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01 novembre 2011

L'entente du Sommet Européeen vole en éclat !

Éditorial de lucienne magalie pons

Dans le cadre de l’entente européenne conclue le 27 Octobre 2011 à Bruxelles il est prévu que des grands pays émergents comme la Chine pourraient participer à la création d'un "fond spécial" adossé au FESF et au FMI , contribuant à démultiplier la capacité de ce dernier au-delà de 1.000 milliards d'euros, afin de renforcer le FESF et de ne pas endetter davantage les pays de la Zone Euro. Par ailleurs un plan de sauvetage de la Grèce avait été arrêté, dont les grandes lignes ont été largement commentées ces jours derniers par les politiques et les médias.

Le Président Nicolas Sarkozy avait déclaré que Pékin avait "un rôle majeur à jouer" dans la résolution de la crise, ce qui avait donné lieu à de vives réactions notamment (mais pas seulement) de l'opposition de gauche.

Par ailleurs un plan de sauvetage de la Grèce avait été arrêté au Sommet Européen, dont les grandes lignes ont été largement commentées ces jours derniers par les politiques et les médias notamment abandon sous le sceau du volontariat par les banques et sous différentes conditions de 50 % de la dette grecque

Le sommet du G20 des 3 et 4 novembre se préparait donc dans une relative confiance et les ténors médiatiques de la droite se produisaient sur tous les plateaux pour nous convaincre de la bonne augure des pourparlers en cours , mais entre-temps avant que ne s’ouvre le sommet du G20, le Gouvernement Grec a tiré un coup de canon qui a scié de surprise les dirigeants européens dont certains se félicitaient implicitement d’être les champions du sauvetage de l’Europe, en effet le Premier ministre grec Georges Papandréou a annoncé lundi l'organisation d'un referendum en Grèce afin de soumettre démocratiquement aux électeurs l'accord trouvé au sommet européen du 27 octobre dernier, pour effacer une partie de la dette publique grecque.

Une nouvelle donne difficile à maîtriser.

Ci-dessous nous avons essayé de faire point sur une semaine mouvementée que nous avons scindée en deux partie, la première partie est consacrée aux réactions et déclarations qui ont précédé l'annonce du Référendum grec, et la deuxième partie est consacrée aux réactions et commentaires qui ont suivies l’Annonce du Référendum Grec

1ère Partie – Avant l’annonce du Référendum Grec -

Les réactions :

François Hollande, a estimé Jeudi dans un communiqué , qu'avec l'accord de sauvetage de la zone euro, "le pire a été évité", mais a jugé la participation de pays non européens comme la Chine, "profondément troublante", dénonçant une "dépendance de fait". "L'annonce de la participation de grands Etats extérieurs à l'Europe, dans la mise en oeuvre de ce fonds, est profondément troublante" a-t-il estimé,

"Peut-on imaginer que si la Chine, par ce biais, venait au secours de la zone euro, elle le ferait sans aucune contrepartie ?" a fait remarqué François Hollande…. Pour lui "il s'agit là d'une dépendance de fait qui traduit un aveu de faiblesse".

François Hollande a aussi rappelé son souhait d'euro-obligations qui auraient "permis à l'Europe elle-même de prendre en main son destin, plutôt que de le confier à d'autres".

Le député PS Michel Sapin , ancien Ministre de l’économie, s'est inquiété jeudi sur RMD-BFM TV que la zone euro aille "faire la quête" en Chine, et se mette en "situation de faiblesse" par rapport à un pays "vis-à-vis duquel il aurait fallu être en situation de force et que "cet aspect-là de l'accord n'est pas sans conséquence pour l'avenir", en évoquant des "contreparties" que demandera Pékin, "sur la valeur de [leur] monnaie, les justes équilibres commerciaux" ou "en matière environnementale".

"Politiquement le prix à payer risque d'être très lourd", a estimé Jean-Marc Ayrault, Président du groupe PS ) l’Assemblée Nationale, dans un éditorial publié jeudi sur son blog. "En faisant appel à la Chine et aux pays émergents pour financer sa dette, l'Europe obère son autonomie de décision politique et financière", a-t-il noté.

L'eurodéputé EELV Daniel Cohn-Bendit a également déploré jeudi sur France Info ce qu'il a qualifié d'"aberration chinoise" dans ce "tout petit pas" qu'est à ses yeux l'accord de Bruxelles. C'est "ridicule" que la zone euro ait "choisi de se livrer pieds et poings liés aux pays émergents", a lancé le coprésident du groupe écologiste au Parlement européen. "Vous voyez les Chinois vous donner de l'argent simplement parce que vous êtes sympa ?" a-t-il ironisé. Avant de juger que c'est "une mauvaise solution, politiquement dangereuse", choisie "parce qu'on ne veut pas faire ce pas" vers la fédéralisation de l'Europe.

De son côté, Nicolas Dupont-Aignan candidat de « Debout la République» à l’élection présidentielle, invité de « 12/13 dimanche » sur France 3 , s’est montré lui aussi particulièrement corrosif sur l’aide que devrait apporter la Chine au FESF .

Il a en premier lieu fustigé la Chine en affirmant qu’elle "trichait avec toutes les règles du jeu : esclavage social, pollution environnementale, copie, déficits colossaux avec la France, l'Allemagne, l'UE et les Etats-Unis liés à une tricherie..." "Elle vient maintenant, après avoir triché, nous dire 'et bien nous allons vous racheter', s’est-t-il exclamé.

Il a aussi dénoncé nos dirigeants en disant "nos dirigeants sont coupables de haute trahison" et il a jugé "extravagant" que le président Nicolas Sarkozy ait dit en substance, jeudi soir à la télévision : "la Chine a de l'argent et bien moi je prends l'argent". "Ça veut dire que quand il y a de l'argent sale, on le prend", a-t-il interprété, en expliquant que cet argent était "pris sur le nivellement écologique, social par le bas". C'est "de l'argent qui ne développe pas la Chine, qui exploite son peuple. C'est une dictature communiste".

Enfin Monsieur Jean Pierre Raffarin, ancien premier Ministre a été accusé par Nicolas Dupont - Aignan de s’être livré à un "exercice de collaboration" avec la Chine, pour avoir plaidé la cause de Pékin en ces termes dans un entretien accordé au Journal du Dimanche. "Nous n'avons pas le choix. Nous ne pouvons pas rester seuls avec une dette à laquelle nous ne pouvons faire face".

"Une fois que la Chine aura mis l'argent, est-ce que vous croyez que nous pourrons mettre en place un protectionnisme minimum pour défendre nos industries, nos emplois, nos ouvriers ?" a questionné Nicolas Dupont-Aignan. Pour le Président de « Debout la République », "il faut résister, ne pas se coucher devant la Chine".

Ndlr : Nous vous ferons grâce ici des diverses éloges euphoriques de la droite, provenant des Ministres et députés UMP, comme celles émanant des personnalités européennes qui ont tous salué ce plan de sauvetage comme s’il était déjà acquis et assuré avec des éloges excessifs, pour ne citer que celui exprimé par le plus proche Conseiller spécial du Président Français :

En effet, ces attaques de l’opposition n’ont pas laissé indifférent Henri Guaino, Conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, interrogé Lundi 31 Octobre sur Europe 1, Henri Guaino a soutenu qu'il fallait au contraire voir cette ouverture comme positive et assuré qu'il n'y aurait pas de contrepartie.

"C'est plutôt un bon signe, c'est le signe que tout le monde se sent vraiment concerné et que tout le monde veut éviter une catastrophe planétaire ………Je ne comprends pas les critiques qu'on entend partout, c'est absurde", a-t-il déclaré.

"Il est hors de question de négocier des contreparties. Si la Chine vient, c'est pour faire un placement dans un fonds qui va jouer un rôle important dans la stabilité mondiale", a-t-il ajouté.

Monsieur Henri Guaino a aussi indiqué Lundi que l'arrivée des Chinois dans le FESF restait à négocier et on que l’on ingorait encore si une éventuelle entrée au FESF s'effectuerait directement ou en passant par le Fonds monétaire international.

Il a avancé que les discussions seraient sans doute menées en marge du sommet du G20 à Cannes, jeudi et vendredi. "Le président Hu Jintao vient à Cannes pour le G20 et par ailleurs il y a des discussions avec le FMI, avec l'Europe et le gouvernement chinois" a-t-il aussi indiqué.

Qu’en était-il avant l’annonce d’un Référendum Grec qui a fait hier l’effet d’une bombe en UE : des approches étaient cours mais rien encore arrêté :

D’après les médias, les puissances internationales, dont notamment le Japon, la Russie et la Chine, se positionnaient pour aider l’Union Européenne :

Le Japon

Après la Chine, le Japon est le deuxième détenteur mondial de devises, rappelons que le Japon a déjà investi 2,68 milliards d'euros depuis le début de l'année, représentant 20% du montant total des emprunts émis par le FESF.

Monsieur Klaus Regling , directeur du FESF, a rencontré Monsieur Takehiho Nakao le vice-ministre japonais des Finances , a l’issue de cette rencontre Klaus Regling a affirmé que le Japon allait continuer d'acheter des obligations du fonds en ajoutant que le Japon allait suivre "la même voie qu'au cours des dix derniers mois".

Vendredi dernier, le Premier ministre japonais Yoshihiko Noda avait déjà annoncé qu'il présenterait lors du prochain sommet du G20, les 3 et 4 novembre à Cannes, une contribution du Japon à la lutte contre la crise économique mondiale.

La Russie

Interrogé sur le montant de l'aide que la Russie pourrait accorder à la zone euro, Monsieur Arkadi Dvorkovitch, conseiller économique du Kremlin a indiqué : "jusqu'à 10 milliards de dollars". Il a affirmé que la Russie était prête à aider l'Union européenne via sa participation au FMI et a souligné qu'aucun partenaire européen n'avait fait de demande à Moscou pour une aide financière bilatérale, ……. "Si nos partenaires européens s'adressent à nous, et nous ne l'excluons pas, nous examinerons le sérieux de leur requête", a-t-il ajouté.

La Chine

Monsieur Klaus Regling s'est rendu en Chine la semaine dernière, deux jours après le Sommet Européen du 27 Octobre, d’après lui "il n'y a pas de négociations en cours avec la Chine", mais des "consultations régulières à un stade préliminaire".

Klaus Regling, avait prévenu ne pas s'attendre à parvenir à un accord définitif avec Pékin à l'occasion de cette visite mais prévoyait que les autorités chinoises continueraient à acheter des obligations émises par le Fonds.

Klaus Regling a laissé comprendre qu'il serait dans l'intérêt de Pékin d'investir davantage dans le FESF, afin de préserver l'euro, devise alternative au dollar pour les réserves de change chinoises, qui s'élèvent à 3.200 milliards de dollars.

Interrogé sur d'éventuelles pertes de Pékin, si la Banque centrale européenne (BCE) venait à lancer un nouveau programme d'assouplissement quantitatif, Klaus Regling a fait remarquer que la BCE a jusqu'ici fait davantage preuve de prudence que la Réserve fédérale ou la Banque d'Angleterre, mais il a brièvement indiqué que le FESF pourrait absorber les 20% de pertes initiales si nécessaire, sans préciser si un degré de protection a été exigé par les Chinois.

Toutefois les médias rapportent que le directeur du Fonds européen de stabilité financière (FESF) Klaus Regling aurait tenté samedi de convaincre Pékin d'investir dans le fonds spécial de sauvetage, adossé au FESF et au FMI et d’après leurs commentaires il ressort que les investisseurs seraient assurés contre un cinquième des pertes initiales le cas échéant et que les titres de dette pourraient éventuellement être cédés en yuan si Pékin le souhaitait.

D’une manière générale Monsieur Klaus Regling s’est montré très réservé sur son voyage en Chine, et certains médias ont eu l’impression qu’il se voulait rassurant. En effet, ce qui agite le plus les européens c’est la participation de la Chine dans la résolution de la crise européenne, qui nous est présentée comme acquise, mais dont les modalités (ou contreparties ?) ne sont pas arrêtés et que l’opposition dénonce comme une intrusion des intérêts chinois dans les affaires européennes aggravée du risque d’une perte de souveraineté des pays Européens.

ooOoo

Samedi 29 Octobre, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, (encore en exercice avant de passer ses fonctions à Mario Draghi le mardi 1er Novembre) a estimé que la crise de la dette souveraine en Europe n'est pas terminée et qu'il est trop tôt pour estimer que les voyants sont revenus au vert, toutefois il reste confiant dans la capacité des gouvernements à réussir à rétablir la stabilité financière.

Dans les grandes lignes, les médias rapportent que pour Jean-Claude Trichet cela exige que le Pacte de stabilité soit global, qu'il soit mis en application d'une manière vigoureuse et que l'accord trouvé à Bruxelles par les dirigeants de l'Union européenne doit entrer dans les faits de façon très précise et rapide. "Cela est absolument déterminant", a affirmé le Directeur de la BCE.

Le directeur de la BCE a promis une vigilance de la BCE pour surveiller les progrès réalisés par les gouvernements dans l'application des réformes et estime que le temps est venu de "passer à l'action".

Extraits des certaines déclarations de Jean Claude Trichet relevées en lecture de presse :

"Mais après les décisions prises cette semaine, je reste confiant dans la capacité des « gouvernements à réussir à rétablir la stabilité financière", ajoute-t-il.

« Jean-Claude Trichet note qu'une des exigences de la réussite dans la zone euro est que "les « règles du Pacte de stabilité et de croissance soient mises en pratique d'une manière plus « complète et plus agressive."

"Les décisions prises lors du sommet (de cette semaine) exigent une application très précise et « coordonnée. Les dirigeants des gouvernements de la zone euro ont un programme. Maintenant « le plus dur du travail attend les gouvernements et la Commission européenne", insiste-t-il.

"Une rapide et totale mise en application des décisions est désormais absolument cruciale", « estime-t-il. "Une rapide et totale promulgation de ces décisions sont désormais absolument « cruciale".

«…… Jean-Claude Trichet juge "importants" les messages envoyés par le « mouvement mondial « des "indignés", qui soulignent selon lui "une réelle incompréhension devant la fragilité du « système économique et financier mondial".

« Interrogé sur l'avenir des institutions européennes, le président de la BCE imagine pour "après-« demain" la création d'un "véritable exécutif européen".

« L'évolution historique de l'Europe dépend entièrement des leçons que nos démocraties tireront de la crise", ……

ooOoo

Il ne suffit pas de se montrer rassurant comme le Directeur du FESF ou confiant comme le Directeur de la BESF dans « la capacité des gouvernements à réussir à rétablir la stabilité financière », ou pour d’autres personnalités politiques proches du Pouvoir de s’agiter sur toutes les plateformes médiatiques pour présenter à priori l’affaire comme « dans le sac », encore faudrait-il qu’ils tiennent compte non seulement de la bonne ou mauvaise volonté des prétendus « secouristes » appelés à concourir par des aides financières au sauvetage de l’UE « sans contreparties » , mais encore des lignes politiques que ces pays observent, notamment la Chine, qui pour équilibrer sa politique monétaire à l’étranger avec sa politique intérieure évite impérativement de se prêter à toute pression étrangère.

La Chine n'a pour le moment pas déclaré expressément vouloir investir dans le Fonds, même si elle a fait part à plusieurs reprises de sa confiance dans la capacité de l'Europe à surmonter la crise de la dette.

On peut penser que la Chine au fond préfère garder son entière liberté d’intervention comme par le passé et rechigne à se faire ligoter dans les règles d’ un fond spécial adossé au FESF et au FMI, mais apparemment pour les pays européens et les grandes personnalités qui s’expriment en leur nom ceci n’a pas été envisagé une seconde, ils en sont réduits à faire la quête mais en plus ilq se persuadent et se plaisent à imaginer que la Chine baissera l’échine selon leur volonté et n’exigera aucune contreparties, ce qui est absolument insensé.

Quoiqu’il en soit, la pays du « matin calme » prend son temps, ses dirigeants n’ont pas eux le « f.. au c.. » comme les personnalités européennes qui nous vendent la peau de l’ours avant de l’avoir tué, les dirigeants chinois attendent eux d’obtenir des détails pour prendre une décision … et comme l’a nettement déclaré vendredi Zhu Guangyao , le ministre adjoint des finances chinois, : « …… l’achat d’obligations émises par le FESF n'est pas à l'agenda du prochain sommet du G20,( prévu les 3 et 4 novembre à Cannes), en précisant que Pékin attendait d'avoir des détails sur les nouvelles possibilités d'investissement dans le Fonds pour prendre une décision.

2) Annonce par le Premier Ministre Grec d’un Référendum :

Un vrai coup de canon qui remet tout en cause..

A tout ceci vient s’ajouter un inattendu coup de canon grec, tiré avec précision Lundi par Georges Papandréou , qui a pris de surprise les dirigeants européens dont certains s’étaient flattés implicitement d’être les champions du sauvetage de l’Europe, en effet le Premier ministre grec Georges Papandréou a annoncé lundi l'organisation d'un referendum en Grèce afin de soumettre démocratiquement aux électeurs l'accord trouvé au sommet européen du 27 octobre dernier, pour effacer une partie de la dette publique grecque.

Il s’agit de déterminer si les Grecs veulent l'adoption du nouvel accord de la Zone Euro sur la dette grecque où s’ils le rejettent.

« Si les Grecs n'en veulent pas, il ne sera pas adopté», a déclaré Lundi soir le Premier Ministre Grec, Georges Papandréou devant le groupe parlementaire de son parti, le Pasok, en laissant entendre que le référendum était attendu pour le début 2012.

D'ici là, il va demander vendredi un vote de confiance sur cet accord au Parlement Grec, où il dispose d'une majorité de 153 députés sur 300 sièges.

D’après un sondage publié en fin de semaine une majorité de Grecs jugent les décisions du sommet négatives, 12,6% seulement les jugent positives. Beaucoup dénoncent une perte de souveraineté, alors que l'UE, la Banque centrale européenne et le FMI vont s'installer de façon permanente à Athènes pour vérifier l'application des mesures d'austérité. Une sorte de tutelle difficilement acceptable.

Le Référendum Grec annoncé est un bel exemple d’indépendance et de démocratie qui nous vient de ce pays mis à terre par les longs atermoiements de ses avares partenaires européens et les taux excessifs d’intérêts qui l’ont frappé jusqu’à présent, un exemple dont devraient s’inspirer les autres pays de l’UE, après tout nous aurions nous aussi notre mot à dire dans un référendum sur l’accord trouvé au sommet européen du 27 Octobre, qui du reste semble voler en éclat.

Pour preuve, le dévissage des valeurs boursières anéanti l’euphorie Boursière de Jeudi passé, les inquiétudes pour la zone euro ont repris le dessus, l'euro a rechuté sous 1,39 dollar, après l'annonce d'un référendum en Grèce.

Hier Lundi 31 Octobre ( 4 jours seulement après le sommet) Paris a terminé à -3,16%, Francfort à -3,23%, Madrid à - 2,92% et Milan a clôturé à -3,82%, la chute a gagné Wall Street, le Dow Jones a cédé 2,26% et le Nasdaq 1,93%.

Enfin une cerise amère sur le tapis boursier américain vient de pourrir tout la pièce montée du Sommet de Bruxelles, en effet l'un des plus grands noms du courtage aux Etats-Unis MF Global a déposé le bilan Lundi, victime de la crise de la dette européenne, sur laquelle il avait massivement parié. Ce groupe est le premier gros groupe de Wall Street victime de la crise de la dette européenne. Les médias rapportent que déjà malmené sur le marché depuis l'été, le groupe new-yorkais avait reconnu la semaine passée être exposé à hauteur de 6,3 milliards de dollars à la dette publique européenne, dont plus de la moitié à l'Italie et plus d'un milliard à l'Espagne, deux pays dans la ligne de mire des investisseurs (Les autorités boursières ont indiqué dans un communiqué que le conseil d'administration de MF Global a placé le groupe sous la protection de la loi des faillites afin de «protéger ses actifs».

Selon le dossier du dépôt de bilan déposé devant un tribunal new-yorkais, le Groupe possédait au 30 septembre 41 milliards de dollars d'actifs et 39,7 milliards de passif, ce qui en fait la huitième plus grosse faillite aux Etats-Unis depuis 1980.


Le Président américain Obama qui sans doute veut encore une fois s’affirmer comme le grand manitou financier de la Zone Euro a annoncé qu'il verrait Sarkozy et Merkel séparément en tête-à-tête en marge du G20, jeudi.

«Il s'agit évidemment des deux plus grandes économies de la zone euro et deux dirigeants avec qui le président (Obama) a été en contact très étroit ces derniers mois sur les questions qui seront discutées au G20, et à propos de la situation dans la zone euro», a expliqué Ben Rhodes, le conseiller adjoint de sécurité nationale de Patrick Obama. Pendant le G20, la délégation américaine a l'intention de demander des «détails» sur l'application de l'accord de sortie de crise de la dette dans l'UE.

Non seulement ils auront des détails, mais encore le gros morceau du Référendum Grec, difficile à encaisser pour ces stratèges qui pour leur éducation devront apprendre que même un pays pauvre, endetté, au bord de la faillite peut encore leur résister pour sauver sa souveraineté.

Patrick Obama peut toujours séparément en tête à tête Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, mais comme à l’impossible nul n’est tenu, ils ne pourront rien faire de plus que d’échanger sur la situation actuelle et d’épiloguer sur ce que les marchés boursiers leur imposent en fonction des flottements politiques et des incertitudes qui pèsent maintenant sur l’adoption ou le rejet du plan de sauvetage par les Grecs en référendum début 2012, et du reste le Président des Etats-Unis incapable à traiter ses propres affaires dans son propre pays n’est pas mieux loti, pour s’en sortir c’est une devenue une manie chez lui que de se dédouaner en faisant pression sur l’UE .Une manie stérile qui prouve son impuissance.

Toute la donne est changée, Le Japon, la Russie, la Chine et les pays émergents qui se disaient en substance prêts à concourir au sauvetage de la Zone Euro vont certainement attendre le résultat du Référendum Grec , début 2012 , avant de s’avancer.

D’ici là une période de latence de deux mois va encore aggraver la crise de l’Euro dont nous ne savons pas comment nos dirigeants européens pourront ressurgir, au point où ils sont certains d’entre eux qui ont joué ces temps derniers aux pythonisses pour nous assurer du sauvetage de la Zone Euro vont devoir plancher sérieusement pour ne pas faire mentir Jean Claude Trichet qui avait assuré avant le coup de canon du Référendum Grec qu’il restait confiant dans la capacité des gouvernements à réussir à rétablir la stabilité financière.

Enfin rappelons que la Chine ne prend pas d'engagement. Hu Jintao le Président chinois «convaincu» que l'Europe pouvait «surmonter» la crise de la dette, n’a pris aucun engagement quant au rôle que la Chine pourrait jouer dans la Crise de la Zone Euro : «Nous suivons de près les développements économiques», a-t-il déclaré de Vienne. De son côté, le ministre chinois du Commerce extérieur a déclaré que la Chine était disposée à aider l'Europe, d’après ce Ministre « tous les pays sont dans un même bateau et doivent s'entraider afin que l'Europe se refasse une santé en promettant «un soutien réel», mais en se gardant de donner des précisions sur la forme de ce soutien.

Tout cela bien sûr n’est que parlottes diplomatiques … ceux qui ont l’argent décident et finalement ils décideront de ce qui est dans l’intérêt de leur pays.

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