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Mes
chers compatriotes,
Fidèle
à une belle tradition, je présente à chacune et à chacun d’entre vous mes vœux
les plus chaleureux pour la nouvelle année.
En
mai dernier, vous m’avez confié la tâche de conduire notre pays dans un moment
particulièrement grave. Avec une crise historique, un chômage qui progresse
implacablement depuis près de 2 ans et une dette record.
Je
n’ignore rien de vos inquiétudes. Elles sont légitimes. Et je n’entends pas
vous dissimuler les difficultés qui nous attendent. Elles sont sérieuses.
Mais
ce soir je veux vous dire ma confiance dans notre avenir : la zone euro a été
sauvegardée et l’Europe a enfin mis en place les instruments de stabilité et de
croissance qui lui manquaient. Ce résultat semblait, il y a encore 6 mois, hors
de portée. Il a été atteint.
Ma
confiance, elle est surtout dans la France. Je connais le talent de nos entrepreneurs
comme de nos salariés. Mon devoir, mon premier devoir, mon seul devoir, c’est
faire que notre pays avance et que notre jeunesse retrouve espoir.
C’est
pourquoi, j’ai pris, depuis mon élection, avec le gouvernement de Jean-Marc
AYRAULT, trois décisions majeures.
La
première, c’est le rétablissement de nos comptes publics. Je veux désendetter la France. Un effort a été
demandé. Je sais ce qu’il représente après déjà tant d’années de sacrifices. Je
vous assure que chaque euro prélevé sera accompagné d’une lutte drastique pour
réduire les dépenses publiques inutiles. L’argent des Français est précieux.
Chacun d’entre vous le gagne durement. Il doit donc être au service d’un Etat
exemplaire et économe.
La
deuxième décision, c’est le pacte de compétitivité. Je veux redonner, dès 2013,
des marges de manœuvre aux entreprises grâce à un crédit d’impôt de 20Mds euros
pour leur permettre d’embaucher, d’investir et d’exporter.
La
troisième, c’est la maîtrise de la finance : la Banque publique
d’investissement est créée, la prochaine loi bancaire nous préservera de la
spéculation et la taxe sur les transactions financières sera introduite au
niveau européen dès l’année prochaine.
Cette
marche en avant ne s’est pas faite sans soubresaut ni contretemps. J’en
conviens. Mais le calendrier que j’ai fixé c’est de faire les réformes
maintenant pour sortir de la crise plus vite et plus fort.
Ces
décisions étaient indispensables, elles avaient été trop longtemps différées.
Je les ai prises avec esprit de justice.
Justice
fiscale, d’abord. Les revenus du capital sont désormais taxés comme ceux du
travail. Et il sera toujours demandé davantage à ceux qui ont le plus. C’est le
sens de la contribution exceptionnelle sur les plus hauts revenus qui sera
réaménagée, suite à la décision du Conseil Constitutionnel, sans changer son
objectif.
Justice
sociale. Avec l’augmentation du SMIC, du RSA, de l’allocation de rentrée
scolaire. Et le droit de partir à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont
commencé à travailler tôt.
Justice
entre les générations, avec la priorité donnée à l’éducation nationale, avec
des enseignants plus nombreux et mieux formés.
2012 a donc été l’année où ensemble nous avons engagé le
redressement.
2013
sera l’année de la mobilisation de tous pour le réussir.
Toutes
nos forces seront tendues vers un seul but : inverser la courbe du chômage
d’ici un an. Nous devrons y parvenir coûte que coûte.
Avec
150 000 emplois d’avenir pour les jeunes les plus éloignés du marché du
travail. Avec les contrats de génération qui permettront de lier l’expérience
du senior avec l’espérance du jeune. Ils prendront effet dès demain.
Avec
la formation professionnelle qui sera réformée pour accompagner prioritairement
les chômeurs vers l‘activité.
Mais
l’Etat n’est pas le seul acteur. C’est la raison pour laquelle le gouvernement
a ouvert la négociation sur la sécurisation de l’emploi.
Son
objectif ?, donner plus de stabilité aux
salariés et plus de souplesse aux entreprises. Bref, conjurer une double peur.
La peur du licenciement pour les travailleurs, la peur de l’embauche pour les
employeurs. Cette négociation, si elle aboutit, sera une chance pour la France. Je fais
confiance aux partenaires sociaux pour prendre leurs responsabilités. A défaut
je les assumerai.
Voilà,
le cap est fixé : tout pour l’emploi, la compétitivité et la croissance.
Ce
cap sera tenu. Contre vents et marées. Je n’en dévierai pas. Non par
obstination, mais par conviction. C’est l’intérêt de la France.
Pour
préparer l’avenir, notre pays a besoin d’investir dans tous les domaines ; dans
nos filières industrielles et agricoles, dans le logement, dans
l’environnement, dans la santé, dans la recherche, dans les nouvelles
technologies. J’ai donc demandé au gouvernement de proposer une stratégie
d’investissements publics comme privés pour moderniser la France à l’horizon 2020.
Chers
Compatriotes, de Métropole, de l’Outremer et de l’étranger, nous avons toutes
les ressources pour réussir à la condition de nous retrouver sur l’essentiel.
Et si nous pouvons parfois débattre de grandes questions de société et ce sera
le cas en 2013, la France
est la France
quand elle va de l’avant sur l’égalité des droits -y compris le mariage pour
tous, sur la démocratie -y compris le non cumul des mandats, et sur le respect
de la dignité humaine -y compris lors de la fin de la vie.
La France est également elle-même quand elle défend ses valeurs
dans le monde.
*****
Elle
l’a fait en Afghanistan. Sa mission est achevée. Comme je l’avais promis,
toutes nos forces combattantes sont rentrées à Noël. J’exprime ma
reconnaissance à nos soldats pour leur courage et je salue la mémoire de ceux
qui sont morts pour la
France. Ils sont 88. Et je n’oublie pas les blessés : ils
sont plus de 700.
C’est
toujours au nom de ces valeurs que la
France soutient en Syrie l’opposition à la dictature. Et, au
Mali, les peuples africains dans leur lutte contre la menace terroriste.
J'ai
une pensée particulière pour nos otages, et pour leurs familles, qui vivent
dans l’angoisse. Qu’ils sachent bien que tout est fait pour obtenir leur
libération. Sans rien concéder de nos principes.
Une
de nos forces, c’est la solidarité. Nous la devons aux peuples opprimés. Nous
la devons, tout près de nous, aux plus fragiles, aux malades, aux personnes
isolées, à celles en situation de handicap ou qui connaissent la précarité ou
la solitude. Ce ne sont pas des assistés. Ce sont des citoyens, un moment meurtris
par la vie.
Il
y a de l’honneur dans une grande Nation comme la nôtre à être capable de
conjuguer compétitivité et solidarité. Performance et protection. Réussite et
partage.
C’est
l’ambition de cette France réconciliée et confiante en elle-même que je porte
pour l’année qui s’ouvre. C’est cette ambition qui donne un sens à l’effort de
tous.
Vive
la République
!
Vive
la France !
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