Inutile
d’en faire des tonnes, la 5e rencontre entre François Fillon et
Jean-François Copé s’est soldée par un
échec après 30 minutes de tête à tête en huis clos.
François Fillon s’en tient aux propositions et
stratégies, - qu’il a par ailleurs précisément et clairement développées
hier matin sur Europe 1 (voir le texte de l’interviewe en
dessous de notre éditorial, avant la « revue de presse » ) -, en vue
de trouver des solutions
pour sortir l’UMP de la crise , et qui s’articulent autour d’ un nouveau vote pour la Présidence du parti avant l’été 2013 au plus tard , ouvert à de
nouvelles candidatures, étant précisé que François Fillon a déclaré hier qu’il
renonçait à se présenter à la
Présidence de l’UMP.
Selon les médias, l’entourage de
François Fillon a indiqué
qu’il considère que les rencontres avec Jean-François Copé sont terminées et n’est
pas favorable à de nouveaux tête-à-tête, et qu’il n’accepterai le revoir que
pour discuter d’un nouveau vote et qu’une sixième rencontre ne saurait avoir lieu que si Jean-François Copé
accepte d’avancer « sur le
calendrier et pas autrement » la date des élections afin que
celles-ci interviennent avant l’été 2013 au plus tard.
Jean
François Copé de son côté reste intransigeant sur la date d’un nouveau vote
notamment selon lui, ce vote ne peut intervenir qu’après les élections municipales
qui sont prévues en mars 2014
L’
entourage de Jean-François Copé a fait
savoir qu’il estime que le
dialogue reste ouvert avec François Fillon, même si « une
divergence demeure sur la date d’organisation d’une nouvelle élection »
mais les commentateurs rapportent qu’il s’agit d’une simple position de surface
en rappelant que Jean-François Copé souhaite que la date des élections soit
fixée après les municipales de 2014, et qu’il s’activerait déjà avec les
copéistes pour modifier les statuts de
l’UMP et programmer de nouvelles élections selon un agenda qui leur convienne.
L’entourage
de Jean-François Copé a aussi indiqué
qu’il a fait la proposition à
François Fillon d’installer un groupe de travail composé de représentants de
toutes les tendances en vue d’une révision des statuts, préalable à la tenue de
toute nouvelle élection. François Fillon lui a indiqué qu’il allait y réfléchir »
Des
médias se font l’écho du mécontentement des fillonistes qui considèrent que Jean-François Copé et ses
proches veulent en fait prendre en mains les opérations d’organisation des nouvelles
élections et fixer la date du nouveau vote après les élections de 2014, sans
tenir compte de leurs suggestions et propositions.
Parallèlement
de nombreux parlementaires, qui considèrent que la situation n’est plus tenable
à l’UMP, ne sont pas restés inactifs , ils ont proposé
des solutions pour sortir de la crise, et force est de constater, en lisant et
en écoutant les médias, que la
majorité d’entre eux sont d’avis qu’il faut voter au plus tard avant l’été 2013, en expliquant que l’UMP doit
voter au plus vite pour se donner le temps de préparer dans de bonnes
conditions ; les élections
municipales prévues pour le mois de Mars
2014 , qui seront suivies des élections européennes, des élections sénatoriales, des élections régionales, des
élections cantonales, très importantes à remporter pour eux, en plaidant
pour « l’avenir du pays ».
Du
coté des militants de base, des adhérents et des sympathisants de l’UMP le virus du « ras-le- bol » contamine tout le
monde, ils veulent sortir de la crise au plus vite et dans leur grande
majorité, ils réclament eux aussi un
vote rapide, avant l’été 2013 au plus tard
Par
ailleurs, François Fillon a publié une tribune dans le Figaro dans laquelle il
écrit : « Jean-François Copé doit
écouter tous ces élus et adhérents et accepter de ne pas avoir raison contre
tout le monde », écrit notamment
François Fillon
Nous
reviendrons plus tard dans la semaine pour
reparler de cette question
politique « abracadabrantesque », si un rebondissement notable survenait, en
attendant nous vous proposons , si vous le souhaitez, de lire ci-dessous le texte de l’interviewe que
François Fillon a accordée hier matin
à Jean-Pierre Elkabbach sur l’antenne
d’Europe 1, suivi d’ une brève revue
de presse .
ooOoo
Documents :
Commentaire :
Sur Europe 1 hier matin, dans l’émission de Jean-Pierre Elkabbach,
François Fillon a proposé des solutions pour sortir l’UMP de la crise qui entre
dans sa 4me semaine.
Ce qui est à porter à l’actif de
François Fillon c’est qu’il sait prendre le recul nécessaire pour ne pas faire de la crise que traverse l’UMP une question personnelle, et qu’il
possède la capacité d’analyse et
de réflexion politique , pour faire de
nouvelles propositions constructives qui
finalement à notre avis seraient
favorables non seulement à son avenir
politique, mais tout autant à apaiser
les dissensions internes de l’UMP.
Hier matin sur Europe 1, François Fillon se trouvait donc
face à El Kabbach, - qui n’a pas
perdu sa
façon agressive de poser des
questions et d’interrompre constamment
ses interlocuteurs, avec une impertinence sans égal, pour couvrir leur
voix, ou encore pour couper leurs phrases et les réorienter à sa convenance vers d’autres
questions , ce qui est tout à fait irritant pour les auditeurs qui perdent
l’audition de quelques mots, justement
au moment important où ils voudraient
les entendre !
Peine perdue pour Elkabbach, en dépit de ses agissements, François Fillon a énoncé
clairement ses intentions et nouvelles propositions sans perdre le fil
conducteur de son exposé, c’est une prouesse à souligner.
Comme pour le moment je n’ai pas
pu télécharger la vidéo de l’interviewe, j’ai pris soin de tout noter à
votre intention, quelque soit l’opinion politique des uns et des autres, on
peut reconnaître que François Fillon
s’exprime avec une rigueur d’expression méthodique pour cerner et maîtriser le sujet, c’est du
reste qui le distingue
avantageusement de son adversaire
Jean-François Copé, quand ce dernier
s’exprime dans les médias.
Voici ce que j’ai pu noter en
suivant cette émission :
Europe 1 : 8 h.17, François Fillon est l’invité de Jean Pierre El
Kabbach
JP.E : Bienvenue François Fillon, merci d’être ici avec nous, bonjour.
Comment qualifiez-vous le spectacle avec Jean-François Copé, que donnez depuis
3 semaines ?
FF : Oh c’est un spectacle lamentable, parce que cette élection a été
un spectacle lamentable, tout le monde le reconnaît aujourd’hui, elle a été
l’objet d’innombrables irrégularités, c’est une élection..
JP.E : de part et d’autre..
FF ; non, non, c’est une
élection qui a été irrégulière dans son organisation, et les choses ont culminé
avec la version des résultats, comme l’a reconnu lui-chargée même le Président
de la Commission, chargée de contrôler les opérations de
vote, donc aujourd’hui, tout le monde
reconnaît qu’il faut voter.
La seule façon de lever les soupçons sur cette élection, la seule façon
de redonner une légitimité à l’équipe de Direction de l’UMP, c’est un nouveau
vote, tout le monde le reconnaît, les parlementaires, les militants, les
sympathisants, les français, dans leur immense majorité, …,
JP.E : on va voir ça, d’autant plus que ce soir vous vous rencontrez
avec Jean-François Copé à huis clos,
pour ie cinquième fois, est-ce que c’est la dernière ?
FF : J’ai essayé depuis le début de cette crise de trouver des
solutions et des compromis, j’ai proposé une direction provisoire sous
l’autorité d’Alain Juppé, puisqu’il a été le premier Président de l’UMP, j’ai
accepté le projet de médiation d’Alain Juppé, qui a été refusé, j’ai accepté de
discuter avec Jean-François Copé pour essayer de trouver une solution pour
sortir de la crise…,
JP.E : et voyez cette litanie, « J’ai accepté, j’ai accepté, j’ai
accepté » ..,
FF : oui, mais ça prouve que mon souci premier c’est l’unité de ma
famille politique.
JP.E : eh bien, eh bien ?
FF : j’ai discuté avec Jean-François Copé, je constate aujourd’hui
qu’on est prêt à se mettre d’accord sur les conditions d’une nouvelle élection,
puisque au fond tout le monde, lui-même, reconnaît que cette élection s’est mal
déroulée ..,
JP.E, mais pas sur .., on va le voir ..,
FF : on est d’accord pour mettre en place une direction partagée de
l’UMP, jusqu’à cette nouvelle élection, pour que toutes les sensibilités de
notre famille politique se sentent représentées, dans une formation politique
unique, en revanche on a un problème sur la date, je pense qu’il faut qu’il y
ait une élection dans les meilleurs délais, une élection …,
JP.E : c’est-à-dire, c'est-à-dire ?
FF : moi, j’avais souhaité que
l’élection soit dans les 2 ou 3 mois, c'est-à-dire dans le délai matériel pour l’organiser, il y
a un certain nombre de voix à l’UMP pour que l’élection ait lieu un peu plus
tard au printemps, après une réforme des
statuts, et que ce soit une élection …
JP.E : complètement nouvelle ?
FF : eh bien, moi, je vais vous dire, moi je suis d’accord avec toute
solution démocratique dans un délai raisonnable, s’il s’agit de revoter avant
l’été, avec une réforme des statuts, en ouvrant complètement le jeu à de
nouvelles candidatures, pour assurer une sorte de ré- oxygénation de notre parti, j’y suis favorable
JP.E : c’est-à-dire .., on, on, oui, oui
FF : la seule chose que je ne peux accepter c’est que cette élection
soit repoussée après les élections (ndlr : de 2014), pourquoi ?, parce que
après les élections municipales, il y a les élections européennes, il y a les
élections sénatoriales, il y a les élections régionales, il y a les élections
cantonales, alors l’UMP va traîner cette crise et ce soupçon pendant toute
cette période, pour finalement trancher la question au milieu d’élections très
importantes pour le redressement national.
JP.E : Vous ne m’avez pas répondu, est-ce-que c’est la dernière fois que vous vous retrouverez ce
soir en tête-à-tête, parce vous désirez toujours parler..
FF : je parlerai toujours avec tout le monde, y compris avec
Jean-François Copé, , simplement je dis
aujourd’hui ça suffit, maintenant il faut que les élections aient lieu dans un
délai qui soit un délai raisonnable, et ce délai raisonnable c’est au
printemps.
C’est avant l’été, c’est en tout cas, avant qu’on rentre dans la
période de préparation de cette succession
d’élections qui auront lieu en 2014 et en 2015 ;
JP.E : vous vous retrouverez l’un face à l’autre, sans témoins et
seuls, ça se passe à quel moment, le ton monte entre vous ..,
FF : non, mais c’est normal qu’on parle, on est des responsables
politiques, on a le souci de l’avenir de notre pays, c’est-à-dire moi ne je ne bats pas pour moi, j’ai
d’ailleurs indiqué dès le départ que je ne serais probablement pas candidat à
la présidence de l’UMP ..,
JP.E : alors, justement, vous
aviez dit que vous renonciez à la
Présidence de l’UMP..,
FF : je n’ai pas l’habitude …
JP.E : c’était peut-être le fruit de la colère, est-ce que c’est maintenant ..,
Non, non pas du tout, j’ n’ai pas l’habitude de changer d’avis,
simplement ce n’est pas un combat pour moi, la question qui est posée pour moi
aujourd’hui c’est d’engager un effort de rassemblement des français en vue du
redressement national..,
JPE …, (ndlr : tente
d’intervenir)
FF : mais pour cela, nous avons besoin que le premier parti de France
soit un parti responsable ..,
JP.E : mais est-ce que ça veut dire ..,
FF : comprenez bien Jean Pierre Elkabbach, dans quel pays sommes- nous
?, on est la 5éme puissance du monde et on accepte qu’il ait des
tripatouillages aux élections à la tête du parti socialiste mises sous le
tapis, et aujourd’hui qu’il y ait des tripatouillages …,
JP.E : oui mais on peut se demander ..,
FF : à la tête du premier parti de France .,
JP.E : et on peut se demander
aussi …
FF : il n’y a pas une démocratie en Europe du nord où ceci serait
accepté..
JP.E : mais on peut se demander aussi pourquoi un premier ministre et
jugé comme homme d’Etat, qui a gouverné la France pendant 5 ans avec Nicolas Sarkozy, s’est
exposé de cette manière et est allé chercher .., euh… parce qu’au fond …, euh…
votre ambition c’est quoi, c’est d’être Chef de parti ?
FF : mon ambition c’est de participer au redressement de mon pays ..,
JP.E : non, mais en tant que Chef de parti ?
J’ai dirigé la majorité pendant 5 ans, je vois aujourd’hui le
gouvernement socialiste qui est en train de conduire notre pays à la récession,
qu’il ne fait aucun effort pour lutter contre la récession …,
FF : .., menace l’économie
européenne..,
JP.E : c’est …, (ndlr : un mot
inaudible)
FF …, l’objectif c’est de rassembler les français autour d’un projet de
redressement national..,
JP.E :c'est-à-dire que …, ?
FF : je pensais que je pouvais être utile
JP.E : …, c’est pas forcément à
la tête du parti … ?
FF : mais bien sûr que non, je pensais que je pouvais être utile à la
tête du 1er parti de France, à la tête du premier parti d’opposition, les
conditions dans laquelle ces élections ont été organisées jette aujourd’hui un
vrai processus électoral ..,
JP.E : c’est ..? …,
FF : donc je veux de nouvelles élections avec de
nouvelles candidatures pour que l’UMP puisse prendre un nouveau départ
…,
JP.E : c'est-à-dire que le vote doit être ouvert à toutes les
sensibilités ?, on recommence une campagne ?
FF : en tout cas c’est la proposition aujourd’hui d’un grand nombre de
mes amis parlementaires, je …..,
JP.E : non mais c’est la vôtre ou pas ?
FF : Je les soutiens, je les soutiens …
JP.E : Bon deuxièmement est-ce que vous croyez que les électeurs et les
militants ont envie de voter une nouvelle fois ?, est-ce que vous, l’un ou
l’autre .
FF : je pense qu’ils ont envie de sortir de cette crise..
JP.E : ils ont en assez peut-être … ?
FF : ils ont surtout envie de sortir de cette crise, ils ne peuvent pas
rester dans cette situation, ils ne peuvent pas que leur parti soit soupçonné,
ils ne peuvent pas accepter une situation qui risque de conduire à une
explosion de l’UMP, parce que derrière
cette affaire, il y a aussi des débats idéologiques qui sont des débats qui
doivent avoir lieu, ils doivent avoir lieu dans un contexte électoral qui soit
à la fois indiscutables ..,
JP.E : alors vous aviez dit que, le jour après le vote, que vous renonciez
ou pouviez renoncer à la présidence de l’UMP ..
FF : j’avais proposé une direction provisoire..,
JP.E : voilà, ça n’a pas eu lieu, est-ce que votre prochaine
candidature à cette élection est déjà assurée ?
FF : Quelle élection ?
JP.E : eh bien à l’élection du Président de l’UMP ?
FF : je pas du tout, je viens de le dire à l’instant, je ne me bats pas
pour moi, moi je ne me bats pas pour
moi..
JP.E : Mais est-ce que ça veut dire que vous pourriez ne pas être
candidat ?
FF : Bien sûr, Jean-Pierre Elkabbach, bien sûr, ce n’est plus le
sujet, aujourd’hui c’est un nouveau
départ pour l’UMP, et il faut de nouvelles candidatures, il faut une nouvelle
campagne, il faut de nouveaux statuts, et il faut des statuts qui fassent en
sorte que cette nouvelle élection puisse être irréprochable.
JP.E : euh .., jusqu’à quand
vous présiderez votre groupe
R-UMP ?
FF : je présiderai ce groupe jusqu’à ce que nous ayons obtenu
satisfaction.
JP.E : si le ..,
FF : c’est-à-dire jusqu’à ce que nous ayons obtenu de nouvelles élections
qui répondent de la légitimité de l’UMP.
JP.E : Si le blocage continue, est-ce que vous en appellerez à la Justice ?
FF : c’est une possibilité que je me garde, le recours est en cours de
préparation, je souhaiterais pouvoir éviter cette solution, parce que je pense
nous devrions régler cette affaire de la meilleure façon qui soit, c’est-à-dire
de la façon politique, de la façon démocratique, mais j’ai cette possibilité.
JPE : Pour être clair, est-ce que vous acceptez que Jean-François Copé
assure à la tête de l’UMP ou un intérim ou un sursis, est-ce que pour vous il
est président avec ou sans légitimité aujourd’hui ?
FF : je lui ai proposé, j’ai proposé,
d’ailleurs on est plutôt d’accord
sur ce sujet, sur cette question, qu’il
y ait une sorte de direction partagée..,
JP.E : partagée avec qui ?
FF : Avec des responsabilités qui soient..,
JP.E : par qui ?, par qui ? FF : …, confiées à l’ensemble des
responsables politiques de notre famille, ceux qui m’ont soutenu, ce qui ne
m’ont pas soutenu, et donc je ne demande pas le départ , aujourd’hui, les
départ de Jean-François Copé, je demande qu’il y ait des élections dans les
meilleurs délais.
JP.E : Vous avez vu, à Chartres
hier, que Jean-François Copé vous a rappelé que le patron de l’UMP, je le cite, c’est pas juste avoir la tête
dans les étoiles et attendre qu’on vous apporte votre destin sur un plateau,
c’est vous ça ?
FF : moi je ne sais pas, j’ai dirigé la majorité pendant 5 ans, ça n’as
forcément été aussi facile que cela, et je l’ai fait de telle façon que, à
aucun moment, je n’eu de difficultés avec cette majorité, même dans les moments
les plus difficiles.
JP.E : Vous ne m’avez pas répondu, à ce qu’il est Président avec ou
sans légitimité aujourd’hui ?
FF : ah !, aujourd’hui il n’y a aucune légitimité à la Présidence de l’UMP,
l’élection est entachée de tellement d’irrégularités.
JP.E : Et s’il ne veut pas céder enfin ou accepter vos propositions,
qu’est-ce qui se passe s’il n’y a pas un
accord ce soir pour la cinquième fois, la 5eme en tête-à-tête à huis clos, que se passe-t-il ?
FF : écoutez, j’espère que ..,
JP.E : arrêter d’espérer ? …, accepter ? ..,
FF : Non, non je .., la vie est faite d’espoir Jean-Pierre Elkabbach,
et tant que je continue à discuter j’espère trouver une solution et j’espère
que le bons sens va l’emporter..,
JP.E : mais comment vous pourriez le convaincre parce qu’il ne veut pas
…,
FF : il n’y a plus aujourd’hui à l’intérieur de notre famille une seule personne qui ne dit pas qu’il faut
revoter, voilà, donc il faut bien entendre cette voix qui monte de l’immense
majorité des adhérents de notre parti
politique.
JP.E : il n’entend pas cette voix, est-ce que vous en appellerez encore
à Nicolas Sarkozy ?
FF : non, il faut laisser Nicolas Sarkozy en dehors de tout cela, il a
.., d’abord il a choisi lui-même de se mettre en dehors, il a d’ailleurs d’autres fonctions.
JP.E : Mais quels conseils vous a-t-il donnés ?
FF : Ça je les garde pour moi Jean-Pierre Elkabbach, mes conversations
avec Nicolas Sarkozy …,
JP.E : oui mais on se demande alors à quoi bon il donne des conseils puisque vous ne les suivez pas,
ni vous, ni lui ?, il vous a donné au moins le conseil de vous mettre d’accord
avec …, en respectant l’ultimatum, non ?
FF : je ne le ferais pas parler
Ndlr : à partir de ce moment Jean-Pierre Elkabbach qui a
échoué dans sa tentative de « tirer
les vers du nez » de François Fillon
sur ses conversations avec Nicolas Sarkozy,
se rabat sur d’autres sujets politiques liés à l’UMP, mais sur lesquels
les réponses de François Fillon sont alors plutôt axées sur
François Hollande et sa majorité, pour les critiquer « sans appel », nous
pouvons noter qu’autant il a été précis et juste en développant ses propositions et ses
intentions pour trouver une solution à la crise de l’UMP, autant il a été
excessif dans ses critiques envers la
gauche, en appuyant un peu trop sur le champignon, mais bien sûr il était là paradoxalement dans son rôle de
responsable d’un parti UMP qui se place
comme le premier parti d’opposition, et
Jean-Pierre Elkabbach n’a pas manqué de lui tendre la perche cette fois sans trop d’agressivité.
Nous aurions pu passer à la trappe cette fin d’entretien qui
s’éloigne quelque peu en périphérie
du feuilleton : « L ’univers
impitoyable des frères ennemis de l’ UMP -R.UMP
», univers affecté d’ un
haut risque d’explosion sous état d’alerte permanent, en raison de la lutte impitoyable que se
livrent les rivaux «
frères- ennemis », mais information oblige, nous nous devons de poursuivre :
JP.E : euh ! …, après avec les 3 législatives partielles les français vous ont envoyé, me semble-t-il
un message : « la droite sans tête, sans
avoir de tête, sans stratégie, elle peut gagner », est-ce que c’est pas un
appel à votre responsabilité à tout les deux, décidez vous et trancher une fois
pour toutes ?
FF : Bien sûr, mais c’est aussi une condamnation sans appel de François
Hollande et de sa majorité, qui sont sanctionnés avec une dureté incroyable
quelques mois seulement après l’élection présidentielle.
C’est une situation que j’avais d’ailleurs à plusieurs reprises prédit,
y compris sur votre antenne, on est avec un gouvernement avec un gouvernement
qui est en train de nous conduire tout droit à la récession, on a un
gouvernement qui a fait preuve pendant la campagne électorale d’un déni total
de la réalité aujourd’hui confronté à cette réalité et qui déçoit …,
JP.E : comment ils gèrent, … comment ils gèrent l’affaire Mittal, puisque vous avez suivi vous aussi, …, trop de confiance à ArcelorMittal ?? et à
Lacshmi …, (ndlr : Lacshmi Mittal, PDG d’ArcelorMittal)
FF : c’est pas la question de faire confiance, il a très mal géré en
promettant des solutions qu’il était impuissant de mettre en œuvre, en fait la
position de François Hollande sur Grandange (ndlr : nous pensons que François
Fillon voulait dire Florange), c’est une sorte de populisme de gauche qui s’est
brisé sur le mur des réalités, et en agissant de cette manière François
Hollande a engagé des signaux, des signaux aux Européens , des signaux à
l’économie, qui sont des signaux négatifs.
JP.E : A Oslo, le Président a
réaffirmé hier que « la crise de la Zone Euro est derrière », mais la chancelière
Merkel dit qu’elle « ne peut pas lever l’alerte sur la crise de la Zone Euro », de ces deux
versions préférez-vous l’optimiste ou la pessimiste ?
FF : c’est la deuxième fois que François Hollande nous dit que la crise
de l’Euro est terminée, la vérité c’est ce qui est en cause c’est la compétitivité de l’économie, c’est
pas seulement l’Euro, la compétitivité de l’économie européenne ça passe par
des réformes profondes en France qui est la 2me
économie de l’Europe, et qui
aujourd’hui tourne le dos aux réalités politique, et conduit
une politique qui ne peut qu’accroitre le chômage.
JPE : Dernière question …, Valérie Trierweiler est en procès en
diffamation, contre les auteurs du livre
« La Frondeuse
», ses avocats ont produit 2 lettres une
du Ministre de l’Intérieur Manuels Valls, l’autre brève et manuscrite de François Hollande, beaucoup se disent
stupéfaits ; on porte atteinte à la
séparation des pouvoirs, le citoyen (sic)
Hollande n’a-t-il pas le droit, à
titre personnel, de témoigner ?
FF : Un, c’est un comportement
inapproprié de la part d’un Président de la République, deux, imaginez un instant la même situation
avec Nicolas Sarkozy, imaginez ce qui se dirait dans les rédactions, imaginez
quel serait le tollé général à gauche si le Président de la République avait osé
écrire directement à la
Justice comme pour l’influencer, donc c’est un comportement
totalement inapproprié.
JPE : Merci François Fillon, on a entendu votre colère ce matin …
Ndlr : j’ai entendu le mot « colère » , si je ne suis pas trompée
ce mot est tout de même exagéré.
Présidence de l'UMP : 5e rencontre Copé-Fillon... et toujours pas d ...
Au terme d'une cinquième
rencontre en tête-à-tête mardi, François Fillon et Jean-François Copé, en
guerre depuis plus de trois semaines sur la présidence de l'UMP, divergent
toujours sur la date d'un nouveau scrutin des militants. A l'issue de cet
entretien ...
Zone géographique : Haïti :UMP. La guerre Fillon - Copé repart de
plus belle - Politique - ouest ...Ouest-France
Zone géographique : États-Unis :UMP : Fillon et Copé toujours en
"désaccord"leJDD.fr
Zone géographique : Martinique :Le désaccord persiste entre Copé et
Fillon sur le calendrier d'un ...FranceAntilles.fr
Martinique
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire