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16 mars 2013

Le Conseil Européen : Point sur la Syrie

Éditorial de lucienne magalie pons



Préambule :

Mardi 12 Mars, le Premier Ministre britannique David Cameron avait   déclaré que Londres envisageait de contourner l’embargo  sur les livraisons d’armes aux rebelles, selon lui en l’absence de position commune sur la levée de l’embargo, la Grande Bretagne et la France  pourraient procéder unilatéralement à des livraisons d’armes aux rebelles syriens anti-Assad.


Mardi 12 mars, le premier ministre britannique David Cameron a déclaré que Londres envisageait la possibilité de contourner l'embargo sur les livraisons d'armes à la Syrie, prolongé de trois mois en février. Selon lui, en l'absence de position internationale commune sur la levée de l'embargo, la France et la Grande-Bretagne pourraient procéder unilatéralement à des livraisons d'armes aux anti-Assad.


Toutefois le 13 Mars, selon l’envoyé de la Voix de la Russie, le Ministre des affaires étrangères de Russie Sergueï Lavrov avait déclaré, à l’issue de la première séance  de dialogue stratégique russo-britannique à Londres, que la Russie et la Grande Bretagne ne soutenaient personne personnellement, et que Moscou espérait que l’opposition syrienne formerait une équipe pour mener les négociations avec le Gouvernement de la Syrie.


Quand à William Hague , le Chef de la diplomatie britannique, il déclarait pour sa part  que la Grande-Bretagne et la Fédération de Russie partageaient les mêmes intérêts et objectifs en Syrie cherchant à mettre fin aux souffrances du peuple et à l'instabilité dans le pays.


 De son côté, Laurent Fabius le chef de la diplomatie française  a notamment déclaré jeudi sur France Info que Paris et Londres  pourraient fournir des armes à l'opposition syrienne en dépit de l'embargo européen, et  (que ces deux pays) demandaient "aux Européens, maintenant, de lever l'embargo pour que les résistants aient la possibilité de se défendre".

ooOoo 

Le Conseil Européen : 

Jeudi  14  Mars 2013 s’ouvrait pour 2 jours à Bruxelles le Sommet Européen réunissant les chefs d’état et gouvernants européens des  27 pays de l’UE, les médias nous annonçaient que ces dirigeants et gouvernants  parleraient dans le contexte actuel   de contrôle des budgets et qu’ils devaient    déterminer quels seraient  les principaux défis économiques en vue d’approcher une stratégie commune en rapportant notamment que  d’ ici au mois de juin, chaque État sera tenu, à la lumière des débats, de présenter un programme national de réforme (pour sa politique économique) et un programme de stabilité et de convergence (pour sa politique budgétaire)  afin de  traduire dans sa politique nationale les orientations européennes ,  et qu’un nouveau sujet pourrait aussi être abordé dans le débat européen en citant la lutte contre l’évasion fiscale.


Enfin toujours d’après les médias, pour la politique économique, les dirigeants européens devraient décider l’organisation prochaine de sommets thématiques. Le premier, en mai, pourrait avoir pour objet l’achèvement du marché européen de l’énergie, ce qui laissait supposer une nouvelle étape de libéralisation, et de démantèlement du service public.



En aucun cas on ne pouvait imaginer que la question syrienne serait portée en discussion au Conseil Européen.


Cependant dès son arrivée à Bruxelles le Président de la République  Française, François Hollande  était accueilli par un « Point de Presse » que nous retrouvons sur le « Site Officiel Présidence de la République »  sous le titre « Point de presse du président de la République lors de son arrivée au Conseil européen » , publié le 14 Mars 2013, et dès la première question le Chef de l’Etat Français était invité a s’exprimer sur les intentions de la France en ce qui concerne la fourniture d’armes aux rebelles syriens avant que soient abordées les questions européennes proprement dites

 

Les réponses du Président François Hollande  sur les questions portant  notamment sur la Syrie sont importantes  et soulèvent plusieurs questions qui ont provoqué des réactions que nous  citerons en fin de notre éditorial.

 

Pour le moment nous vous proposons de lire  un extrait du point de presse  portant essentiellement sur la Syrie : 

 

Extrait  Copié/collé :

 

QUESTION : « Est-ce que la France pourrait livrer des armes aux rebelles syriens ? »

 

LE PRESIDENT : « La France considère qu’aujourd’hui, en Syrie, des armes sont livrées. Au régime de Bachar El ASSAD et notamment par les Russes. Nous, nous souhaitons que les Européens lèvent l’embargo sur les armes. Non pas pour aller vers une guerre totale, nous pensons que la transition politique doit être la solution pour la Syrie. Mais, dès lors que nous devons faire pression et montrer que nous sommes prêts à soutenir l’opposition, alors nous devons aller jusque-là. C’est ce que je vais dire aussi à mes collègues européens et de ce point de vue, les Britanniques et les Français sont d’accord pour cette option.

 

La France doit d’abord convaincre ses partenaires européens parce que nous sommes liés les uns les autres. Mais nous devons aussi prendre nos responsabilités. On ne peut pas laisser un peuple se faire massacrer, comme il l’est aujourd’hui, par un régime qui a fait la démonstration que le pour le moment – et je crois que c’est suffisamment clair – il ne veut pas de discussion et de transition politique ».

 

QUESTION : « Dans quel délai allez-vous lever l’embargo ? »

 

LE PRESIDENT : « Nous en parlerons avec les Européens. Mais, d’ores et déjà, nous avons dit – Britanniques et Français – que nous étions pour lever l’embargo.

 

QUESTION : Y a-t-il divergences entre nos positions et celles des britanniques ?

 

LE PRESIDENT : « Nous avons la même position là-dessus, parce que nous considérons qu’aujourd’hui il y a un peuple qui est en danger. Il y a près de 100 000 morts depuis le début du soulèvement. 100 000 morts en Syrie ! Alors nous devons dire à cette opposition qu’elle doit mettre de la cohérence – c’est ce qu’elle a fait.

 

J’ai été le premier chef d’Etat à reconnaitre la légitimité de la Coalition nationale, c’est à dire de l’Opposition syrienne, considérant qu’elle représentait le peuple syrien. Maintenant nous devons lui donner les moyens d’obtenir enfin gain de cause, c’est-à-dire le départ de Bachar El ASSAD ».

 

Fin de l’extrait du Point de Presse

……… /

 

Il faut croire que ces premières déclarations du Président Français, dès son arrivée à Bruxelles,  en Point de Presse  avant l’ouverture du Conseil , ont suscité un vif intérêt  puisque  dans  la Conférence de Presse et dans une Seconde  Conférence de Presse qui ont suivies,  à l’issue des   réunions , alors même que  ces réunions  avaient porté essentiellement sur les questions européennes, le  Président a de nouveau développé abordé le sujet  et que  les journalistes  y sont revenus à  plusieurs reprises  en posant  de nombreuses questions  très aiguisées sur la Syrie.

 

1)    Extrait de la Conférence de presse :

Copié/collé :

 

QUESTION : « A propos de la Syrie, deux questions. On ressent dans votre discours comme dans celui du ministre des Affaires étrangères un certain sentiment d’urgence. Voulez-vous obtenir, de vos partenaires européens, la levée de l’embargo avant l’échéance du 31 mai ? Avez-vous des indications sur une accélération des livraisons d’armes à Bachar El ASSAD et sur l’origine de ces livraisons ? »


LE PRESIDENT : « Sur le premier point : oui, s’il est possible de convaincre nos partenaires européens avant la fin du mois de mai, cela sera préférable. Sinon, nous attendrons la fin du mois de mai. Mais les esprits évoluent déjà. Sur les livraisons d’armes qui sont faites à Bachar El ASSAD, nous avons suffisamment de preuves pour, justement, considérer qu’il y a une asymétrie. D’un côté, un régime reçoit des armes malgré un certain nombre de sanctions qui ont pourtant été prononcées ; de l’autre, une opposition – que nous nous considérons comme légitime – est soumise à des règles qui sont celles de l’embargo.


Ces choix avaient pu se comprendre, à un moment, où nous recherchions, tous, la transition politique, l’issue par la négociation à ce conflit meurtrier. J’en ai, vous le savez, parlé au Président POUTINE. Il n’est pas fermé, loin de là, à une solution politique mais qui est récusée par Bachar El ASSAD. Au lendemain de ma visite à Moscou, Bachar El ASSAD a dit qu’il était prêt à organiser une élection présidentielle en 2014 et de s’y présenter. Ce n’est quand même pas une voie de sortie de la crise ! Pas même une voie de sortie pour Bachar El ASSAD !


Nous devons donc considérer, pour le moment, que malgré toutes les pressions, les solutions politiques ont échoué. Ce qui est regrettable. Mais, avec la pression militaire, elles peuvent justement retrouver une consistance. Dès lors, nous n’écartons pas la solution politique en souhaitant et en militant pour une levée de l’embargo. Nous pouvons même la rendre plus crédible encore. Nous ne pouvons pas accepter qu’une opposition – que, nous, nous considérons comme légitime, qui est maintenant organisée et structurée, qui fait en sorte que les courants les plus fondamentalistes puissent être mis de côté – puisse être laissée sans soutien.


Nous avons apporté, nous, un soutien à l’opposition. Un soutien politique depuis longtemps – j’ai rappelé que la France avait été le premier pays à reconnaître cette opposition comme la représentante légitime de la Syrie. Nous avons même ouvert une ambassade pour son représentant. De la même manière, nous avons donné une aide matérielle – j’ai parlé notamment du « non létal » ; nous avons apporté une assistance humanitaire – rappelez-vous, dès cet été en Jordanie ; nous avons fait en sorte de soutenir aussi financièrement l’opposition – nous avons organisé une conférence des donateurs.


Mais, là, maintenant, alors que l’opposition a gagné un certain nombre de positions et libéré des fractions de territoire, nous avons la responsabilité de prendre une décision. Je souhaite – et j’ai été interrogé là-dessus – qu’elle soit européenne. Je ne désespère pas – loin de là ! – de convaincre nos partenaires. Nous pouvons le faire avant le mois de mai – c’est votre question – au plus tard fin mai. Mais nous nous préparons à accorder à la Coalition les moyens qu’elle demande. »


».
……../
QUESTION : « Si la France et le Royaume-Uni ne parvenaient pas à convaincre les partenaires européens de la levée de l’embargo avant la fin mai, voire après, est-ce que ces deux pays prendraient leurs responsabilités pour éventuellement livrer directement des armes ? »


LE PRESIDENT : « Je pense que nous avons pour objectif, le Royaume-Uni et la France, de convaincre nos partenaires à la fin du mois de mai et si possible avant. Nous allons donc employer notre sens de la diplomatie, nos arguments pour faire apparaître la réalité de la situation syrienne, tragique, pour emmener l’ensemble de nos partenaires européens vers cette solution. Si d’aventure il devait y avoir un blocage, imaginons-le d’un ou deux pays -  je connais un certain nombre de réticences –, alors – je ne peux pas m’engager pour d’autres que la France – la France, elle, prendrait ses responsabilités ».
 
…./
QUESTION : « Je voulais revenir sur la Syrie et prolonger la question de mon confrère du Figaro. Finalement toutes les conditions que vous avez énoncées tout à l’heure, les armes chimiques, l’asymétrie, le fait que le régime syrien reçoit des armes existait déjà depuis des semaines voire des mois, des années. Je n’ai toujours pas compris ce qui vaut l’infléchissement de la position française, aucun pays n’a ouvert la question politique sur cette question. Qu’est qui vaut l’accélération de ce calendrier ? Quelle est l’urgence ? »


LE PRESIDENT : « D’abord ce n’est pas parce que ça n’a pas été fait qu’il ne faudrait pas le faire. C’est bien parce que nous considérons qu’aujourd’hui les positions politiques que nous avons recherchées n’ont pas progressé que nous sommes amenés à prendre une autre décision. C’est parce que j’ai obtenu toutes les garanties sur les livraisons de matériels et leurs bonnes destinations avec la coalition nationale. C’est enfin parce que je considère qu’à un moment nous ne pouvons plus tergiverser. Bien sûr que ça fait des mois que cela dure. De semaines en semaines, le nombre de victimes s’amplifie. Il y a maintenant l’utilisation d’armes de plus en plus terrible par le régime syrien. Dès lors nous devons convaincre nos partenaires de lever l’embargo, la date c’est le 31 mai. Nous pouvons aller plus vite si nous arrivons à trouver le consensus. Je pense qu’il y a eu une évolution. Mais il y a un moment où les garanties étant obtenues et les solutions politiques n’étant pas saisies, la responsabilité doit être prise. C’est une décision grave nous ne la prenons pas seuls. Le Royaume Uni est sur la même ligne que nous, mais je pense que c’est notre devoir. Merci ».

__________________

2)    Extraits   de la  seconde conférence de Presse

Copié /collé

…………..
 (Le Président) : …..Enfin, il y a eu la question de l’attitude de l’Europe face à la Syrie qui a été posée. Je l’ai fait. Je dois constater qu’il y a eu des progrès, depuis déjà plusieurs semaines, sur la manière dont laquelle l’Europe regarde sa relation avec la Coalition qui est aujourd’hui, je le rappelle, la représentante légitime du peuple syrien.


Il y a eu deux Conseil des Affaires étrangères qui se sont tenus, au mois de janvier et au mois de février, et qui ont permis non seulement de reconnaître la Coalition, mais en plus de lui livrer un certain nombre de matériels non létaux, ainsi qu’une assistance technique. Ce qui est maintenant regardé, c’est ce qui peut être fait pour lever l’embargo. Nous avons une date ultime qui est la fin du mois de mai. D’ici là, il y aura une prochaine réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères, en Irlande, pour que soient regardées toutes les conséquences de la levée de l’embargo.


Pourquoi je souhaite qu’il y ait cette évolution de l’attitude européenne ? Pourquoi maintenant ? Parce que justement, cela fait deux ans que le drame se produit et que le nombre des victimes s’alourdit de jour en jour. Ces derniers mois, aucune solution politique n’a été trouvée, malgré toutes les tentatives du médiateur, M. BRAHIMI, malgré les discussions que nous avons pu avoir sur le plan bilatéral, malgré les réunions du Conseil de sécurité… Rien n’a pu être obtenu du régime de Bachar Al ASSAD.


Il y a eu, enfin, une troisième évolution. C’est justement celle de la reconnaissance, par une grande partie de la communauté internationale, de la Coalition comme représentante légitime du peuple syrien. S’ajoutent les armes qui sont livrées par un certain nombre de pays, dont la Russie, pour parler clairement, à Bachar Al ASSAD et à son régime.


A partir de là, nous devons en tirer toutes les conclusions. J’estime que l’Europe doit prendre cette décision dans les prochaines semaines. C’est ce qui nous est demandé par la Coalition, mais pas seulement par la Coalition. Par la Coalition parce qu’elle veut, dès lors qu’il n’y a pas d’issue politique pour le moment – la pression militaire pourra sûrement la faire ressurgir –, dès lors qu’elle est reconnue internationalement, d’avoir les moyens de pouvoir défendre les zones qui ont été libérées.


Ensuite, nous devons faire en sorte que ces armes aillent bien à la Coalition, et seulement à la Coalition, et ne puissent pas être détournées par des groupes dont nous n’aurions pas l’assurance qu’ils en feraient le meilleur usage. Enfin, il y a des pays qui nous assurent qu’ils pourront, aussi, en assurer le contrôle et l’assistance technique. Je pense notamment aux pays de la Ligue arabe.


Il y a donc aujourd’hui une évolution à engager. Elle sera utile pour chercher l’éventuelle solution politique, elle sera nécessaire pour défendre la population en Syrie. Tel est le débat que nous avons eu. Il va se poursuivre lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères. Voilà l’état de nos discussions sur cette question importante et qui affecte l’ensemble de la vie internationale ».


QUESTION : « Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l’état des discussions dont vous venez de parler ? Quels sont les pays qui seraient en train d’évoluer vers la France et ceux qui sont extrêmement éloignés ? »


PRESIDENT : « Moi, je ne veux pas chercher à diviser ou à séparer. Je veux faire en sorte que l’Union européenne puisse adopter une position commune. Je défends donc une attitude qui est, à la fois, celle de la responsabilité face à la situation en Syrie et aussi celle de la cohérence et de la cohésion que l’Europe doit donner.


La discussion devait donc avoir lieu. Elle avait d’ailleurs déjà eu lieu lors de plusieurs Conseils des ministres des Affaires étrangères. Nous avons en plus une date, la fin du mois de mai, pour en décider puisque nous aurons à délibérer sur cette question de l’embargo. On peut le faire avant, mais, de toute manière, nous aurons à le faire à la fin du mois de mai.


Ce que je cherche donc, c’est à convaincre. Pour l’instant, il y en a beaucoup qui sont convaincus autour de la table. Mais pas tous. Je respecte cette position parce qu’il y a toujours cette interrogation sur les conséquences de cette levée de l’embargo. Et aussi des assurances qui doivent être données sur l’utilisation de ces moyens matériels et militaires. Pour savoir si cela sera contrôlé et si l’opposition syrienne est capable, aujourd’hui, de les utiliser sans qu’il y ait de conséquences sur les populations civiles et sans qu’il y ait de risque d’être détournés par des groupes dont nous considérons qu’ils peuvent être dangereux pour l’après-Syrie ou plus exactement pour l’après-Bachar Al ASSAD.


QUESTION : « Est-ce que vous êtes confiant, quand vous parlez de cette date du 31 mai sur la possibilité de réunir les 27 autour de cette idée de la levée de l’embargo ? Plus précisément est-ce que vous pensez possible et même souhaitable que certains pays lèvent l’embargo unilatéralement avant ou après cette date ? »


LE PRESIDENT : « Nous devons chercher, je l’ai dit, une position commune. Nous avons une politique étrangère et de sécurité commune. Elle doit trouver sa place. Ce n’est pas facile à 27 bientôt à 28. Il y a des nuances, il y a des sensibilités, il y a des traditions. Des pays viennent de ce que l’on appelle « la neutralité ». Nous devons faire un effort pour qu’une position puisse être trouvée. Une date est fixée pour la fin du mois de mai. Cela peut arriver avant, puis ensuite nous verrons bien ce qu’il y a lieu de faire. Mais j’ai dit ce que serait l’attitude de la France. Je dois chercher la position commune et je pense que la méthode qui a été utilisée – celle de réunions des ministres des Affaires étrangères, pour regarder à chaque fois l’état de la situation – est la bonne manière de l’appréhender. Cette méthode est la bonne.


QUESTION : « En France, au sujet de la Syrie, plusieurs voix politiques se sont élevées, certaines parlant de folie, d’autres d’action isolée de la France, d’autres d’apprenti sorcier… Qu’est-ce que vous répondez à ces interpellations ? Qu’est ce vous pouvez dire également aux Français, qui pourraient s’inquiéter de cette perspective ?


LE PRESIDENT : « D’abord les Français – parce que ce sont eux qui doivent être juges de ce que nous faisons et protégés par ce que nous décidons. La levée de l’embargo n’aura aucune conséquence sur les relations que nous avons avec le régime de Bachar Al ASSAD, nous n’en n’avons plus ! Nous considérons qu’il doit partir, il n’y aura donc pas de changement de notre diplomatie.


Nous considérons que ce qu’il fait, aujourd’hui, pour son peuple est criminel. Je ne peux pas dire davantage… Levée de l’embargo ou pas levée de l’embargo, la France a été le premier pays du monde à reconnaitre l’opposition – à l’époque, c’était l’opposition, aujourd’hui c’est la Coalition nationale – comme représentante légitime du peuple syrien. J’ai pris mes responsabilités et cette position, d’ailleurs, est devenue celle de l’Europe et d’une large partie de la communauté internationale.


Nous luttons contre le terrorisme, partout dans le monde. Nous serons donc attentifs aux aides matérielles que nous faisons à la Syrie. Nous l’avons déjà fait pour ce que l’on appelle le matériel non létal, l’aide humanitaire – ce que nous avons fait déjà dès l’été – ou l’aide financière puisque nous avons réuni à Paris une Conférence des amis.


Puisque nous avons déjà aidé l’opposition, nous aurons à cœur de le faire jusqu’au bout, parce que nous avons confiance en elle. A partir de là, la France a pris cette position. Elle a déjà convaincu l’Europe à la soutenir à travers la reconnaissance, à fournir du matériel et de l’aide humanitaire. Nous continuons dans ce même processus et nous luttons contre le terrorisme partout. Parce que nous voulons éviter qu’en Syrie, il puisse y avoir, par la radicalité de certains groupes, un risque terroriste comme nous l’avons connu en Lybie. La France doit savoir qu’elle est protégée contre le terrorisme par une lutte contre le terrorisme à l’échelle du monde.


Enfin, sur les positions des uns et des autres, si je devais les commenter ! A peine étais-je élu qu’on me demandait de faire, pour la Syrie une aide qui n’avait pas était prévue jusque-là. Certains me demandaient même d’aller à Moscou cet été, en toute hâte, et demander à Mme MERKEL de m’accompagner pour convaincre M. POUTINE. Certains me demandaient de livrer des armes, déjà à cette époque, les mêmes qui aujourd’hui s’interrogent ou s’alarment…


Ecoutez, franchement, il y a ce qui relève de la politique nationale, elle a ses règles et ses principes et je ne veux pas ici commenter ces propos. Et puis il y a ce qui relève de la responsabilité. La mienne, c’est de faire en sorte que nous puissions être cohérents dans les actions que nous conduisons par rapport à la Syrie depuis plusieurs mois. Quand je dis plusieurs mois, c’est aussi par rapport à la période avant mon élection.


Il y a une cohérence que nous devons rappeler parce qu’il y a une continuité qui doit aussi, au-delà des alternances, être menée et respectée. Il y a donc ce que nous avons engagé, depuis déjà des mois, et qui doit trouver son prolongement. Je ne dis pas son aboutissement parce que ce n’est qu’une étape et que nous cherchons, de toute manière une solution politique. La pression militaire fait partie de cette démarche. Voilà je n’ai pas d’autres commentaires à faire sur les commentaires ! »


QUESTION : « Avec les 27, vous aviez à discuter de la Russie. Quel est le message que vous envoyez aujourd’hui à Moscou ? Sur la question de la Syrie, est-ce que vous pouvez lui assurer qu’elle gardera, s’il y une alternance en Syrie, sa base militaire ? Quels sont les éléments de langage que vous allez adopter avec les Russes – parce qu’une des clés de la solution politique est à Moscou – pour les amener, non pas à cesser leur livraison d’armes, mais que leur livraison d’armes soit plus utile pour une solution politique qu’elle ne l’est aujourd’hui ? Deuxièmement, comment allez-vous assurer le contrôle des armes ? Certaines armes sont parties de Lybie apparemment se sont retrouvées en Syrie dans des mains qui n’étaient pas automatiquement les bonnes. Comment va-t-on s’assurer de ce contrôle de ces armes ? »


LE PRESIDENT : « Aux Russes et au président POUTINE, j’ai déjà dit et je le répète devant vous : nous respectons la position de la Russie dans cette région et les intérêts qu’elle peut encore détenir ou préserver. C’est légitime, la Russie fait partie de ces puissances qui contribuent, qui peuvent contribuer à l’équilibre, à la stabilité. J’ai plusieurs fois garanti, autant qu’il était possible, au président POUTINE que l’après ASSAD ne serait pas, pour les Russes, la fin de la relation que ce grand pays a avec la Syrie. Nous avons donc tout fait pour associer la Russie à la solution politique.


D’ailleurs, quand je suis allé à Moscou, nous avons envisagé avec le président POUTINE l’initiative que des éléments du régime puissent discuter avec l’opposition syrienne pour chercher la solution politique, si ces éléments étaient acceptés par l’opposition et si ces éléments acceptaient de discuter avec l’opposition. Mais je constate que rien n’a bougé.


Quelques jours après que j’ai pu lancer cette initiative et que les Américains et les Russes en aient également discutée, Bachar Al ASSAD a annoncé des élections en 2014, en Syrie et qu’il était candidat à sa succession. Ce qui n’était quand même pas l’ouverture qui était attendue ! Donc, cette position qui pourrait être, demain, la levée de l’embargo n’est pas destinée à couper les relations avec la Russie. Au contraire.


Nous avons intérêt à trouver la solution sinon il y a une pression militaire qui va se faire. Vous avez raison de dire que des armes qui avaient été livrées, pendant l’insurrection et la rébellion en Lybie, se sont retrouvées sur d’autres champs et d’autres lieux. Au Mali mais aussi en Syrie.


La question de la livraison des armes, pour avoir la meilleure réponse, exige que la Coalition donne toutes les garanties. C’est parce qu’elle les fournit que nous pouvons aujourd’hui envisager la levée de l’embargo. Nous avons toute certitude maintenant de ce que serait l’utilisation de ces armes. Enfin, il y aura un accompagnement, une aide technique, une assistance qui seront fournis. Ce qui, là aussi, évitera un certain nombre de déperdition ».

……………/

QUESTION : « Concernant la Syrie : si, au 31 mai, il n’y avait pas de levée collective de l’embargo sur la livraison d’armes pour l’opposition syrienne, que ferait la France ? Vous avez dit hier que vous prendriez vos responsabilités. Seriez-vous prêt à des livraisons unilatérales avec les Britanniques en faveur de l’opposition syrienne ? Par ailleurs cela fait longtemps que les Français et les Britanniques poussent pour la levée de l’embargo. Il n’y a pas eu réellement de consensus, notamment fin février, quand on a prolongé les sanctions. Qu’est-ce qui vous permet de penser que l’état d’esprit général de l’Union européenne évolue ? En avez-vous notamment parlé avec Mme MERKEL qui n’a pas l’air très chaude là-dessus ? »


LE PRESIDENT : « Je vous l’ai dit, je ferai tout pour qu’à la fin du mois de mai, au plus tard, une solution commune soit adoptée par l’union. Je me place donc dans cette perspective, pas dans la division, pas dans la séparation, pas dans l’unilatéralisme. Nous devons convaincre. Je dois faire valoir mes arguments et montrer qu’il y a une nouvelle étape à franchir.


Qu’est ce qui fait qu’il peut y avoir une évolution ? L’Europe a déjà évolué ! Vous rappeliez, à juste raison, que ces dernières semaines non seulement la Coalition nationale, c’est-à-dire l’opposition a été maintenant reconnue seule instance légitime de représentation de la Syrie, mais en plus ce qui paraissait inenvisageable, des aides matérielles lui ont été autorisées.


Moi-même, j’ai longtemps pensé que cette simple fourniture de matériel suffisait et que cela permettait de faire la pression nécessaire sur le régime syrien, tout en donnant à l’opposition les moyens d’agir. Mais on est devant une asymétrie et c’est ce qui fait que nous devons aller plus loin.


D’un côté, un régime condamné pour ses exactions et ses massacres, qui n’a pas la reconnaissance de l’Europe et qui obtient des armes, du matériel de plusieurs pays, notamment de la Russie mais pas seulement de la Russie. Ce pays les utilise, il a des armes chimiques et menace de les employer. En face, il n’y aurait que des armements qui viennent d’on ne sait où ? La meilleure façon de procéder c’est de contrôler les armes qui sont apportées à l’opposition.


Tout à l’heure nous avons évoqué la Lybie. Je préfère donc que l’on fasse les choses avec contrôle, vigilance, précaution. Je ne désespère pas de convaincre les membres de l’Union européenne ».


-        -  Comment allez-vous faire pour convaincre Mme Merkel car l’Allemagne est réticente à la levée de l’Embargo ?


- « Mme MERKEL elle-même – je n’ai pas à parler en son nom – a dit qu’elle regarderait toutes les conséquences des décisions que nous pourrions prendre et qu’elle serait attentive à ce que les ministres des Affaires étrangères pourraient avoir comme délibération, dès la prochaine réunion à Dublin. Je fais d’ailleurs observer que la déclaration du ministre des Affaires étrangères allemand était beaucoup plus ouverte que ce qu’il disait jusque-là ».
-         Si l’Union européenne ne parvient pas à un accord que ferez-vous ?

« S’il n’y a pas d’accord, nous nous retrouverons et je vous dirais quelle sera la décision de la France. Mais j’ai déjà dit que nous aurons à prendre nos responsabilités ». 


-    -     La France souhaite-t-elle utiliser un droit de véto ?

- « Non, ce n’est pas une question de veto. Cela fait partie de la politique européenne de sécurité commune. Nous devons aller dans le sens de la convergence. Ensuite, nous aurons à la fin du mois de mai une décision à prendre. Mais peut-être avant, parce que la situation évolue, parce qu’il y a des dizaines et des centaines de morts chaque semaine ou chaque mois ! Nous avons donc là à faire face à une gravité qui effectivement peut convaincre beaucoup de ce que nous avons à faire maintenant ».


QUESTION : « Je comprends bien que la livraison d’armes permet d’inverser le rapport de forces et donc de faciliter une issue politique. Mais cela comporte des risques pour la France. Avez-vous d’autres objectifs en tête ? Plus le conflit perdure, plus il y a un risque de terrorisme et plus il y a un risque de déstabilisation régionale avec le Liban, la Jordanie, Israël. Est-ce à tout cela que vous pensez quand vous vous impliquez davantage dans ce conflit ? »


LE PRESIDENT : « Le plus grand risque serait de ne rien faire. Le plus grand risque serait de laisser faire. Le plus grand risque serait de faire que Bachar Al ASSAD continue à massacrer son peuple et que des groupes désespérés se réfugient dans le terrorisme. Le plus grand risque, c’est le chaos.


Voilà pourquoi nous devons agir. Au-delà des questions humanitaires, des questions qui nous interpellent au nom du devoir d’aider un peuple qui est aujourd’hui en danger, nous avons aussi à agir dans notre propre intérêt, pour la sécurité de la région ; vous avez raison. Parce que nous avons maintenant des conséquences directes de ce qui se produit en Syrie : au Liban encore ces dernières heures, mais également dans la région et avec tout ce que cela peut avoir comme conséquence à l’échelle du monde ; c’est-à-dire une guerre civile qui perdurerait, radicaliserait les deux camps et ferait que des armes seraient utilisées et avec des prolongements extérieurs - en Turquie, au Liban et ailleurs sans doute -.


Voilà, le plus grand risque, c’est l’inaction. En prenant une décision, c’est ainsi que l’on réduit les risques. Sur les armes, mieux vaut les contrôler que les laisser circuler- ce qui est le cas aujourd’hui - et avec des financeurs dont nous ne pouvons être certains qu’ils soient eux-mêmes sûrs de la destination de leur livraison ».


QUESTION : « Avez-vous des informations sur l’éventuel usage d’armes chimiques par le régime d’Al ASSAD ? »


LE PRESIDENT : « Non, nous n’avons pas d’informations. Nous avons pour l’instant conscience que le régime prendrait un risque extrêmement élevé s’il les utilisait et il le sait. Merci ».

Fin de l’extrait/

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Reprise de notre éditorial :

 

Donc pour en revenir à la Syrie, Vendredi  lors de la seconde journée du sommet, c’est la question de  la levée de l’embargo et de l’intention de l’Angleterre et de la France  de fournir des armes aux rebelles syriens qui s’est pour ainsi dire invitée dans la deuxième journée du Somme Européen, on ne peut pas dire que cette question  ait créé  la surprise, puisque déjà David Cameron en avait parlé le Lundi précédent , et que le Ministre des Affaires Etrangère Françaises Laurent Fabius avait évoqué précisément cette question sur France Info le Jeudi et que le Président Français en avait déjà parlé Jeudi en Point de Presse et ensuite en Conférence de Presse.


Il apparaît que  finalement les dirigeants de l’UE  se sont montrés réticents,  en effet  le Président du Conseil Européen Hermann Van Rompuy  a annoncé  que L'UE tentera de trouver la semaine prochaine une "position commune" sur cette question,  en expliquant que les ministres des Affaires étrangères doivent "examiner d'urgence la situation au cours de leur réunion informelle prévue la semaine prochaine à Dublin".


Ce que nous pouvons remarquer  c’est  que  c’est François Hollande qui a pris la tête de cette question dès à son arrivée à Bruxelles Jeudi,  et qu’il s’est avancé  politiquement  en prenant  position  au nom de la France mais aussi de l’Angleterre en affirmant notamment  en point de presse  «  ……, d’ores et déjà, nous avons dit – Britanniques et Français – que nous étions pour lever l’embargo. » …« Nous avons la même position là-dessus » ……., 

Il a affirmé aussi en deuxième conférence de presse « Si d’aventure il devait y avoir un blocage, imaginons-le d’un ou deux pays – je connais un certain nombre de réticences –, alors – je ne peux pas m’engager pour d’autres que la France – la France, elle, prendrait ses responsabilités », mais ensuite  en terminant sa deuxième conférence de presse le Président   affirmé  «   Dès lors nous devons convaincre nos partenaires de lever l’embargo,  la date c’est le 31 mai.  Nous pouvons aller plus vite si nous arrivons à trouver le consensus. Je pense qu’il y a eu une évolution. Mais il y a un moment où les garanties étant obtenues et les solutions politiques n’étant pas saisies, la responsabilité doit être prise. C’est une décision grave nous ne la prenons pas seuls. Le Royaume Uni est sur la même ligne que nous, mais je pense que c’est notre devoir. …..».

Tout de même David Cameron aurait pu lui aussi au niveau de du Conseil Européen s’avancer tout aussi  fort  et loin pour affirmer son aspiration, mais non  comme d’habitude il a préféré que la France se jette en première ligne, et  pour François Hollande  qui s’est placé  comme en paravent  au  premier rang de cette communication sur  le lever de  l’embargo et leur intention commune de livrer  des armes aux rebelles  c’est lui  le Président Français qui va encaisser sur sa tête   toutes les réactions   internationales, européennes, françaises notamment.


Quelques réactions  reprises dans les médias et très résumées:

 

Déjà Jeudi Moscou, par la voix du  vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, avait réagi  et se disait préoccupé par les « propositions de certains pays occidentaux d’armer l’opposition syrienne,  et ce  haut fonctionnaire soulignait que ces propositions entraient  en contradiction avec les déclarations de la volonté d'un règlement politique du conflit en Syrie.

Avant lui  le chef du ministère allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, avait appelé les pays européens à suspendre les contrats de livraison des armes aux rebelles syriens, car cela pouvait conduire à la propagation du conflit aux pays voisins de la Syrie, toutefois il a déclaré  jeudi que l'Allemagne était "prête à discuter immédiatement au sein de l'Union Européenne" de l'opportunité de lever l'embargo sur les armes en Syrie, "si des partenaires importants de l'UE estimaient que la situation était maintenant différente et que cela nécessitait encore un nouveau changement des sanctions" a-t-il ajouté.

 Berlin a été jusqu'ici réticent à lever cet embargo qui, selon lui, aggraverait le conflit.

Vendredi, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé  à la prudence quant à la levée de l'embargo sur les livraisons d'armes à l'opposition syrienne, indiquant qu'une telle démarche pourrait provoquer une réaction de la part de la Russie et de l'Iran, rapportent des médias internationaux. «L’Iran et la Russie ne font qu'attendre un signal pour se mettre à exporter des armes  (ndlr : aux autorités syriennes)", a  aussi déclaré Madame Merkel devant les journalistes à Bruxelles. Et d'ajouter que l'aspiration de Paris et de Londres à lever l'embargo n'était pas un ordre pour les autres 25 pays de l'Union européenne.


 En France dès jeudi  après l'annonce  de l’intention de livraisons possibles d'armes aux rebelles syriens par Paris et Londres, en passant outre l'embargo européen,  des personnalités de droite et du centre avait  déjà réagi : « Pas trop tôt !, avait  dit en substance Pierre Lellouche, ancien secrétaire d’État UMP,.


Vendredi  un autre UMP   Jacques Myard s’alarmait : « attention avant d'ouvrir la "boîte de Pandore", depuis  d’autres vois se sont élevées multipliant les questions et pointant les risques: fêlure au sein de l'UE, dispersion d'armements dangereux dans une zone explosive, soutien malgré soi à des mouvements djihadistes.
"D'urgence" il faut une mission d'information à l'Assemblée, a réclamé le député UMP des Français de l'étranger représentant ceux de Syrie, Alain Marsaud.


Le président du MoDem, François Bayrou,   invité vendredi matin d'Europe 1,  a appelé à "la prudence et la réflexion". Lui aussi inquiet du sort réservé aux armes potentiellement livrées, le président du MoDem considère "le fait que la France s'engage ainsi - et que les autres pays européens, en dehors de la Grande-Bretagne, disent 'attention' -, il y a là un risque très important (qui) doit nous amener à réfléchir beaucoup plus". …."il y a des gens très bien dans la résistance syrienne et puis il y a des fondamentalistes", a relevé le président du MoDem. " Le risque d'escalade est grand, a  aussi prévenu  François Bayrou, en faisant remarquer :  … « Soutiens de Bachar al-Assad, l'Iran ou la Russie se sentiront justifiés et accélèreront leurs propres livraisons d'armement. 


Hervé Morin, ancien ministre de la Défense, Président du Nouveau Centre   a considéré qu’ une telle "politique hasardeuse" aboutirait à "déchirer le contrat européen". Après, il ne faudra pas se plaindre que d'autres prennent des libertés avec les accords de l'UE, a-t-il averti. Le soutien de Londres ? ……."Est-ce que nous avons intérêt à provoquer la militarisation de la région" où se trouvent Israël et le Liban, a demandé M. Morin.
Autre question soulevée par Hervé  Morin: «  comment faire et par où passer ? Une seule voie, selon lui, la Turquie, mais "a-t-on demandé aux Turcs ?"


Christian Jacob le Chef de files des députés  UMP interrogé vendredi par RTL,  à   estimé  que cette initiative "ne peut se faire que dans un cadre de partage de décision avec l'Union européenne".


Gérard Longuet, sénateur UMP et ancien ministre de la Défense, Gérard  a jugé dans un communiqué que "pour être fortes et utiles, les armes de la France doivent être au service d'un projet politique clair, soutenu en Syrie par une coalition internationale solide et appuyée par les Nations Unies". Pour  Gérard  Longuet …. " sans ce triptyque, obtenu par Nicolas Sarkozy en Libye, les armes supplémentaires sur le théâtre ne trancheront rien parce que d'autres viendront pour y répondre". 


Claude Guéant ancien secrétaire général de l'Elysée,  est "extrêmement réservé" sur la prise de position de François Hollande. Pour lui la situation en Syrie, "c'est une horreur totale …. si nous livrons des armes, il y aura encore plus de morts. Mes considérations sont strictement humanitaires", a-t-il assuré vendredi matin sur BFMTV - RMC., en dénonçant  le risque que ces armes tombent dans de mauvaises mains et, qu'un jour, "un avion français [soit] abattu avec une arme qu'on aurait livrée." 


Madame Michèle Alliot-Marie  ancienne Ministre des Affaires étrangères  a estimé que "le problème n'est pas tellement d'armer la rébellion syrienne. Le problème, c'est de savoir ce qu'il va se passer après, comment ces armes peuvent ou ne peuvent pas se retourner contre nous à un moment ou un autre.", en citant l'exemple malien, où "nous avons eu des forces françaises confrontées à des armements français ou européens." 


Au  Front national on parle de "folie" : "En Syrie, nous voulons soutenir qui? Des islamistes, des jihadistes, c'est-à-dire ceux-là mêmes qu'on combat au Mali", a affirmé le vice-président de ce parti Florian Philippot.

Certains médias et commentateurs mettent aussi  en avant le précédent libyen  en évoquant le risque d’armer des  groupes islamistes qui retourneraient ensuite ces armes contre les Occidentaux. 


Pour notre part, si tant est qu’un simple particulier puisse s’exprimer ,  nous pensons que des livraisons d’armes aux rebelles syriens peuvent  à l’intérieur même de la Syrie  provoquer des  combats et des attaques  sanglantes entre les différents groupes de rebelles syriens  en présence, que l’utilisation de ces armes par les rebelles syriens peuvent aussi se diriger contre les populations  civiles syriennes et les chrétiens,  enfin nous nous interrogeons sur la façon dont la France se procurera ces armes pour les donner aux rebelles syriens, dans quels pays la France les achètera avant de les donner aux rebelles syriens et à quel prix,  et enfin quels seront les accords  politiques que la France passera avec les pays  marchands d’armes, dont certains commentateurs supposent  qu’il pourrait s’agir des pays arabes , notamment d’ Arabie et du Qatar. 


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L'UE tentera de trouver la semaine prochaine une "position commune" sur cette question, a annoncé le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, en  expliquant que les ministres des Affaires étrangères doivent "examiner d'urgence la situation au cours de leur réunion informelle prévue la semaine prochaine à Dublin".


Personne ne  s’étonnera que le PS a, lui, salué la "détermination" du chef de l’État,  en se réjouissant que "nos partenaires européens soient amenés à étudier la levée de l'embargo sur les livraisons d'armes".



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 Les documents officiels 

Publié le 14 Mars 2013
La France considère qu’aujourd’hui, en Syrie, des armes sont livrées. Au régime de Bachar El ASSAD et notamment par les Russes. Nous, nous souhaitons que les Européens lèvent l’embargo sur les armes.
Publié le 15 Mars 2013
Le Conseil européen a tenu une réunion à vingt-sept sut les orientations économiques de l’Europe pour l’année 2013. Il y aura une réunion de la zone euro juste après cette conférence de presse et demain une nouvelle session à vingt-sept sur les questions internationales et plus particulièrement sur les relations avec la Russie.
Publié le 15 Mars 2013
Bruxelles – Vendredi 15 mars 2013 LE PRESIDENT : « Mesdames, Messieurs, je vous retrouve à la fin du Conseil. Nous nous étions déjà (...)
Rubrique : Europe - International, développement et francophonie

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(Le Président François Hollande a aussi rencontré avant le Conseil Européen Monsieur Sergueï STANISHEV, Président du Parti Socialiste Européen (PSE)  
Publié le 15 Mars 2013
Mesdames, Messieurs,   L’enjeu du Conseil européen qui va s’ouvrir, c’est de rappeler la stratégie de croissance qui doit être celle de l’Europe. Nous avons en effet, comme il a été rappelé, engagé un pacte de croissance au mois de juin dernier. Il se met en œuvre et nous devons faire en sorte qu’il ait le plus d’impact possible en 2013.
Rubrique : Europe

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Revue de Presse :

1.      

RIA Novosti ‎- il y a 19 heures
... la levée de l'embargo sur les livraisons d'armes à l'opposition syrienne, indiquant qu'une telle démarche pourrait provoquer une réaction de ...
www.francetvinfo.fr/livraison-d-armes-aux-rebelles-syriens-damas-d...
Il y a 2 jours – Livraison d'armes aux rebelles syriens : vers la levée de l'embargo européen? Mis à jour le .... Afficher plus de réactions. Google Reader ...
www.rmc.fr › InfoFrance
Il y a 1 jour – Paris veut lever rapidement l'embargo sur les armes en Syrie : La France et le Royaume-Uni ont appelé jeudi à ... Réactions à: **catégorie** ...
www.rmc.fr › InfoMonde
Il y a 23 heures – Guéant « opposé à la levée de l'embargo sur les armes » pour les rebelles syriens. Réactions à: **catégorie**. 130. réactions. Par calicoba77 ...
actu.voila.fr/.../syrie-paris-et-londres-pronent-une-levee-de-l-embarg...
Il y a 1 jour – Syrie: Paris et Londres prônent une levée de l'embargo pour armer les rebelles. Mots clés: syrie ; conflit. Lire les réactions / Réagir. Marquer / ...
fr.rian.ru/world/20130315/197810321.html
Il y a 18 heures – Syrie/embargo sur les armes: l'UE s'efforce d'élaborer une position ... à la prudence quant à la levée de l'embargo sur les livraisons d'armes à ... indiquant qu'une telle démarche pourrait provoquer une réaction de la part de ...
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www.lepoint.fr › International
Il y a 2 jours – Interrogé sur la réaction française si les Européens n'acceptaient pas une levée de ... "Lever l'embargo c'est un des seuls moyens qui restent pour faire ... Le conflit en Syrie a fait, selon l'ONU, plus de 70.000 morts depuis son ...
actu.orange.fr/.../syrie-paris-et-londres-pronent-une-levee-de-l-embar...
Il y a 1 jour – La France et la Grande-Bretagne ont prôné jeudi une levée rapide de l'embargo européen pour pouvoir ... Syrie: Paris et Londres prônent une levée de l'embargo pour armer les rebelles .... voir mon journal de réactions aide ...
mediabenews.wordpress.com/.../syrie-lever-lembargo-sur-les-armes-c...
Il y a 21 heures – Syrie : Lever l'embargo sur les armes, « c'est maintenant » ! .... Interrogé sur la réaction française si les Européens n'acceptaient pas une levée ...
10.                       Syrie: faut-il lever l'embargo sur les armes ? - Newsring
www.newsring.fr/.../3601-syrie-faut-il-lever-lembargo-sur-les-armes

Il y a 2 jours – Syrie: faut-il lever l'embargo sur les armes ? Oui Non. 17% 83%. 1 Argument. 0 Réaction. 6 Votes. Contribuer au débat. Suivre le débat Suivre ...
11.                       Syrie : la France et la Grande-Bretagne veulent lever l'embargo sur ...
www.franceinfo.fr/.../syrie-la-france-et-la-grande-bretagne-veulent-le...
Il y a 2 jours – Syrie : la France et la Grande-Bretagne veulent lever l'embargo sur les armes. Les rendez-vous .... 0. Vos réactions sur cette info. Toutes les ...

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