vidéo de l'intervention :
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Après une série de
réunions successives avec le Premier
Ministre, les ministres, ses conseillers, le Président de la République
François Hollande , dont les médias attendaient une déclaration sur le résultat des
élections européennes du Dimanche 25 mai
en France, s'est accordé après 24 heures de réflexions un moment pour s’adresser aux Français le Lundi 26 Mai.
Dans la journée de Lundi les médias s’interrogeaient et alimentaient le suspens, à savoir s' il interviendrait sur le résultat des élections européennes, ou quand, comment, sous quelle forme ...., avec le Premier Ministre ou seul ? ... avant de rejoindre Bruxelles Mardi pour le Conseil Européen, ou à son retour ? ....et s'il intervenait ......sous quelle forme le ferait-il ? ..... allocution depuis l'Elysée ? ....., interview par une radio ou par une chaine de télévision, et finalement c’est de l’Elysée que le Président de la
République par une vidéo préenregistrée, a livré son intervention et délivré ses réflexions sur les "élections européennes"
C'est à dire sur le vote qui a concrétisé la victoire du Front national et que presque tous les médias décrivent " comme la débâcle du Parti socialiste et de sa gauche associée".
Les médias titrent en écrivant sur l'intervention de François Hollande "Brève allocution" ... Courte Intervention ..", en tout cas "brève" ou "courte" peu importe, en ce qui me concerne je ne la trouve pas bonne.
Tout d'abord en son début l'intervention de François Hollande peut
être ressentie comme celle d’un Chef de parti, plutôt que comme celle à la hauteur d'un président
de tous les Français.
« Dimanche, les élections européennes ont livré leur vérité. Elle est douloureuse" a-t6 il commencé ...
« Dimanche, les élections européennes ont livré leur vérité. Elle est douloureuse" a-t6 il commencé ...
"douloureuse" surtout pour lui, pour le gouvernement et les socialistes et gauche associée", en effet tout de même elle n'est pas douloureuse pour tout le monde, d'abord elle est très satisfaisante pour un quart des électeurs français qui ont voté pour le FN, elle est aussi satisfaisante pour les électeurs qui ont voté pour l'Ump qui a tout de même réalisé un score acceptable.
Puis il s’est livré à
une analyse du scrutin en soulignant que
« six français sur dix ne se sont pas
déplacés » , on le savait déjà, et il a ajouté qu’un électeur sur
quatre a voté pour l’extrême droite.
Il a bien dit « pour l’ extrême droite « et non pour
le « Front national » , ce que je trouve choquant de la part du
Président de la République.
Puis il a indiqué
que partout les partis européens progressent ( ndlr : c'est faux, en effet les résultats montrent au contraire une progression des partis eurosceptiques dans de nombreux pays de l'UE.), en poursuivant avec insistance : « Mais c’est en
France, pays fondateur de l’Union Européenne, Patrie des droits de l’homme,
pays des libertés que l’extrême droite arrive aussi largement en tête »
Puis il a estimé « Bien sur ce vote n’efface
pas tous les suffrages , en évoquant notamment ceux qui se sont portés sur les
partis européens ( ndlr : proeuropéens), et il a déclaré ensuite en
visant le vote du Front National sans le nommer : « Mais ce vote il est là et il doit être regardé en
face. C’est ce que je fais »
Puis il a
immédiatement ajouté « "Comment
l’interpréter ?"
On n'attendait que ça ? comme si nous étions incapables de l'interpréter de nous-mêmes ...
Il s’est livré
alors à son interprétation , d’après
lui … « Ce vote, c’est une
défiance à l’égard de l’Europe, qui inquiète plus qu’elle ne protège. C’est une
défiance à l’égard des partis de gouvernement, de la majorité, comme de l ’opposition.
Ce vote, c’est une défiance à l’égard de la politique qui, après tant d’années
de crise, appelle toujours des efforts sans que l’on voie encore les résultats.
Nous remarquons qu’il a d’abord mis la
défiance exprimée sur « le dos de l’Europe » en ajoutant « qu’elle
inquiète plus qu’elle ne protège » ..
Il est bon de
faire remarquer à ce stade de son
interprétation que de l'avis général, c’est au Chef de l’Etat et à son gouvernement de lever les inquiétudes et de protéger les
français, vis-à-vis de l’Europe, s’il y a lieu de le faire ….., l’a-t-il
fait ? ..
Poursuivant son
interprétation il a continué …. « C’est
une défiance à l’égard des partis de gouvernement, de la majorité, comme de l’opposition.
Ce vote, c’est une défiance à l’égard de la politique qui, après tant d’années
de crise, appelle toujours des efforts sans que l’on voie encore les résultats.
Sa manœuvre est
claire c’est d’esquiver ses responsabilités, celle du gouvernement, et celle de
la majorité socialiste-gauche associée en associant l’opposition, à la
défiance exprimée par le scrutin, après
en avoir déjà « chargé » l’Europe.
Qu’à cela ne
tienne le Président assure « Ce serait une faute et je ne la
commettrais pas, que de fermer les yeux sur cette réalité » selon lui « cette
réalité », traduit une peur du
déclin de la France, de la mondialisation
…. ce sentiment exprimé tant de fois, d’abandon face à la dureté de la
vie. »
Pour le
Président ….. « le
pire ce serait de renoncer à ce qui fait la France, ses valeurs, son rang, son
influence, son ambition, sa place en Europe et dans le monde. »…
Et c’est dans
cet état d’esprit qu’il poursuit « Nous
sommes un grand pays et il ne peut concevoir son destin dans le repli, dans la
fermeture, dans le rejet. L’Europe, elle ne peut avancer sans la France, mais
l’avenir de la France, il est en Europe. »… et selon lui son devoir « c’est
de réformer la France et de réorienter l’Europe »
Qui trop
embrasse mal étreint, comment un Président qui n’a pas su réformer la France,
après l’avoir promis pendant sa campagne électorale, qui vient d’être en parti
désavoué par le vote des municipales récemment et hier par le vote des élections européennes
en France, peut-il avoir l’ambition de « réorienter
l’Europe » comme s’il en était le Chef de file ?
Il a poursuivi en parlant de l’Europe,
et du rôle qu’il entend y jouer « dès demain.. pas plus tard que demain … ».
D’après lui « …..L’Europe,
elle a réussi, notamment depuis deux ans, à surmonter la crise de la zone
Euro - elle était proche de l’éclatement - mais à quel prix ? Celui d’une
austérité qui a fini par décourager les peuples… »
Partant de là
il annonce : « Aussi, demain, pas plus tard que demain, au Conseil
européen, je réaffirmerai que la priorité c’est la croissance, c’est l’emploi,
c’est l’investissement. L’Europe, elle est devenue illisible, j’en suis
conscient, lointaine et pour tout dire incompréhensible, même pour les Etats.
Cela ne peut plus durer L’Europe, elle doit être simple, claire, pour être
efficace là où elle est attendue, et se retirer là où elle n’est pas
nécessaire.
Puis il a
poursuivi en assignant son rôle à l’Europe en alignant des mots et des phrases
clés qui meublent habituellement ses discours et interventions,et en assurant «
et j’y veillerai »! tout en s’assignant
à lui-même un rôle ambitieux, qu’il n’a jamais su ou pu tenir jusqu’à ce jour ce qui nous laisse douter qu’il puisse y parvenir
, c’est dans doute ce qu’il appelle « regarder la réalité en face » ! :
« L’Europe, elle doit préparer l’avenir
: les nouvelles technologies, la transition énergétique et sa propre défense.
Elle doit protéger ses frontières, ses intérêts, ses valeurs, sa culture. Tel
doit être le mandat qui doit être confié à la prochaine Commission Européenne
et j’y veillerai."
La suite de l’intervention comme ce qui précède est
lamentablement pathétique, selon lui « pour parler d’une voix forte, la France
doit elle-même être forte », puis il dresse ensuite le bilan
de la France sur « dix ans »,
pour éviter de faire son propre bilan de deux ans.
Selon le
Président « Depuis dix ans, elle (la France) perd ses emplois, notamment dans l’industrie,
sa compétitivité se dégrade, son déficit commercial se creuse. Depuis dix ans,
la France, à cause de politiques qui n’ont pas été conduites, elle a accumulé
des dettes.
Puis il
continue en annonçant les réformes qu’il entend mener à bien et il affirme : « Ce n’est pas l’Europe qui nous demande
de faire des réformes. C’est pour la France que nous devons les mener à bien et
c’est ce que j’ai décidé, en confiant au gouvernement de Manuel Valls sa
feuille de route, quelle est-elle ?
Le Président l'explique
en reprenant une litanie déjà connue :
… « C’est l’emploi par le soutien aux entreprises, le pacte de
responsabilité. C’est le pouvoir d’achat par des baisses d’impôts. C’est la
justice sociale par la priorité répétée, réaffirmée à l’éducation. C’est la
simplification, la modernisation et ce sera tout l’enjeu de la réforme de notre
organisation territoriale, de grandes régions, avec une évolution de nos
collectivités et ce sera présenté dès la semaine prochaine.
« Cette
ligne de conduite, elle ne peut pas dévier en fonction des circonstances, il y
faut de la constance, de la ténacité, du courage. Mais aussi de la rapidité
dans la mise en œuvre. Parce que les Français ne peuvent pas attendre.
« ........
Nos institutions sont solides. Elles nous donnent les moyens d’agir et, au bout
du chemin, j’en suis convaincu, mais il faudra le démontrer, ce sera la
réussite et la réussite de tous. "
Enfin sa
conclusion se présente par un appel au rassemblement et le combat
qu’il entend mener « tout au long de son quinquennat »
" Dans les
épreuves, face aux défis, le rassemblement il est nécessaire, le rassemblement
des Français. Ce qui nous unit c’est notre attachement à la démocratie, à la
République. Ce qui nous unit au-delà de tout, c’est notre amour de la France et
ce sera le combat que je mènerai tout au long de mon quinquennat "
Dès sa diffusion cette intervention préenregistrée a donné lieu à de nombreuses réactions de la part des politiques, des chroniqueurs et des observateurs, dont les médias se font l’écho en les commentant, certains dans l’opposition
disent qu’elle « ne signifie rien de nouveau » et ils formulent des critiques ,
d’autres dans la majorité au contraire y trouve des intentions politiques courageuses, un programme réorienté (sic) et se répandent en éloges.
Pour ma
part j’y trouve surtout l’expression d’une ambition à s’imposer en Europe comme
Chef de file, une ambition qui échouera, comment imaginer que les chefs d’Etat et de gouvernement des 28 pays membres de l’UE
le suivront comme « un seul homme » ?
Je trouve aussi que dans
ses appréciations du vote de dimanche en visant « l’extrême droite »,
il a pu non seulement indigner les électeurs français, mais aussi indigner les
électeurs qui dans d’autre pays de l’UE
on voté « eurosceptique » et dont la politique se rapproche du
Front National, tout autant qu'irriter les chefs d’états et dirigeants de certains pays de l’UE
qui leur sont proches.
Enfin je trouve encore qu'il s'est placé une fois de plus avec son égocentrisme politique sa personne au centre du discours bien plus qu'il n'y a placé les français et la France.
oo0oo
Avant
de passer en revue de Presse pour prendre connaissance des réactions, je note ci-dessous , parte qu'elles se rapprochent de mon opinion, dans l’ordre celle de Henri Guaino député UMP (1),
et celle de Florian Philippot, Vice-Président du Front
National, député européen (2), qui se
sont respectivement exprimés hier soir sur France Info, après l’intervention de François Hollande.
(1) Henri
Guaino a déclaré : « Je me demande
pourquoi il a parlé." ….., et en expliquant qu’il faut …"écouter en face la situation de la
France"., Henri Guaino a poursuivi
en faisant remarquer : ….."Tous les partis ont été mis à bas. Il ne
reste que le FN qui soit debout aujourd'hui » ..
(2)Florian
Philippot a déclaré « .. c’est une soupe tiédasse que l’on a servie mille fois aux français, sur l’Europe, sur la
volonté de changement qui n’abouti
jamais évidemment, etc.. etc…, je crois que les français ne peuvent même
plus entendre cela, parce que c’est extrêmement creux et c’est vide. Sur l’expression
« extrême droite » à plusieurs reprises au début de l’intervention,
je suis très choqué, je suis très choqué qu’on insulte ainsi un quart des de l’électorat français, je trouve que
François Hollande en se comportant ainsi insulte les français, il insulte la France
et il insulte sa fonction, c’est pas à la hauteur du Président de la
République, c’est peut-être à sa hauteur
à lui personnellement, mais ce n’est pas à la hauteur de la fonction du Président de la République, voilà, qu’il
cesse un peu avec cela et qu’il respecte le vote patriote qui s’est exprimé,
mais sur le fond et c’est le plus important, rien de rien malheureusement,
aucune orientation, aucune volonté de revenir au peuple, à la dissolution de l’Assemblée
Nationale qui aurait été une solution, quand on est soutenu par 14 % des vois, une première dans la Vème
République, et aucune volonté d’aller à Bruxelles ou à Berlin pour porter le message
des français, qui est un message de « franco-convaincus »,
d’amour de la France et de confiance en notre pays. »
REVUE DE PRESSE :
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