Nicolas Sarkozy devrait ce jeudi soir à Toulon, redessiner les perspectives d'une sortie de la crise de la zone euro, à la veille d'un grand discours que la chancelière allemande, Angela Merkel, prononcera au Bundestag, l'Assemblée nationale allemande.
Les médias rappellent que c’est dans la même salle de spectacle, le Zénith Omega, dotée de plus de 5.000 places assises, que le chef de l'Etat avait dénoncé en septembre 2008 les dérives du capitalisme financier, en pleine crise financière internationale.
Selon l'Elysée, le chef de l'État insistera sur les conséquences à tirer de la crise par la France et l'Europe.
Selon un responsable de l’UMP, Nicolas Sarkozy devrait de nouveau se présenter en protecteur des Français …. Selon lui "Il va falloir expliquer comment on remet de la politique dans l'Europe", explique-t-il. "L'enjeu des années qui viennent sera de faire rimer Europe avec protection."
Par ailleurs, un analyste Jérôme Sainte-Marie, Président de l Institut Isana a estimé qu’à cinq mois de l'élection présidentielle, le chef de l'Etat aura aussi à coeur d'"appuyer là où ça fait mal" et de montrer que son adversaire socialiste, François Hollande, n'est pas l'homme de la situation"Nicolas Sarkozy a compris que la présidentielle se jouerait essentiellement sur cette crise" ……… "Il essaye de fixer les termes du débat et d'imposer sa grille de lecture."La tourmente actuelle pourrait en outre dédouaner en partie le gouvernement de ses difficultés sur le front du chômage et de la croissance……. En choisissant de "théâtraliser" cette nouvelle intervention publique, Nicolas Sarkozy risque aussi de paraître "sans prise sur la réalité", a aussi estimé Jérôme Sainte-Marie.
Rappelons que le discours de ce soir à Toulon intervient un mois après l’ interview de Nicolas Sarkozy sur TF1 et France 2, le 27 octobre, lors de laquelle le chef de l'Etat avait dramatisé les enjeux et les effets de la crise sans qu'aucune amélioration ne soit intervenue depuis.
Selon les médias, trois ans après le discours de septembre 2008 où il jouait sur les « peurs des français », il lui sera difficile de jouer sur la nouveauté et l'effet de surprise, d'autant que le principal rédacteur de l'allocution de jeudi est encore le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino.
Les analystes insistent sur l'absence d'accord définitif entre la France et l'Allemagne sur les propositions que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont engagés à présenter pour le Conseil européen du 9 décembre.
"Ce discours peut être très rapidement frappé d'obsolescence", a aussi estimé le président d'Isana, cité plus haut.
La tendance accentuée ces derniers mois par le Président Français de préserver à tout prix l'axe Paris Berlin, qu'il considère comme la clef incontournable d'une gestion efficace de la crise de la zone euro, fait cependant apparaître dans une partie de l'opinion française la crainte d'un diktat allemand.
Arnaud Montebourg, député socialiste a estimé que la France doit prendre le risque d'une confrontation avec l'Allemagne. "Mme Merkel a décidé d'imposer à la zone euro un ordre allemand", a-t-il dénoncé mercredi, et des dirigeants de l’opposition font monter la pression dans le même sens critique.
Par ailleurs, quelques personnalités de droite et de gauche aux sentiments eurosceptiques redoutent un sacrifice de la souveraineté budgétaire sur l'autel de la Commission Européenne en vue de trouver accord (hypothétique) pour sauver l'euro.
Selon un haut responsable de l'UMP, Nicolas Sarkozy paraît conscient, "très vigilant" quant à la nature et l'ampleur d'abandons de souveraineté, pour qui "c'est toute la subtilité des négociations actuelles", et ce haut responsable UMP souligne » l'effort de pédagogie auquel le président de la République va devoir se livrer à Toulon »
Notre commentaire : la pédagogie le temps d’un discours est une chose, l’action a mettre en œuvre et les premiers résultats à obtenir sur 6 mois de fin de quinquennat sont tout autre chose, on ne voit pas comment dans un délai si court la relance pourra se dessiner en France et dans une Zone Euro en Crise au sein d’une UE divisée en laquelle les populations n’ont plus confiance.
Le quinquennat Sarkozy qui s’est déroulé sur des vagues oratoires véhiculant des annonces comme des bouées de sauvetage jeté d’un navire en détresse, n’a pas répondu aux défis des crises successives, il se terminera donc sur un échec financier, économique et social, et ce n’est pas un discours pédagogique qui maintiendra son capitaine à flot.
ooOoo
Le retour ce soir de Nicolas Sarkozy à Toulon, où il avait déjà tenu un grand discours sur la crise financière en 2008, est l'occasion pour ses opposants de dresser un bilan de son action en matière économique
Alors que le Chef de l’Etat doit prononcer ce soir un discours à Toulon , les personnalités politiques de l’opposition l’attaque sur le fond en dénonçant son bilan en matière économique tout en l’accusant, pour certains d’entre eux de tenir un meeting de campagne déguisé.
Bien entendu les personnalités politiques de l’opposition, en rappelant son discours du 21 septembre 2008 à Toulon, - ou selon ses déclarations de l’époque le Chef de l’Etat se proposait notamment de refonder le capitalisme, de moraliser les marchés financiers, de supprimer les paradis fiscaux, de réguler le système bancaire et les bourses -, dénonce que rien de cela n’a été tenu, ou si peu, qu’en fait on ne peut dire qu’il n’y a pas de résultats
Nous avons relevé sur Internet quelques extraits des déclarations critiques de ses opposants :
Source le Parisien et autres sites :
Bayrou : «Qu'est-il resté de Toulon 2008 ?» Le président du MoDem, sur France Info, juge lui aussi le bilan du président de la République peu satisfaisant. Le premier discours de Toulon, en 2008 ? «Il y avait eu de grandes déclarations. On avait présenté ça comme le discours de refondation du capitalisme. Rien que ça ! Et qu’en est-il resté comme résultat ? Rien, ou en tout cas si peu de choses qu’on a peine à désigner ces résultats.» Et le candidat centriste d'énumérer : «On devait moraliser les marchés financiers (...) Supprimer les paradis fiscaux (..) Réguler la manière dont fonctionnait le système bancaire et les bourses.» Est-ce-que cela a été fait ? s'interroge-t-il avant de répondre par la négative.
Ayrault : «En position de faiblesse face à l'Allemagne». Un bilan économique qui, selon Jean-Marc Ayrault, interrogé sur RMC et BFM TV, «fait que quand il négocie avec l'Allemagne, Nicolas Sarkozy est en position de faiblesse». Le président du groupe PS a l'Assemblée dit ne rien attendre du discours de ce jeudi soir.«Ce sera Toulon II», alors même «qu'il y a eu Toulon I», sans que les promesses ne soient tenues aux yeux du député socialiste
Valls : dénonce «les mensonges» de Sarkozy. Ce n'est rien de dire que Manuel Valls n'est pas convaincu. Ce jeudi matin sur Europe 1, le responsable de la communication de François Hollande a évoqué «une impasse». Selon le député-maire d'Evry, finalement, «le fait de revenir à Toulon permet de rappeler opportunément les mensonges de Nicolas Sarkozy». Manuel Valls dresse l'inventaire des loupés du président : «Il y a trois ans, il annonçait la fin de la crise. Il annonçait qu'il voulait moraliser le capitalisme, et c'est le capitalisme qui l'a dominé. Il voulait réguler le système monétaire international, c'est l'euro qui est aujourd'hui fragilisé face au dollar et au yuan chinois. Il devait relancer la croissance et l'emploi, il a plongé la France dans l'austérité et le chômage.»
Valls : Au lendemain de la saisine de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques par le député socialiste Pascal Terrasse, Manuel Valls assène : «Quand on convoque 5000 militants UMP dans un Zénith, comme jeudi soir à Toulon, on est en campagne.» Selon lui, «il n'est pas acceptable que Nicolas Sarkozy confonde en permanence son rôle de chef de l'Etat avec son rôle de candidat». Le responsable de la communication dans l'équipe de campagne de Hollande est affirmatif : Nicolas Sarkozy «n'est plus président de la République, il est candidat». François Bayrou, lui, rappelle que «tous les présidents sortants ont toujours fait ça», mais juge que «ce n'est pas glorieux, pas heureux pour la démocratie et l'équité».
Jean-Vincent Placé n'attend «pas grand chose» non plus du discours de ce soir. Invité de Radio classique et Public-Sénat, le n°2 des Verts a déclaré : c'est «encore un discours de plus du président Sarkozy, je devrais d'ailleurs plutôt dire du candidat Sarkozy». «Il y a une telle déconnection aujourd'hui entre ce que le président de la République raconte et ce qu'il fait, un tel fossé entre les discours et les actes, que je ne m'attends pas à grand chose», a ajouté le conseiller politique de Cécile Duflot.
Fin des extraits/
En 2008 le Chef de l’Etat dénonçaient la crise financière en dénonçant la loi des marchés , il se proposait alors de rétablir le pouvoir politique, il n’a pu obtenir de résultats probants, les affaires se sont aggravées ensuite progressivement par la crise de la Zone Euro, le risque d’abandon dans certain pays de la monnaie unique et force est de constater qu’en réalité les pouvoirs politiques courbent la tête non seulement sous le poids considérable des dettes souveraines mais encore plus sous l’emprise de la finance et des marchés boursiers qui dictent aux gouvernants leurs plans d’austérités.1) Avant d’écouter ce soir le Discours du Chef de l’Etat nous vous proposons une revue de presse, histoire de se préparer à l’ambiance :
- Le bilan mitigé du discours de 2008 à Toulon
- Nicolas Sarkozy tiendra un grand discours sur la crise jeudi à Toulon
nouvelobs.com - Comme en 2008, le chef de l'Etat a choisi Toulon pour évoquer ce soir les conséquences de la crise sur la France et l'Europe. Le 25 septembre 2008, le chef de l'Etat avait déjà choisi Toulon pour évoquer la gravité de la tempête provoquée par ... |
2) et mieux encore pour peaufiner la question de vous reporter ci-dessous aux archives de 2008
Toulon 2008 : quand Nicolas Sarkozy parlait déjà de la crise
Le Figaro - il y a 1 heure
En septembre 2008, Nicolas Sarkozy s'était élevé contre «le marché tout puissant» ... Les agences de notation, pointées du doigt dans le discours de Toulon, ...
Autres articles (93)Nicolas Sarkozy Discours Toulon 25 sept 2008 par Richard-MALLI
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