Après une relative période d’accalmie diverses manifestations ont repris ces jours derniers en Tunisie, et plus d’un mois après la révolution du 14 Janvier, le mouvement contestataire persiste en Tunisie.
Tunis a vécu un week-end ponctué par trois manifestations, dont la plus importante a eu lieu dimanche 20 Février 2011, avec des milliers de manifestants de la capitale et de l’intérieur du pays qui s’étaient donnés rendez-vous à l’esplanade de la Kasbah
C’est ainsi que de 3 à 5000 tunisiens, dont le noyau dur était constitué de leurs concitoyens de l’intérieur, ont manifesté dimanche 20 février 2011 à Tunis, accomplissant une marche qui a parcouru l'avenue Bourguiba, en passant par le ministère de l'Intérieur, et l'ambassade de France, avant d’arriver à la place de La Kasbah.
Les manifestants , au milieu d’un important dispositif sécuritaire, ont exprimé leur désapprobation avec la politique du gouvernement de transition en brandissant des slogans : "Non a une marche à reculons", "Non aux commissions chargées de dissimuler les vérités", "Non aux grèves, oui aux manifestations", "On n’a pas fait la révolution pour le pain et le travail, mais pour la dignité et la justice" , "Ghannouchi, démission"....
Les protestataires demandent le départ du gouvernement provisoire actuel, ils ont appelé à l’élection d’une assemblée constituante pour l’adoption d’une nouvelle constitution, et à la dissolution des chambres des Députés et des Conseillers.
Ils ont aussi exprimé leur rejet de ce qu’ils considèrent comme "le retour au colonialisme', et de toute ingérence étrangère, en se fondant sur la présence des deux sénateurs américains en Tunisie John McCain et Joseph Lieberman, et de la conduite méprisante et hautaine du nouvel ambassadeur de France à Tunis.
Rappelons que la veille Samedi des milliers de manifestants s’étaient regroupés devant l’ambassade de France pour exiger le départ de Boris Boillon en raison de ses propos désobligeants envers des journalistes tunisiens en conférence de presse. Depuis le diplomate Français a formulé des excuses publiques samedi au 20 heures de la TV Tunisienne, mais comme on le voit le lendemain dimanche la mauvaise impression demeurerait à son encontre de la part des manifestants.
Ce Lundi 21 février, les protestataires étaient encore plusieurs centaines à manifester vers 11 heures du matin. Selon plusieurs observateurs l’appel à ces manifestations provient du « collectif du 14 Janvier » regroupant plusieurs partis de gauche, et ces mêmes observateurs notent l’absence de l’UGTT et du parti Ennahdha
Une troisième manifestation très importante a eu lieu aussi hier dimanche, appelant à la préservation de la laïcité, des acquis séculiers de la Tunisie, et à la séparation entre la religion et l’état, et ce en raison du meurtre d’un prêtre polonais de la Manouba, qui a été unanimement condamné par la Tunisie et l’unanimité des Tunisiens.
C’est dans ce climat de contestation que le journal « Tunis Hebdo » a publié un article mettant en cause Madame Alliot-Marie dont le titre à la une est le suivant « Alors que le sang des Tunisiens coulait pour la dignité, Madame Alliot Marie s’est réunie le 27 décembre à Tabarka avec Refik H. Kacem et Seriati », et des médias Français ont fait état de cet article en assurant que le Quai d’Orsay démentait cette information dénuée de tout fondement.
Pa ailleurs en dépit de tous ces troubles La France manifeste toujours la volonté de soutenir la transition démocratique de la Tunisie.
A cet effet, Christine Lagarde, Ministre de l’Economie et Laurent Wauquiez, ministre des Affaires Européennes, seront présents demain mardi à Tunis pour renouveler au nom de la France le "soutien à la transition démocratique et souligner la disponibilité de la France pour aider" la Tunisie.
Il s’agirait d’après un communiqué conjoint d’une "visite d'amitié et de travail", les ministres vont renouveler le "soutien à la transition démocratique engagée et souligner la disponibilité de la France pour aider le peuple tunisien à concrétiser ses aspirations et construire une Tunisie démocratique et prospère", selon un communiqué conjoint. Les erreurs du nouvel ambassadeur
La ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie ne sera pas du voyage elle se trouvera en déplacement au Brésil au même moment
Il est a souhaiter que Christine Lagarde et Laurent Wauquiez déploieront en plus de leurs talents économiques et européens, des talents diplomatiques particulièrement délicats, pour faire oublier les mécontentements ressentis par le peuple Tunisien, tant en ce qui concerne les imprudences vacancières et ensuite verbales de Madame Alliot Marie, et ensuite les propos désobligeants de l’ambassadeur Boris Boillon.
Sans compter que Tunis n'a pas apprécié la fermeté de Paris à l'égard des Tunisiens débarqués sur l'île italienne de Lampedusa, dont beaucoup souhaitent venir en France., mais que le Ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, a prévenu qu'ils seraient traités comme des immigrés clandestins, appelés à être reconduits dans leur pays.
Autant d’incompréhensions que Christine Lagarde et Laurent Wauquiez auront à effacer en mettant en avant dans cette visite d’amitié et de travail, l'aide économique de la France et celle de l'Union européenne, enrobées de prévenances amicales.
La France peut se prévaloir de quelques 1 250 filiales d'entreprises françaises présentes en Tunisie, employant plus de 110 000 personnes, ce qui représente un atout économique et social appréciable pour la Tunisie.
Le 12 février, Paris a déjà confirmé la levée des restrictions de voyage vers les stations balnéaires de la Tunisie, on nous dit que le tourisme a repris, sans encore revenir au niveau d'avant la crise.
(La Tunisie attire 1,4 million de vacanciers français (sur 6 millions de touristes en moyenne) par an. Le secteur touristique, premier pourvoyeur de devises, représente 6,5 % du produit intérieur brut du pays et emploie plus de 350 000 personnes sur dix millions d'habitants. Au-delà du seul secteur touristique, quelque 1 250 filiales d'entreprises françaises sont physiquement présentes en Tunisie, employant plus de 110 000 personnes)
Pour autant à la lecture des communiqués d’African Presse Organization (APO), repris et publiés par le site Afrika.com et intitulé : « Tunisie/Point de presse du porte parole du Quai d’Orsay », on peut comprendre qu’avant l’arrivée de nos Ministres à Tunis, le Quai d’Orsay a tenu au préalable à donner le ton des réponses à toutes les questions que les médias présents en Tunisie ne manqueront pas de leur poser lors de leur visite.
Voici les deux communiqués de l’APO, repris sur le site Africa.com
Source : Site Afrika.com
Tunisie / Point de presse du porte-parole du Quai d'Orsay
Lundi 21 février 2011
PARIS, France, 21 février 2011 / African Press Organization (APO)
Point de presse du 21 février 2011
Question - Les medias tunisiens ce matin parle d'un rendez vous entre Madame Alliot-Marie et Rafik Kacem, l'ancien ministre de l'intérieur, et Ali Seriati de la sécurité présidentielle de l'ancien président Ben Ali le 27 décembre. Est-ce que vous pouvez confirmer ce rendez-vous ?
Réponse - Certains médias tunisiens publient ce jour une information selon laquelle Michèle Alliot-Marie, lors de son séjour en Tunisie fin décembre 2010, aurait rencontré "en secret", le 27 décembre à Tabarka MM. Rafik Hadj Kacem, à l'époque ministre de l'Intérieur, et Ali Seriati, chef de la garde présidentielle.
« Le ministère des Affaires étrangères et européennes dément formellement cette information dénuée de tout fondement.
« Michèle Alliot-Marie n'a eu aucun contact durant son séjour avec les deux personnes citées dans ces articles.
ooOoo
« Déplacement de Christine Lagarde et Laurent Wauquiez en Tunisie (22 février 2011) / Point « de presse du porte-parole du Quai d'Orsay
« Lundi 21 février 2011
« PARIS, France, 21 février 2011 / African Press Organization (APO)
« Point de presse du 21 février 2011
Question - Quel est le programme de la visite demain des trois ministres français en Tunisie ? Quel est le message du gouvernement français aux autorités et au peuple tunisiens ? Les ministres viennent-ils avec des projets concrets de coopération économique ?
La délégation ministérielle est-elle bien composée de Mme Lagarde, MM. Wauquiez et Lefebvre ? Quel sens faut-il donner à l'absence de la chef de la diplomatie Michèle Alliot-Marie ? Faut-il en déduire qu'après les différentes polémiques, les autorités françaises ont jugé préférable qu'elle ne se rende pas à Tunis ?
Réponse - Michèle Alliot-Marie est en déplacement au Brésil, déplacement prévu de longue date dans le cadre du partenariat stratégique entre nos deux pays initié en 2006 et auquel le président de la République et le président Lula ont donné une impulsion décisive en 2008.
Par ailleurs, je vous confirme que le déplacement en Tunisie ne concerne que les deux ministres Christine Lagarde et Laurent Wauquiez. Je vous renvoie à ma déclaration sur ce sujet.
SOURCE : France - Ministry of Foreign Affairs
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