Les annonces politiques depuis le début du conflit
nous assurent que l’Opération Serval
engagée par la France au Mali est une réussite.
Lors de leurs
déplacements successifs au Mali , nos dirigeants ont visité des villes et des zones libérées, et des zones de combats, les ministres Le Drian et Fabius se sont
déplacés assez récemment, l’un et
l’autre ont pu se rendre compte sur
place que les combats étaient encore
très durs et violents, surtout dans le massif de l’Adrar et les monts et vallées des Ifoghas, ils ont pu voir que nos soldats exploraient
au péril de leur vie des grottes et des caches dans lesquelles les rebelles djihadistes détenaient des armes
et qu’ils était
très difficiles à éliminer, c’est ce qu’ils ont
dit en rentrant en France, en
ajoutant que c’était la dernière phase la plus dure, la plus difficile que l’on
se devait de poursuivre et de terminer
le travail.
Depuis le début
de l’intervention Française, en
l’espace de 2 mois et quelques jours , nous avons déjà perdu 5 soldats tués aux
combats ou dans des opérations de
reconnaissance, et des soldats tchadiens
et maliens qui combattent avec les soldats français ont eu aussi perdu leur vie en plus grand nombre, et nous déplorons avec nos alliés de très nombreux
blessés, mais pas une semaine ne se passe sans que nos dirigeants ne se
félicitent de nos succès militaires au
Mali et nous assurent que les soldats français - 4.000 hommes au total
- vont commencer à rentrer dans très peu de temps progressivement au fur et à
mesure de leur remplacement par les forces africaines de la Misma.
Ainsi le discours
politique se veut rassurant, le Président, les ministres avaient avancé tout de suite après le début de notre
intervention au Mali que nos soldats
rentreraient en mars, vers la fin du mois de février ils nous annonçaient un
retrait de nos troupes pour fin mars /mi avril, et c’est ce qu’ils assuraient
aussi aux Députés lorsque ceux-ci les interrogeaient
au cours des séances de questions à l’Assemblée Nationale, lorsque celles-ci
portent sur le Mali.
Plus récemment, le
Premier ministre Jean-Marc Ayrault a
annoncé à l’Assemblée Nationale le 20 mars que le retrait débutera "à partir de la
fin du mois d'avril" ".
Ainsi
successivement on nous a parlé de mars, de mi-avril, et de la fin du mois d’avril.
Et tout récemment,
Mercredi soir 20 Mars, lors du dîner du CRIF(Conseil Représentatif des Institutions
Juives de France) où il était l’invité d’honneur en sa qualité& de
Président de la République, François
Hollande, au cours de son discours, à un certain moment, a expliqué la décision qu’il avait prise d’intervenir au Mali au nom de la
France, pour terminer su ce sujet en
assurant « ….Dans la dernière phase, où nous sommes, la quasi-totalité du
territoire sera revenue à la souveraineté du Mali dans quelques jours. »…
Il s’agit de
déclarations assez rassurantes à première vue, mais elles ne le sont pas pour certains médias et observateurs qui suivent et analysent la situation au Mali
tout autrement.
Les médias en
France, mais aussi à l’Etranger, au
moins pour ceux qui suivent ces
évènements avec une certaine objectivité
, s’interrogent et expriment la crainte
d’un enlisement, ils soulignent que les
forces africaines de la Misma (Mission internationale
de stabilisation du Mali) devraient prendre
le relais progressivement, mais que ceci ne signifie pas le retrait effectif des troupes françaises et, prenant en compte les réalités politiques mais
aussi militaires du terrain, ces médias
estiment que la France sera encore amenée à rester au-delà d’avril pour garder une force
d’intervention au Mali jusqu’aux prochaines élections prévues en Juillet, et qu’on ne peut penser que les soldats français
partent du jour au lendemain, en
soulignant notamment que la mission que s’est donnée la France de libérer l’ensemble du territoire malien
l’oblige par cet engagement public d’y
rester au moins jusqu’aux élections de
juillet , au-delà si nécessaire, et de plus qu’elle sera responsable de la sécurité , pendant
toute la période de déroulement des opérations de relève par la
Misma.
Une
relève que nos dirigeants français nous disent en cours, mais selon certains articles
que nous avons lus cette relève n’avancerait
pas assez vite , on apprend aussi notamment que le Conseil de Sécurité de l’ONU voterait « autour du 15 Avril » une résolution qui convertirait les compétences
(militaires ?) de la Misma vers une
opération de maintien de la paix (OMP) de l'ONU, la « Minuma »
cette « OPM » si la résolution
est adoptée, pourrait ensuite d’ici Juillet au plus tôt mobiliser au total jusqu'à 10.000 hommes , auxquels
le contingent tchadien et d'autres unités pourraient participer notamment burundaises et mauritaniennes.
En attendant
que ces nouvelles intentions onusiennes vers
« un maintien de la paix » se précisent, comme le souhaiterait la
France d’après les médias, on nous dit que la MISMA compte 6000 hommes sur le terrain (dont 4000
soldats tchadiens aptes au combat ) , mais les médias indiquent que si
les soldats tchadiens sont eux aptes au combat, bien équipés et armés, les autres soldats de la Misma manquent
de formation, d’équipement militaires ,
de produits alimentaires, etc.. , et indiquent aussi que la Misma ne constitue pas un ensemble cohérent et
homogène dans son commandement, et qu’il faudra aussi prendre tout le temps nécessaire pour l’organiser, l’équiper, et former ses soldats aux combats,
à la sécurité, au maintien de l’ordre, c'est-à-dire de longs mois avant qu’elle ne
soit en mesure d’assurer pleinement la relève.
Plusieurs acteurs et observateurs indiquent aussi que même
après une éventuelle adoption d'une résolution au Conseil de sécurité, que la présence des Français sera nécessaire
pour organiser et accompagner cette opération
de maintien de la paix « Minuma» au-delà de juillet,
et d’autres estiment que les
opérations anti-terroristes et le « maintien de la paix doivent rester de
la responsabilité et aux mains des français et non des Nations Unies, enfin d’autres s’interrogent … » De quelle manière la France
restera-t-elle ? Un contingent sera-t-il intégré à la Minuma ? Des forces
spéciales seront-elles directement déployées ?
En attendant si Paris
assure que l'armée française, aidée des soldats tchadiens, a réussi à libérer
Gao et Bamako et d’autres villes, et neutraliser les forces terroristes d'Aqmi qui agissent au Sahel, des
attentats sont encore présents,
notamment dans la nuit du mercredi 20 au
Jeudi 21 mars, à Tombouctou dans la zone
autour de l'aéroport, dans un secteur qui semblait plus calme que les secteur
de Gao et de l’Adrar des Ifoghas, plus d’ une dizaine de djihadistes ont attaqués
l’aéroport de Tombouctou après l’explosion d’une voiture piégée., selon ce qui a été déclaré par l’Etat-major français un véhicule
piégé a explosé du côté de l'aéroport de Tombouctou, un djihadiste a actionné
sa ceinture d'explosifs, un militaire malien est mort , d’autres blessés, … l’Etat major français a aussi précisé que
la réaction des forces françaises et maliennes a été rapide et efficace, tuant
une dizaine de combattants insurgés.
Malheureusement l’attentat de Tombouctou démontre que
les djihadistes sont encore nombreux à
s’infiltrer dans des villes, à attaquer,
qu’ils sont armés, qu’ils ont des explosifs leur permettant de faire
exploser des voitures et d’équiper leurs
ceintures « kamikazes »
Et l’opération dans les Ifoghas est en cours, une
dernière phase la plus dure qui risque de durer longtemps.
On voit bien que quand on parle
d’un calendrier de retrait des forces françaises on ne peut pas à vrai
dire, garantir une date, puisque des terroristes
attaquent encore dans les villes et que les Ifoghas ne sont pas
totalement « nettoyés » et
sécurisés.
Donc en ce qui concerne le Mali les discours politiques sont destinés d’abord à rassurer l’opinion,
mais les médias et les observateurs qui
relatent et commentent la
réalité de ce qui se passe sur le terrain où il reste à continuer le travail, les combats, les
opérations de nettoyages, les opérations
de reconnaissance, et la sécurité estiment que les annonces politiques
qui se succèdent en France , n'engagent en rien sur la date d’ un retrait effectif, ils écrivent
qu’ elles visent surtout à assurer que la France n'a pas vocation à rester au
Mali, qu’elles permettent de mettre la
pression sur les forces africaines qui sont censées prendre le relais, de presser l'Union africaine et la Cédéao , d'accélérer la mise en place de la Misma, et
les Nations unies de transformer éventuellement la Misma en force onusienne.,
ou encore que le financement sera ainsi assuré par l'ONU, allégeant les dépenses militaires
françaises.
Sur ce dernier
point reste encore que le Conseil de Sécurité de l’Onu votera une résolution au mieux mi-avril et
que la dimension internationale que prendra cette résolution si elle est
adoptée restera difficile à organiser et
à mettre en œuvre au Mali.
Voilà qui pose quelques questions sur les annonces
rassurantes et optimistes de nos
dirigeants.
A l’heure où je termine cet éditorial je viens d’apprendre
que le Président de la République vient de confirmer de manière certaine la mort d’Abdelhamid Abou ZEID,
l’un des principaux chefs d’Aqmi survenue
lors des combats menés par l’armée française et les tchadiens dans l’Adrar des Ifoghas au
Nord du Mali, à la fin du mois de février.
REVUE DE PRESSE :
- ·
Les Échos - il y a 4 heures
Abou Zeïd était l'un des principaux chefs d'Al Qaïda
au Maghreb islamique. Il a été tué lors d'opérations militaires...
Le Monde - il y a 1 jour
El Watan - il y a 11 heures
www.lemonde.fr/mali/
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www.rfi.fr/.../20130323-mort-chef-jihadiste-abou-zeid-conf...
Il y a
7 heures – L'Elysée a confirmé ce samedi 23 mars, qu'Abou Zeid, l'un des
principaux chefs d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), avait effectivement ...
tempsreel.nouvelobs.com
› Guerre au Mali
Il y a
13 heures – L'important chef d'AQMI a été tué lors d'une opération menée
par les armées française et tchadienne au nord du Mali.
- Le jihadiste français capturé au Mali déféré au parquet de Paris
- MALI. L'ambassadeur de France démis de ses fonctions
- MALI. Une dizaine d'islamistes tués à Tombouctou
- Otages : "On ne négocie plus avec les terroristes"
16 mars
2013 ... L'ONU table sur la 'présence complète' de sa 'mission
de stabilisation' au Mali en juillet pour remplacer la mission
africaine Misma et le gros ...
www.jeuneafrique.com/.../mali-l-onu-devrait-prendre-le-relais-de-l-armee-
francaise-et-la-misma-en-juillet.html
|
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