Les médias nous présentent vingt deux débutantes, venues de 13 pays pour défiler à Paris au bras de leur cavalier, comme bien nées bien faites, habillées comme des princesses par les grands couturiers et parées des bijoux du joaillier genevois Adler, sous le regard ému de leurs parents .
Ces jeunes filles entraient samedi soir dans le Bal des débutante pour célébrer leur entrée dans le monde, quelques badauds avaient eu « vent de l’évènement » et la vue d’un drapeau rouge siglé CGT fait dire au maître de cérémonie : «C’est normal qu’ils défendent les travailleurs car ce soir nous travaillons. Cette fête est un hommage à tous les ateliers et aux petites mains qui font des merveilles et portent haut la réputation de la haute couture française dans le monde.»
Taratata, l’humour décadent du maître de cérémonie qui se veut pince sans rire et qui raffole de frivolités sous les ailes des personnalités dont la notoriété réside dans le nom à particule ou encore dans la fortune acquise dans l’industrie ou le commerce ou dans les professions artistiques, est à l’image de ce monde frivole qui une fois par an en autre galas vient exhiber des jeunes filles au Crillon pour les lancer dans le monde avec l’espoir sous-jacent de les bien marier !
On cite avec délectation dans les médias, le nom de certaines personnalité célèbres et leurs bons mots, plusieurs d’entre eux pères ou mères de familles maintes fois recomposées au fil de leurs amours et mariages successifs, on cite les débutantes , l’une « au pied léger » future ballerine professionnelle dansant les bras d’un jeune comte au nom italien à rallonge, une autre dansant au bras d’un jeune apprenti comédien de 17 ans petit fils d’un célèbre acteur Français , et l’on s’émerveille toujours dans les médias des jeunes filles habillées de bon goût en citant l’audace de l’une d’entre elles qui portait la « robe la plus originale » à laquelle était cousue en cascade des lambeaux de chemise d’homme ….la styliste a expliqué que la jeune fille …….» …. a fait preuve de courage et de culot, elle n’a pas hésité …….. La marque s’est fait connaître en transformant un pantalon d’homme en jupe, là c’est comme si elle avait puisé dans la garde-robe de papa.»
Les médias rapportent qu’un père en col Mao « valseur élégant » est resté discret en évoquant un «rite de passage» à propos de la soirée.
Un rite douloureux à en croire un « célèbre » ou « délicieux » selon les médias, académicien de 86 ans jouant les garnements « un jus de tomate à la main (sic) «Je déteste ce genre de mondanités!» lance ce pétulant mondain et quand on lui demande de quoi il va parler avec ses voisins de table il répond cabotin «Je ne parlerai pas beaucoup, j’ai horreur du small talk.» Il cabotine, car, à 86 ans, «Je suis comédien! Je joue le rôle d’un président de la République ( ndlr: François Mitterrand ) et remplace Claude Rich aux côtés de Catherine Frot dans «Les saveurs du palais». Une première pour moi.» S’il est venu, c’est uniquement pour sa petite- fille chérie, une jeune fille au « visage poupin, corps habillé par Balmain ».
Parmi les présents on cite un acteur père pour la quatrième fois avec une nouvelle compagne, qui jouait les papas poules comme personne (sic) lequel accompagnait ses trois filles nées de ses amours avec une ancienne actrice, citée elle comme « grande absente de la soirée en plein divorce vivant une tempête sentimentale
Que dire du cri d’admiration « Hi Ha ! de cow-boy » (sic) lancé par ce même père héros de « Die Hard » pour saluer le passage d’ une belle en robe noir et argent griffée Lanvin au bras d’un fils de famille lettrée, que dire encore quand ce héros lève son verre de rouge, un Mademoiselle «L» cuvée 2007 Château la Lagune, la main droite sur le cœur et qu’au second passage, sur «You Make Me Feel So Young» de Sinatra, il bombe le torse et les médias en rajoute encore en écrivant : Plus tard, au moment d’ouvrir le bal, il serre sa fille dans ses bras, lui fait des bisous et murmure des mots doux qui ont valeur de consolation. Maman n’est pas venue cette fois, mais tendre est la nuit. !
Décidément la célébration de ce Bal des débutantes est tout à fait indécent à notre époque de crise financière, économique et sociale dont les participants sont préservés et évoluent dans leur monde factice en décomposition morale qui s’exhibe sans pudeur dans un luxe qui ne parvient pas à couvrir leur fatuité.
Pour dédouaner le tout, les médias nous apprennent que les bénéfices de la soirée seront destinés à la Fondation Feed de Lauren Bush.
Puisque ce gala a eu lieu à Paris pourquoi ne pas verser ces bénéfices au Restaurant du Cœur ou encore à une association caritative Française ?
On ne le saura jamais
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