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01 mars 2013

Mariage pour tous - l'Irrecevabilité de la pétition décidée par le CESE provoque des réactions

Éditorial de lucienne magalie pons



Nous avons de nombreuses assemblées consultatives en France  dont on peut se demander si elles  disposent  vraiment d’une autonomie décisionnelle par rapport au pouvoir exécutif.


La question peut se poser, en effet les médias nous apprennent qu’avant de décider  que la pétition citoyenne sur le projet du mariage pour tous n'était pas recevable, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) Jean Paul Delevoye  a sollicité directement l'avis du premier ministre.


Le conseil Economique, social et environnemental parait manquer d’une autonomie décisionnelle qui cependant lui appartient constitutionnellement.


En effet les médias nous apprennent qu’avant de décider  que la pétition citoyenne sur le projet du mariage pour tous n'était pas recevable, le président du Conseil économique, social et environnemental Jean Paul Delevoye  a sollicité directement l'avis du premier ministre.


On ne peut que s’étonner que Jean-Paul Delevoye , qui fut autrefois  successivement ministre, médiateur de la république, et actuellement Président du CESE  manque à ce point d’autonomie vis-à-vis du pouvoir exécutif de Matignon.


Le Conseil économique, social et environnemental (CESE)  est une  assemblée socio-professionnelle  composée de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations).  Le CESE  a une fonction consultative, optionnelle ou obligatoire dans le cadre du processus législatif, cette assemblée permet la représentation au niveau national des organisations professionnelles et la communication entre les différents acteurs de l’économie.


Son siège est situé au palais d'Iéna à Paris, mais cette représentation socio-professionnelle  est transposée au niveau de chaque collectivité territoriale régionale qui dispose aussi d’une assemblée consultative du même type, le « conseil économique et social régional 


Rappelons que  selon l’article 4-1 créé par  la loi organique n° 2010-704  du 28 juin 2010 «  Le Conseil économique, social et environnemental peut être saisi par voie de pétition de toute question à caractère économique, social ou environnemental.

« La pétition est rédigée en français et établie par écrit. Elle est présentée dans les mêmes termes par au moins 500 000 personnes majeures, de nationalité française ou résidant régulièrement en France. Elle indique le nom, le prénom et l'adresse de chaque pétitionnaire et est signée par lui.


« La pétition est adressée par un mandataire unique au président du Conseil économique, social et environnemental. Le bureau statue sur sa recevabilité au regard des conditions fixées au présent article et informe le mandataire de sa décision. Dans un délai d'un an à compter de cette décision, le Conseil se prononce par un avis en assemblée plénière sur les questions soulevées par les pétitions recevables et sur les suites qu'il propose d'y donner. »


« L'avis est adressé au Premier ministre, au président de l'Assemblée nationale, au président du Sénat et au mandataire de la pétition. Il est publié au Journal officiel. »


D’après les dispositions de l’article 4-1  avant dernier alinéa c’est le bureau du CESE qui statue sur la recevabilité d’une pétition.


Il  apparaît clairement que le Président du  CESE  a choisi d’ignorer délibérément  les pouvoirs de décision du bureau du CESE  lorsque le Vendredi 15 février 2013 a été déposée au Conseil économique social et environnemental (CESE) la première pétition citoyenne rassemblant plus de 500 000 signatures afin que ce Conseil rende un avis relatif au projet de loi ouvrant « le mariage aux couples de même sexe» et que le même jour Jean-Paul Delevoye , le président de l'instance, sollicitait directement l'avis du premier ministre par courrier. 



«Dans la perspective du prochain bureau du Cese fixé au 26 février 2013, je me permets d'appeler votre attention sur les questions liées à la recevabilité de cette pétition», écrit notamment  Jean-Paul Delevoye dans cette lettre. par laquelle Jean-Paul Delevoye sollicite  aussi Matignon non seulement sur un point technique de la Constitution mais aussi sur la capacité d'action du Cese. Il interroge le premier ministre sur l'article 69 de la Constitution, «qui pourrait conduire à considérer que le droit à pétition ne saurait porter sur un projet de loi» et sur «l'étendue des pouvoirs du bureau du Cese tels que définis par l'article 4-1 de la loi organique qui (…) pourrait se limiter à un contrôle de régularité ou au contraire, autoriser un contrôle d'opportunité». «Je suis soucieux que le Cese, lieu de dialogue et de débat public, puisse assumer sereinement sa mission de conseil auprès des pouvoirs publics, et souhaiterais en conséquence pouvoir éclairer au mieux le bureau. Je reste à votre disposition pour tout échange…», conclut l'ancien médiateur de la République.


Trois jours après l'envoi de la missive, le 18 février, le secrétaire général du gouvernement adressait au  CES  son analyse exposant argument après argument et concluant  de la non-recevabilité de la pétition.


Le 22 février, dans la foulée, Jean-Paul Delevoye déclarait à la télévison  que la pétition était «irrecevable sur le fond».


Finalement le mardi 26 février, après deux heures de délibérations, le bureau du Cese, composé de 18 membres représentants associatifs, syndicaux et patronaux, a tranché sur  la non-recevabilité de cette première saisine la non-recevabilité de  cette  pétition citoyenne en soulignant les prérogatives de Matignon. «La saisine du Cese pour avis sur un projet de loi relève exclusivement du premier ministre. Celle-ci ne saurait ainsi être autorisée par voie de pétition citoyenne» ont-ils jugé !


Les réactions sont nombreuses , nous en citons ci-dessous quelques unes : 


Au sein même  de l'instance, cette décision  du Bureau n’a pas été bien ressentie.


Notamment un membre de la troisième chambre du Cese a fait  «Le gouvernement tient le Cese dans sa main puisqu'il tient les crédits, a fait valoir  un membre de la troisième chambre. Mais si on est là pour dire amen à tout ce que dit le gouvernement, quelle est la raison d'être du Cese?» 


 Il faut aussi noter que Jean-François Bernardin,( ancien président de l'assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie)  a démissionné mardi du CESE , découragé par ce «manque de respect aux pétitionnaires». « On se ridiculise et on insulte les 700 000 pétitionnaires que l’on balaie d’un trait de plume, alors que l’on aurait pu au moins recevoir les représentants en séance plénière. Au-delà des opinions de chacun, il s’agit de la première pétition qui rassemble autant de monde dans notre pays ».


Et du coté des pétitionnaires on se range aussi derrière l’avis  Philippe Brillault, mandataire de la pétition  et Maire du Chenay,  qui a  reçu une copie du courrier dans un envoi anonyme  et qui s’est indigné :  «Ce Delevoye, il passe son temps à mentir … , S'il avait des questions liées à ce nouveau droit des citoyens, il aurait dû interroger le Conseil constitutionnel. S'il s'est adressé directement à Jean-Marc Ayrault, c'est bien qu'il était en demande d'arguments politiques. C'est tout même gênant que le Cese soit dépendant d'une note du premier ministre!» a fait savoir Philippe Brillault.


En conclusion, pour nous,  nous considérons que  le CESE a renoncé à son autonomie et son indépendance décisionnelle en sollicitant l’avis du premier ministre, et qu’il n’a fait qu’exécuter une décision  conforme à l’analyse de Matignon comme un sous-fifre en décidant de l’irrecevabilité de la pétition.



Nous avons lu une interviewe de Jean François Bernardin sur le site Le Figaro Fr  qui donne les raisons de sa démission du Cese, et dont les propos résument bien  notamment la défaillance du CESE en matière d’indépendance politique.


Voici en copié/collé cette interviewe telle qu’elle est publiée sur le site Le Figaro.fr :

Copié/collé :


« Jean-François Bernardin, ancien patron de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI)

Pourquoi démissionnez-vous du Cese?

Je ne me sens pas capable de rester dans cette institution. Il est inadmissible de rayer ainsi 700 000 pétitionnaires d'un trait de plume, en leur lâchant: «Circulez, il n'y a rien à voir.» J'avais suggéré qu'a minima on les reçoive en séance publique. Ce sujet du mariage homosexuel mérite réflexion: les bouleversements de la notion de famille, du rôle des père et mère, ce n'est pas une anecdote! Cette espèce d'autisme du Cese, c'est lamentable. Depuis mercredi, je suis d'ailleurs submergé de mails d'inconnus qui se sentent quelque peu réconfortés par mon modeste geste.

En demandant et en suivant l'avis du premier ministre, le Cese ne s'est-il pas décrédibilisé?

Plusieurs des autres membres du Cese sont inquiets, et ils ont bien raison. On voit bien que le bureau du Cese est devenu une instance politique! On a camouflé une décision politique du gouvernement en décision juridique, prise avec une unanimité de façade. Justement, avec cette pétition citoyenne, la première à rassembler autant de monde dans notre pays, le Cese avait une occasion inespérée. Car il n'a d'utilité que s'il exprime une opinion indépendante des pouvoirs publics! Le bon serviteur de gouvernement, c'est celui qui lui dit la vérité ; le drame, ce sont tous ces courtisans… et maintenant les 700.000 pétitionnaires qui vont devenir des moutons enragés.


Propos recueillis par S. K.



Fin du copié/collé
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