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La veille, 18 mars Jean-Louis Borloo était interviewé par le
Figaro.
Nous reproduisons ci-dessous
le communiqué publié sur le Site
du Parti Radical .
Le Figaro, 18 mars 2013 / INTERVIEW - À la veille du débat de
censure à l'Assemblée, le président de l'UDI pose quatre conditions au
gouvernement.
LE FIGARO. - Voterez-vous la motion de censure, déposée par
l'UMP, qui sera débattue mercredi à l'Assemblée?
Jean-Louis BORLOO. - Nous posons quatre conditions pour nous
déterminer. Trois consistent à revenir sur des erreurs graves et évidentes
commises par ce gouvernement et qui concernent les heures supplémentaires, le
bâtiment et les services à la personne. Des décisions que tout le monde
reconnaît aujourd'hui comme très néfastes, car elles sont antisociales,
dramatiques pour l'emploi et mauvaises pour les comptes publics. Et je demande
à François Hollande et Jean-Marc Ayrault de prendre un engagement sur
l'honneur: ne plus augmenter les prélèvements obligatoires jusqu'en 2017 afin
de redonner confiance aux Français. Nous ne voulons pas des phrases mais des
engagements immédiats et précis.
Sur les heures supplémentaires, que reprochez-vous à la
gauche?
Le gouvernement s'est attaqué aux travailleurs salariés
méritants, du privé comme du public, en supprimant la défiscalisation mise en
place par le précédent gouvernement. C'est une double erreur, car cette mesure
ne crée pas d'emplois, et elle réduit un élément de souplesse et de
compétitivité. C'est une attaque massive sur le pouvoir d'achat de plus de neuf
millions de salariés, pouvant aller jusqu'à 500 euros par an. Nous demandons le
retour immédiat à la situation antérieure.
Que proposez-vous pour doper le secteur du bâtiment?
C'est la deuxième condition, qui n'est pas contestable non
plus. La construction de logements est une exigence sociale et économique. Le
bâtiment est un secteur très pourvoyeur d'emplois, 1,4 million de salariés,
soit un Français sur douze, y travaillent, et si on ajoute les métiers d'appui,
on n'est pas loin du double. C'est en outre un secteur non délocalisable, qui
ne dépend ni du dollar ni des Chinois, mais que de nous. Le gouvernement a fait
voter le passage de 7 à 10 % de la TVA sur la construction de logements
sociaux, les travaux de rénovation de l'habitat et l'amélioration de
l'énergétique, soit 100 % de hausse en dix-huit mois, puisque ce taux était
passé précédemment à 7 %. C'est un véritable coup de grâce! De plus, le champ
des prêts à taux zéro a été réduit et les conditions durcies. On entre dans une
crise majeure de l'emploi et du logement. On pouvait créer 100.000 emplois de
plus dans ce secteur, on va en détruire 100.000. Nous demandons le retour
immédiat à la TVA à 5 % sur les travaux dans le bâtiment, les économies
d'énergie et la construction de logements sociaux, ainsi que le desserrement
des prêts à taux zéro pour les primo-accédants. Nous voulons aussi qu'il y ait,
dans certains cas, un droit d'acquisition pour les locataires du parc.
Vous dénoncez aussi l'abandon du secteur des services à la
personne…
La gauche a fait une erreur historique en croyant que le
secteur des services à la personne offrait des avantages aux personnes les plus
aisées, alors que c'est un marché porteur et solvabilisé de 2,2 millions de
salariés qui améliorent des conditions de vie: la dépendance, la petite
enfance, les soins à domicile et le handicap. Le gouvernement a annoncé la
fermeture de l'Agence nationale des services à la personne qui assure la
promotion de ces métiers et la coordination de l'offre et la demande. Il faut
renoncer à la fermer et au contraire la développer. Il faut aussi rétablir le
forfait, procéder à des allégements de charges, mettre en place un plan de
formation. Car c'est un secteur solvabilisé et professionnalisé, qui rend
service à tout le monde et qui a créé près de 400 000 emplois entre 2006 et
2011. On est parti pour en détruire 100.000 par an au lieu d'en créer 100.000.
La gauche a abandonné ce secteur. Ces erreurs commises sur les deux secteurs,
services à la personne et bâtiment, empêchent la création ou détruisent de
300.000 à 400.000 emplois directs ou indirects et, donc l'entrée de 7 à 10
milliards d'euros de recettes supplémentaires, tout compte public confondu.
Quel «engagement sur l'honneur» demandez-vous à l'exécutif?
Je demande au président de la République et au premier
ministre de décider une pause fiscale. De s'engager sur l'honneur à ne pas
augmenter les prélèvements obligatoires d'ici à 2017. Le pays est à l'arrêt, les
Français ne savent pas où l'on va. Le taux de prélèvements obligatoires
s'élèvera à 46,3 % en 2013, et 46,7 % fin 2014. Il ne faut pas aller au-delà.
Cet engagement est indispensable pour que les projets individuels et collectifs
redémarrent. L'équilibre budgétaire devant provenir de la réduction des
dépenses publiques.
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