatiques aident les criminels
Le refus de la Suisse d'extrader Roman Polanski irrite l'auteur suisse Johann Hari dans le quotidien progressiste The Independent : "Roman Polanski a reconnu son crime avant de fuir ; en exil, il s'était même vanté pendant des années que chaque homme rêvait de faire ce qu'il avait fait. … Mais cela semble insuffisant au gouvernement suisse pour l'extrader aux Etats-Unis afin qu'il comparaisse devant un tribunal. Il a trouvé un vide juridique lui permettant de le laisser filer, en admettant que des intérêts nationaux pouvaient constituer un facteur explicatif. Cela pourrait être une preuve de la pression exercée par la France voisine, désireuse de voir libérer son ressortissant. En tant que citoyen suisse, je peux dire sans offenser que nous sommes tous au courant des accords auxquels la Suisse a consenti par le passé pour préserver ses intérêts nationaux. Tout cela s'inscrit dans la longue tradition consistant à aider les criminels et à faire passer cela pour du pragmatisme suisse." (13.07.2010)
» article intégral (lien externe, anglais)
Pour en savoir plus sur les thèmes de la revue de presse » Relations Internationales, » Criminalité / Justice, » France, » Suisse, » USA
Tous les textes disponibles de » Johann Hari

El Periódico de Catalunya - Espagne
Pas d'amnistie générale pour les artistes
La libération de Roman Polanski est justifiée, estime le quotidien El Periódico de Catalunya, qui met toutefois en garde contre un acquittement de principe pour les artistes : "La décision suisse est probablement la meilleure qui pouvait être prise après que Polanski a passé deux mois en prison et sept en résidence surveillée. Le délit a été commis il y a trop longtemps et la victime avait même déjà pardonné au cinéaste. Mais la personnalité de Polanski a déchaîné en France des réactions corporatistes dans les milieux culturels qui semblaient excuser le cinéaste uniquement en raison de sa condition d'artiste. Ces réactions contrastaient par leur incohérence avec les condamnations unanimes d'autres cas récents d'abus sur mineurs. Polanski ne méritait pas de retourner en prison, mais pas non plus d'être sanctifié." (13.07.2010)

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