J'ai laissé passer deux jours avant d'écrire sur ArcelorMittal, en effet je voulais prendre le temps nécessaire pour écrire un éditorial documenté assorti de mon opinion.
C'est chose faite et sans remonter aux calendes grecques j'ai écrit ci-dessous un éditorial sur les évènements de ces trois derniers jours, suivi d'une revue de presse :
Monsieur
Arnaud Montebourg, Ministre du
Redressement productif, a conduit le
dossier en avant-scène, en parlant d’abord d’une
offre de reprise par un
Groupe en cours de négociation, avec une
éventualité si besoin d’une nationalisation provisoire de l’entreprise.
Matignon
aussi traitait le dossier, et de son côté
le Président de la République,
Monsieur François Hollande convoquait Monsieur
Mittal patron d’ArcelorMittal à L’Elysée,
pour mettre dossier litigieux sur
la table présidentielle
Cette
stratégie à trois a fini par payer, le
patron de Mittal, alerté par une éventuelle nationalisation de l’un de ses sites en France, a enfin
compris ce que parler veut dire en France, il a préféré renoncer à la
fermeture partielle du site de Florange et négocier avec le Gouvernement.
Les
pourparlers ont aboutis en faveur du gouvernement français, et c’est
le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault
qui a choisi l’une des solutions,
certainement la meilleure, qui a été trouvée pour remettre en activité le site Arcelor Florange.
Bien
sûr les syndicats et les salariés ont été un peu déçus, sous le feu des
revendications qu’ils soutenaient depuis
longtemps, ils en étaient venus tout
récemment, ces jours derniers à camper jour et nuit sous les fenêtres du Ministre Arnaud
Montebourg, pendant que les négociations se déroulaient au sommet de l’Etat et
dans les Ministères concernés, et dans l’attente de l’annonce du résultat de négociations qui
leur avait été promis pour Vendredi soir à minuit au plus tard, ils en étaient
venus à envisager comme seules solutions soit la reprise immédiate par un Groupe , soit une nationalisation
provisoire en urgence. On comprend bien que la lutte, l’angoisse, le stress, la fatigue, le doute,
les déceptions dans lesquels se trouvaient ces salariés menacés de chômage depuis de longs mois, les conduisaient à douter
de ce nouvel accord avec Monsieur Mittal, échaudés par des promesses non
tenues, ils craignaient d’être trompés et menés en bateau une nouvelle
fois.
Les
syndicats aussi penchaient pour la nationalisation provisoire, maintenant ils souhaitent
que l’accord soit examiné par le Gouvernement et Monsieur Mittal en
présence de leurs représentants syndicaux avant qu’il ne soit définitivement entériné.
Il
faut bien comprendre que la nationalisation provisoire n’était que l’ultime
recours envisagé par le Gouvernement en cas d’échec des négociations.
Et puis Monsieur Mittal n’a pas intérêt non
plus à lâcher Florange au profit d’un
repreneur qui apparaitrait alors en France comme son concurrent, ce qui au fond
le conduira à tenir ses engagements, il y va maintenant aussi de ses intérêts
et il fera tout pour ne pas laisser entrer un loup dans « sa »
bergerie française ArcelorMittal.
Arnaud Montebourg de son côté a affirmé sur TF1 ….. « Si Monsieur Mittal ne tient pas ses engagements, l'Etat prendra ses responsabilités", selon lui, cette "idée aura une vie plus longue que cet épisode" et peut être une "arme pour la puissance publique pour se faire respecter".
Revenant sur l'accord trouvé vendredi il a rappelé les avancées obtenues: "629 ouvriers ne connaîtront pas Pôle Emploi, Mittal pérennise le site de Florange" en y investissant 180 millions d'euros sur cinq ans, "et s'engage aussi à maintenir le niveau d'activité sur tous les hauts-fourneaux de France".
Sur
ce dossier Arnaud Montebourg a déclaré
"les résultats ne sont pas toujours aussi spectaculaires qu'on le
voudrait", selon lui, les syndicalistes de Florange n'ont pas
été "trahis", dans la mesure où un plan social a été évité.
L'accord
trouvé entre le gouvernement et le groupe ArcelorMittal, au sujet de l'avenir
du site de Florange, a été accueilli avec
une certaine inquiétude par les
syndicats, sans doute ont-ils besoin d’être rassurés et écoutés, le Premier
Ministre Jean-Marc Ayrault doit les recevoir à Matignon en début de semaine prochaine, selon Arnaud
Montebourg « Le Premier Ministre peut se
montrer plus ferme » (avec ArcelorMittal).
Voici
le communiqué qui figure à ce sujet sur le site officiel du Premier Ministre « Portail du
Gouvernement » ;
« Après
l’annonce de l’accord que le gouvernement a obtenu d’ArcelorMittal, des
interrogations se sont exprimées du côté des représentants des salariés compte
tenu de l’expérience passée. Le Premier ministre veillera scrupuleusement à la
réalisation effective des engagements pris hier par ce groupe. Ils sont
inconditionnels. Et le gouvernement utilisera tous les moyens de droit
nécessaires en cas de non-respect. Ces engagements portent sur l’absence de
plan social, sur des investissements d’au moins 180 millions d’euros sur le
site de Florange et sur le projet ULCOS.
« Le
gouvernement a obtenu ces avancées grâce à la pression des salariés et à la
mobilisation de l’ensemble des ministres concernés par le dossier,
particulièrement du ministre du redressement productif, M. Arnaud Montebourg,
qui n’a pas ménagé sa peine pour chercher toutes les solutions possibles comme
il le fait sur de nombreux dossiers particulièrement difficiles, contribuant
ainsi à créer un rapport de forces favorable à la conclusion de l’accord. Le
Premier ministre demande au ministre du redressement productif, au ministre du
travail, à la ministre chargée de la recherche et au ministre de l’économie et
des finances de s’assurer dans la durée de la réalisation des engagements pris. »
(fin
de communiqué)
Certains
médias et mauvais esprits politiques de
droite se sont immédiatement précipités
en accusations diverses contre Arnaud Montebourg en prétendant qu’il était
désavoué par le Premier Ministre, qui
lui avait choisi une autre solution, qu’Arnaud
Montebourg désavoué devait démissionner, et autres
stupidités du genre , tout en critiquant aussi le Président François Hollande
et le Gouvernement de s’être aplati
devant Monsieur Mittal et d’avoir retenu
une mauvaise solution, bien entendu ces aboyeurs de droite, qui du reste se mordent et s’entredéchirent entre eux dans leur château UMP en
ruine, sont au yeux de l’opinion publique au moins, tout
à fait disqualifiés pour parler
d’ArcelorMittal et critiquer le
Gouvernement actuel, puisque dans le quinquennat Sarkozy comme le plus souvent tout avait été dit et promis,
et rien n’avait été tenu.
C’est
faire un bien mauvais procès à Arnaud Montebourg, que de l’accuser d’un échec
dans ce dossier qu’il a tenu à bout de bras avec l’énergie, la conviction et les
coups de voix qui s’imposent dans son action, avec en plus un certain panache qui lui est naturel, ce qui bien sûr ne plait pas aux faux mollards de la droite , et c’est bien justement parce qu’Arnaud Montebourg a bien joué son rôle dans la stratégie du
Gouvernement en parlant haut et fort de
nationalisation provisoire que Monsieur Mittal a changé d’attitude et s’est vu
contraint de négocier.
Il
est inutile d’ajouter que le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault a démenti tout
désaveu de sa part de l’action de Arnaud
Montebourg dans la conduite de ce dossier et
Samedi un communiqué de Matignon saluait
"les efforts" d'Arnaud Montebourg qui ont "créé un rapport de
forces favorable à la conclusion de l'accord.
Au début de sa déclaration figure un rappel en préambule :
1 – Depuis son installation, le gouvernement a travaillé sans relâche pour que
le site industriel de Florange continue à vivre et à se développer et pour que
ses salariés soient protégés.2 – Le gouvernement avait trois objectifs : pas de
plan social, des investissements importants sur le site, et le maintien des
hauts fourneaux de Florange pour permettre la préparation d’un projet
industriel d’avenir, ULCOS. »
Texte de la déclaration – source : Portail du Gouvernement
Copié/collé
« 1 – Depuis son installation, le gouvernement a travaillé sans relâche pour que le site industriel de Florange continue à vivre et à se développer et pour que ses salariés soient protégés.
« 2 – Le gouvernement avait trois objectifs : pas de plan social, des investissements importants sur le site, et le maintien des hauts fourneaux de Florange pour permettre la préparation d’un projet industriel d’avenir, ULCOS.
« Le groupe ArcelorMittal a accepté les conditions que j’ai formulées :
« Ce soir, je
vous annonce qu’il n’y aura pas de plan social à Florange.
Le groupe Mittal
s’est engagé à investir au moins 180 M€ sur les 5 prochaines années à Florange.
Ainsi, les activités du site liées à la filière froide, et notamment
l’emballage, seront pérennisées et renforcées par un programme
d’investissements industriels. Cela permettra de sécuriser les salariés qui
travaillent dans ces activités.
ArcelorMittal a
réaffirmé son ancrage industriel sur notre territoire, notamment à travers ses
sites de Dunkerque et Fos dans leur configuration actuelle. La consolidation de
l’activité sur le site à Florange ne se fera pas au détriment d’autres
activités similaires en France. Il s’y est engagé.
La faible activité
actuelle en Europe ne permet pas d’envisager un redémarrage des hauts fourneaux
à court terme. Mais le Gouvernement a obtenu l’engagement du groupe de les
maintenir dans un état qui permette, le moment venu, la réalisation d’un projet
industriel d’avenir. C’est le projet ULCOS : il s’agit de produire de l’acier
de façon économe en énergie et plus respectueuse de l’environnement par la
captation du CO2. L’Etat a déjà réservé 150M€ au sein du programme
d’investissements d’avenir. Il est prêt à augmenter sa participation pour
accompagner activement ce projet. ArcelorMittal a accepté de poursuivre les
études engagées en ce sens.
Le Gouvernement a
ainsi démontré la capacité d’intervention de l’Etat afin de faire émerger des
solutions positives en termes d’emploi, d’investissement et de projet
industriel d’avenir. Et ce dans une filière pourtant affectée par une situation
particulièrement difficile.
Ces engagements
d’ArcelorMittal sont inconditionnels. Le gouvernement veillera à ce qu’ils
soient respectés scrupuleusement. Il utilisera tous les moyens nécessaires en
cas de non-respect.
Le projet ULCOS est un projet d’excellence industrielle et d’excellence environnementale. C’est un projet sur lequel l’Etat s’engage avec résolution aux côtés de la Lorraine. Je veux que la Lorraine, si souvent meurtrie dans son histoire industrielle, envisage à nouveau avec confiance son avenir. Je veux que, notamment avec ce projet, elle soit un exemple pour le renouveau industriel de la France, qui est au cœur du nouveau modèle français. Je rencontrerai prochainement les élus lorrains pour poursuivre avec eux le travail sur ce renouveau. Je veux leur rendre hommage, et je salue la détermination des salariés.
« 4- Le gouvernement n’a pas retenu l’hypothèse d’une nationalisation transitoire, qui a pu être évoquée ces derniers jours. Il a écarté cette solution au vu des engagements qu’il a obtenus d’ArcelorMittal.
La nationalisation, c’est-à-dire l’expropriation par « nécessité publique », peut certes être nécessaire dans des circonstances historiques particulières ou pour sauvegarder des intérêts supérieurs de la Nation.
Mais elle n’est pas efficace face à un problème de débouchés pour une entreprise ou face à un problème de compétitivité.
Je rappelle que le gouvernement a fait le choix du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi. Il s’agit d’une priorité nationale.
C’est par ce Pacte que nous allons reconquérir la compétitivité que nous avons perdue depuis dix ans.
C’est par la mobilisation de tous les acteurs, sur l’impulsion de l’Etat, que nous regagnerons des marchés, retrouverons le chemin de la croissance et gagnerons la bataille de l’emploi
Ma conception du rôle de l’Etat est qu’il doit animer, impulser, réguler l’activité économique, et protéger les intérêts stratégiques.
C’est pourquoi, il doit investir lui-même dans les projets d’avenir qui ne sont pas immédiatement rentables. C’est l’exemple d’ULCOS.
C’est pourquoi, il prendra autant que nécessaire des participations dans des entreprises stratégiques dont la survie serait en jeu, comme cela a été le cas avec Alstom.
C’est pourquoi, il renforce la régulation des comportements des acteurs économiques et financiers. C’est le sens de la prochaine loi de séparation des activités bancaires, indispensable pour que la confiance revienne. Et le ministre de l’économie et des finances, Pierre MOSCOVICI, me fera des propositions pour renforcer la législation qui protège nos entreprises des OPA hostiles.
Le gouvernement est au côté des salariés qui se battent pour l’emploi. Il est au côté des élus et des populations qui se battent pour le développement de leur territoire. Il est totalement mobilisé pour le renouveau industriel de la France et le redressement du pays.
Revue
de Presse – Articles liés :
Source : L’Express :
- Site Ayrault recevra l'intersyndicale de Florange
- Site ArcelorMittal confirme son accord avec la France sur Florange
- Article Montebourg désavoué... puis salué par Matignon
- Site Florange: les salariés inquiets, Montebourg en ligne de mire
- Site C'est quoi ce projet Ulcos qui doit sauver Florange?
- Article ArcelorMittal: Arnaud Montebourg, chevalier blanc ou leurre médiatique?
- Site Quels repreneurs potentiels pour Florange?
- Vidéo "Pourvu que le repreneur de Florange ne soit pas un deuxième Mittal"
- Vidéo Vidéo: pourquoi il ne fallait pas nationaliser Florange
Autres sources – Articles récents et
relativement plus anciens :
Le Point - il y a 12 heures
ArcelorMittal a promis d'investir
180 millions d'euros dans la filière froide et, à défaut de redémarrer les
hauts-fourneaux, de les maintenir dans ...
Le Nouvel Observateur - il y a
14 heures
Le Point - il y a 16 heures
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· Florange : ArcelorMittal s'engage à investir 180 millions sur 5 ans ...
www.challenges.fr › economie
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plan social, ni nationalisation. Les hauts-fourneaux sont maintenus en l'état,
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· ArcelorMittal : le site de Florange intéresserait plusieurs groupes ...
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