Le 11 mars 2013 en première séance à l’Assemblée Nationale se trouvait à l’ordre du jour je cite en reprenant les titres du sommaire tels qu’ils
figurent sur le compte rendu intégral :
1. Décès du président de la République bolivarienne du
Venezuela
2. Nomination de députés en mission temporaire
3. Refondation de l’école de la République
Avant de passer au sujet qui nous intéresse, à savoir l’intervention de Madame Marion
Maréchal-Le Pen sur la « Refondation de l’école de la République »,
on peut regretter que le titre concernant le décès du président
du Venezuela ne mentionne pas
exactement le nom d’Hugo Chavez.
ooOoo
Ceci remarqué, revenons à notre sujet, l’intervention de Madame
Maréchal-Le Pen telle que vous avez pu l’entendre en extrait vidéo ci-dessous, est retranscrite dans
le compte rendu intégral publié sur le
site de l’Assemblée Nationale, mais par
rapport à ce qu’elle a dit nous avons remarqué quelques petites différences
dans la forme écrite. Nous retrouvons aussi dans le compte rendu que vous retrouverez en extrait au-dessous de
la vidéo, les exclamations parfois stupides et grotesques de certains députés qui ont essayé de lui couper la parole, ce
que nous ne voyons pas en extrait vidéo
ci-dessous.
Quoiqu’il en soir le
fond demeure, au travers de ses
remarques et observations nous
retrouvons dans l’intervention de la Députée Marion Maréchal-Le Pen des
critiques de bon sens que nous approuvons sans réserve.
Pour que tout soit clair nous reproduisons ci-dessous un
extrait du compte rendu intégral de cette séance portant sur l’intervention de Marion
Maréchal-Le Pen :
Copié/collé :
Mme la présidente. La parole est à Mme Marion Maréchal-Le Pen.Mme Marion Maréchal-Le Pen. Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, comme chaque ministre de l’éducation nationale, M. Peillon veut laisser sa trace en donnant son nom à une loi. Souvenons-nous qu’à ce jeu de l’ambition, les derniers ministres socialistes dont les noms sont restés dans les mémoires étaient M. Savary et M. Allègre.
La refondation inscrite dans le programme de François Hollande s’est trouvée éclipsée, ces dernières semaines, par la très polémique réforme des rythmes scolaires combattue par les enseignants, notamment à Paris. Et pour cause : le projet de loi que nous allons examiner est avant tout un droit à l’état gazeux : beaucoup de déclarations d’intention, d’incantations, mais relativement peu de mesures concrètes.
Ensuite, il faut, bien sûr, se mettre les enseignants dans la poche – ou plus exactement les syndicats d’enseignants – en créant 60 000 postes supplémentaires, à rebours de l’effort national de maîtrise des dépenses publiques. En vérité, le problème n’est pas tant le nombre de professeurs que la répartition du travail et ce que vous exigez d’eux par la multiplication des formations, des matières à dispenser et des suivis personnalisés.
Parmi le peu de mesures concrètes figurant dans le projet de loi, il est permis de s’interroger sur la pertinence de l’introduction de l’anglais dès le primaire quand nos élèves ont déjà du mal à acquérir une bonne maîtrise orale, écrite et parlée du français. Le problème n’est pas tant la précocité de l’enseignement que sa méthode et le nombre d’heures qui lui sont consacrées. À titre personnel, je me souviens des deux heures d’anglais par semaine dont je bénéficiais au lycée, deux heures largement axées sur l’écrit, en particulier sur l’anglais littéraire, ce qui n’était certainement pas une bonne solution. De même, si la scolarisation des enfants dès deux ans permet de décharger un peu plus les parents actifs, on ne peut ignorer le coût qui s’ensuivra et viendra encore alourdir le premier budget de l’État.
Parmi les mesures prévues par le projet de loi, j’en remarque une, particulièrement symbolique, celle du retour de la morale dite laïque à l’école. L’éducation civique devient ainsi l’enseignement moral et civique. Mais de quelle morale s’agit-il ? De celle qui veut que l’on respecte les enseignants ? De celle qui invite à respecter le pays qui vous fournit une éducation gratuite, ses symboles, son drapeau et ses représentants ? De celle qui veut que l’on privilégie le travail, le mérite, la loi et le respect de l’autre ? Rien n’est moins sûr.
La morale que la gauche veut voir professer à l’école, c’est celle qui fera, comme l’indique l’étude d’impact, « des citoyens éclairés porteur de valeurs (...) comme la primauté de la raison et le refus des dogmes ». (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Yves Durand, rapporteur. Mais c’est très bien, tout cela !
Mme Marion Maréchal-Le Pen. Vaste programme, qui laisse le champ libre aux sergents recruteurs pour façonner ce qui relève selon eux de la raison ou des dogmes. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Mme Michèle Fournier-Armand. On se calme !
Mme Marion Maréchal-Le Pen. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : utiliser les outils de l’école pour inculquer votre doctrine idéologique (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Au sujet de l’enseignement moral et civique, je lis dans l’étude d’impact qu’il permettra « un apprentissage du respect mutuel entre élèves sans distinction liée au genre ».
M. Régis Juanico. Exact !
Mme Marion Maréchal-Le Pen. Et voilà, en quelques mots tout est dit ! Discrètement, voici que sera enseignée comme vérité incontestable, sans concertation avec les parents, la théorie du genre, largement critiquable, qui veut que le genre masculin ou féminin soit distinct du sexe biologique et seulement lié au conditionnement social ou à l’éducation.
M. Patrick Bloche, président de la commission des affaires culturelles. C’est faux, c’est grotesque !
Mme Marion Maréchal-Le Pen. Ainsi, l’orientation sexuelle n’aurait rien à voir
avec une quelconque prédisposition génétique naturelle, mais serait la simple
conséquence des préjugés sociaux et culturels – il y a là largement de quoi perturber
le bon sens des élèves. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Il suffit de
survoler ce projet pour comprendre rapidement votre tendance à vouloir faire de
l’école un lieu d’éducation et non plus d’enseignement. Vous cherchez à vous
substituer à la cellule familiale potentiellement mal pensante, allant jusqu’à
parler de « coéducation » avec les parents. Ainsi ne parlerons-nous
plus d’enseignement artistique et culturel, mais bien d’éducation artistique et
culturelle. Je lis ainsi que « ce parcours doit permettre aux élèves,
entre autres, de découvrir des œuvres, des artistes, des monuments. » À la
lecture de ces mots, il me revient à l’esprit la délicieuse initiative de mon
professeur d’histoire, au lycée, qui, dans le cadre des sorties scolaires,
n’avait rien trouvé de mieux que de nous emmener en banlieue à
Saint-Quentin-en-Yvelines, ville nouvelle (Rires et exclamations sur les
bancs du groupe SRC)…
M. Régis Juanico.
Quel calvaire cela a dû être !
Mme Marion Maréchal-Le Pen. …afin de nous faire découvrir la beauté
architecturale des HLM, du collectivisme, de la diversité populaire et des
œuvres d’art moderne jonchant les rues – ce qui, je dois l’avouer, nous a
laissés plus perplexes qu’émus. Mais il est vrai qu’en commission, certains
défendaient l’idée d’initier le plus tôt possible les élèves à l’art
moderne : si vous n’aimez pas, on vous apprendra à aimer !
Mme Sylvie Tolmont. Connaître ne veut pas dire aimer !
Mme Marion Maréchal-Le Pen. Tout un programme – de gauche, évidemment. Je
n’ose imaginer ce qui attend les élèves en l’absence de feuille de route du
Gouvernement sur ce sujet pour couper court aux délires de certains enseignants
militants.
Il est étonnant de
ne trouver, dans une loi de refondation de l’école de la République, aucune
garantie quant à la neutralité politique des enseignants. La morale à l’école
devrait être avant tout celle des professeurs. Si ceux qui doivent enseigner la
morale sont partisans, comment assurer les conditions de la formation d’un
jugement personnel aux élèves qui se voient imposer une vérité ? À ce
titre, rappelons-nous ces images de lycéens emmenés par leurs professeurs pour
manifester entre les deux tours de la présidentielle de 2002, ou contre la loi
relative au CPE.
Rien de concret
non plus sur le respect de la laïcité à l’école, en dépit d’atteintes
manifestement de plus en plus nombreuses. Dans ma circonscription, de nombreux
témoignages me rapportent l’existence de jeunes élèves se rendant à l’école
voilées sans jamais être inquiétées. (Exclamations sur les bancs du groupe
SRC.)
Aucune mesure non
plus pour assurer la neutralité des programmes en termes de contenus, notamment
en histoire. On sait pourtant que certaines questions sont éminemment
polémiques. On se souvient du débat sur le rôle positif de la colonisation.
L’impact que peut avoir la présentation à des jeunes issus de l’immigration de
ces épisodes est pourtant déterminant dans leur intégration et leur implication
citoyenne.
Mme Julie Sommaruga. Retournez donc à Saint-Quentin-en-Yvelines, cela ne peut vous faire
que du bien !
Mme la
présidente. Il faut conclure, madame
Maréchal-Le Pen.
Mme Marion Maréchal-Le Pen. Comment leur faire respecter un pays que l’on
présente comme responsable de l’exploitation, voire de la torture de leurs
grands-parents, sans qu’aucun élément ne vienne relativiser ou positiver le
rôle de la présence française ?
Vous répétez à
l’envi les mots de République, de laïcité, de démocratie pour parler de
l’école, mais ce sont sur ses résultats qu’on la juge. Or, si jadis elle
intégrait et émancipait, désormais, elle n’est plus qu’une machine à exacerber
les particularismes, un laboratoire pour pédagogisme et une usine à chômeurs.
M. Luc Belot.
Après avoir entendu cela, je dois m’excuser auprès de M. Reiss, à qui
j’avais reproché d’être excessif !
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