Depuis une quinzaine de jours des manifestations ont eu
lieu sur différentes places européennes,
la plus inattendue fut celle qui eut lieu
le 21 février à Bruxelles, certes la Belgique n’est pas encore
frappée de plein fouet par l’austérité,
mais elle en est menacée, de plus le
gouvernement durcit sa position en refusant de négocier avec les représentants sociaux. C’est ainsi que
plusieurs milliers de manifestants, dont des fonctionnaires venus en soutien, défilaient le 21 février dans les rues de
Bruxelles pour protester contre leur gouvernement, contre sa politique, pour défendre
leurs statuts sociaux, leurs salaires, leurs pouvoir d’achat, leurs emplois.
Certains manifestants qui ont l’impression
de tout perdre, questionnés par une journaliste, se sont exprimés tour à tour et nous avons résumé ci-dessous celles qui font le plus nettement ressortir les causes de leurs protestations et
revendications :
-.. «Je veux dire non
à une société où il à de plus en plus d’inégalité, de la violence, d’angoisse,
de malheur.. »
-
… « on revendique pour un changement de
politique.. »
-
…. « il ne faut pas oublier les travailleurs,
on ponctionne de plus en plus d’argent aux travailleurs, on s’attaque toujours
aux petits, ils commencent à en avoir
marre.. »
-
« … c’est l’Europe qui nous dicte cette
série de choses, l’Europe c’est une chose, mais il y a toute la liberté au
niveau de l’accord inter professionnel, mais le gouvernement bloque
complètement les choses , certains parlent même de six ans, ca n’est pas
possible , il y a des entreprises qui font des bénéfices, et on
ne redistribue pas aux travailleurs , donc ce n’est pas logique.
Une journaliste fait remarquer : Est-ce que vous pensez qu’en
manifestant ça va changer quelque chose aujourd’hui ?
Réponse d’un manifestant :
-
« aujourd’hui tout seul non, c’est pas la
manif d’aujourd’hui qui va faire que le
monde va changer, mais l’important c’est
d’entretenir un réseau de « non »,
de résistance à ce mouvement de fond qui
nous abîme la vie à tous.. »
La journaliste poursuit : ce sont des manifestations qui peuvent conduire à la
grève éventuellement ?
Réponse :
-
« Tout dépendra de la politique du Gouvernement,
ce qu’il veut décider .., ce qu’ils vont changer comme possibilités, car il y a
des possibilités, elles existent .. »
Nouvelle intervention de la journaliste : Mais faire des grèves
justement ça ralentit l’économie, les gens vont pas travailler, c’est de l’argent
en moins, c’est peut-être pas la meilleure solution ?
Réponse :
-
..l’argent en moins, mais face à un
Gouvernement qui refuse de négocier ..,
qui refuse de parler des statuts sociaux, si vraiment il n’y a pas d’entente ici, elles seront des actions prochaines que l’on se verra obligé de faire,
concrètement ce sera de l’accord interprofessionnel
La journaliste reprend : Mais ce sera quoi les solutions ?
Une manifestante répond :
-
Les solutions c’est déjà d’arrêter d’augmenter
tout, de ne pas laisser augmenter les
loyers , de ne pas laisser augmenter tout et (au contraire) d’augmenter le
travailleur qui s’y retrouve pas dans don pouvoir d’achat..
Un autre manifestant :
- -
Brider le capitalisme financier, et au niveau des
taxes ce qui fait que l’Etat a des moyens pour la santé, pour les écoles, pour
les routes .., ça vient du travail, or le travail, l’emploi, n’est pas en
augmentation , par contre les revenus du capital eux augmentent, ils peuvent se
répartir sur les impôts, il y a beaucoup d’argent , il y a énormément de
grosses fortunes en Belgique qui sont
intouchables, et on s’attaque toujours aux petits travailleurs, il faut arrêter !,
le travailleur en a un peu marre ..
- -
« il faut aider les entreprises, il faut
aider les travailleurs, il faut penser aux salaires, il faut augmenter les
salaires, il faut des emplois de qualités »
Au fond les revendications belges sont celles que nous devrions formuler en France en les
accentuant fortement puis que nous
sommes dans une situation nettement plus critique que celle de la Belgique,
ceci noté il faut cependant souligner que les Belges ont tout à fait raison de
se réveiller à temps, en espérant qu’ils auront assez de force pour faire plier
leur gouvernement (affaire à suivre)
Voir la vidéo "Belgique" en fin d'éditorial
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L'Espagne
manifeste contre l'austérité et la corruption
Le Samedi 23 février 2013 c’était au tour de l’Espagne
de protester contre l’austérité et la corruption aux cris de « Démission ».
Des dizaines
de milliers de personnes ont envahi
Madrid samedi 23 Février pour crier contre l’austérité, les suppressions d’emploi,
le chômage et la corruption.
"Démission",
scandaient les manifestants sous
les pancartes blanches portant un seul mot, "NO", frappées d'une
paire de ciseaux, symbole des coupes budgétaires……, "Rajoy, pars", "Dictature des banques, NON", pouvait-on lire sur d’autres pancartes.
"Non au
coup d'Etat des marchés", pour "une véritable démocratie" tels
étaient les mots d’ordre de cette manifestation de citoyens rassemblés, qui s’avançaient en masse sur les avenues vers la
place Neptuno près du Congrès d es députés , dans le vacarme des sifflets et des percussion, tous ensemble,
enseignants, médecins , infirmières, personnels de santé, mineurs du nord de l’Espagne
, mouvements féministes, écologistes, indignés
Les manifestants étaient contenus par des pompiers tandis que de longs barrages de police protégeaient le Congrès
"Nous en avons ras-le-bol", lançait Luis
Miguel Herranz Fernandez, un médecin hospitalier en dénonçant
"les coupes budgétaires, la corruption, la baisse de qualité du système de
santé".
"Dans n'importe quel pays, cela servirait à
quelque chose, mais ici, cela ne sert à rien. Le gouvernement ne nous écoute
pas", s'indignait un jeune médecin ….., "Nous sommes ici tous unis, les
médecins, les pompiers, les mineurs, et cela leur est égal".
"Nous sommes très en colère", s'écriait
Cristina Martin Benito, une infirmière "Nous
revendiquons la nécessité d'être protégés un peu plus, nous les citoyens, et
pas les banques".
Parmi les manifestants se trouvaient en signe de protestation des
salariés d'Iberia, compagnie aérienne qui doit supprimer 3.800 emplois, et des mineurs du nord de l’Espagne dénonçant
derrière une grande banderole "la fermeture des bassins miniers, sans
activité alternative".
Tous les indicateurs sociaux sont alarmants, l’Espagne
affiche un chômage de 26 % , les manifestants dénoncent aussi la politique d'austérité menée par le gouvernement de droite de Mariano
Rajoy, visant à récupérer 150 milliards d'euros d'ici 2014.
Des affaires de corruption qui atteignent les grandes institutions du pays renforcent un
climat de tensions, de malaise , d’instabilité politique , en janvier dernier le Premier Ministre Mariano
Rajoy figurait dans une liste de bénéficiaires présumés de paiements occultes, publiée par le quotidien El Païs, plus récemment Iñaki
Urdangarin , gendre du roi Juan Carlos était interrogé par un juge des Baléares
dans une enquête sur le détournement de plusieurs millions d’euros d’argent
public, des rumeurs circulait sur cette
affaire et aussi une autre rumeur sur une éventuelle abdication du Roi , à tel point que la maison Royale avait dû
vendredi publier un démenti sur cette dernière rumeur, mais la corruption présumée de Rajoy , du gendre du
Roi, et les rumeurs qui ne sont pas encore dissipées ont fait que samedi dans la manifestation des
drapeaux républicains étaient brandis contre la monarchie.
Comme à Madrid, des manifestations se sont déroulées dans
plusieurs dizaines de villes espagnoles rassemblant des milliers de personnes notamment à Barcelone, Valence, La Corogne ou
Séville.
"C'est une accumulation de tout , austérité, chômage, corruption, incertitudes sur l’avenir,
instabilité politique, qui indignent et
met en colère les espagnols et de l’avis des commentateurs il s’agit là d’un
cocktail explosif qui peut exploser à
tout moment et qui fait planer sur l’Espagne le spectre d’une guerre civile ( à
suivre )
oo0oo
Samedi 2 Mars la Grèce et le Portugal manifestaient , la Grèce contre
l’austérité, le Portugal contre l’austérité et la rigueur, ce qui en fait revient au même
puisque dans ces deux pays les populations sont privés de tout, d’argent, de
pouvoir d’achat, d’emplois et que les mesures d’austérité et de rigueur se multiplient et s’accentuent sous le
contrôle de la Troïka.
Commençons par la Grèce :
Commençons par la Grèce :
Rappelons que tout récemment, La Grèce était en grève contre l’austérité lors du passage de François Hollande dans ce
pays sans que la présence du président français soit mise en cause, à vrai dire
pour les grévistes et les organisateurs de cette grève ils ont ignoré sa présence, en fait ils étaient bien plus préoccupés par leurs revendications que par la présence du
François Hollande et des exemples ou leçons qu’il venait prodiguer à la Grèce.
Hier Samedi 2 Mars en Grèce ce sont
des professeurs, des enseignants du
secondaire, et des étudiants qui manifestaient à Athènes contre les coupes dans l’éducation et la rigueur,
imposées pour la quatrième année consécutive par les créanciers de la Grèce,
l’Union Européenne (UE) et le Fonds Monétaire International (FMI).
Cette
manifestation intervenait un jour avant
l’arrivée ce dimanche à Athènes des
hauts responsables de la troïka pour effectuer le contrôle régulier des comptes
grecs en vue de la poursuite des versements des prêts UE-FMI à la Grèce.
« Chassons la
troïka (UE-BCE-UE), les mémorandums (mesures de rigueur) et les
néonazis », scandaient les manifestants, qui avaient organisé un concert sur la place Syntagma face à d’importantes forces anti-émeutes.
des banderoles très expressives témoignaient des protestations du peuple grec,
« La pauvreté est la plus grande violence », proclamait une banderole
déployée sur la place Syntagma devant le Parlement
« Deux
étudiants morts, on nous tue », lisait-on sur une banderole qui faisait
allusion à la mort des deux étudiants jeudi à Larissa (centre) tués par des
émanations d’un chauffage de fortune dans leur domicile.
Le syndicat des enseignants du secondaire (Olme)
dénonçait « la propagande »
dans les écoles des néonazis de l’Aube dorée. Ce dernier parti a fait son apparition pour la première
au parlement lors des élections en juin avec 7% des voix.
L’Olme protestait
aussi contre le projet de loi sur la
fusion des établissements universitaires, le manque de chauffage dans les
écoles et « les tests d’évaluation » des professeurs, qui seront
appliqués pour la première fois cette année, selon ce syndicat : « ces tests ne visent qu’à supprimer des
postes dans les écoles où le manque de professeurs est déjà patent ».
Note : si
nous trouvons une vidéo de cette manifestation nous la téléchargerons ici-même,
pour le moment nous n’en avons pas trouvée mais nous ne désespérons pas de la
faire.
Passons au Portugal
Passons au Portugal
Le même jour au Portugal des centaines de milliers de personnes défilaient à Lisbonne et
dans les villes du pays, à l’appel d’un mouvement citoyen pour protester contre
la rigueur, mais aussi contre la présence de la Troïka à Lisbonne et de plus ils réclamaient la
démission du Gouvernement portugais.
Il s’agissait d’une mobilisation de plus grande envergure que les celles
qui se sont déroulées au Portugal dans le passé.
Dans la capitale à Lisbonne la tête du cortège s’est lançée l’après-midi vers 16 heures au son de la
chanson "Grândola Vila Morena", reprise en cœur par les manifestants, cette chanson est devenue le symbole de la
contestation au Portugal après avoir été l'hymne de la Révolution des Œillets
de 1974 qui avait permis l'instauration de la démocratie.
« C’est le peuple qui est souverain », une
phrase correspondant à un des vers du chanteur engagé José Afonso, créateur de
la chanson « Grândola Vila Morena », était le principal mot d’ordre
des rassemblements.
Depuis plusieurs semaines, des contestataires la
chantent au passage de membres du gouvernement et elle est même venue
interrompre un discours au Parlement du Premier ministre de centre droit, Pedro
Passos Coelho.
Samedi 2 Février elle a été entendue simultanément dans la trentaine de villes du
pays ou le mouvement apolitique "Que la Troïka aille se faire voir", a appelé à des rassemblements.
"Le
gouvernement ne peut gouverner contre le peuple." "La troïka et le gouvernement
dehors", "le Portugal aux urnes", "élections
maintenant", "démocratie participative", pouvait-on lire sur les
banderoles et les affiches portées par les manifestants aussi bien à Lisbonne que dans les autres villes..
« Qui s’endort dans la démocratie, se réveille
dans la dictature », « Bandits, rendez-nous notre argent » lisait-on
sur des affiches, « Aujourd’hui je suis dans la rue, demain ce sera
toi », lisait-on sur une autre affiche à côté d’un portrait du Premier
ministre de centre-droit, Pedro Passos Coelho.
Le mouvement apolitique
« Que la Troïka aille se faire voir » a pour principale cible la
"troïka" (UE-FMI-BCE) représentant les créanciers du Portugal, qui se
trouvaient de nouveau à Lisbonne pour
nouvel examen des comptes du pays, sous assistance financière.
.
Samedi, un des responsables du mouvement, Nuno Ramos
de Almeida a déclaré pendant la manifestation : « Le Gouvernement n’a
aucune légitimité politique, morale ou éthique pour continuer à être au pouvoir
…. » le gouvernement est devenu le problème qui empêche une solution.
"Ce qui est important c'est que les gens veulent
s'opposer à cette politique", a-t-il déclaré à l'AFP en ajoutant :
"Le gouvernement ne peut gouverner contre le peuple et je crois qu'il va
tomber".
Luis Da Costa
du parti d’extrê-gauche « Bloc de Gauche » venu manifester à titre
personnel déclarait de son côté : "Une grande manifestation est un
signal fort de mécontentement, et j'espère que le gouvernement en tiendra
compte"
« Cette manifestation est un signal clair que
« la troïka » et le gouvernement sont de trop dans ce pays », a
estimé aussi Joao Semedo, le chef du Bloc de gauche.
Dans les cortèges se trouvaient des étudiants, des enseignants, des professionnels de la santé,
des familles, des jeunes, des retraités, des chômeurs, tous en colère et inquiets dans ce pays ou le chômage touche plus de 17 %
de la population active.
A Lisbonne, le défilé était d'autant plus important
que de nombreux militants du principal syndicat portugais, la CGTP, y ont
participé et le cortège principal a également été renforcé par l’arrivée des
militants de plusieurs mouvements organisés par des enseignants, des
professionnels de la santé, ou des retraités, parmi les plus touchés par les
coupes budgétaires.
Même des militaires se sont joints à Lisbonne au défilé qui devait se terminer
vers 18H00 sur la Place du Commerce qui donne sur le Tage
Selon le mouvement apolitique « Que la Troïka
aille se faire voir », organisateur des rassemblements à Lisbonne et dans
une trentaine de ville du pays, quelque 500.000 personnes ont défilé dans la capitale
, et les médias rapportent qu’il était 400.000 à Porto, sans compter les autres
trentaines de villes, cela fait déjà pour ces deux seules villes 900.000
manifestants
.
A la fin des manifestations la chanson « Grândola Vila Morena », a retenti au même moment du nord au sud du
pays dans toutes les villes où des rassemblements ont eu lieu .
En fin de
soirée les autorités n’avaient communiqué aucune estimation du nombre de
manifestants.
Quoiqu’il en soit, la
manifestation de samedi a été très suivie et a donné une nouvelle dimension au
mécontentement populaire contre les mesures d’austérité mises en œuvre par le
gouvernement de centre-droit, à l’instigation de la Troïka
Il est réconfortant de souligner que des
rassemblements de soutien au mouvement contestataire portugais ont eu lieu dans
les capitales et villes des pays
étrangers notamment à Londres, Boston,
Paris, Madrid, Barcelone .
_________________________________/Belgique
_________________Portugal
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