L’article de Françoise
Compoint
intitulé « Les
socialistes veulent créer un homme sans racines(Guillaume de Thieulloy) a été publié le
6 Mai 2014 par « La Voix de la Russie », il se complète par l’analyse de M. Guillaume de Thieulloy,
écrivain, directeur de publication de « Nouvelles de France » et de l’« Observatoire
de la christianophobie, que Françoise Compoint soumet à l’attention des
lecteurs. Nous ne pouvons pas laisser passer l’excellence de l’article de Françoise
Compoint et de l’analyse de Guillaume de Thieulloy sans les faire partager par
nos lecteurs et nous vous invitons, si vous le souhaiter à en prendre
connaissance.
Source : La Voix de la Russie –
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6 mai, 19:23
Les
socialistes veulent créer un homme sans racines (Guillaume de Thieulloy)
Par La Voix de la
Russie | « Comme
les socialistes veulent créer un homme nouveau, ils veulent créer un homme sans
racines. C’est une des raisons pour laquelle ils ont besoin d’immigration
celle-ci contribuant à déraciner, mais c’est aussi une des raisons pour
laquelle ils ne peuvent pas supporter qu’on leur rappelle que la France a été
façonnée par le christianisme. »
On en a soupé des Femen et compagnie, on en a soupé
des mariages pour tous – qui ne sont pas spécialement pour tous car, fort
heureusement, je ne peux pas épouser mon frère ou mon père – on en a soupé des genres
de théories relatives au genre et de la chasse aux catholiques dits
obscurantistes. En réalité, ce sont moins les expressions civilisationnelles de
ces expériences qui semblent intéressantes aujourd’hui que le principe de base
qui se dissimule derrière et qui, s’il atteint son paroxysme, pourrait conduire
aux pires anti-utopies décrites jusque là.
Le socialisme est souvent associé à l’humanisme. Ce
raccourci caricatural n’a en fait jamais été valable puisque la plus belle et
en même temps la plus terrible des utopies élevée en plus au rang de religion
fut le communisme. Dirait-on du socialisme soviétique qu’il présentait des
traits humanistes ? Pas vraiment pour ne pas dire pas du tout. Le socialisme
français, celui que nous connûmes sous Mitterrand, pouvait paraître axé sur une
philosophie humaniste. La loi Badinter sur la suppression de la peine de mort
en est une illustration. L’allégement de la politique migratoire et l’exacerbation
irrationnelle du discours antiraciste en est également une illustration
éloquente. Ceci étant, comme tout excès de zèle entraîne un résultat finalement
inverse à l’effet recherché, le retour du socialisme en 2012 réduit à l’absurde
les vecteurs socialistes empruntés dans les années 80-90. Les raisons en sont
très simples : l’incorrigible audace des socialistes s’appuie sur, d’une part,
une conception idéaliste de la nature humaine, d’autre part, sur une conception
totalitaire de cette même nature dans la mesure où on la croit modelable à
volonté.
Cette contradiction a conduit le gouvernement Hollande
à miser sur la création de l’« homme nouveau », un homme lui-même tissé de
contradictions qui serait Français sans être Français, droit-de-l’hommiste mais
à la carte et surtout au détriment de ses intérêts primaires, démocrate mais
démocrate à l’américaine dans un monde où il y a des gentils à glorifier et des
méchants à bombarder, un monde où l’on est relativement homme ou relativement
femme, etc. Bref, il s’agirait d’un homme nouveau pris dans un univers tiré des
manuels de schizoanalyse. Résultat : d’un humanisme irrationnel on est presque
déjà passé au transhumanisme, la seule idéologie qui propose un nouvel homme
non pas seulement sur le plan spirituel mais aussi sur le plan physique. Une
culture « trans » peuplée d’êtres trans. Naturellement, la religion – et c’est
naturellement le christianisme avec ses principes édificateurs immuables qui
est attaqué en premier lieu – n’y a pas sa place.
Or, comme nous ne sommes pas des bouts de bois dont on
peut faire des Pinocchios ou des petits garçons en chair et en os, le
transhumanisme socialiste finit par tuer les nations. Quant aux croque-morts,
ils font eux aussi partie de nos sociétés tout en conservant leurs principes.
Ce schéma (certes très peu réjouissant) tracé, je
soumets à votre attention l’analyse de M. Guillaume de Thieulloy, écrivain,
directeur de publication de « Nouvelles de France » et de l’« Observatoire de
la christianophobie ».
La Voix de la Russie. Pourriez-vous vous présenter ?
Guillaume de Thieulloy . « Je travaille dans le domaine
politique. Je suis assistant parlementaire, je suis un peu écrivain et un peu
journaliste. Je suis notamment éditeur de presse et plus particulièrement
directeur de publication de pas mal de sites de ce que l’on appelle la
« cathosphère » ou la « réacosphère » selon les
vocables. Je suis donc entre autres directeur du « Salon Beige », de « Riposte
catholique », de l’ « Observatoire de la christianophobie » ainsi que de «
Nouvelles de France ».
LVdlR. Est-ce qu’on peut dire que sous le mandat de
Hollande les actes christianophobes sont en augmentation, notamment si on
compare leur importance avec ceux qui avaient été relevés les deux premières
années du mandat de Sarkozy ? Si c’est réellement le cas, est-ce que selon vous
cette réalité serait liée à la politique notablement antichrétienne du PS ou à
d’autres facteurs qui n’ont rien à voir avec le pouvoir en place?
Guillaume de Thieulloy. « Il est assez difficile de répondre
à votre question sur les chiffres parce qu’il n’y aucune recension exhaustive
des actes de haine antichrétienne ni en France, ni dans l’ensemble des pays
d’Europe. On commence tout juste à dresser une espèce de compilation – c’est
notamment l’OSCE qui s’en occupe – au niveau européen. Et en France, en dehors
de l’ « Observatoire de la christianophobie » qui n’est pas un organisme
officiel, personne ne s’en occupe. Le ministère de l’Intérieur, par exemple,
refuse de communiquer sur les actes de haine antichrétienne. Nous ne disposons
donc pas de chiffres officiels ce qui fait qu’il est très difficile de comparer
la situation en place sous Sarkozy et sous Hollande. Cela étant, ce que l’on
constate, c’est qu’il y a une indifférence des pouvoirs publics sous l’actuel
mandat qui est beaucoup plus forte encore que sous le mandat précédent. On ne
peut pas dire que ce dernier était extrêmement attentif aux expressions de la
haine antichrétienne mais à l’heure actuelle non seulement il n’y est pas du
tout attentif mais en plus il en rajoute. Pour en donner un petit exemple :
systématiquement, toutes les fêtes religieuses sont l’occasion pour Matignon et
l’Elysée de communiquer avec les Français, sauf les fêtes chrétiennes. On n’a
généralement le droit à aucun mot ni pour le début du Carême, ni pour Pâques,
ni pour Noël, bref, à aucun moment d’aucune fête chrétienne, d’aucun temps
chrétien, alors que la France est quand même encore majoritairement chrétienne.
Il est donc clair que le gouvernement actuel est très hostile aux racines
chrétiennes de la France ce qui ne facilite pas notre travail de résistance à
la christianophobie. Ceci dit, le laïcisme socialiste n’est qu’une des
composantes de la haine antichrétienne. Pour faire simple : dans le monde et de
façon particulière en France, on recense à peu près trois sources de
christianophobie. La première, c’est le communisme. La deuxième, c’est l’islam
radical. La troisième, c’est le laïcisme. En France, il y a un peu trop de
communisme. On constate ainsi qu’un certain nombre de dirigeants
d’extrême-gauche continuent à considérer que le cléricalisme est leur principal
ennemi. Les laïcistes sont évidemment dans la même disposition d’esprit. Enfin,
l’islam radical est déjà assez puissant. Un certain nombre de profanations
d’églises viennent soit de l’islam radical, soit du laïcisme communiste ou
socialiste. Mais il y a autre chose. La France n’est pas à l’abri des
groupuscules satanistes qui sont notamment à l’origine de viols de sépultures
dans le cadre de leur culte.
LVdlR. Pensez-vous que l’aversion affichée par le PS à
l’égard de l’héritage chrétien de la France soit également une façon de flirter
avec des mouvances islamistes déjà assez bien implantées ?
Guillaume de Thieulloy. « Je ne suis pas certain que
cela se fasse dans cette logique. Il s’agirait plutôt d’un suivi de la logique
chiraquienne. Souvenez-vous, Jacques Chirac avait refusé qu’on mentionne les
racines chrétiennes de l’Europe dans la Constitution de l’UE parce qu’il
voulait accueillir la Turquie qui bien entendu n’est pas très sensible auxdites
racines. Il est néanmoins clair que gommer l’héritage chrétien est une façon
pour nos dirigeants de mieux intégrer les musulmans mais c’est un calcul
complètement absurde parce que, comme je le constate ayant été assez actif dans
la lutte contre la loi Taubira, – et je le suis d’ailleurs encore – les
musulmans sont beaucoup plus respectueux des Français qui assument clairement
leur héritage que des socialistes complètement déracinés que nous avons en ce
moment au pouvoir. Il y a donc certes une espèce de drague vis-à-vis d’une
partie de l’électorat issue de l’immigration – l’aversion des socialistes vient
partiellement de là – mais je pense par ailleurs que ce phénomène repose plutôt
sur des fondements idéologiques. Comme les socialistes veulent créer un
homme nouveau, ils veulent créer un homme sans racines. C’est une des raisons
pour laquelle ils ont besoin d’immigration celle-ci contribuant à déraciner,
mais c’est aussi une des raisons pour laquelle ils ne peuvent pas supporter
qu’on leur rappelle que la France a été façonnée par le christianisme.
LVdlR. Question plus générale qui touche à une
problématique internationale lancinante : le mépris du christianisme affiché
par nos élites dirigeantes les conduit à ignorer les souffrances endurées par
les chrétiens du Moyen-Orient. Le fait que de jeunes islamistes européens –
selon les statistiques la France est en tête de ce triste classement – partent
en Syrie pour y faire le djihad ne les préoccupent que très moyennement.
Pourtant, ces individus-là vont tôt ou tard rentrer dans leurs pays d’origine …
Croyez-vous que la France soit de fait en danger ou alors ce phénomène reste
quand même marginal ?
Guillaume de Thieulloy. « Le phénomène est évidemment
marginal dans la mesure où il est question de quelques centaines de personnes
concernées. Moyennant quoi, j’ai toujours en tête que ce sont les minorités
agissantes qui font l’Histoire. Les apôtres n’étaient que douze et n’étaient
donc pas une majorité écrasante du peuple juif. Il n’empêche qu’à douze, ils
ont quand même révolutionné l’histoire du monde. Le fait qu’il n’y ait que
(entre guillemets) 500 ou 1000 djihadistes dits français en Syrie est loin de
me rassurer. Pour moi, en effet, la France est en danger mais elle est moins en
danger parce qu’il y a des gens qui font le djihad en Syrie que parce qu’elle
refuse absolument de se préoccuper d’intégrer les gens qu’elle accueille sur
son sol. Dès l’instant où vous parlez d’intégration vous êtes présumé raciste,
ethnocentriste ou représentant de je ne sais quel fléau grave au regard du
politiquement correct. Il est donc clair qu’en déracinant de la sorte des
millions de personnes, on les pousse à se trouver des origines plus ou moins
fantasmées et pourquoi pas à se radicaliser. J’estime que le clan
immigrationniste aujourd’hui au pouvoir porte une écrasante responsabilité par
rapport à la radicalisation d’une partie de la jeunesse musulmane. Pour moi il
est évident que si l’on était strict, ferme sur le fait que si l’on habite en
France on se comporte comme les Français, on verrait très vite une écrasante
majorité des populations immigrées s’intégrer parce que cela répond également à
leurs intérêts. Ceux qui y seraient réticents n’auraient qu’à aller voir
ailleurs car nous ne sommes pas obligés d’accueillir toutes les personnes qui
nous détestent. Personnellement, j’ai en tête l’exemple tout récent d’une jeune
Française violée uniquement parce qu’elle était Française. Les agresseurs ont
expliqué à la police que, bien naturellement, si elle avait été d’origine
turque, elle n’aurait jamais subi un tel traitement. Je suis donc désolé, nous
n’avons pas l’obligation d’accepter des gens qui ne supportent pas la France et
les Français ».
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