Rechercher dans ce blog

Nombre total de pages vues

Translate

16 avril 2011

Libye : réunionnite aigüe, conférences, déclarations, tribune et feux d'artifices

Éditorial de lucienne magalie pons





 Les états-majors de la Communauté internationale  et des pays membres de l’Otan  recherchent et proposent  des solutions politiques et diplomatiques, depuis le début de la Révolution  Libyenne, ils ont tous un objectif commun la chute de Mohammed Kadhafi, au prétexte de la protection des civils « massacrés » par le Régime de Kadhafi selon eux , mais ont aussi des divergences de vues sur la manière d’y parvenir, notamment sur les opérations de frappes aériennes dont la France, l’Angleterre et les États Unis se sont faites les champions tout au début des frappes, avant que l’Otan ne  prenne  le contrôle des opérations militaires , en faisant grincer de dépits les mâchoires carnassières de la France et de l’Angleterre

En dénonçant Kadhafi comme un tueur, un fou, un enragé , un dictateur, qui s’accroche au Pouvoir,  les dirigeants des pays de la Communauté Internationale qui eux s’accrochent avec une ingérence intolérable à la Crise Libyenne  ne dénoncent  pas les  insurgés  qui eux aussi  font des victimes, bien au contraire ils les ont pris sous l’aile  protectrice de leur frappes aériennes « humanitaires armées » , la France et le Qatar ont reconnu le CNT révolutionnaire comme légitime, des aides financières leur sont généreusement accordées , mais en fait c’est surtout à effet de boomerang  pour des motifs politiques et économiques qui n’échappent à personne, à savoir  établir à la place de Kadhafi un des responsable du CNET  c'est-à-dire un homme de paille pour ne pas dire une marionnette  qui consentira au renforcement du contrôle politique et économique de la Communauté Internationale sur la Libye.


Dans la poursuite de cette  trajectoire politique dont la conclusion pour eux devient urgente,   Jeudi 14 Avril à Berlin les 28 pays de l’Otan  se sont regroupés  pour insister sur leur objectif commun, obtenir la chute de Mouammar Kadhafi  et envisager la mise en œuvre de nouveaux moyens pour y parvenir, tout en s’efforçant de masquer dans leur concertation   d’aborder leurs divergences  de vues et leurs dissensions sur la question militaire et le rôle de l’Otan.

Lors d'une conférence de presse commune avec son homologue allemand Guido Westerwelle, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, a  déclaré en insistant que Paris, contrairement à Berlin, était « pour une intervention militaire, mais selon lui,  la divergence porte sur les moyens , tout en ajoutant contradictoirement  ……..: « Sur le fond nous sommes d'accord pour dire qu'il n'y a pas de solution militaire et qu'il faut une solution politique. »

Cette contradiction est dans la même trajectoire que celle qui s’était manifestée, dès le début de la crise libyenne, les ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'Alliance atlantique,  n’étaient  pas d’accord, notamment, avec l’axe Paris-Londres.

 Mercredi soir, le président français, Nicolas Sarkozy, et le Premier ministre britannique, David Cameron, sont convenus  d'accroître « la pression militaire » sur Kadhafi en avançant que ce dernier  reste, selon eux, « déterminé à maintenir son effort de guerre contre sa propre population ».

Ndlr : comme si toute la population Libyenne était contre Kadhafi, alors qu’il ne s’agit que d’une révolution  d’une infime partie de la population conduite par un Comité National de Transition    qui s’est placé à la tête des insurgés, soutenu et mis en évidence par le philosophe Bernard Henry Levy, reconnu à son instigation comme légitime par France,  et dont le parachutage et parrainage politique  reste à décrypter , autant que ses motifs réels.

Seulement sept pays des 28 de l'Otan (États-Unis, Belgique, Canada, Danemark, France, Norvège et Royaume-Uni) effectuent des frappes contre les chars et les dépôts de munitions libyens, les autres pays dont l’Espagne ont refusés de participer aux bombardements.

La France et le Royaume-Uni n’en démodent pas ils n’ont de cesse de demander sans  trop de succès , que davantage d'alliés bombardent avec eux les troupes de Mouammar Kadhafi, une position soutenue par une femme enragée et engagée à leur côté ,  la secrétaire d'État, Hillary Clinton, qui ne cesse de dénoncer et encore une fois de plus  mercredi les « attaques sauvages et continues » du régime Kadaïf contre des civils et de « nouvelles atrocités », en  diffusant des 'informations alarmantes   contre  les forces du « Guide » qui selon elle font usage  de leur artillerie lourde contre des zones résidentielles de Misrata (ouest) et ont volontairement coupé l'eau et l'électricité dans la ville.

Les mensonges des États-Unis ne surprennent plus que les naïfs, au début des opérations armé es  les  États-Unis  commandaient effectivement  la coalition,  tout en s’en défendant et en plaidant pour un commandement concerté avec la France et l’Angleterre, puis ensuite ils s’en sont donné à cœur joie pour pilonner Tripoli, principalement le lieu de résidence du QG de Kadhafi, puis  ensuite  dès la prise de contrôle des opérations militaires par l’OTAN, les États-Unis ont annoncés  le retrait de leurs appareils d'attaque au sol, pour reconnaître mercredi qu’en réalité  des avions de combats américains bombardaient toujours de manière occasionnelle les défenses anti-aériennes libyennes.

Comment peut-on entendre la cruella Hillary Clinton sans la soupçonner de mensonge ?



Avant cette réunion de Berlin, rappelions que le soutien aux insurgés se poursuit  parallèlement à l’appui militaire, mercredi lors de la réunion à Doha(Qatar) le groupe de contact sur la Libye (bras politique et  diplomatique du CNT révolutionnaire)  a décidé la création d’un fonds d'aide à la rébellion. Ce groupe de contact  constitué d’une vingtaine de pays, sous la coprésidence de la Grande-Bretagne et du Qatar, a pour vocation d’assurer le pilotage politique et la coordination de l’ensemble des efforts de la communauté internationale en faveur de la Libye.

Dans un communiqué,  le groupe de contact a expliqué notamment qu’il a décidé   « la mise en place d'un mécanisme financier temporaire » pour doter le Conseil national de transition (CNT) « des moyens pour gérer les aides et répondre aux besoins urgents » des régions qu’il contrôle. Le groupe a également décidé de fournir « un soutien matériel » à la rébellion dans le strict respect des résolutions 1970 et 1973 de l'ONU, qui instaurent notamment un embargo sur les armes.

Ndlr : comment devons nous interpréter « … des régions qu’il contrôle » … ? , alors que par ailleurs les insurgés  encerclés par les forces loyales de Kadhafi dans 2 ou trois villes  se disent débordées et appellent de l’aide tous les jours en réclamant plus de bombardements de la Coalition et de l’Otan et des armes, allant jusqu’à aussi demander des interventions au sol ? En réalité cette rébellion à bout de souffle n’est maintenue dans l’actualité que par la volonté de la Communauté Internationale qui brandit le CNET comme un drapeau  en le citant dans toute ses réunions, ses conférences et ses déclarations comme le pouvoir légitime libyens, ce qui  n’est qu’un numéro d’illusionnisme au quel  ils se livrent une fois de plus comme sur bien d’autres sujets critiques internationaux.


Interrogés sur la portée de cette décision d’aides financières, les ministres britannique et italien des Affaires Etrangères, William Hague et Franco Frattini, ont  fait part de leurs opinions , pour William Hague, il s’agirait de moyen de communication, pour Franco Frattini « la résolution 1973 n'interdit pas de fournir des armes, des armes non offensives, des armes d'autodéfense ».

Ndlr : chacun voit midi à sa porte, l’Angleterre compte sur l’effet médiatique, l’Italie mise sur l’armement, mais il faudrait que l’Italien nous explique la différence qu’il voit entre des « armes non offensives  d’auto-défense »  et des armes offensives, à moins qu’il ne s’imagine au carnaval de Venise. Et compte leur envoyer des fusée de feu d’artifices pour se défendre …. !

Bien entendu,  dans le même sens que l’Italien,  le Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani a souligné que « le peuple libyen a le droit d'assurer sa défense face aux attaques continues des forces pro-Kadhafi » et que « l'autodéfense nécessite des équipements, qui ne soient pas offensifs mais défensifs ».

Quand on sait que le Qatar a fourni aux insurgés  de Benghazi des missiles Français de type Milan  on peut s’interroger non seulement sur la sincérité du Qatarien mais aussi sur la fiabilité offensive de cet armement français ….. ils sont en plein délire de verbiage comme dans un salon où l’on cause d’engins défensifs ou offensifs comme du sexe des anges, ce qui n’est pas étonnant puisque tous ces beaux messieurs occidentaux costumés et cravatés, et ces beaux messieurs  arabes en  djellabas blanches et à turbans drapés vissés sur leur chef,  n’ont jamais mis leur mocassins ou leurs babouches  dans les combats sur le terrain et qu’ils ont mission essentielle d’arriver à leurs fins en posant leurs fonds de trains  plus ou moins imposant dans les fauteuils capitonnés de salles  de conférence luxueuses et en y ouvrant leur grande bouche carnassières pour discourir  d’une voix onctueuse sur l’avenir de la Libye, pendant que sur le terrain les combattants des deux camps adversaires continuent à s’affronter et à tomber comme des mouches.


Quand à Monsieur Alain Juppé Ministre des Affaires étrangères, il a promis  qu'il était envisagé d’aider les rebelles « à se financer, à se renforcer » mais qu'il « n'a pas été question de livraisons d'armes ».

Enfin nouvelle escalade dont nous avons déjà parlé dans notre article précédent  du 15 Avril (voir plus bas) le Triumvirat Sarkozy-Cameron-Obama s’est offert le luxe  vendredi d’une tribune dans quatre grands quotidiens internationaux pour tirer à boulet rouge sur Kadhafi.


Outre leurs dissensions internes la Communauté Internationale, l’UE  mais aussi l’Otan  ne peuvent plus ignorer l’opinion divergente  solennelle  des cinq pays émergents  de la BRICS,  - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud qui au cours de leur réunion de Jeudi  à Sanya, en Chine,  se sont officiellement  prononcés contre l'usage de la force en Libye et au Moyen-Orient.
« Nous partageons le principe selon lequel l'usage de la force doit être évité »,  ont affirmé unanimement les pays membre de la BRICS  dans une  déclaration conjointe.

 Le président russe Dmitri Medvedev  a déclaré jeudi  à l’appui de cette déclaration conjointe   que la « résolution de l'ONU n'autorisait pas les frappes menées par l'Otan en Libye  et  que les quatre autres pays des Brics partageaient cet avis.

Attendons la suite, l’acharnement politique, diplomatique et armé de la Commission Internationale et de l’Onu parviendra peut-être à déboulonner Kadhafi, mais parviendront-ils à soumettre les libyens qui entendent  prendre en mains le destin politique de leur pays sans ingérence extérieure ?

La question est posée, mais comme toutes les questions considérées comme  politiquement incorrectes  personne pour le moment n’y répond, on préfère nous bercer en nous parlant d’opérations humanitaires …

Aucun commentaire: