Les dirigeants européens se sont heurtés Jeudi 16 novembre au sujet de la douloureuse affaire des Roms, telle qu'elle est traitée par le Pouvoir en France, depuis le discours sécuritaire de Grenoble de Nicolas Sarkozy.
Beaucoup d'autorités Internationales, avant la Commission Européenne, s'étaient manifestées pour exprimer leur désaveu contre la stigmatisation de cette communauté en particulier et contre ces opérations de démantèlements de camps illicites et d'expulsions massives, exhibées à des fins politiques sur le devant de la scène et qui étaient spectaculairement présentées et commentées sur les écrans et relatés dans les journaux sur fond de polémiques. En effet, la mise en scène publique de ces opérations douloureuses pour les Roms, douloureuses au sens social, moral et humain, a été considérée comme une atteinte au droit de l'homme et à la dignité des Individus.
Parmi les autorités qui se sont élevées, pour ne citer que les plus influentes, figurent l'Onu à deux reprises ,Washington à différentes reprises, le Pape, des évêques français, et même ... Fidel Castro, bien d'autres, la liste en seraient longue, mais aussi le Parlement Européen et enfin la Commission Européenne, sans compter les politiques, les sociologues, et bien évidemment les défenseurs de la constitution Française, juristes, sociologues et politiques éminents dont la voix compte aussi bien en France, en Europe et dans le monde.
En dépit de tous ces désaveux le Pouvoir Français a continué sur sa lancée en arguant du fait que sa politique expulsions des Roms était légale et conforme aux dispositions européennes.
Sur ce, Viviane Reding, la commissaire européenne à la Justice et aux Droits fondamentaux, avait critiqué la France en faisant un parallèle avec la déportation durant la Seconde guerre mondiale , (thème dramatique de l’histoire du monde, qui semble en voie d’être déposé ou censuré comme "un droit d’auteur " réservé aux uns et interdit aux autres) ce qui avait provoqué la colère de l'Élysée qui lui demandait des excuses.
Pour apaiser la tension, Viviane Reding tout en maintenant ses critiques avait consenti, a formuler des regrets sur cette comparaison, et ces regrets ont tout aussitôt été brandis comme un trophée par l'Élysée comme des excuses ! Or bien qu'il ait une marge significative entre des regrets et des excuses, l'Élysée n'a pas hésité à franchir cette marge avec une légèreté regrettable.
A noter que Viviane Reding a été soutenue par la Commission Européenne sur le fond de ses critiques envers la France pour sa politique stigmatisant les roms, et il important de rappeler qu'elle n' a été mise en garde que sur la forme, c'est à dire sur la comparaison qu'elle a faite en rappelant la Seconde Guerre mondiale.
La question s'est encore aggravée quand, par suite de "fuites", il a été révélé par un média que la circulaire d'instruction aux Préfets du Ministre de l'intérieur visait nominativement et prioritairement les roms pour les opérations de démantèlement des camps illégaux et expulsions.
Or il est certain qu'en plus du "grand spectacle", cette circulaire désignait en particulier une communauté ce qui est contraire à notre constitution d'après les analyses de juristes éminents que nous ne pouvons mettre en doute, ce qui a provoqué à juste titre une levée de bouclier immédiate de la part de ceux des médias et des politiques qui sont encore doués de bon sens, au sens de la loi , de la démocratie et de la laïcité, et doués aussi de bon sens au sens des droits de l'homme et du respect de la dignité humaine, alors qu'au contraire certains cadres de l'UMP répétaient en chœur et à tour de rôle selon leur bonne méthode d'intoxication, que la circulaire mettait justement en œuvre la politique du parti majoritaire ce qui reviendrait à dire que le Pouvoir est aux ordre de l'UMP !
Sur ce dernier rebondissement, Viviane Reding, la commissaire européenne à la Justice et aux Droits fondamentaux , a immédiatement écrit en date du 14 septembre à Éric Besson , Ministre de l'immigration, en lui rappelant sa première lettre du 7 septembre (ndlr : restée sans réponse ?), pour lui demander cette fois très précisément de lui donner des explications sur la circulaire du Ministre de l'Intérieur notamment sur "l'évacuation des campements ou implantations illicites, visant en priorités ceux des roms" ..et ..." dans les plus brefs délais, les éléments d'explication que vous pourriez faire valoir sur la compatibilité de cette circulaire à la Loi de l'Union Européenne et à la Charte des droits fondamentaux" ....
Devant le tollé général qui s'élevait de toutes part, le Ministre Brice Hortefeux s'est contraint à rédiger une nouvelle circulaire reprenant sur le fond les instructions pour les opérations de démantèlement des camps et des expulsions, mais en supprimant le mot "roms".
Monsieur Sarkozy tout récemment a affirmé que c'était un fonctionnaire qui avait rédigé la première circulaire ....
Tiens donc !
C'est tout de même surprenant qu'un fonctionnaire de sa seule initiative puisse donner de telles instructions de la part du Ministre aux Préfets ! Le Ministre n'aurait-il pas signé cette circulaire ?
Bref de justifications en justifications de plus en plus fragiles politiquement, très mal ressenties en Europe et chez nous, le Président Nicolas Sarkozy a cru bon de s'expliquer et de vouloir frapper un grand coup au sein de la Commission Européenne le 16 septembre. Il l'a fait en se plaçant sur le plan de l'offensive, en critiquant les personnalités de la Commission Européenne qui s'étaient élevées contre la politique française de stigmatisation et les mises en œuvre spectaculaires sur médiatisées des démantèlement des camps et des expulsions, notamment en dénonçant les propos de Viviane Reding comme "outranciers et injurieux" tout en notant qu'elle s'était "excusée" ( alors qu'en fait elle a présentée seulement ses regrets) et en travestissant vérité en affirmant que tous les dirigeants européens soutenaient son action , (alors qu'en fait seul le dirigeant italien Berlusconni avait fait savoir publiquement ces temps derniers qu'il soutenait la politique de la France en cette matière), et en prêtant à Madame Angela Merkel des intentions prochaines d'expulsions de roms d'Allemagne..
Finalement, cette prise de position offensive au Conseil de l'Europe et les explications qu'il a données, ses critiques contre les uns et les autres, son affirmations travestie" selon laquelle sa politique était approuvée par les dirigeants européens, son rappel acide des propos de Viviane Reding d'après lui outranciers et injurieux, sa relation d'un propos qu'il a prêté à Angela Merkel , cette offensive finalement n'a pas payée, débitée tantôt sur ton de censeur, tantôt de pédagogue conseilleur, tantôt sur un ton sévère, tantôt invoquant la blessure et l'indignation de la France , etc..., en passant par toutes les mimiques et les gestes que pourraient lui envier des acteurs de vaudeville.
Cette prise de position offensive donc n'a pas été concluante au final, tout cela n'a pas été suffisant pour blanchir la France et de plus a provoqué :
--primo : une prise de bec violente et Monsieur Barroso Président de la Commission Européenne,
--secondo : des démentis de la part de la chancellerie allemande au sujet des intentions prêtées à Madame Angela Merkel,
--tertio : des suites médiatiques et lds polémiques qui se sont rallumées instantanément !
Cette prise de position offensive donc n'a pas été concluante au final, tout cela n'a pas été suffisant pour blanchir la France et de plus a provoqué :
--primo : une prise de bec violente et Monsieur Barroso Président de la Commission Européenne,
--secondo : des démentis de la part de la chancellerie allemande au sujet des intentions prêtées à Madame Angela Merkel,
--tertio : des suites médiatiques et lds polémiques qui se sont rallumées instantanément !
Pour faire court, en conclusion , la Commission Européenne maintiendra son intention de poursuivre la France sur son infraction à la Législation Européenne.
Tout ceci ne conforte pas la position de Monsieur Sarkozy.
Certains médias lui prêtaient l'intention de renforcer avec fermeté son "prestige" international, ou sa dimension si vous préférez , à l'occasion de ce sommet Européen du Jeudi 16 septembre en vue de dominer le prochain G20 qu'il devra présider en Novembre , et bien c'est raté , le prestige du Président Français est en baisse, son influence, son audience s'amoindrissent , et il n'a pu empêcher que la Commission Européenne se maintienne dans son intention de poursuivre la France sur son Infraction à la Législation Européenne.
Choux blanc sur toute la ligne ! Aussi bien pour le Président Sarkozy que pour le Premier Ministre François Fillon qui l'avait précédé à Bruxelles pour tenter de déminer le terrain !
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