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11 septembre 2010

Retraites : On n'est pas sorti de l'auberge

Éditorial de lucienne magalie pons








L’un des  arguments qui est souvent mis en avant par le Gouvernement pour justifier  l’âge du départ à la retraite à 62 ans (et plus), c’est l’allongement de la durée de vie.

Il est vrai que l’allongement de la durée de vie augmente le nombre des retraités et qu’il  faut trouver des recettes pour payer les pensions.

Mais cet argument ne justifie pas de reporter tout l’effort du financement des retraites à 95 % sur les salariés en augmentant  la durée du travail, donc la durée des années de cotisations,  alors que  5 % de ce financement  seulement sont supportés  par le capital .

D’autre part , élément important qui n’est pas mis en avant et est passé sous trappe c’est que cet allongement de la durée de vie résulte de soins médicaux  adaptés  qui permettent  aux plus aisés de bien se soigner,   mais que d’autre faibles socialement et économiquement meurent de leur belle mort à force de privations, le plus souvent dans l’indifférence politique totale.

Enfin l’allongement de la durée de vie ne peut permettre de s’imaginer que toutes les  femmes, ou tous les hommes de 60 ans sont en pleine forme et  bonne condition physique  pour continuer à travailler jusqu’à 62  ans et  de plus, tout dépend de leur vieillissement personnel, chacun vieilli a son rythme physiquement et intellectuellement selon sa constitution personnelle, la nature même corrigée par la médecine ne garantit pas aux uns et aux autres un allongement de la durée de vie égale. Nous ne sommes pas des clones programmés pour tous mourir à tel ou tel âge. !

Ajoutons que selon la pénibilité du travail on s’use plus ou moins vite, un  salarié  qui travaille « dur » sur des chantiers exposés aux intempéries et aux excès de climat, celui qui   porte de lourdes charges etc…. arrive à 60 ans avec une somme de fatigue bien supérieure à celui qui s’assoit dans un fauteuil pour accomplir un travail de bureau par exemple. Entre col bleu et col  blanc,   la différence de condition d’existence n’échappe à personne à moins de s’aveugler volontairement.  

L’allongement de la durée de vie pose problème financièrement, ce n’est pas une raison pour taxer les salariés et les user plus longtemps pour les faire mourir plus vite.

Les politiques de droite  traînent des pieds   pour envisager  de nouvelles  recettes comme le propose l’opposition,  pour faire face à  l’allongement de durée de vie constatée par les statistiques, comme l’a dit Eric Woerth le 7 septembre à Marisol Touraine : «   « Tout cela nous oppose, madame la députée. Vous avez une vision du système de « retraite différente de la nôtre.

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Ségolène Royal a  assuré  jeudi soir sur France 2 que les socialistes reviendraient à la liberté de partir à la retraite à 60 ans,  si la gauche remportait l'élection présidentielle de 2012. Un argument de campagne qui sera  à  prendre au sérieux !

Vendredi en séance à l’Assemblée Nationale Monsieur Jean-Marc  Ayrault, Président du groupe Socialiste  a confirmé les propos de Ségolène Royale.

 "Nous sommes clairement opposés à cette mesure totalement injuste et totalement inadaptée à la réalité sociale de notre pays", a dit la socialiste Marisol Touraine à propos du report à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite.


"Vous ne reviendrez pas sur cette mesure car si vous le faites ce sera au prix d'une baisse très importante des pensions des Français", a  « prédit » Eric Woerth, le ministre du Travail, à l’adresse de Jean-Marc Ayrault.



Les députés de la majorité ont ainsi suivi les recommandations du  Premier ministre François Fillon, qui a exclu jeudi toute concession sur les "mesures d'âge". Ces dernières représentent l'essentiel des économies de 18,6 milliards d'euros que le gouvernement compte faire à l'horizon 2018 « grâce à sa réforme »…..


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Ce  n’est pas une surprise !

Les députés français ont donc  adopté vendredi l'article 5 du projet de loi de la réforme des retraites qui porte l'âge légal de départ de 60 à 62 ans à l'horizon 2018, malgré l’opposition et sans tenir compte de  l'importante manifestation de protestataires du 7 septembre qui  comptait en France  environ  2.700.000 personnes .

Trois jours après le succès des grèves et des manifestations qui ont vu défiler mardi  7 septembre  2,7 millions de personnes contre la réforme des retraites, à l’issue  d'un long débat, l'article 5 du projet de loi a été adopté par l’UMP et le Groupe Nouveau Centre, alors que les Groupes de gauche ont voté contre.


Dans  son élan  l'Assemblée a adopté vendredi le relèvement de 65 à 67 ans de l'âge de la retraite à taux plein (pension sans décote) quel que soit le nombre d'années de cotisation. A partir de 2016, cet âge sera repoussé de quatre mois chaque année (65 ans et quatre mois en novembre 2016, 66 ans en janvier 2019 et 67 ans en janvier 2023), pour les générations nées après 1951.


Ce projet de loi reporte en effet  de 65 à 67 ans l'âge permettant d'obtenir une retraite à taux plein quel que soit le nombre de trimestres cotisés en plus,  


« Plus tard dans la soirée, l'Assemblée a reculé de deux ans l'âge de départ à la retraite des fonctionnaires et militaires qui pouvaient jusqu'à présent partir avant 60 ans, comme les policiers, les surveillants de prison ou les instituteurs. Un autre article adopté dans la nuit relève de 65 à 67 ans la limite d'âge dans la fonction publique à l'horizon 2023. Quant aux parents fonctionnaires, ils ne pourront plus, à partir de 2012, partir en retraite anticipée à condition d'avoir eu trois enfants et effectué 15 ans de service »

Les députés de la majorité ont  suivi, (qui pouvait en douter ?),   le Premier ministre François Fillon, qui avait   écarté  catégoriquement  jeudi toute concession sur les "mesures d'âge". Ces dernières « mesures d’âge » représenteraient  l'essentiel des économies de 18,6 milliards d'euros que le gouvernement compte faire à l'horizon 2018 grâce à sa réforme.

Le gouvernement ne  s’est dit  prêt à bouger que sur la pénibilité et les carrières longues.

Le vote des "mesures d'âge" par les députés   a déterminé les syndicats à  appeler une nouvelle journée de grèves et de manifestations pour le 23 septembre
.

L’examen du  projet  qui compte une trentaine d'articles  sur lesquels ont été déposés environ 600 amendements, devrait se poursuivre jusqu'au début de la semaine prochaine dès Lundi et
les députés se prononceront le 15 septembre par un vote solennel sur l'ensemble du projet de loi que le Sénat examinera à son tour dès le 1er octobre.

Le but  du gouvernement, qui a décidé d'utiliser la procédure d'urgence, est de faire adopter définitivement cette réforme par le Parlement à la fin octobre, début novembre.

Sept syndicats (CGT, CFDT, CFTC, CFE/CGC, FSU et Unsa) organiseront un «rassemblement de lutte» place de la Concorde, face à l'Assemblée nationale le 15 septembre,  et  une nouvelle journée de grève et de manifestations se déroulera  le 23 septembre.

Pour en savoir plus à lire :



·  Vote du recul de l'âge légal: "c'est pas terminé" selon Mailly


Le Parisien - Il y a 18 minutes
M. Mailly a qualifié d'"auditions" les réunions avec le ministre du Travail Eric Woerth sur la préparation de la réforme des retraites. ...

· 

Retraites : malgré le vote, les Français restent peu convaincus


TF1 - Publié il y a 1 minute
Entre accusations et éclats de voix, Eric Woerth a présenté son projet. Aéroports, gares, stations de métro... Un peu partout en France, les transports ont ...

· 

Derrière la réforme des retraites, celle de la médecine du travail
TF1 - Publié il y a 1 minute

En mai, le ministre du Travail Eric Woerth n'avait pas exclu "un lien entre le texte sur la médecine du travail et celui sur les retraites", ...

Autres sources :






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