Un ton neutre, solennel, une économie de gestes, un style chatié .... on nous l'a changé !
Le remaniement Ministériel décidé et présenté hier dimanche par Le Président Nicolas Sarkozy et applaudi par la droite comme un évènement politique majeur, n’est en fait si l’on veut rester objectif qu’un évènement qui s’imposait d’urgence pour restituer une audience à la politique étrangère depuis longtemps en voie de perdition, bien antérieure aux récentes maladresses de communications ou de comportement Madame Michèle Alliot-Marie, tout autant qu’un remodelage destiné à redonner du poids à un pouvoir exécutif mis à mal dans les sondages et très contesté dans l’opinion publique.
Ne revenons pas sur les malheurs de Monsieur Kouchner, quand il était en fonction de Ministre des Affaires Etrangères, empêché trop souvent d’agir par lui-même, doublé par les prises de positions de Nicolas Sarkozy, et qui finalement écœuré et plein d’amertume a été du Ministère des Affaires étrangère pour être remplacé par Michèle Alliot-Marie, dont on pouvait espérer qu’elle s’imposerait.
Mais au vu du déroulement des évènements, on peut douter qu’elle ait pu agir en toute circonstance avec une certaine autonomie fonctionnelle, et faire porter sur ses seules épaules, quelques soient ses torts, la responsabilité des errements de la politique étrangère de la France serait injuste.
Du reste tout en soulignant les atermoiements de l’exécutif français et de sa réaction tardive face aux révolutions arabes, notamment celle de la Tunisie, l’opposition souligne que la politique étrangère et la diplomatie cédait le pas à la politique de l’exécutif, et que les décisions en matière internationale émanaient principalement de l’Elysée sur lequel elle rejette la responsabilité de l’affaiblissement et des échecs de la diplomatie française..
L’opinion de l’opposition parait se confirmer, puisque les médias rapportent que Monsieur Alain Juppé a posé ses conditions avant d’accepter le portefeuille de Ministre des Affaires Etrangères. On comprend que Monsieur Alain Juppé veut agir comme un Ministre des Affaires Etrangères à part entière dans toute la plénitude de sa fonction, délivrée des interférences des Conseillers de l’Elysée.
Le remaniement a été présenté par le Chef de l’État hier sur les écrans en quelque huit minutes, son discours très concentré était bien monté, pour expliquer ce quatrième remaniement, selon sa ligne politique habituelle Nicolas Sarkozy en a masqué les causes réelles, et il a eu l’habilité politique de ne pas citer Madame Alliot-Marie, évitant ainsi de décrédibiliser son discours de justification, discours essentiellement focalisé sur les évènements intarnotionaux, sur les révoltes populaires des pays de Tunisie et d’Égypte notamment, qu’il a tenu a saluer comme une « immense espérance » , tout en insistant .sur "ce que pourraient être les conséquences de telles tragédies sur des flux migratoires incontrôlables et sur le terrorisme".
Ce qui parait assez contradictoire, quand dans la suite de son discours, il s'est présenté en président "protecteur", en insistant sur les conséquences d'un éventuel échec des révoltes arabes, qui "pourraient être très lourdes pour la stabilité de toute la région". "C'est toute l"Europe qui serait alors en première ligne", a-t-il dit.
Nicolas Sarkozy a aussi justifié le remaniement du gouvernement, par la nécessité d'y nommer des hommes "préparés à affronter les événements à venir dont nul ne peut prévoir le déroulement".
Le Président voit en Alain Juppé "celui qui a déjà exercé ces fonctions ( ministre des Affaires étrangères de 1993-1995) avec une réussite unanimement reconnue" et en Gérard Longuet, "un homme d'expérience". Pour Claude Guéant, Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il "connaît tous les rouages" du ministère de l'Intérieur.
"La peur, l'affrontement, l'exclusion n'ont jamais permis de préparer l'avenir, au plan international comme au plan national. A l'inverse, le refus de voir les réalités en face exacerbe les tensions", a également affirmé le président, qui par ailleurs a appelé au rassemblement avec un accent solennel.
Dans la foulée, les médias de droite note l’effacement de l’équipe gouvernementale de Brice Hortefeux, en soulignant qu’ il ne fait aucun doute que Brice Hortefeux restera un très proche collaborateur du Président de la République et sera nommé dans des fonctions « éminentes », soit comme conseiller à l’Elysée, soit dans une fonction politique importante en vue de la campagne présidentielle de 2012 dont il sera l’un des artisans les plus efficaces, d’après les médias de droite
Les politiques de l’opposition et les médias de gauche considèrent eux que le départ du Gouvernement de Brice Hortefeux est un « désaveu » qui sanctionne son inefficacité.
(On suppose que Monsieur Guéant serait remplacé par intérim au secrétariat général de l'Elysée par son adjoint, Xavier Musca, principal conseiller de Nicolas Sarkozy sur les dossiers économiques et financiers, cette supposition reste à confirmer)
Madame Alliot Marie avait pris ses devants pour ne pas subir le désagrément d’un renvoi, alors que Vendredi encore elle insistait sur son rôle et son travail de Ministre des Affaires Etrangères, dimanche dans l’après midi elle remettait sa lettre de démission à Nicolas Sarkozy et ensuite se rendait à Matignon pour rencontrer le Premier Ministre François Fillon.
.
Dans sa lettre, elle invoque une campagne d'"attaques politiques et médiatiques" véhiculant "contre-vérités et amalgames" sur son compte ….. "Bien qu'ayant le sentiment de n'avoir commis aucun manquement, je vous demande donc de bien vouloir accepter ma démission", écrit-elle.
Madame Alliot- Marie a expliqué aussi son départ par le refus d'accepter "que certains utilisent cette cabale pour essayer de faire croire à un affaiblissement de la politique internationale de la France »
La démission de Michèle Alliot-Marie n'est pas une surprise. En dépit du soutien et de l’encouragement que Nicolas Sarkozy lui avait réitéré le 16 Janvier en Conseil des Ministres, elle restait depuis plusieurs semaines très contestée et critiquée par l’opposition et même par des politiques de droite, sa position devenait de plus en plus « intenable » et on s’attendait à son départ
Mais les apparences sont sauves vis-à-vis de la France et de l’Étranger, elle a démissionnée et n’a pas « t » renvoyée, …et son retrait dans l’état actuel de doute que « certains » font planer sur la victoire encore incertaine des révoltes arabes, peut aussi s’analyser comme une mise en retrait provisoire.
On a pu voir dans le passé combien de ministres poids lourds par suite de maladresses ou encore d’affaires empiétant malencontreusement sur leurs fonctions, ont été contrains de démissionner et de souffrir une longue traversée du désert, mais on a pu voir aussi que quelques années plus tard ils ont été repêché, blanchis plus blanc que blanc, pour être nommé dans le Gouvernement., pour exemple Alain Juppé nommé dans Le Gouvernement Fillon 3 , et Gérard Longuet qui vient d’être nommé dans le Gouvernement Fillon 4 ….. , etc…
Monsieur Patrick Ollier, Ministre des Relations avec le Parlement, compagnon de Michèle Alliot-Marie, lui aussi critiqué pour ses vacances tunisiennes et plus récemment accusé par les médias d’avoir été l’ami de Kadhafi, a été épargné, …il conserve son poste. D’après certaines indiscrétions il aurait dit que si Michel Alliot-Marie quittait le Gouvernement il démissionnerait par solidarité … attendons la suite
Finalement pour rester objectif, ce remaniement qui nous est présenté spectaculairement comme un évènement majeur, se résume en un simple changement de siège à minima , deux ministres disparaissent de l’équipe exécutive, mais avec beaucoup de ménagements pour ne pas les froisser, deux nouveaux Ministres Gérard Longuet et Claude Guéant sont nommés, tous deux dans la même ligne politique du Chef de l’État, la ligne politique du Gouvernement reste la même, on note un petit changement d’atmosphère, Alain Juppé à n’en pas douter veut s’imposer à part entière dans la plénitude de ses nouvelles fonctions de Ministre des Affaires Etrangères, mais en aura-t- il vraiment les moyens face à une situation internationale qui évolue à la vitesse grand V de jour en jour, et qui selon les intérêts en jeu oppose les uns contre les autres les pays de l’UE affectant souvent l’unité de la diplomatie Européenne ? …
Il est vrai que ce remaniement nous a été très habilement « habillé » dans une mise en scène de communication , focalisant sur les évènements internationaux, mais l’habit ne fait pas le moine , le nouveau look du Gouvernement Fillon 4, ne cache pas qu’il ne s’agit que d’une tempête interne maîtrisée dans le verre d’eau de l’exécutif, pas de quoi satisfaire l’opinion publique.et la majorité des français qui ont d’autres soucis immédiats a surmonter dans leur vie quotidienne, baisse du pouvoir d’achat, chômage, protection sociale écornée, insécurité etc…
Benoît Hamon porte parole du PS a estimé que le départ de MAM signait "le fiasco total" de la politique étrangère de Nicolas Sarkozy et un "échec humiliant pour la France".
REVUE DE PRESSE - REACTIONS :
Les réactions au remaniement et au discours de Nicolas Sarkozy ...
28 févr. 2011 ... Voici les principales réactions à la suite du remaniement ministériel ... consacrée à la politique étrangère et officialisant le remaniement ministériel. ... Il est resté sourd à toutes les critiques et s'est contenté ...
www.challenges.fr/.../les_reactions_au_remaniement_et_au_discours_de_nicolas_.html
www.challenges.fr/.../les_reactions_au_remaniement_et_au_discours_de_
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire