08 décembre 2012

ArcelorMittal : Le Programme Ulcos mal interprété par les syndicats, les élus, les médias et les autres ...

Éditorial de lucienne magalie pons



Voici un texte que j’ai envoyé par mail à  l’adresse de la rédaction de certaines radios qui  présentent  des émissions interactives sur des sujets d’actualités, en invitant les auditeurs à faire connaître leur opinion par téléphone en «direct »

En ce qui me concerne j’aimerais quelquefois intervenir, mais pour le moment et depuis plusieurs années je ne parviens jamais en « direct »,  et selon les sujets présentés j’ai pu entendre et noter  que ce sont souvent les mêmes auditrices ou  auditeurs qui parviennent à l’antenne puisque l’animateur ou l’animatrice les accueille en terrain de connaissances «  Ah : c’est vous Ma Chère X ….. Mon cher Z…… » , avec un empressement chaleureux qu’ils ne réservent  pas à des nouveaux sans doute considérés comme des intrus,  surtout lorsqu’ils émettent un avis contraire à l’esprit de l’émission.


Voici donc le texte :


Mesdames, Messieurs,

Vous sollicitez souvent vos auditeurs de vous faire part de leurs opinions en ce qui concerne notamment les sujets d’actualités.

Comme je suis souvent votre auditrice, j’ai suivi l’une de vos émissions qui traitait d’ArcelorMittal.

Or vos auditeurs qui intervenaient à l’antenne de même que certains de vos animateurs n’ont surtout abordé cette  question que  sous forme de polémiques en citant ou reprenant les formules verbales réactives des syndicalistes ou des politiques qui ont réagi  ou critiqué cette affaire.

Je tiens donc, si je puis me permettre, à vous donner mon opinion  sur  ArcelorMittal  , en me basant  sur les éléments de fond du dossier, situé  dans  son contexte et environnement actuel,  national et européen, en évoquant aussi ses perspectives d’avenir.

 Nous entrerons dans  vif du sujet après un rappel sur le Programme Ulcos : 

Le  Programme de recherche Ulcos, est avant tout un projet d’avenir industriel Européen porté par un consortium européen de 48 entreprises  européennes, dont ArcelorMittal.  Ce projet a  pour but de mettre au point un procédé de production de l'acier à la fois plus propre et plus efficace.


Techniques  du projet et objectif :

1° )Ulcos repose sur des contraintes techniques avec pour objectif   la protection environnementale :  d'une part, le recyclage d'une partie des gaz produits par les hauts-fourneaux et une alimentation de ceux-ci en oxygène pur, ce qui permet d'augmenter leur rendement ; d'autre part, la capture et le stockage du CO2 produit pour réduire l'impact environnemental. Les professionnels de la sidérurgie estimaient à 20 à 30% les gains de rendement qui peuvent en découler pour la production d'acier. Il  est  aussi censé permettre de réduire de 50% les émissions de CO2.

Les pays européens sont associés à ce projet, et   dans cette perspective,   il est prévu que le site de Florange  accueille -,  quand les conditions techniques seront remplies -, le démonstrateur industriel permettant de mettre au point le projet..



Le gouvernement voit dans ce "projet d'avenir" le futur du site sidérurgique, et a négocié sur cette base avec ArcelorMittal.

Les professionnels du secteur ont cependant  souligné qu'il faudrait au moins 18 mois avant que les essais ne puissent commencer, et qu'il ne s'agissait que d'un pilote pas nécessairement destiné à être pérennisé et que le   délai pourrait donc être encore plus long.

2°) le Financement du projet :

Enfin le   projet ULCOS  ne peut être mené à bout sans le financement Européen.

La  Commission  Européenne doit  le financer à hauteur de 260 millions d'euros, soit 45% de l'enveloppe globale. Le reste se répartit entre l'Etat français (150 millions), les collectivités territoriales (30 millions) les membres du consortium Ulcos (130 millions).

La Commission  Européenne  devait annoncer le 20 décembre les candidats retenus pour un financement européen parmi plusieurs projets similaires.


ArcelorMittal avait  envoyé mercredi 5 décembre une lettre à la Commission pour l'informer de sa décision. Cette lettre, que  francetv info s’est procurée  évoque "cinq points critiques de technique et de sécurité" qui rendent "impossible de déployer immédiatement cette technologie à l'échelle industrielle". 

Si les raisons techniques invoquées par Monsieur Mittal sont réelles, sa décision de retrait  d’ArcelorMittal du projet d’Ulcos de l’appel d’offre industriel Européen,   fait apparaître  qu’un chef d’entreprise responsable et prévoyant  préfère retirer actuellement  son entreprise d’un appel d’offre   dans lequel  il se trouve en concurrence avec d’autres entreprises en l’occurrence plus avancées,  en  se réservant pour l’avenir d’y concourir à nouveau   quand les  difficultés de recherches et les difficultés techniques auront été surmontées.

C’est  dans ce contexte que la  Commission européenne  a annoncé jeudi 6 décembre que le Groupe Arcelor Mittal  se  retirait  du  projet industriel Ulcos.

*Se retirer d’un appel d’offre industriel Européen n’est pas abandonner le Projet  ULCOS*
.
"ArcelorMittal a informé la Commission qu'il retire le projet Ulcos à cause de difficultés techniques", a indiqué à l'AFP Isaac Valero, porte-parole de la Commissaire en charge du Climat, la Danoise Connie Hedegaard. "Ulcos pourrait concourir au prochain appel d'offres qui sera lancé l'an prochain", a-t-il précisé.


Pour autant le projet n’est pas abandonné  ont assuré Matignon et ArcelorMittal  à la suite de ces annonces,   en précisant qu’il souffrira, a minima d'un délai supplémentaire
.
 Matignon a  aussi souligné  qu'ArcelorMittal, "à la demande du gouvernement", s'était "engagé à poursuivre les travaux liés au projet Ulcos" et que l'accord passé avec Mittal vendredi sur Florange était "toujours valable".

ooOoo


 Toute cette affaire comme tant d’autres  donne lieu à des  réactions de la part des syndicats  , de la part de certains élus,  et de la part des médias avides de polémiques politiques avec des écarts de langage et d’écritures  qui ne représente pas le fond du dossier , tous ces écarts  et profusion de langage et d’écriture sont  excessifs et  regrettables et peu fondés,  de la part des syndicats qui se veulent les censeurs du jeu,  de la part des élus qui ont feu un fonds de commerce pour les prochaines élections, de la part de certains  médias, les plus nombreux et populaires,  presse et audio-visuels,  qui alimentent  volontairement des polémiques politiques en reprenant les arguments des uns et des autres,  sans se préoccuper de donner une information exacte  d’une part sur l’activité de  cette entreprise sidérurgique,  sur sa  réalité  technique, scientifique et financière,  d’autre part sur  les  impératifs des  conditions de recherches et  de technicité   du Projet industriel Européen ULCOS  qui est un programme à long cours pour l’Europe.


En effet il ne suffit pas de cracher dans des micros ou de gratter sur du papier pour se faire voir ou faire du chiffre ou de l’audimat,  pour mener à bien  dans le cadre Européen  le Programme ULCOS  qui nécessite  la mise en œuvre et la poursuite de  connaissances scientifiques et techniques de haut niveau, leur financement, et de la part des Chefs d’entreprises européens  qui y sont associés un savoir faire de gestion financière, économique et social au niveau de l’Europe notamment.


Pour en revenir aux réactions et aux critiques, nous ne citerons que deux exemples :
 Celles des Syndicats :


Les expressions vulgaires et excessives des protestataires syndicalistes dans des interventions  organisées devant les micros et les caméras, sur le terrain, au sortie de réunions, sur des plateaux ,   dans des mises en scène d’une ridicule dramaturgie, où on se permet de « regarder les yeux dans les yeux »   le Président de la République et le Premier Ministre en  les accusant la larme à l’œil et la colère dans la bouche  d’avoir trahi Florange , tout en se proclamant « enfumé’,et en prétendant leur demander des comptes, j’en passe et des meilleures.


Celles des élus :


Signalons aussi  le peu de dignité  manifesté dans ses propos Jeudi  par  l’un  des  députés  de la Moselle, Michel Liebgott à sa sortie  d’une rencontre à Matignon sur Arcelor Mittal , et  d’ un déjeuner  auquel il était convié avec ses homologues  Lorrains  par le Premier Ministre  en présence   du  Ministre du Redressement Productif  Arnaud Montebourg, et la ministre de l’Enseignement supérieur  Geneviève Fioraso. 


Ce député  _,qui manifestement ne connaît le dossier qu’à travers les polémiques  gribouillées par certains médias  qui en rajoutent sur cette affaire _  a dramatisé   la situation  en employant des expressions et des mots qui ne devraient pas figurer dans le vocabulaire d’un élu de la République qui se respecte ;  il a déclaré notamment en autre qu’ils  ont  l’impression   d’être entubés pour ne pas être plus vulgaire

Voici ce qu’il a déclaré en accentuant la vulgarité proférée par un syndicaliste :


«C'était assez tendu parce que la matinée a été terrible pour nous, puisqu'on a eu l'impression d'être pris pour des imbéciles par ArcelorMittal. On a eu l'impression, comme disait Edouard Martin (le syndicaliste CFDT), moi en tout cas, non pas d'être enfumés mais d'être entubés pour ne pas être plus vulgaire. Et donc on l'a dit au Premier ministre, qu'on ne l'acceptait pas»
Passons outre ces  excès vulgaire de langage qui salissent les syndicalistes et  les élus  qui les prononcent,  pour passer à la déclaration de François Hollande qui lui en toute occasion s’exprime avec la dignité  et le calme qui s’attache à son  rang..


Intervention de François Hollande 


Face à toutes ces pressions ,  turbulences  et vives critiques dont se font l’écho les médias  avides de polémiques, ravivées par le retardement du projet Ulcos, que les syndicats et les critiqueurs  font passer pour un retrait.

François Hollande   a répondu aux questions des journalistes le  jeudi 6 décembre, lors de l'inauguration du nouveau site d'Emmaüs « Défi », chargée de l'insertion, dans le 19e arrondissement de Paris.


Voici ce qu’il a dit exactement :


« Le Gouvernement a pris des décisions, elles ne sont jamais faciles, ce sont des décisions courageuses qui permettent d’éviter un plan social à Florange, d’obliger l’actuel industriel MITTAL  à faire des investissements qui n’ont que trop tardés,  et à engager un plan Ulcos  qui doit permettre justement qu’il y ait un avenir pour la filère chaude.


« Je peux ici dire que ces engagements seront tenus,  et que j’en serai avec le Gouvernement le garant,.


« Je sais  les inquiétudes, les doutes , compte tenu du passé, compte tenu des manquements, j’ai vu la détresse et la colère, j’en mesure aussi les causes, mais ma responsabilité c’est de faire qu’il y ait un avenir pour Florange , et tous les engagements qui ont été pris seront tenus , et ce qui a été  engagé aussi pour faire que ce projet Ulcos voit le jour auprès de l’Europe sera mené à bien , j’en fait ici la promesse.

« Merci. »


ooOoo


De son côté Jeudi,  Monsieur Lakshmi Mittal, le patron d'ArcelorMittal,  assure à ses salariés, dans un courrier diffusé en interne où il s'explique sur l'accord trouvé avec le gouvernement français, que son entreprise «tient ses engagements le patron d'ArcelorMittal, dans un courrier daté de Jeudi,  diffusé en interne  à ses salariés, explique  l'accord trouvé avec le gouvernement français, et assure  que son entreprise «tient ses engagements». 


Le Parisien .fr a écrit  sur son site  au sujet de ce  courrier interne, voici   ci-dessous un extrait de  son article : 


"Lakshmi Mittal, le patron d'ArcelorMittal, assure à ses salariés, dans un courrier diffusé en interne où il s'explique sur l'accord trouvé avec le gouvernement français, que son entreprise «tient ses engagements».

«Nous continuerons à produire des aciers de la plus haute qualité en France, et nous travaillerons pour montrer à nos parties prenantes en France que nous sommes une entreprise qui tient ses engagements", assure le magnat de l'acier, dans ce courrier daté de jeudi, cité par Europe 1 et que l'AFP s'est procuré.


Interrogé sur le non respect des engagements passés lors de la fusion d'Arcelor et de Mittal Steel en 2006, qui prévoyaient le maintien des hauts fourneaux de Florange, Lakshmi Mittal affirme qu'il est «inexact de dire que la société n'a pas respecté ses engagements», faisant valoir une demande d'acier «insuffisante».


Mittal n'a pas cru à la nationalisation


Concernant la nationalisation de l'ensemble du site de Florange brandie par le gouvernement français au cours des tractations, il dénonce «le langage anti-commercial» du gouvernement et indique qu'il était «confiant» que ce dernier ne prendrait pas la voie d'une «nationalisation forcée». Cette option «aurait été préjudiciable pour ArcelorMittal» qui emploie 20 000 personnes en France, dit-il.
Quant à l'accord même, «nous sommes convenus avec le gouvernement de l'arrêt provisoire et du non-démantèlement des hauts fourneaux pendant six ans», dit encore le patron d'ArecelorMittal


Fin de l’article du site Le Parien Fr.
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 En conclusion de tout ce qui précède, mon opinion est que les syndicats du Site de Florange  et les élus qui font des hauts Fournaux de Florange le symbole de leurs doutes , de leurs inquiétudes et de leur colère,  et surtout  de leurs ambitions respectives,    devraient à mon sens,  qui se rapproche du bon sens commun,  se rendre compte que  Florange n’est pas le nombril  sidérurgique du monde, leur site est situé dans un environnement européen et international dont il ne mesurent pas à leur niveau  de compétence les enjeux, les  étapes  financières et techniques qui restent  à mettre en œuvre , à poursuivre et  à franchir,  dont ils ne sont pas les maîtres , ce n’est pas en accusant et affrontant avec des écarts de langages inadmissibles  le Chef de l’Etat , Le Premier Ministre et les membres du Gouvernement et leur patron  Monsieur Mittal  qu’ils pourront régler des questions  sociales insérées dans le tissu d’une entreprise sidérurgique  française,   dont la stratégie à plus ou moins long terme se trouve dans ce domaine confrontée  à la concurrence internationale hors Europe 


Le  comportement des syndicats et des salariés serait plus constructif s’ils  restaient  au côté du  Chef de l’Etat et  du Gouvernement et leur accordaient  confiance,  avec les  respects qui  leur sont  dus par rapport à l’Etat et aux Institutions,  tout en restant vigilants sur le terrain pour,  si besoin,   avec l’aide et l’appui  du Gouvernement,  ramener Monsieur Mittal à ses promesses au cas où il s’en détournerait.


 Comme l’a dit le Président de la République « Le Gouvernement a pris des décisions, elles ne sont jamais faciles, ce sont des décisions courageuses qui permettent d’éviter un plan social à Florange*, d’obliger l’actuel industriel MITTAL  à faire des investissements qui n’ont que trop tardés,  et à engager un plan Ulcos  qui doit permettre justement qu’il y ait un avenir pour la filère chaude » …


*Au cas où les Syndicats et les salariés de Florange l’auraient oublié, le Gouvernement a pris des décisions qui  permettent d’éviter un plan social à Florange ce qui pour les salariés concernés est déjà un point d’acquis non négligeable. 

En conclusion,  il n’est plus temps pour les syndicats  de Florange de  camper en position de guerre autour des   hauts  fourneaux,   bien au contraire ils devraient arrêter de tailler de salades et  de lancer des pétards, et au moins reconnaître que plus de 600 emplois ont été sauvés à Florange par l’accord trouvé entre le Gouvernement et Monsieur Mittal, qui en dépit de tout ce que l’on pourrait lui reprocher, assure dans ses sites en France 20.000 emplois.
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