SOURCE : EURO/TOPICS
Revue de presse européenne du 21/12/2012
À LA UNE
La démonstration de force de Poutine
Le président russe
Vladimir Poutine a donné jeudi une conférence de presse devant 1.200
journalistes. A cette occasion, il a rejeté les critiques formulées à
l'encontre de sa politique et s'en est pris surtout aux Etats-Unis et à
l'opposition. Il s'est ensuite rendu au sommet Russie-UE à Bruxelles. Pour
les chroniqueurs, si Poutine est à l'apogée de son pouvoir, on ne peut pas
vraiment s'attendre à un changement de style.
Svenska
Dagbladet - Suède
L'UE doit
surveiller la Russie
L'UE ne peut
accepter le démantèlement des droits civiques en Russie, s'indigne le
quotidien conservateur Svenska Dagbladet : "Depuis que Poutine a
été réélu président en mai, son emprise s'est affermie. Si celle-ci ne
ressemble pas à une main de fer, elle est par contre plus pernicieuse,
passant par le contrôle de dame Justice. ONG et autres organisations non
lucratives doivent s'enregistrer en tant qu''agents étrangers' dans le pays ; la liberté de réunion
a été restreinte. … Il faut en parler, diront le président de l'UE Herman
Van Rompuy et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso,
quand ils rencontreront le président russe aujourd'hui à Bruxelles. Cela ne
vous regarde pas, leur rétorquera Poutine. Devant les photographes, à
l'issue du sommet UE-Russie, il faut s'attendre à des sourires crispés. Car
l'UE a enfin durci le ton vis-à-vis de la situation des droits de l'homme en
Russie, suite notamment à l'impression suscitée par l'affaire du magistrat
russe Sergueï Magnitski [décédé en 2009 lors d'une détention provisoire en
Russie]." (21.12.2012)
The Guardian -
Royaume-Uni
Poutine ne
s'en laisse pas conter par l'Europe
Les piques de Vladimir
Poutine lors de sa conférence de presse ont surtout visé les Etats-Unis.
Mais les relations UE-Russie n'ont pas non plus été épargnées, relève le
quotidien de centre-gauche The Guardian : "Des nuages sombres
s'amassent aussi au-dessus des relations russo-européennes, malmenées par
les litiges relatifs à la politique des visas, le commerce et l'énergie. Le fait que le Parlement européen ait en
outre demandé de mettre fin aux poursuites, arrestations et détentions pour
motifs politiques, ne fait que compliquer le sommet UE-Russie. Poutine peut
ignorer la demande. S'il est ... capable de contenir plus de 1.000
journalistes pendant plus de quatre heures et demi dans une salle de presse
de Moscou, comme il l'a fait, il saura se persuader qu'il peut se maintenir
une décennie de plus au pouvoir. Mais il s'est lui-même rendu otage de sa
propre chance. Un deuxième Koursk ou un autre désastre national, et il
perdra de son emprise. C'est déjà le cas." (21.12.2012)
La Stampa - Italie
Dirigeant à
vie
L'ostensible exaltation de
la nouvelle Russie par Poutine recèle en fait la poursuite de l'Union soviétique, écrit le quotidien
libéral La Stampa :
"Dans la conférence de presse d'hier, un Poutine sûr et confiant dans
la certitude de son pouvoir a vanté les enviables données économiques
russes sur la croissance du PIB et la baisse du chômage. … Paradoxalement,
c'est justement la certitude démonstrative, presque impudente, exhibée par
Poutine, qui permet de se remémorer que l'histoire récente de la Russie est
principalement marquée par sa présence au pouvoir : d'abord Premier
ministre de Boris Eltsine, puis président pendant deux mandats, Premier ministre
à nouveau, cette fois-ci sous Medvedev, avant de redevenir chef du Kremlin. Le caractère 'viager' de son
leadership (et le fait que l'opposition politique et sociale ne joue aucun
rôle) ne fait que souligner la continuité entre l'ancienne Union soviétique
et la Russie
d'aujourd'hui." (21.12.2012)
tagesschau.de
- Allemagne
Poutine à
l'apogée de son pouvoir
Le président russe est à
l'apogée de son pouvoir et ne peut que décliner, lit-on sur le portail
d'information tagesschau.de : "Poutine joue sur le clavier d'un
Etat qui se veut 'de droit' mais ne l'est pas. Qui peut croire à une
coïncidence lorsque, en plein dans sa grande conférence de presse, on
apprend que la peine de prison de Mikhaïl Khodorkovski, le plus célèbre détenu russe, a
été raccourcie de deux ans ? Indigné, il récuse la présomption selon
laquelle il aurait influencé ce jugement - la personne qui lui a posé cette
question ne connaît pas, selon lui, le système juridique. … Aucun doute.
Poutine est à l'apogée de son pouvoir ; formé à la dialectique, il fait sa
critique personnelle, celle de son style politique et de son pays,
s'appuyant sur des exemples illustrant les insuffisances dans d'autres
Etats. Il excelle dans cet exercice avec les Etats-Unis. Il peut être sûr
que le peuple et les médias russes le suivent. Etre au zénith, c'est être
au sommet - et souvent, les chemins qui en partent tous azimuts sont
forcément descendants." (20.12.2012)
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