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06 décembre 2012

Jacques Attali : La Leçon de Morale Médiatique de Jacques Attali

Éditorial de lucienne magalie pons

Une leçon de moralité médiatique de Jacques  ATTALI  

Il arrive que  certains observateurs de notoriété indiscutable ont l’honnêteté de se placer hors des polémiques vulgaires,  pour analyser et commenter  avec la   pertinence  de leur intelligence , les aspects sociaux, économiques, et  industriels  de certaines affaires en pointe d'actualité, comme par exemple   l’accord ArcelorMittal,  sans se permettre de porter des jugements tranchés contre ses acteurs. 

C’est ce que l’un d’entre eux, Jacques Attali, président de PlaNet Finance,  ancien Conseiller de François Miterrand,   s’est  intelligemment acquitté de faire hier soir à 19 heures, dans l’émission de Ruth  El Krief   de BFMTV (avant l’émission de 20 h de France 2 ), en évitant les pièges  d’une polémique personnalisée  que lui tendaient Ruth El Kief en revenant constamment dans ses questions  sur  Jean-Marc Ayrault, Alain Montebourg   François Hollande et les syndicats ..  

Ci-dessous nous vous donnons un  très court extrait  tiré de cette émission, par lequel vous pourrez constater à quel point Ruth El Krief est contaminée par le virus de la polémique,  et  bifurque souvent  pour y revenir à tout propos, et comment habilement Jacques Attali  a évité d’y tomber  en  ramenant  son interlocutrice  des  fausses affirmations,  des symboles et  des « peut-être »   à la réalité  :

RE : …. C’est tout à fait faux de la part des médias de mettre l’accent et de faire des titres sur ces histoires-là

RE ; non,  non , nous, nous, nous , mais non, , nous on donne aussi la parole à toutes sortes de regards , et on suit aussi ce qui fait réagir les Français .,. parce que  que les Français sont aussi inquiets .., et vous savez bien qu’en politique il y a des symboles…

JA : il y a des symboles …

RE :   et s’il y a des symboles,  

JA : non, il peut y avoir des symboles..

RE : peut-être que là-dessus la gauche a la responsabilité de dire la vérité comme vous dites, elle ne le fait  pas

JA : Je le fais à l’instant,  je pense que c’est très urgent  de le faire, le discours du Premier Ministre était empreint d’une vérité  totale quand il a dit  sque la nationalisation dans ce cas-là était indéfendable et j’ajoute …

RE : Donc,   Jean-Marc Ayrault est le seul à dire la vérité dans cette affaire ? 

JA : Jean-Marc Ayrault dans cette affaire dit la vérité, je ne dis pas que c’est le seul, il dit la vérité

RE : Contrairement à Arnaud Montebourg ? , puisque vous avez souligné …

JA : Alain Montebourg a fait une proposition que je trouve tout à fait loufoque, il l’a  peut-être  fait de bonne foi, sûrement fait de bonne foi, mais elle est loufoque..

RE : et François Hollande l’a laissé faire 

JA : alors.., les ministres s’expriment, le Président de la République ne peut pas être derrière chaque micro de chaque ministre qu’il emploie.

RE : enfin vous connaissez François Hollande, lui c’est le Président, il intervient et suit tout ce qui se passe, il regarde.

.
JA : il faut une doctrine, et la doctrine elle est  que la nationalisation au cas par cas, sans loi cadre, parait une folie, donc voilà je le dis et le Premier ministre a bien fait de le dire        .

RE : et ce soir lorsque les syndicats vont sortir de ce rendez-vous..,  

JA : c’est un monde de fou, il y 50 000 chômeurs de plus par mois, ça veut dire qu’à l’heure où nous parlons,  dans la journée où ces gens viennent plaider d’un dossier qui n’existe pas puisqu’ils ne sont pas menacés de chômage , dans cette journée il y a eu  au moins 1500 personnes  de plus qui ont été mis au  chômage  et qui auraient dû faire les titres  de votre Journal, qu’est-ce qu’on va faire pour les gens licenciés un par un, deux par deux, dix par dix, dans des PME, qu’est-ce qu’on va faire  pour les 4 800 000  de  personnes qui aujourd’hui désespèrent  et en silence cherchent un emploi, c’est d’eux dont il faut s’occuper, c’est de ceux ceux-là qu’il faut faire les titres , et faire les titres aussi  sur les Entreprises  qui réussissent et qui créent des emplois, il y a une Entreprise Française  qui vient d’être déclarée comme une des dix entreprises les plus importantes révolutionnaire du 21me siècle , avez-vous si je puis me permettre ..,

RE : bien  sûr, bien sûr,

JA :Avez-vous invité son Fondateur qui se trouve être un Français  du Sénégal, en plus, Sénégalais devenu Français, numéro un dans la robotique pour  la neurochirurgie, excusez –moi du peu, ça mérite qu’on les aide ces gens- là , et pas des gens ni menacés  et de perdre leurs revenus, et qui évidemment  savent parfaitement  que les hauts fourneaux ne réouvriront pas , et que ça sert à rien , faut passer à l’avenir.

RE : alors qu’est-ce qu’il fait Arnaud Montebourg quand il dit ça .. ? et qu’est-ce qu’il dit François Hollande quand  il laisse faire,  (quand) il fait aussi de la politique le Président  qui inquiète parce que le  pacte de compétitivité ça coince un peu à gauche , il donne des signaux à la gauche et la gauche de la gauche, il fait de la politique politicienne    ?

JA : Oh là je pense que vous chercher une rationalisation habile qui est possible, mais qui je crois n’existe pas. Je crois que Arnaud Montebourg  lui lui, fait de la politique en ..

RE : Il instrumentalise cette affaire ? ..

JA : oui ..

RE : à des fins personnelles ..

JA : disons ..

 
RE : Une carrière politique à des fins personnelles ?

JA :  disons que comme tout ministre il essaye d’avoir un rôle , mais dans une économie mondialisée , ou on est la Corée du Nord, et on fait comme il dit, on ferme les frontières  et l’on a jamais que ce que l’on  .(.ndlr :  j’ai cru entendre « produit »),  ou alors on joue les règles du jeu comme elles sont, c’est-àdire on construit une Europe fédérale puissante qui peut réagir à ça, et on se donne des instruments réels d’actions pour créer des emplois nouveaux , et non pour défendre des emplois morts depuis longtemps, alors quand on dit ça , on est soi de bonne foi et incompétent ou on est pas de bonne foi, je vous laisse choisir.

RE : Alors Arnaud Montebourg il devrait plutôt aller vers la création des nouveaux emplois ?

JA ; Bien sûr

RE dans des nouveaux secteurs ?

JA : Bien sûr, Bien sûr 

RE : et du coup François Hollande  devrait quand même être plus clair, là-dessus est-ce que, ..,  est-ce qu’il est assez clair ?

JA : A ma connaissance il n’a pas pris parti pour la nationalisation ad hoc à aucun moment, dans aucun discours, Arnaud Montebourg a cité François Hollande au « 14ème degré », donc je fais confiance à François Hollande, pas à qui que ce soit quand il rapporte les propos d’un tiers, ce n’est pas bien d’ailleurs quand un ministre a eu un entretien privé avec le Président de la  République, de prétendre rapporter ses propos, c’est pas bien, ça  ne se fait pas , je trouve que ce n’est pas bien, sauf si on est couvert par le Président  en question, qui vous dit «  oui tu as le droit de dire ça ».

RE : vous avez beaucoup écrit sur les conversations du  Président.. » …., Verbatim » …

JA : oui j’ai beaucoup écrit , mais ces textes ont été revus la plume à la main  par François Miterrand , qui l’a reconnu lui-même , il a dit dans des interviewes , avoir eu la plume à la main, il y a même des images filmées de ces relectures, donc je ne suis pas dans ce cas-là.

Fin de l’extrait …

Au cours de cette émission bien sûr Jacques Attali  a pu développer plus largement  son analyse et son  avis  pertinent   sur  le fond  de l’affaire ArcelorMittal  et autres actualités ,  mais  nous tenions à  mettre en évidence l’échange ci-dessus   parce qu’il met bien le focus sur le malaise médiatique des polémiques interminables  qui se prolongent dans les médias  comme la chevelure d’Eléonore sur certains sujets , en passant à la trappe l’essentiel sur des sujets d’actualités  plus importants qui mériteraient de faire la UNE des médias.

Mais  étant donné la qualité de  l’invité  nous publions ci-dessous  en vidéo  l’émission complète :




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