07 décembre 2012

ArcelorMittal : les syndicats restent murés dans leurs colère

Éditorial de lucienne magalie pons




La crise sociale chez Florange a été alimentée hier par l’annonce du retrait  d’ArcelorMittal de l’appel d’offre du projet Ulcos, ce qui ne signifie pas qu’ArcelorMittal  abandonne le projet Ulcos, comme  l’explique  le dirigeant de cette entreprise dans un communiqué de presse par lequel il  dit que  ceci est en parfaite cohérence avec ce qui figure   dans l’accord signé avec le Gouvernement Français et que  « Cela ne signifie en aucun cas l’abandon du projet Ulcos…. Cela signifie qu’aujourd’hui, dans l’état actuel des recherches, étant données les difficultés techniques rencontrées, le projet ULCOS remis dans le cadre de l’appel d’offre NER 300 – phase 1 – ne peut être mis en place."

Dans  le cadre l’accord signé avec le Gouvernement Français  Vendredi passé,    en ce qui concerne précisément  le   projet Ulcos, Monsieur Mittal  s’était  engagé  en précisant qu'il allait "continuer à travailler sur le projet de recherche et de validation technologique, en s'appuyant sur l'expertise du centre R&D de Maizières-lès-Metz".

Si les raisons techniques invoquées par Monsieur Mittal sont réelles, sa décision de retrait  d’ArcelorMittal du projet d’Ulcos de l’appel d’offre industriel Européen,  révèle  qu’un chef d’entreprise responsable et prévoyant  préfère retirer actuellement  son entreprise d’un appel d’offre    dans lequel  il se trouve en concurrence avec d’autres entreprises,  en  se réservant pour l’avenir d’y concourir à nouveau   quand les  difficultés de recherches et les difficultés techniques auront été surmontées.

Le projet de recherche Ulcos, est avant tout un projet d’avenir,   porté par un consortium de 48 entreprises européennes, dont ArcelorMittal.  Ce projet a  pour but de mettre au point un procédé de production de l'acier à la fois plus propre et plus efficace.

Ulcos repose sur deux composantes : d'une part, le recyclage d'une partie des gaz produits par les hauts-fourneaux et une alimentation de ceux-ci en oxygène pur, ce qui permet d'augmenter leur rendement ; d'autre part, la capture et le stockage du CO2 produit pour réduire l'impact environnemental. Les professionnels de la sidérurgie estimaient à 20 à 30% les gains de rendement qui peuvent en découler pour la production d'acier. Il  est  aussi censé permettre de réduire de 50% les émissions de CO2.

 Dans cette perspective,  le  site de Florange doit accueillir le démonstrateur industriel permettant de mettre au point le projet.


Le gouvernement voit dans ce "projet d'avenir" le futur du site sidérurgique, et a négocié sur cette base avec ArcelorMittal.


Les professionnels du secteur ont cependant  souligné qu'il faudrait au moins 18 mois avant que les essais ne puissent commencer, et qu'il ne s'agissait que d'un pilote pas nécessairement destiné à être pérennisé et que le   délai pourrait donc être encore plus long.


Enfin le   projet ULCOS  ne peut être mené à bout sans le financement Européen.


La  Commission  Européenne devrait  le financer à hauteur de 260 millions d'euros, soit 45% de l'enveloppe globale. Le reste se répartit entre l'Etat français (150 millions), les collectivités territoriales (30 millions) les membres du consortium Ulcos (130 millions).


La Commission  devait annoncer le 20 décembre les candidats retenus pour un financement européen parmi plusieurs projets similaires. 
ArcelorMittal avait  envoyé mercredi 5 décembre une lettre à la Commission pour l'informer de sa décision. Cette lettre, que  francetv info s’est procurée  évoque "cinq points critiques de technique et de sécurité" qui rendent "impossible de déployer immédiatement cette technologie à l'échelle industrielle".


Si les raisons techniques invoquées par Monsieur Mittal sont réelles, sa décision de retrait  d’ArcelorMittal du projet d’Ulcos de l’appel d’offre industriel Européen,   fait apparaître  qu’un chef d’entreprise responsable et prévoyant  préfère retirer actuellement  son entreprise d’un appel d’offre   dans lequel  il se trouve en concurrence avec d’autres entreprises,  en  se réservant pour l’avenir d’y concourir à nouveau   quand les  difficultés de recherches et les difficultés techniques auront été surmontées.


Et    finalement la  Commission européenne  a annoncé jeudi 6 décembre que le Groupe Arcelor Mittal  se  retirait  du  projet industriel Ulcos.

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"ArcelorMittal a informé la Commission qu'il retire le projet Ulcos à cause de difficultés techniques", a indiqué à l'AFP Isaac Valero, porte-parole de la Commissaire en charge du Climat, la Danoise Connie Hedegaard. "Ulcos pourrait concourir au prochain appel d'offres qui sera lancé l'an prochain", a-t-il précisé.


Pour autant le projet n’est pas abandonné  ont assuré Matignon et ArcelorMittal  à la suite de ces annonces,   en précisant qu’il souffrira, a minima d'un délai supplémentaire.


Matignon a  aussi souligné  qu'ArcelorMittal, "à la demande du gouvernement", s'était "engagé à poursuivre les travaux liés au projet Ulcos" et que l'accord passé avec Mittal vendredi sur Florange était "toujours valable".


Les  Syndicats représentants des salariés du site ont   fait part de leurs  doutes  et  de leur colère après l'annonce par la Commission européenne du retrait du projet Ulcos d'ArcelorMittal  de l’appel d'offres industriel européen,  en employant    des expressions excessives tirées de leur vocabulaire ordinaire : Mittal "a enfumé tout le monde" a réagi Edouard Martin, de la CFDT. "On a signé l'arrêt de mort de la filière liquide", a-t-il ajouté."Merci à Ayrault, c'est la signature de la trahison".


Toutes ces  écarts de langage sont  regrettables  de la part des syndicats qui se veulent les censeurs du jeu, nous comprenons leurs inquiétudes, mais faut-il vraiment pour les exprimer apporter des accusations de trahison à l’encontre de Jean-Marc Ayrault ? 



 "A partir d'aujourd'hui, on prend possession de l'usine, on va dans les hauts-fourneaux", a  ajouté  jeudi 6 décembre devant la presse à Florange (Moselle) Edouard Martin, un des leaders du syndicat CFDT d'ArcelorMittal, les larmes aux yeux. Des métallos CFDT ont menacé jeudi d'occuper les hauts-fourneaux du site sidérurgique lorrain, s'estimant une fois de plus trahis par le gouvernement et leur employeur.


De leur côté des salariés de l'usine ArcelorMittal de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) ont décidé de bloquer, jeudi, l'entrée des camions approvisionnant le site, en solidarité avec leurs collègues de Florange.
Par ailleurs Jeudi  , jour  de l’annonce du retrait d’ArcelorMittal  de l’appel d’offre industriel Européen,  le député PS Michel Liebgott  venu de Moselle et   des élus de Lorraine  pour rencontrer à Matignon le Premier ministre sur l'accord passé avec Mittal sur Florange,  ont été invité   à déjeuner  par Jean- Marc Ayrault, à ce repas participaient également  le Ministre du Redressement Productif  Arnaud Montebourg, et la ministre de l’Enseignement supérieur  Geneviève Fioraso 


Là encore on a pu voir le Député Michel Liebgott , à la sortie de cette rencontre,   dramatiser  la situation en employant des expressions et des mots que l’on n’attend pas  de la part d’un élu qui se respecte , il a déclaré notamment en autre qu’ils  ont  l’impression «  d’être entubés pour ne pas être plus vulgaire » … : 


«C'était assez tendu parce que la matinée a été terrible pour nous, puisqu'on a eu l'impression d'être pris pour des imbéciles par ArcelorMittal. On a eu l'impression, comme disait Edouard Martin (le syndicaliste CFDT), moi en tout cas, non pas d'être enfumés mais d'être entubés pour ne pas être plus vulgaire. Et donc on l'a dit au Premier ministre, qu'on ne l'acceptait pas».
Passons outre ces  excès vulgaire de langage qui salissent les élus  qui les prononcent,  et revenons à la déclaration de François Hollande qui lui en toute occasion s’exprime avec la dignité qui s’attache à son  rang..


Face à toutes ces turbulences  et vives critiques dont se font l’écho les médias  avides de polémiques ravivées par le retardement du projet Ulcos, François Hollande   a répondu aux questions des journalistes le  jeudi 6 décembre, lors de l'inauguration du nouveau site d'Emmaüs « Défi », chargée de l'insertion, dans le 19e arrondissement de Paris.


 Il a notamment  a affirmé d’une part ,  à propos de l'accord passé entre le gouvernement et le groupe sidérurgique,  que  les engagements seraient tenus .., et qu’il en serait le Garant, d’autre part concernant l'avenir des hauts-fourneaux, le chef de l'Etat a fait aussi la promesse de faire en sorte que "ce qui a été engagé aussi pour faire que le  projet Ulcos voie le jour auprès de l'Europe soit  mené à bien".


Voici ce qu’il a dit exactement :

« Le Gouvernement a pris des décisions, elles ne sont jamais faciles, ce sont des décisions courageuses qui permettent d’éviter un plan social à Florange, d’obliger l’actuel industriel MITTAL  à faire des investissements qui n’ont que trop tardés,  et à engager un plan Ulcos  qui doit permettre justement qu’il y ait un avenir pour la filère chaude.

« Je peux ici dire que ces engagements seront tenus,  et que j’en serai avec le Gouvernement le garant,.

« Je sais  les inquiétudes, les doutes , compte tenu du passé, compte tenu des manquements, j’ai vu la détresse et la colère, j’en mesure aussi les causes, mais ma responsabilité c’est de faire qu’il y ait un avenir pour Florange , et tous les engagements qui ont été pris seront tenus , et ce qui a été  engagé aussi pour faire que ce projet Ulcos voit le jour auprès de l’Europe sera mené à bien , j’en fait ici la promesse ;

« Merci. »


ooOoo

Les syndicats du Site de Florange qui font des hauts Fournaux de Florange le symbole de leurs doutes , de leurs inquiétudes et de leur colère,   devraient,  à notre sens, se rendre compte que  Florange n’est pas le centre sidérurgique du monde, leur site est situé dans un environnement européen et international dont il ne mesurent pas à leur niveau  de compétence les enjeux  et les difficultés qui reste à franchir  et dont ils ne sont pas les maîtres , ce n’est pas en accusant le Gouvernement qu’ils pourront régler des questions industrielles  sidérurgiques  industrielles  qui manifestement les dépassent,  et  dont seuls détiennent les clefs le Chef de l’Etat Français et ses homologues Européens.


Le  comportement des syndicats et des salariés serait plus constructif s’ils restaient  au côté du  Chef de l’Etat et  du Gouvernement et leur accordaient confiance,  avec les  respects qui  leur sont  dus par rapport à l’Etat et aux Institutions,  tout en restant vigilants sur le terrain pour,  si besoin,   avec l’aide et l’appui  du Gouvernement,  ramener Monsieur Mittal à ses promesses au cas où il s’en détournerait.

 On est plus fort  avec l’appui et l’aide d’un Gouvernement   que seuls et  isolés  sous les hauts fourneaux  à  préparer des "patates chaudes" et  à crier son désespoir la larme à l’œil  et les accusations à la bouche.


        ArcelorMittal. La pression monte encore d'un cran

Le Télégramme
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