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31 mars 2013

Jean-Luc Mélenchon : ses réactions sur l'intervention de François Hollande

Editorial de Lucienne Magali Pons

Je ne suis jamais déçue quand j'entends Jean-Luc Mélenchon réagir, que ce soit sur la politique en général, la finance, l'économie et le social,  c'est du direct ! Mais ce direct a ceci de remarquable c'est qu'il est étoffé  d'arguments de fond inattaquables, et  en prime de remarques  qui dessinent bien le portrait des personnes sur lesquelles il est interrogé, enfin face aux journalistes il sait s'imposer, et leur fait remarquer quand ils sont "à côté de la plaque " en leur donnant pour ainsi-dire un cours particulier sur les sujets évoqués. 

 
Mélenchon : "C'est de la politique de... par Europe1fr


script de l'interviewe selon les notes que notre éditorialiste Lucienne Magalie Pons a pu prendre en visualisant la vidéo ci-dessus , et à la suite du script complément d'information :




BT – Merci d’avoir réservée à Europe 1 votre première  réaction à l’intervention de François Hollande, j’ai eu le sentiment qu’à plusieurs reprises le Président s’adressait directement à vous, en tout cas qu’il répondait à certaines de vos attentes par exemple le taux de 75 %, elle sera payée, je disais, par les entreprises, l’idée bien sûr est de s’attaquer aux plus hautes salaires »,  êtes-vous satisfait sur ce point précis ? ..,


JLM – Précisément ce point précis est l’un des plus décevant , parce  que l’idée de départ n’était pas de punir, lorsque moi j’ai proposé qu’il y ait quatorze tranches d’impôts, c’était de faire contribuer les plus hauts revenus davantage que les plus bas revenus et c’était ça l’idée, il invente sur un coin de table une taxe à 75 %, dont personne n’avait compris au départ que c’était une taxe, c’était un niveau, j’avais dit  c’est une histoire de fou , comment on passe du dernier niveau de 45 % à 75 %, tout ça s’est embrouillé, au que c’est allé dans le mur, ..

BT – oui le Conseil Constitutionnel l’a retoqué et ..,

JLKM – et on transforme ça en une  taxe …exceptionnelle, c’est seulement pour 2 ans, c’est ce qu’il a dit, ça m’a permis de comprendre, excusez moi de commencer par des choses techniques, que c’est aux entreprises que l’on va demander cette taxe de 75 % , et puis ensuite il dit , comme il y aura cette taxe de 75 %  les salaires seront modérés dans l’entreprise, tout cela est absurde ..

BT – il y a un sens, il y a un sens..,

JLM – il y a un sens dans tout ça, s’il s’agissait d’un symbole on s’en fou, mais ce qui compte c’est les résultats, s’il s’agissait de modérer les  (salaires), puisqu’ils sont scandaleusement élevés  en haut, et scandaleusement bas en bas, il y avait une méthode plus simple, celle que j’avais proposée, c’est de dire pas d’écart plus grand que de 1 à 20 dans une entreprise, chaque fois que celui qui est en haut s’augmente, il augmente celui qui est en bas, ça c’est un cercle vertueux, pas punitif, donc moi voilà je ne veux pas tirer sur une ambulance, la prestation hier soir montrait un président , - je vais faire une blague à la ‘hollande » : Élysée est enlisé, bon ..

BT - attendez, on va revenir .., JML – il s’est totalement trompé de diagnostic, il le dit lui-même ..,

BT – attendez, attendez ..,

JLM ( il le dit lui-même, « je ne pensais pas que la crise serait dure et qu’elle durerait autant », ce qui prouve bien qu’il ne comprend rien au mécanisme de la finance …,

BT  – Jean -Luc Mélenchon …

JLM – il a pas parlé, il  n’a pas parlé de la finance de toute la soirée

BT – il a parlé des allocations familiales, je voudrais avoir votre avis là-dessus, elles  ne seront pas taxées mais elles seront modulées selon les revenus les riches n’auront pas les mêmes avantages, bonne idée ?

JLM -  de quels riches on parle ? , les français doivent être sans cesse .., on doit leur rappeler les choses, une prestation sociale elle doit être universelle, c'est-à-dire que si tout le monde n’a pas accès à une prestation sociale, eh bien , naturellement ceux qui paye le plus disent   : - « mais pourquoi je paye autant alors ?, moi je n’ai droit à rien ? Laissons de côté la poignée, peut-être  que, je  ne sais pas, Madame Bettencourt a touché des allocations familiales lorsqu’elle était jeune mère et cela pouvait paraître scandaleux, mais ça voulait dire aussi que les classes moyennes  touchaient ces allocations familiales, tout ça est très bien, on sait très bien comment ça commence, on commence par parler des plus riches et après la prestation n’est plus universelle, les classes moyennes elle aussi moins, et puis on dit qu’une poignée, entre guillemets, est défavorisée, alors quand même allons au fond s’il vous plait,  parce que c’est ça le fond, le fond c’es encore une petite phrase qui ne veut rien dire, il dit, il faut des économies pour ne pas défaire l’économie ..

BT – défaire l’économie absolument

JLM – eh bien voila le tissu, le cœur de l’absurdité de cette stratégie économique, parce que c’est cette stratégie qui est en train de plomber toute l’Europe, c'est-à-dire contracter la dépense publique en espérant que magiquement la dépense privée prendra le relais, et hier soir il a même été très loin puisqu’il a dit,  ah ben je vais vous débloquer vos fonds de participation

BT : oui absolument ça concerne 4 millions de salariés, c’est un coup de pouce qui va intéresser ces salariés

JLM – Ah oui ?,  je crois que vous êtes complètement à coté de la plaque, puisque la tendance que l’on constate c’est que les gens ne consomment leur épargne que pour compenser les pertes de salaires, mais sinon ils continuent à faire de l’épargne, pourquoi ?, parce qu’ils veulent se protéger contre pire qui arriverait demain, donc ça c’est, encore une fois, une vision extrêmement limitée de ce qu’il faut faire pour relancer l’économie, et quand il en parle alors il n’arrête pas de dire « mois je veux la croissance , je veux la croissance », très bien, mais enfin on est au 21me siècle , qu’on arrête de parler avec les mots du milieu du 20me siècle, alors « la croissance, la croissance », n’importe quoi, n’importe comment, hein la croissance de quoi ?

BT – donc il y a rien, Jean-Luc Mélenchon, y’a rien qui a trouvé grâce à vos yeux dans l’intervention du Président de la République hier soir ?

JLM – et voilà !

BT – je vous pose la question parce qu’on a abordé plusieurs points et sur chaque point , finalement, je vous trouve très critique

JLM – mais parce que je ne suis pas d’accord avec la ligne économique et sociale qu’il a choisi, voilà, je trouve terrible qu’ayant .., on l’a élu pour ça , Monsieur Toussaint il faut quand même comprendre les choses, on l’a pas élu pour l’entendre nous annoncer que les retraites vont être décalées, alors c’est normal que je m’indigne, pour 2 raisons, la première c’est une conquête sociale le droit de partir à la retraite, mais la deuxième ..

BT : il remet pas en cause l’âge , il remet en cause la durée des cotisations,

JLM – ben tiens, donc ça veut dire que vous partez avant avec une retraite moins élevée et ceux qui ne partiront pas ? .., , , si vous allongez l’âge de départ à la retraite où vont les gens ? .., figurez-vous, c’est de la politique de gribouille, alors d’un coté on pense qu’on va rétablir les comptes des régimes de retraites, et de l’autre vous croyez vous qu’on va  qu’où vont aller les gens ? 50 % des gens qui partent à la retraite sont en inactivité, c’est-à-dire qu’ils sont chômeurs, donc ils vont aller tous au régime du chômage, et dans deux ans vous entendrez dire c’est la catastrophe, le régime de chômage s’effondre !.
Alors je vais vous montrer la preuve qu’il ne croit pas lui-même à ce qu’il raconte, c’est qu’il nous donne comme indication, le Président de la République donne comme indication un rapport sur le niveau retraite pour 2020, - il me fait rigoler, il ne sait même pas ce qu’il va faire dans les 8 jours, mais il sait ce qu’il va faire en 2020 -, .. 20 milliards, or cette hypothèse est basée sur des diagnostics , il faut bien avoir des chiffres au départ, qui tous sont fondés sur un chômage de masse et un niveau de fécondité faible des français, ça veut dire que lui-même ne pense pas que l’activité va se relancer, eh bien moi je proteste contre ça, c’est en faisant cette politique que l’on va défaire l’économie de la France, voilà !...,

BT- Jean-Luc Mélenchon, j’ai commencé ..,

JLM- (pour un président) .., être coupé à ce point des bases de nos réalités sociales, eh bien ce n’est pas la peine d’avoir un gars de gauche pour faire ça, quoi..

BT -  j’ai eu le sentiment qu’en début d’intervention qu’à plusieurs reprises le Président s’adressait directement à vous, voir directement, écoutez, tout à la fin de l’intervention  (on entend la voix de François Hollande : « il se trouve qu’en ce moment il y a une radicalité, il y a une montée des excès … une violence qu’on constate dans la rue mais qu’on constate aussi dans l’expression, je ne veux pas de cette radicalité.. »,  c’est pour vous ça ?

JLM – non je ne  sais  pas, peut-être, dans ce cas on gagne toujours à préciser son propos quand on accuse quelqu’un, non, là où il répondu très directement..

BT – ouais ? ..

JLM –  …, «  quoi ?,  si je suis dans la tempête je devrais changer de cap ? », or c’est précisément matin que paraissait une interview d’un journal Direct matin et dont le titre était « Il faut changer de cap », donc il m’a répondu, il ne changera pas de cap, très bien le message est reçu, donc nous allons dans le mur, voilà ce qui m’inquiète, parce que ce n’est pas une affaire politique bon sang, je vous parle de souffrances du quotidien ..,

BT – on a parlé de tous les sujets

JLM- oui mais ..,

BT – dernière chose..,

JLM - …, il y en a dont on a pas parlé, voilà un Président qui dit qu’il est pas un président socialiste mais le président de tous les français, je m’excuse mais..

BT -  mais il est au-dessus de tous les français (sic) il est au-dessus de la mêlée  (sic)..,

JLM - .., ah mais, peut-être, mais ça ne l’empêche pas d’être un socialiste, ce qu’il n’est pas dit-il lui-même hein, le Président Mitterrand lui disait « tout le monde connaît mes convictions, mais je suis le président des français ».. , eh bien moi je pense que   quand on est président élu par la Gauche bien sûr on prend en charge le pays tout entier, mais je pense que quand on l’entend parler on voit bien,  comme je le fais moi aussi,   quoique je ne soies pas le président,  mais  nos convictions personnelles ne disparaissent pas, hier soir dans tout ce que j’ai entendu , vous avez entendu, ses balivernes sur le « choc de simplification »alors là la tarte à la crème de la vie politique française, « la simplification », mais je vais vous donner un exemple très humain, il n’y a pas d’êtres humains dans son discours, il n’y a que des chefs d’entreprises, les autres existent pas.

Mais est-ce que vous savez  que chômeur aujourd’hui c’est une occupation à plein temps ? , il faut remplir des paiers sans arrêt, il faut être à coté de son téléphone, il faut répondre à ceci, il faut …, alors pas un moit pour ça, je l’ai trouvé désincarné, quasiment déshumanisé ….,

BT – désincarné, deshumanisé .., le jugement de Jean-Luc Mélenchon ce matin sur Europe 1

JLM .- ..c’est sympathique, mais c’est pas bon signe

BT- Merci beaucoup Jean-Luc Mélenchon 

(L’interview est terminée)

oooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo//
Note de Lucienne Magalie Pons : Jean –Luc Mélenchon a parlé  dans son interview sur Europe  1  du « changement de cap » en rappelant une  précédente  interview qu’il avait accordé à Direct matin avant l’intervention du Président de la République sur France 2 , le 27 mars 2013.

Pour un complément d’information, nous avons retrouvé sur Internet et publié ci dessous intégralement (copié/collé) cette  Interview ‘Direct Matin –Jean Luc Melanchon’ du 27 mars 2013.

Source : site de Direct Matin :

Copié/collé :
DIRECT MATIN.fr
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Créé le  27 mar 2013 à 20:45 | Dernière mise à jour le  27 mar 2013 à 20:49

« Jean-Luc Mélenchon interpelle François Hollande avant son intervention télévisée de jeudi soir. Il lui demande de changer de politique.

Rien ou presque dans la politique de François Hollande ne trouve grâce à ses yeux. C’est pourquoi Jean-Luc Mélenchon appelle le chef de l’Etat à changer de cap. Le coprésident du Parti de gauche assume son discours musclé et donne rendez-vous aux Européennes pour un affrontement avec les socialistes... et le Front national. »
 L’interview :

Qu’attendez-vous de l’interview de François Hollande jeudi soir ?

François Hollande doit montrer qu’il a compris la colère du pays et changer de cap. S’il ne le fait pas, cette intervention ne servira qu’à une chose : déprimer le pays et creuser plus profondément le trou dans lequel  il est tombé. Il a certes été élu pour cinq ans mais on ne peut pas attendre un désastre pour changer de cap.

Sa direction est mauvaise : il refuse d’affronter la finance, sollicite les faveurs du Medef et conduit une politique pour laquelle le problème c’est le coût du travail. Ses choix ont échoué partout. Et puis, quel humour noir de créer 2 000 postes à Pôle Emploi pour réduire le chômage !

 Pour inverser la courbe, il compte sur le contrat de génération et les emplois d’avenir…

Cet objectif est irréaliste car ces réponses ne sont même pas des pansements. Ce qu’il faut, c’est une vision d’avenir globale pour le pays. J'ai par exemple proposé de faire de l'économie de la mer un levier d'activité majeur, mais lui limite l’ambition du pays aux objectifs comptables. S’il persiste, il ne va faire qu’aggraver la situation.

 N’est-ce pas sur ce discours qu’il a été élu ?

Pas du tout. D’une manière sournoise et peu respectueuse de la souveraineté du peuple, François Hollande a passé son temps à brouiller les cartes. Il a fait des discours contre la finance qui étaient directement recopiés des miens. Le coup de la taxation à 75% a été improvisé dans le seul but d’endiguer ma progression durant la présidentielle. Mais depuis ? Rien n’a changé.  Il a empêché les Français de voir qu’il y avait deux politiques à gauche. A sa façon, il a faussé le résultat.

A quoi bon se dire de gauche si c’est pour faire la même politique économique et sociale que la droite et ne rien faire sur le plan environnemental ?

 Vous oubliez les questions de société…
C’est toujours ça de gagné sur le plan des libertés individuelles. Ça répond à un certain type de problèmes mais pas à tous. Il ne faut pas mépriser les avancées sociétales mais ne pas s’en contenter.
Selon vous, les Français ont besoin de dirigeants qui parlent «cru et dru». Est-ce pour cela que vous haussez le ton ?

En cette saison de tempête, les gens ont besoin de comprendre. Je ne dis pas qu’il faut parler fort mais parler clair ! Ce que disent les socialistes est incompréhensible. C’est pourquoi nous déclarons la guerre à la parole molle et aux tromperies qu’elle contient.

Quand Moscovici, avec les seize autres pays de l’Eurogroupe, va contre la décision du Parlement chypriote, c’est immoral et inacceptable. Mon camarade Delapierre  (secrétaire national du Parti de gauche, ndlr) a bien fait d’utiliser un mot que tout le monde comprend (salopard, ndlr). L’indignation sur commande des socialistes m’amuse car ils utilisent les uns contre les autres des mots plus crus que les nôtres.

 L’axe franco-méditerranéen que vous prônez est-il une alternative à l’Europe ?

L’Europe devient une Europe allemande, qui fonctionne au rythme de Mme Merkel. Il faut prendre acte de cette situation qui résulte de la lâcheté des dirigeants français. Cela me conduit à procéder à une réévaluation de la position de notre pays dans la construction européenne ; la France sera plus forte si elle assume sa position méditerranéenne et forme une ligue avec les pays du Sud, mis en cause par l’Allemagne avec ceux de la façade magrébine.

 Faut-il sortir de l’euro ?

Lors de notre congrès, on a vu naître un débat sur l’euro. Le doute est là. Mais si nous renonçons à l’euro, on entre dans le plan de Merkel qui veut expulser l’Europe du Sud après l’avoir détruite. Il faut de la fermeté dans nos décisions en rappelant, qu’en Europe, aucune décision ne peut être prise sans la France.

Nous ne sommes pas à la ramasse, nous sommes la deuxième économie du continent. Nous disposons de moyens d’action si nous avons le courage politique.

 C’est l’enjeu des Européennes…
Pour nous, c’est le grand rendez-vous de 2014. Les socialistes seront confrontés à un jugement sur cette question majeure qu’est l’Europe. Le gouvernement a bien compris qu’il est aux abois puisqu’il a décidé de ne pas changer la loi électorale (il a renoncé à la circonscription unique, ndlr) pour éviter une campagne nationale. Il a peur que le Front de gauche passe devant le PS.

Pour ma part, je serai très certainement candidat, pas forcément dans le sud-ouest. Je peux très bien me présenter dans le Nord face à Marine Le Pen ou dans le sud-est face à son père.

Auteur Direct Matin
(Fin du copié/collé)
 

 

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