Stopper le flux des migrants en Europe parait un objectif très ambitieux, le réguler d'abord ce ne serait déjà pas mal, mais comme nous le savons nos dirigeants Européens quand ils se réveillent se montrent toujours très ambitieux et au-delà de leurs moyens de concertation, d'autant que la Turquie qui a pose ses exigences faisait partie de la réunion du 8 mars à Bruxelles, laquelle s'est terminée, selon l'expression utilisée par les médias , sur un "demi-résultat" , autrement dit un "demi-échec".
Il est bien certain que l'on ne pouvait s'attendre à voir régler en une nuit à Bruxelles les désordres importants du Tsunami migratoire qui déferle sur l'Europe depuis des mois et que l'UE et bon nombre des dirigeants des pays qui en font parti ont laissé se répandre sans prendre véritablement des mesures qui s'imposaient dès le début, chacun essayait de tirer la couverture de son côté avec des arguments politiques pour couvrir son incompétence à régler seul et à sa façon et selon ses intérêts l'arrivée de plus en plus massive et incontrôlable des migrants, parmi lesquels des réfugiés de guerre, des migrants à visée économique, ou encore des migrants en quête de prise en charge sociale .. et d'autres irréguliers ou clandestins, sans papiers ou à identité usurpées.
Finalement le sommet entre les dirigeants des 28 pays et la Turquie s'est achevé sur un demi résultat disent les médias, façon de parler, parce qu'en fait on pourrait dire "sur demi échec" quand on voit à quel point l'UE patine depuis des mois sans parvenir non seulement dans ses frontières à un accord, mais encore avec la Turquie sans parvenir à s'entendre sur les conditions d’accueil des migrants, leur quotas de réparation entre les pays de l'UE , et sur le sort à réserver à ceux des migrants irréguliers ou clandestins qui se sont glissés dans le flot et qui dans certains cas devraient être renvoyés dans leur pays.
Et c'est aussi sans surprise que l'on apprend "qu'après des discussions laborieuses" (sic) le Sommet a abouti sur des promesses de nouvelles tractations lors d'un nouveau rendez vous pour le 17 mars à Bruxelles ...
pour a été obligée de s'accorder un délai de 10 jours supplémentaires
Comme d'habitude le sommet du 8 mars a été aussi comme tous les sommets de l'UE, une plate-forme de communication, on pourrait même dire de propagande politique, pour certains Chefs d'Etats, et le moyen de se répandre en points de presse ou conférence pour se montrer et débiter leurs discours devant les caméras, "je pense, y'a qu'à, il faut, nous devons ...." mais en salle, en réunion, ils sont en face les uns des autres et là c'est beaucoup moins facile de se faire entendre et de s'accorder, chacun défend son morceau.
Voici un résumé de la réunion du 8 mars :
L'UE s'est donné 10 jours pour
finaliser un nouvel accord avec Ankara censé "changer la donne" face
à l'afflux de migrants vers l'Europe, avec sur la table la proposition
détonante de renvoyer en Turquie tous les migrants traversant la mer Egée, y
compris les Syriens.
Ce nouveau sommet entre les
dirigeants des 28 et la Turquie, achevé dans la nuit de lundi à mardi après
plus de 12 heures de réunion ,( après des discussions laborieuses rapportent les
médias) , a abouti sur la promesse "d'ultimes" tractations, lors d’un prochain sommet prévu pour les 17 et 18 mars à Bruxelles.
En dépit d’un accord global ,
Donald Tusk le président du Conseil
Européen s’est prématurément félicité
que "Le temps des migrations irrégulières en Europe est révolu", alors
que c’est une première réunion qui vient de se terminer sur un demi- résultat
selon le vocabulaire de la doxa
médiatique alors qu’il s’agit en fait d'un demi-échec.
Ankara a demandé trois milliards d'euros d'aide européenne
supplémentaire, en plus de trois milliards déjà promis, pour mieux accueillir
et intégrer sur son sol les réfugiés syriens, soit 2,7 millions actuellement. mais a insisté aussi sur de nouvelles exigences, notamment la Turquie réclame l'accélération des négociations pour
supprimer d'ici juin les visas pour les Turcs circulant dans l'espace
Schengen , et le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a particulièrement insisté , dans la perspective d'adhérer à l'UE, en
affirmant : "nous voulons que cinq chapitres de négociations soient
ouverts aussi vite que possible".
En contrepartie, le premier
ministre turc a annoncé "nous avons pris la décision audacieuse d'accepter
le retour de tous les migrants irréguliers en provenance de la Grèce, quelle
que soit leur origine à condition
que les Européens s'engagent, pour chaque demandeur d'asile renvoyé en Turquie,
à transférer un réfugié depuis la Turquie vers le territoire de l'UE.
Les commentateurs expliquent que
cet engagement turc s'ajouterait à celui
d'accélérer la mise en œuvre d'un accord de "réadmission", qui
prévoyait qu'elle reprenne à partir de juin les migrants
"économiques" pour les expulser à son tour vers leurs pays d'origine.
Le président français François
Hollande a salué "un acte très important de réadmettre les réfugiés et les migrants qui
ont quitté de façon irrégulière la Turquie vers la Grèce".
Pour le Président de la
Commission Européenne Jean-Claude
Junker, "C'est un bon accord, qui
va changer la donne », en , estimant qu'il allait "briser le
"business model" des passeurs", sauver des vies et
"soulager une partie de la pression sur la Grèce", au bord de la
crise humanitaire.
Le président français François
Hollande a salué "un acte très important (de la Turquie) de réadmettre les
réfugiés et les migrants qui ont quitté de facon irrégulière la Turquie vers la
Grèce".
Les commentateurs expliquent que
cet engagement turc s'ajouterait à celui
d'accélérer la mise en œuvre d'un accord de "réadmission", qui
prévoyait qu'elle reprenne à partir de juin les migrants "économiques"
pour les expulser à son tour vers leurs pays d'origine., et que l'objectif est
de lancer un message à tous les candidats au voyage vers l'Europe en prévenant
que les migrants économiques seront renvoyés, et que les demandeurs d'asile ont tout intérêt à
déposer leur requête en Turquie pour espérer un transfert sans danger vers
l'UE.
Toutefois il est souligné qu’ une
source diplomatique a admis qu’il reste de nombreux points à
clarifier", en faisant état des
doutes de certains pays sur la légalité et la faisabilité du dispositif, à savoir, «
peut-on renvoyer des demandeurs d'asile syriens? »
Pour Jean-Claude Junker "La décision est légale", c’est ce qu’il a assuré en a assuré en écartant les risques d'éventuelles
condamnations, par la justice européenne, de renvois de demandeurs d'asile
syriens dans un pays comme la Turquie.
Rappelons que les Turcs avaient
déjà passé fin novembre 2015 un
"plan d'action" avec l'UE pour stopper les migrants quittant par
milliers la côte anatolienne pour la Grèce, en renforçant notamment la lutte contre
les passeurs. Mais il est aussi à rappeler que 15.000 à 20.000 migrants
continuent d'arriver chaque semaine de Turquie sur les côtes grecques, beaucoup
trop pour les dirigeants européens, qui craignent une nouvelle vague au printemps.
D’autres points de discorde aussi
viennent se greffer implicitement, sur ces inquiétudes , ce qui n’a pas du faciliter les échanges, rappelons notamment la mise sous tutelle judiciaire du quotidien
d'opposition turc Zaman , qui a jeté un
froid entre Bruxelles et le régime islamo-conservateur d'Ankara avant le sommet.
On nous apprend que "la situation des médias" en Turquie
a été "discutée" lundi. Et on
ajoute que Donald Tusk le Président du Conseil Européen, a réagi en déclarant : "Nous ne
pouvons rester indifférents aux inquiétudes qui ont été soulevées dans ce
contexte"
Enfin il faut savoir qu’en marge des
discussions avec Ankara, une querelle a éclaté entre Européens autour de la
situation sur la route migratoire des Balkans, empruntée l'an dernier par plus
de 850.000 migrants. En effet, alors qu’un projet de déclaration finale du sommet mentionnait
que "cette route est désormais fermée", certains pays comme l'Allemagne ont émis de
fortes réserves, conduisant à supprimer cette formulation.
Berlin craignait de donner l’impression d'entériner les décisions
unilatérales de certains pays de cette route des Balkans, comme l'Autriche, qui
ont instauré des quotas de demandes d'asile et de "transit" de
migrants.
Toutefois les dirigeants européens ont apporté leur
soutien à la proposition de la Commission d'une aide humanitaire inédite de 700
millions d'euros sur trois ans pour les pays en première ligne, principalement
la Grèce et ont aussi soutenu le cap fixé par l'exécutif européen, qui
plaide pour un "retour à la normale" de la libre circulation au sein
de l'espace Schengen "d'ici la fin de l'année", avec la disparition
des contrôles aux frontières intérieures réintroduits par certains pays face à
l'afflux de migrants.
____________/
A mon avis le 17 mars ne sera pas plus fructueux que la nuit du 8 mars, il y a des conditions posées par la Turquie qui ne pourront pas être satisfaites , comme par exemple l'examen rapide de sa demande d' entrée dans l'UE, une ambition tout à fait inconciliable avec les exigences de l'UE, notamment en matière du respect des "droits de l'homme", ou encore la suppression des visas d'entrée en Europe pour les turcs, ce qui poseraient des risques de sécurité, et finalement la seule solution que nos grands esprits européens trouveront pour s'en sortir c'est d'accorder des millions d'euros supplémentaires à la Turquie, pratiquement les yeux fermés, pour l'aider à canaliser le flux des migrants en en gardant des milliers de plus chez elle, assorties de différentes conditions que la Turquie ensuite les caisses garnies pourra ou non observer , plutôt non, comme actuellement.
ooOoo
Pour mémoire :
Rappelons que début Février 2016 le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait
assuré : «Si les Syriens poussés à
l'exode sont à nos portes et n'ont pas d'autre choix, nous devons laisser
entrer nos frères et nous le ferons.» Mais la frontière restait fermée., et le vice-premier ministre Numan
Kurtulmus expliquait : « ……la
Turquie a atteint les limites de sa
capacité.»
Rappelons qu’avec quelque 2, 6 millions de réfugiés syriens
sur son territoire, la Turquie est le pays qui en accueille le plus. Depuis
qu'Ankara et Bruxelles ont signé, fin novembre, un «plan d'action» qui prévoit
une aide européenne de 3 milliards d'euros aux autorités turques en échange de
leur engagement à mieux contrôler leurs frontières et à lutter contre les
passeurs, la Turquie a annoncé la
délivrance prochaine de permis de travail aux réfugiés et imposé une demande
préalable de visa à tout Syrien arrivant par avion ou par la mer, mais l'Europe
souhaite davantage de résultats, Johannes Hahn, le commissaire à l’Elargissement
avait déclaré : «Le plan d'action a été conçu il y a plus de
deux mois et nous ne voyons toujours pas de diminution significative du nombre
de migrants »
Début Février 2016
le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait assuré : «Si les Syriens poussés à l'exode
sont à nos portes et n'ont pas d'autre choix, nous devons laisser entrer nos
frères et nous le ferons.» Mais la frontière restait fermée., et le vice-premier ministre Numan
Kurtulmus expliquait : « La
Turquie a atteint les limites de sa
capacité».
Presque aussitôt toujours en Février 2016 Angela Merkel
se déplaçait en Turquie pour venir réclamer à Ankara davantage de
résultats dans le contrôle des flux migratoires
et d’en ralentir leur accès à l’Europe, tout en fixant les anciens, tandis que dans le même temps des dizaines
de milliers de nouveaux réfugiés fuyant les combats d'Alep se
s’entassaient à la frontière turque.
Angela Merkel aussi s’était dite
«horrifiée» par les «souffrances humaines» des Syriens bloqués à la
frontière syro-turque mais le premier
ministre turc Ahmet Davutoglu avait déclaré, devant la presse, à l’issue d’un
entretien avec la chancelière allemande :
«Personne ne doit penser que, comme la Turquie accepte les réfugiés et
assume cette responsabilité, elle doit porter toute seule le fardeau»
En fait, Ankara continuait à nourrir le dessein de créer, au nord de la
Syrie, une «safe zone» - un projet rejeté
par Washington.
Finalement de la rencontre en Février 2016 entre le premier ministre turc Davutoglu et la chancelière allemande Merkel, était finalement ressortie l’idée commune de
solliciter l'appui de l'Otan dans la lutte contre les passeurs.
Peu après le jeudi 11 Février à Bruxelles, les ministres de la Défense
européens se réunissaient au QG de
l’alliance Atlantique, l'Otan. Et on apprenait que l’Otan acceptait la requête de la Turquie qui
demandait une mission navale en mer Egée pour tenter de contrôler les passeurs
de migrants..
Les médias indiquaient « L’Otan
mettra bien ses moyens navals et aériens à l’appui des Européens dans leur
lutte contre les passeurs de migrants et contre l’immigration sauvage entre la
côte turque et les îles grecques. ……La
rapidité avec laquelle cet accord a pu être conclu à l’Otan contraste avec les
atermoiements des pays membres de l’Union européenne. Cela s’explique notamment
par le fait que depuis près de cinq ans, l’Alliance atlantique conduit en
Méditerranée un déploiement aéronaval qui, avec discrétion et efficacité,
assure une forme de police en haute mer. »
Pour autant cela ne diminuent
par le flux des réfugiés qui se pressent à la Frontière Turque.
REVUE DE PRESSE :
Echec des négociations pour le sommet UE-Turquie ...
https://www.euractiv.fr/...europe.../merkel-davutoglu-wheeling-dealing-...
Le sommet UE-Turquie s'est conclu ce matin (8 mars) sur un échec. Les chefs d'
.
Sommet UE/Turquie : La Hongrie met son véto au plan d ...
breizatao.com/.../sommet-ueturquie-la-hongrie-met-son-veto-au-plan-di...
Il y a 12 heures - Hier soir, lors du sommet entre l'UE et la Turquie portant sur la crise migratoire, ... Un échec retentissant pour Angela Merkel, lancée dans une ... Le ton triomphant de l'article (lire ici) – qui détaille les négociations – tend à .
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