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16 décembre 2011

Triple A - le Ciel s'obscurci à l'Horizon sur la France et la Zone Euro

Éditorial de lucienne magalie pons



Les médias soulignent que depuis le 9 décembre  le Président Nicolas Sarkozy et le gouvernement enchaînent déclarations et interviews pour préparer l’opinion à la perte de la note Triple A de la France.

Il y a encore quelques semaines, les ministres et les proches du Chef de l’Etat répétaient pourtant qu’il était capital de conserver la note maximale accordée par les agences de notation, et que les deux plans de rigueur annoncés en août et novembre étaient des efforts en ce sens.

Mais un nouveau discours tranche avec les anciennes rodomontades  rassurantes  qui nous étaient servies depuis le 23 Août  pour se transformer depuis le 9 décembre   en déclarations  inverses tendant à nous faire croire  que la perte du Triple A  serait « une difficulté de plus, mais pas insurmontable » selon le Président Nicolas Sarkozy, et que la « perte du Triple A ne serait pas un cataclysme » selon Alain Juppé.

On comprend bien  comme le soulignent les médias que depuis le 9 décembre  le Président Nicolas Sarkozy et le gouvernement enchaînent déclarations et interviews pour préparer l’opinion à la perte de la note Triple A de la France.

Pour mesurer la progression de cette volte-face encore déguisée qui leur est imposée maintenant  par les analyses des agences de notations  dont l’évidence se précise, il convient de remonter aux anciennes déclarations  rassurantes et optimistes pour en arriver aux toutes dernières qui annoncent implicitement une prochaine dégradation   qu’ils essaient de minimiser  en douceur, alors qu’il s’agit d’une potion amère qui annonce une récession inévitable qu’ils devront avaler comme une potion amère, dont nous ferons les frais bien entendu.

Extrait de leurs déclarations :
Source 20 Minutes.fr
…………………
20Minutes fait l'inventaire de ces déclarations:
 23 août: «Le AAA de la France est un trésor national.» Alain Minc, essayiste et proche de Nicolas Sarkozy (Le Figaro)

18 octobre: «Nous serons là pour conserver ce triple A. C'est une condition nécessaire pour protéger notre modèle social... Nous mettrons tout en oeuvre pour ne pas être dégradés» François Baroin, ministre des Finances (France 2)

5 novembre: Le triple A « est un atout que nous devons préserver à tout prix.(…) C’est le résultat du travail des Français.» François Fillon, devant l’Assemblée générale des maires
.
6 décembre: «Si on perd le triple A, je suis mort.» Nicolas Sarkozy à des proches.

11 décembre: La perte du triple A «nous rendra les choses plus compliquées, (…) ça ne sera pas positif mais ça ne nous fera pas changer de cap». Valérie Pécresse, ministre du Budget.

11 décembre: «Les messages des agences sont des messages parmi d'autres. Ce sont des indicateurs. (...) Ce n'est pas la grenouille du matin qui donne la météo», François Baroin.

12 décembre: La perte du triple A «serait une difficulté de plus, mais pas insurmontable.» Nicolas Sarkozy.

14 décembre: La perte du triple A «ne serait pas un cataclysme»Alain Juppé, Ministre des Affaires étrangères

15 décembre: «Il est probable que nous ayons encore a affronter des secousses. (…) Ce qui importe, ce n'est pas le jugement d'un jour, c'est la trajectoire (…) rigoureuse que l'Europe et la France ont décidé d'adopter», François Fillon

Fin de l’Extrait /

Plus sérieusement,  dans son rapport «  Perspective économique européenne : le retour de la récession » , l’agence de notation Standards & Poor’s  publié récemment , note que les indicateurs économiques du mois d'octobre continuent de refléter une détérioration du paysage économique européen.

Ce rapport très documenté indique notamment que : 

-   l'indice des directeurs d'achats (PMI) de la zone euro, baromètre de la santé du secteur manufacturier, a reculé à 47,2 points en octobre contre 49,9 points le mois précédent, ce qui représente son plus fort recul depuis juillet 2009.

- simultanément  les nouvelles commandes ont diminué pour le troisième mois d'affilée et les commandes à l'exportation ont reculé pour le cinquième mois consécutif.

-  la   contraction de l'activité a également touché le secteur des services, l'indice PMI du secteur ayant atteint en octobre son plus bas niveau depuis juillet 2009.

Jean-Michel Six, économiste en Chef de S & P a  notamment  souligné et estimé : 

-  "La récession imminente qui menace l'Europe a d'abord trouvé un terreau en Espagne, au Portugal et en Grèce, mais les difficultés économiques se propagent désormais au cœur de la zone euro, en France et en Espagne".

- "Nous prévoyons désormais une légère récession au premier semestre 2012 dans la zone euro, avant un modeste rebond dans la seconds partie de l'année" ..." nous soulignons que les risques baissiers restent très significatifs."

- " Nous estimons la probabilité que notre prévision de légère récession se réalise à 60%, tandis qu'il y a 40% de chances qu'on observe une récession sévère."

 Par ailleurs, cette agence de notation  dit avoir une nouvelle fois abaissé ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel pour 2012 de la France à 0,5% contre 0,8% précédemment, de l'Allemagne à 0,8% contre 1% et de l'Italie à 0,1% contre 0,2%.

Mieux encore : Les prévisions de l’Insee du Jeudi 15 décembre 2011 

Selon l’Insee le scénario de  la récession aura bien lieu en France et en zone euro.

 L'institut national de la statistique prévoit  un repli de 0,2% du PIB français au quatrième trimestre 2011 puis un repli de 0,1% sur les trois premiers mois de l'année prochaine. La reprise sera ensuite de faible envergure avec une hausse de 0,1% au printemps prochain et une croissance nulle en 2012.

Selon l’Insee  l'activité se contractera dans toute la zone euro,  le PIB de la France reculera de 0,2% au dernier trimestre 2011 puis de 0,1% sur les trois mois suivants. 

Les commentateurs et experts estiment que les nouvelles prévisions  de l’Insee  accentuent  les difficultés et que ce « scénario »  pourrait peser encore sur la note de crédit de la France, et selon eux  la perte du triple A est jugée inéluctable.

Les prévisions de l’Insee n’étaient pas encore publiées lors de la séance de questions à l’Assemblée Nationale  du   Mercredi 14 décembre 2011, mais  le  Triple A  a donné lieu à des interrogations de la part de du Député Marcel Rogemont pour le Groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.  François Baroin , Ministre de l’économie, des finances et de l’industrie  a  répondu en étayant sa longue diatribe  sur « l’esprit et le sens de l’accord de vendredi dernier…, accord qui engage l’État. Il est le fruit d’une forte coordination entre la France et l’Allemagne, qui ont abordé côte à côte, et non face à face, ce rendez-vous de l’histoire. »  a-t-il dit.  

Cette grandiloquence qui est coutumière à François Baroin n’est plus d’actualité aujourd’hui.

Pour mémoire ci-dessous un Extrait de la séance de questions à l’Assemblée  Nationale du  Mercredi 14 décembre 2011 ;

Extrait :
……..

Triple A

M. le président. La parole est à M. Marcel Rogemont, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche

M. Marcel Rogemont. Monsieur le Premier ministre, les Français s’interrogent sur la succession des propos tenus par le Président de République. Ainsi, en septembre la perte du triple A était une catastrophe.

M. Éric Diard. C’est vous, la catastrophe !

M. Marcel Rogemont. En octobre, M. Sarkozy nous assurait du triple A, et aujourd’hui le perdre ne serait qu’une péripétie. Pourtant, dès maintenant, le taux d’intérêt de la dette française est deux fois plus élevé qu’en Allemagne.

À en croire M. Sarkozy, lundi 5 décembre, après un énième sommet, il s’agirait de l’accord franco-allemand le plus complet, permettant de « rétablir la confiance dans l’euro ». Malheureusement, nous avons déjà entendu de tels propos. Souvenons-nous de ces réunions, toutes de la dernière chance : le 11 mars, « enfin un gouvernement économique de l’Europe » ; le 10 mai, « les spéculateurs en seront pour leurs frais » ; le 21 juillet, « c’est une étape fondamentale » ; le 16 août, « toutes les mesures nécessaires pour préserver la stabilité de la zone euro sont prises » ; le 27 octobre, « est adoptée enfin une réponse globale et crédible à la crise » ; le 5 décembre, pour finir, il nous fait le coup du « grâce à nous, plus jamais ça ! »

Chaque fois, c’est le sommet de la dernière chance. Mais la dernière chance de quoi ? La dernière chance pour vous de masquer votre bilan catastrophique – 500 milliards de dette supplémentaire –, bilan qui va vous conduire une nouvelle fois à imposer un énième plan d’austérité à la France. Certes, mais pas à toute la France, car en 2012 certains bénéficieront encore du bouclier fiscal et de la division par trois du taux d’imposition sur la fortune.

La France n’a pas besoin de paroles mais de justice, sociale et fiscale ; la France a besoin de responsabilité ; la France a besoin de vérité. Ma question est donc simple : Quand direz-vous la vérité au lieu de la masquer sans cesse ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

M. le président. La parole est à M. François Baroin, ministre de l’économie, des finances et de l’industrie.

M. François Baroin, ministre de l’économie, des finances et de l’industrie. Monsieur Rogemont, vous mélangez beaucoup de choses. Permettez-moi simplement de rappeler l’esprit et le sens de l’accord de vendredi dernier, accord qui engage l’État. Il est le fruit d’une forte coordination entre la France et l’Allemagne, qui ont abordé côte à côte, et non face à face, ce rendez-vous de l’histoire.
Enfin, nous nous orientons vers une gouvernance économique intégrée qui, sans altérer l’idée que nous nous faisons de la souveraineté nationale, permettra de mieux la protéger par une meilleure convergence budgétaire, économique et fiscale. Il y aura donc plus de sanctions et davantage de coordination de nos politiques budgétaires, moins de dumping fiscal et social, à l’intérieur d’un périmètre au sein duquel nous devons également protéger, tel un bien précieux, notre monnaie des attaques des marchés.

La seconde avancée de cet accord, c’est évidemment la solidarité. Il a été décidé, sur proposition franco-allemande, d’accélérer le calendrier de mise en œuvre du mécanisme européen de solidarité. La lucidité a conduit les chefs d’État et de gouvernement des vingt-six, à l’exception désormais singulière des Britanniques, à tirer les leçons de ce qui n’avait pas marché. Ce qui n’a pas marché, c’était de considérer que les investisseurs ou les épargnants pouvaient ne pas être remboursés suite à une décision des États. Il a donc été décidé que la Grèce resterait un cas isolé et que l’implication du secteur privé ne vaudrait que dans ce seul cas. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Les autres États européens se sont engagés à respecter leur signature et à rembourser les épargnants et les investisseurs.

Si vous ajoutez à ces décisions politiques l’initiative de la Banque centrale européenne de fournir pendant trois ans les liquidités nécessaires aux banques, vous obtenez un cocktail efficace à administrer à la zone euro. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

ooOoo

Pour terminer par une note d’humour rappelons ce que François Baroin déclarait  le 11 décembre: «Les messages des agences sont des messages parmi d'autres. Ce sont des indicateurs. (...) Ce n'est pas la grenouille du matin qui donne la météo», François Baroin.

Si pour Monsieur Baroin les agences de notation sont des grenouilles, ce n’est certainement pas lui qui donne la météo il annonce toujours le beau temps « au rendez vous de l’histoire »   sans voir que le temps se dégrade.

REVUE DE PRESSE :


Le Parisien - il y a 23 minutes
Objectif, rassurer à propos de l'éventuelle perte du triple A. «Le métier de ces agences est de savoir si un pays est rentable et solide. ...
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