On se souvient du jugement de Paul Valéry: "Nous
autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles".
Désormais, nous savons également comment nous
mourrons, enveloppés dans le linceul de la démocratie, dans lequel c'est
toujours trop tard qu'il devient électoralement payant de faire connaître
la vérité aux peuples. Nous sommes informés, en troisième lieu de ce que
personne n'osera raconter aux Français l'histoire réelle de la France et
leur dire la vérité sur l'expansion implacable et l'incrustation définitive
de l'empire militaire américain en Europe.
1 - Et
voilà ce qui arrive
Et voilà ce
qui arrive quand tout le monde joue subitement au patriote, et voilà ce qui
arrive quand tout le monde croit tout à coup porter un regard de patriote
sur les peuples et sur les nations, et voilà ce qui arrive quand chacun
s'attache, avec des mines savantes, à mettre en parallèle les ricanements
des hommes et des singes alors que, dans le même temps, tout le monde
s'ingénie à escamoter le vrai spectacle, celui du reflux du Nouveau Monde
sur l'Ancien et à rendre aussi invincible qu'inexorable la progression
militaire, financière et politique de l'empire américain au sein de
l'Europe. Son imprégnation de tous les rouages du continent de Copernic a
pour but de rendre sans retour possible la domination du Vieux Monde sous
le sceptre du Nouveau.
Comment se
fait-il que M. Obama, qui n'est plus président des Etats-Unis, que je
sache, ait félicité M. Macron de sa victoire future, sinon parce qu'il sait
fort bien que le nouveau Président de la République française sera à la
fois l'agent, l'exécutant et le garant de l'asservissement de la France et
de l'Europe aux vues du Pentagone.
L'heure est
venue de jeter l'ancre au grand large et d'observer la politique et
l'histoire de la planète du point de vue d'une anthropologie enfin digne de
se qualifier de scientifique et de philosophique. Dans cet esprit,
demandons-nous à nouveaux frais si, oui ou non, les troupes américaines
retourneront chez elles ou si elles se loveront et s'incrusteront à jamais
en Europe.
2 - L'empire militaire en action
Par
bonheur, voici que se trouve déchiré le voile qui interdisait à la classe
politique du Vieux Monde d'observer le vrai spectacle, celui de l'expansion
implacable du premier empire militaire à l'échelle du globe terrestre.
Désormais, l'intelligentsia mondiale est à même d'assister, les yeux grands
ouverts, à la conquête de la planète par les Etats-Unis d'Amérique.
Pour les
vrais stratèges d'une dictature pseudo démocratique armée jusqu'aux dents,
un seul objectif s'imposait: celui d'empêcher que se renouvelle
l'extraordinaire exploit du Général de Gaulle, qui d'un trait de plume,
avait ordonné aux troupes américaines d'évacuer le territoire français.
Voici
comment le Pentagone et la Maison Blanche ont contourné cette insolence et
sont parvenus à leurs fins. Il s'agissait d'interdire que se reproduise
jamais une catastrophe de cette envergure. Le moyen radical conçu par les
autorités américaines était de ficeler étroitement par des traités
bilatéraux, et un par un, les Etats européens à leur maître et protecteur
d'outre-Atlantique.
La faculté
des bases militaires américaines de s'incruster en Europe se trouvait
précisée sous le couvert de l'aménagement progressif d'une souveraineté
sans contenu, mais solennellement affichée au préalable. Cette opération a
trouvé son couronnement avec la signature officielle du traité de Lisbonne
par lequel une Europe dûment vassalisée proclamait enfin elle-même que
l'occupation de son territoire serait éternelle. Elle hisserait le drapeau
de sa servitude au nom même de la Liberté démocratique.
Le droit
romain nous fournit sous la plume de Cicéron dans le De Officiis un exemple
saisissant de ce procédé: pouvait-on, se demandait-il, poursuivre pour
fraude sur la marchandise un vendeur d'une maison en ruine qui avait planté
un écriteau devant un tas de décombres, et ainsi rédigé: "Superbe
villa à vendre". Le jurisconsulte romain avait répondu par la
négative. Chacun était responsable, disait-il, de sa stupidité. De même,
les Européens qui se proclament souverains et se comportent en vassaux dans
un même mouvement, sont pleinement responsables de leur crétinisme.
Depuis la
conquête du monde hellénique par l'empire romain sous le masque d'un
triomphe de la Liberté, on n'avait jamais vu se reproduire le spectacle
d'une servitude arborant l'emblème de la délivrance. Mais, cette fois-ci,
comme disait Paul Valéry, l'âge du monde fini avait commencé.
3 - L'Europe, en marche au profit de l'empire américain
C'est que
le triomphe d'un empire embrasse notre astéroïde tout entier. Quand, le 30
avril, Mme Mogherini, pseudo ministre des affaires étrangères de l'Union
européenne et aussitôt devenue une marionnette du Département d'Etat,
proclame qu'il n'y aura pas de détente mondiale aussi longtemps que la
Russie ne quittera pas la Crimée, tout le monde voit qu'elle joue le rôle
que le Pentagone lui a assigné: elle n'est que le prête-nom de ses
commanditaires d'outre-Atlantique.
Pendant ce
temps, neuf porte-avions américains à propulsion nucléaire, donc au rayon
d'action illimité, font flotter jour et nuit le pavillon d'une démocratie
militaire mondiale sur tous les océans. Mais l'armada des croiseurs lance
missiles et des frégates qui accompagnent les porte-avions américains
devient de plus en plus coûteuse et difficile à ravitailler sans relâche en
carburant.
Cette
promotion de l'emblème de l'occupation des océans souligne le rôle immense
que joue le symbolique au cœur de la géopolitique contemporaine. C'est
pourquoi un regard d'anthropologue sur l'histoire et la politique du genre
humain se révèle de plus en plus l'avenir de la réflexion scientifique et
philosophique sur la politique et sur l'histoire d'un animal livré de
naissance et de la tête aux pieds, à des mondes imaginaires.
4 - Peut-on réveiller la vocation scientifique de l'islam ?
Certes, le
monde fini a commencé, mais un nouvel abîme s'ouvre sous les pas de
l'animal condamné à se projeter dans des mondes fantastiques. Il faut donc
rouvrir la science historique et notamment l'étude de l'islam à sa vocation
originelle, qui était celle de proclamer la sainteté de l'encre des savants
et d'en rendre le prestige et la gloire égaux à ceux du sang des martyrs.
Naturellement, Mahomet n'avait pas compris la portée de son culte du savoir
rationnel. Mais il est infiniment précieux que cette notion soit l'un des
piliers de l'islam et qu'elle soit authentifiée par l'ange Gabriel en
personne.
Si l'Europe
laïque ne redonnait pas sa vocation scientifique à l'islam originel on ne
voit pas sur quel pilier la science et la philosophie d'aujourd'hui et de
demain prendraient appui. Elle sera immense, la tâche de la pensée et des
sciences de demain de donner un élan nouveau à l'animal désormais privé de
ceux de ses dieux, qui se nichaient dans l'univers. On leur attribuait la
tâche de prendre sur leurs épaules le fardeau d'une bête désormais informée
de son isolement et de la solitude de sa poussière.
5 - Crainte et tremblement
Mais, dans
le même temps, quelle source de l'intelligence et du savoir que la
description de la vassalité de l'Europe si nous savons maintenant que
celle-ci reproduit fidèlement le modèle de la vassalité religieuse et que
la dictature américaine est construite sur le schéma de la foi: le maître
américain de l'Europe assujettie est censé à la fois omnipotent et
omniscient. Se soumettre à son commandement militaire et doctrinal
confondus, n'est autre que l'expression d'une évidence soigneusement
cachée, à savoir que un pour cent de la population mondiale possède
quatre-vingt dix-neuf pour cent des richesses de la planète et que
l'omnipotence des monnaies et des banques est la vraie souveraine d'une
humanité de polichinelles asservis à l'univers de la finance.
Le
professeur Macron n'a pas expliqué aux Français qu'ils sont dépossédés de
leurs avoirs au profit des banques, qui en deviennent les propriétaires et
qui ne laissent aux mains des déposants qu'un pouvoir chancelant de
retrouver leur mise.
A ce titre,
ni les dieux anciens, ni les trois divinités auto-proclamées uniques ne
font réellement appel à l'amour de leur créature: il s'agit de trois
monstres dont le premier commandement est de rappeler à leurs fidèles que
la sagesse de la piété consiste à trembler devant eux. Crainte
et Tremblement, tel est le titre d'un célèbre ouvrage du philosophe
danois Sören Kierkegaard. Jung disait que si Dieu était un homme, il serait
un monstre, mais puisqu'il s'agit de Dieu, n'est-ce pas…
De toutes
façons, que les trois dieux uniques aient fabriqué leurs fidèles sur le
modèle qu'ils sont à eux-mêmes ou qu'à l'inverse, ce soit l'homme qui ait
créé ces trois dieux uniques à sa propre image, le résultat est le même.
Voilà ce que l'élection d'Emmanuel Macron aura déclenché au plus secret de
la connaissance anthropologique du simianthrope.
Pour conclure
une réflexion sur la liberté de l'homme et sur la souveraineté des nations,
une question à Emmanuel Macron s'impose: Que ferez-vous concrètement pour
assurer le réembarquement de l'empire américain et son retour à ses ports
d'attache d'outre Atlantique? .
Le 12 mai 2017
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