Ferme et tenace, fidèle à ses idées, le Député Jacques Myard qui siège avec "Les Républicains" est un homme politique qui observe de près l'actualité qu'il cerne en nous la restituant loin des polémiques, en évitant les excès d'appréciation et de langage, ce qui n'est pas courant dans la classe politique.
Nous reproduisons ci-dessous un entretien très intéressant qu'il a accordé le 28 décembre 2015 au Figaro.fr
* source : LE FIGARO.fr- FIGAROVOX- Débats,opinions,controverses"
Jacques Myard : «Oui, il y a un risque de guerre civile en Corse et
ailleurs»
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Par Alexandre DevecchioMis à jour le 28/12/2015 à 21:19
FIGAROVOX/ENTRETIEN- L'attaque violente d'un camion de pompier à
Ajaccio a provoqué de fortes tensions sur l'Île de Beauté. Pour Jacques Myard,
la crise corse préfigure des évènements similaires partout en France.
Jacques Myard est député-maire de Maisons-Laffitte (Yvelines). Il est
également président du Cercle Nation et République
Après l'agression de pompiers dans le quartier des Jardins de
l'Empereur à Ajaccio, la Corse a connu plusieurs jours de tension...
Jacques Myard: Les violences en Corse ne sont malheureusement pas une
surprise. Les caillassages et les agressions contre les pompiers et les forces
de l'ordre se produisent dans toutes les banlieues de France et sont presque
devenus une accoutumance à laquelle on ne peut pas s'habituer. Les réactions de
la population d'Ajaccio montrent à l'évidence que le ras-le-bol est atteint .
La population a voulu réagir face à la défaillance de l'État en se faisant
justice elle-même. Dans un cas comme dans l'autre, aucun responsable politique
ne peut admettre ce qui s'est passé. Il n'en demeure pas moins que nous devons
dépasser la réaction épidermique que l'on peut avoir face à ces événements.
N'y-a-t-il pas également une dérive nationaliste?
Il y a une spécificité corse: c'est une évidence et personne ne le nie.
De tous temps, les Corses ont toujours réagi face à ce qu'ils estimaient
inadmissible. C'est la richesse de la nation française.Cependant, c'est parce
qu'il y a eu faillite de l'État en matière de maintien de l'ordre et de
sécurité que la population s'est révoltée. En voulant se faire justice
eux-mêmes, les Corses n'ont fait que pallier l'absence de l'Etat. C'est un
phénomène qui à mon sens risque de se répéter partout en France. Il y a une
véritable colère face à la montée de cette «injustice» ou de cette «ajustice»,
c'est à dire l'absence de sanction face à des caïds qui de manière répétée font
règner leurs lois. Il y a en France des zones de non droit. Face à cette
situation, il est particulièrement osé de parler de racisme ordinaire. Il
s'agit d'une polémique alibi qui masque de la part de ceux qui emploient ces
termes une cécité totale sur les phénomènes qui sont en train de naître en
France.
Que faut-il faire?
L'alternative est très simple, l'État assure la première de ses
missions la sécurité de citoyens ou il s'installe dans la démission et il sera
vite remplacé par la justice populaire. La sécurité plus encore que la
politique a horreur du vide, alors l'heure n'est plus aux condamnations morales
mais à la nécessité absolue de la tolérance zéro face aux caïds des banlieues.
Le gouvernement et plus particulièrement la garde des Sceaux au lieu de
fustiger le racisme des Français, véritable alibi de leur propre faillite
devrait se souvenir de la phrase prémonitoire d'un noble de la cour au Roi à la
veille de la révolution: «Sire ce peuple est terrible». Ils l'apprendront à
leurs dépens! La crise corse est prémonitoire et pourrait se propager sur le
continent.
Manuel Valls a récemment évoqué le risque de «guerre civile»...
Il est évident que si il n'y a pas un sursaut de l'autorité, nous
allons vers des évènements graves partout car nous savons bien qu'aujourd'hui
les Français en ont assez de cette insécurité grandissante. De la même manière,
ils ne peuvent pas admettre que des Français viennent assassiner d'autres
Français à cause de leur religion. Il faut pour maintenir la paix civile être
extrêmement ferme. Si on laisse dériver le communautarisme, oui il y a un
risque fort de guerre civile en France ... Nous sommes ouverts sur le monde et
la France subit directement toutes les dérives de la planète, notamment ce qui
se passe au Proche et Moyen-Orient. C'est
une évidence. Le nier, c'est jouer la politique de l'autruche.
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