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03 mars 2013

Grève et Manifestations - - Belgique- Espagne - Grèce - Portugal -

Éditorial de lucienne magalie pons


Depuis  une  quinzaine de jours des manifestations ont eu lieu sur différentes places  européennes, la plus inattendue fut celle qui eut lieu  le 21 février à Bruxelles, certes  la Belgique n’est pas   encore frappée de plein fouet  par l’austérité, mais elle en est menacée, de plus  le gouvernement durcit sa position en refusant de négocier avec les  représentants sociaux. C’est ainsi que plusieurs milliers  de manifestants,  dont des fonctionnaires venus en soutien,  défilaient le 21 février dans les rues de Bruxelles pour protester contre leur gouvernement, contre sa politique, pour défendre leurs  statuts  sociaux, leurs salaires,  leurs pouvoir d’achat, leurs emplois.

Certains manifestants  qui ont l’impression de tout perdre, questionnés par une journaliste,  se sont exprimés tour à tour et nous  avons résumé  ci-dessous  celles qui font le plus nettement ressortir  les causes de leurs protestations et revendications :

       -.. «Je veux dire  non à une société où il à de plus en plus d’inégalité, de la violence, d’angoisse, de malheur.. »

-         … « on revendique pour un changement de politique.. »

-         …. « il ne faut pas oublier les travailleurs, on ponctionne de plus en plus d’argent aux travailleurs, on s’attaque toujours aux petits, ils commencent  à en avoir marre.. »

-         « … c’est l’Europe qui nous dicte cette série de choses, l’Europe c’est une chose, mais il y a toute la liberté au niveau de l’accord inter professionnel, mais le gouvernement bloque complètement les choses , certains parlent même de six ans, ca n’est pas possible , il y a des entreprises qui font des bénéfices,  et  on ne redistribue pas aux travailleurs , donc ce n’est pas logique.

Une journaliste fait remarquer : Est-ce que vous pensez qu’en manifestant ça va changer quelque chose aujourd’hui ?

Réponse d’un manifestant :

-         « aujourd’hui tout seul non, c’est pas la manif d’aujourd’hui  qui va faire que le monde va changer, mais l’important  c’est d’entretenir un réseau  de « non », de résistance à ce mouvement de fond  qui nous abîme la vie à tous.. »
La journaliste poursuit : ce sont des  manifestations qui peuvent conduire à la grève éventuellement ?

Réponse :

-         « Tout dépendra de la politique du Gouvernement, ce qu’il veut décider .., ce qu’ils vont changer comme possibilités, car il y a des possibilités, elles existent .. »
Nouvelle intervention de la journaliste : Mais faire des grèves justement ça ralentit l’économie, les gens vont pas travailler, c’est de l’argent en moins, c’est peut-être pas la meilleure solution ?

Réponse :

-         ..l’argent en moins, mais face à un Gouvernement  qui refuse de négocier .., qui refuse de parler des statuts sociaux, si vraiment il n’y a pas d’entente  ici, elles seront des actions  prochaines que l’on se verra obligé de faire, concrètement  ce sera de l’accord  interprofessionnel

La journaliste reprend : Mais ce sera quoi les solutions ?

Une manifestante répond :

-         Les solutions c’est déjà d’arrêter d’augmenter tout,  de ne pas laisser augmenter les loyers , de ne pas laisser augmenter tout et (au contraire) d’augmenter le travailleur qui s’y retrouve pas dans don pouvoir d’achat..

Un autre manifestant :

-        -  Brider le capitalisme financier, et au niveau des taxes ce qui fait que l’Etat a des moyens pour la santé, pour les écoles, pour les routes .., ça vient du travail, or le travail, l’emploi, n’est pas en augmentation , par contre les revenus du capital eux augmentent, ils peuvent se répartir sur les impôts, il y a beaucoup d’argent , il y a énormément de grosses fortunes  en Belgique qui sont intouchables, et on s’attaque toujours aux petits travailleurs, il faut arrêter !, le travailleur en a un peu marre ..

-       -  «  il faut aider les entreprises, il faut aider les travailleurs, il faut penser aux salaires, il faut augmenter les salaires, il faut des emplois de qualités »


Au fond les revendications belges sont celles  que nous devrions formuler en France en les accentuant fortement  puis que nous sommes dans une situation nettement plus critique que celle de la Belgique, ceci noté il faut cependant souligner que les Belges ont tout à fait raison de se réveiller à temps, en espérant qu’ils auront assez de force pour faire plier leur gouvernement (affaire à suivre)

Voir la vidéo "Belgique"  en fin d'éditorial 
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L'Espagne manifeste contre l'austérité et la corruption

Le Samedi 23 février 2013 c’était au tour de l’Espagne de protester contre l’austérité et la corruption aux cris de « Démission ».


Des     dizaines de milliers de personnes ont  envahi Madrid samedi 23 Février pour crier contre l’austérité, les suppressions d’emploi, le chômage  et la corruption.

"Démission",  scandaient les manifestants  sous les pancartes blanches portant un seul mot, "NO", frappées d'une paire de ciseaux, symbole des coupes budgétaires……,  "Rajoy, pars",  "Dictature des banques, NON",  pouvait-on lire sur d’autres pancartes.

 "Non au coup d'Etat des marchés", pour "une véritable démocratie" tels étaient les mots d’ordre de cette manifestation de citoyens rassemblés,  qui s’avançaient en masse sur les avenues  vers  la place Neptuno près du   Congrès d es députés , dans le vacarme  des sifflets et des percussion, tous ensemble, enseignants, médecins , infirmières, personnels de santé, mineurs du nord de l’Espagne , mouvements féministes, écologistes, indignés

Les manifestants étaient contenus  par des pompiers tandis que  de longs barrages  de police  protégeaient le Congrès

"Nous en avons ras-le-bol", lançait Luis Miguel Herranz Fernandez, un médecin hospitalier  en dénonçant "les coupes budgétaires, la corruption, la baisse de qualité du système de santé".

"Dans n'importe quel pays, cela servirait à quelque chose, mais ici, cela ne sert à rien. Le gouvernement ne nous écoute pas", s'indignait  un jeune médecin  ….., "Nous sommes ici tous unis, les médecins, les pompiers, les mineurs, et cela leur est égal".

"Nous sommes très en colère", s'écriait Cristina Martin Benito, une infirmière  "Nous revendiquons la nécessité d'être protégés un peu plus, nous les citoyens, et pas les banques".

Parmi les manifestants  se trouvaient en signe de protestation des salariés d'Iberia, compagnie aérienne qui doit supprimer 3.800 emplois,  et des  mineurs du nord de l’Espagne dénonçant derrière une grande banderole "la fermeture des bassins miniers, sans activité alternative".

Tous les indicateurs sociaux sont alarmants, l’Espagne affiche un chômage de 26 % , les manifestants dénoncent aussi  la politique d'austérité menée  par le gouvernement de droite de Mariano Rajoy, visant à récupérer 150 milliards d'euros d'ici 2014.

Des affaires de corruption qui atteignent  les grandes institutions du pays renforcent un climat de tensions, de malaise , d’instabilité politique ,  en janvier dernier le Premier Ministre Mariano Rajoy figurait dans une liste de bénéficiaires présumés de paiements occultes,  publiée  par le quotidien El Païs, plus récemment Iñaki Urdangarin , gendre du roi Juan Carlos était interrogé par un juge des Baléares dans une enquête sur le détournement de plusieurs millions d’euros d’argent public, des rumeurs circulait sur  cette affaire et aussi une autre rumeur sur une éventuelle abdication du Roi  , à tel point que la maison Royale avait dû vendredi publier un démenti sur cette dernière rumeur, mais  la corruption présumée de Rajoy , du gendre du Roi,  et  les  rumeurs qui ne sont pas encore dissipées  ont fait que samedi dans la manifestation des drapeaux républicains étaient brandis contre la monarchie.  

Comme à Madrid, des manifestations se sont déroulées   dans plusieurs dizaines de villes espagnoles  rassemblant  des milliers de personnes  notamment à Barcelone, Valence, La Corogne ou Séville.

"C'est une accumulation de tout ,  austérité, chômage,  corruption, incertitudes sur l’avenir, instabilité politique,  qui indignent et met en colère les espagnols et de l’avis des commentateurs il s’agit là d’un cocktail explosif  qui peut exploser à tout moment et qui fait planer sur l’Espagne le spectre d’une guerre civile ( à suivre )



                                                                       oo0oo


Samedi 2 Mars la Grèce et le Portugal manifestaient , la Grèce contre l’austérité, le Portugal contre l’austérité et  la rigueur, ce qui en fait revient au même puisque dans ces deux pays les populations sont privés de tout, d’argent, de pouvoir d’achat, d’emplois et que les mesures d’austérité et de rigueur  se multiplient et s’accentuent sous le contrôle de la Troïka.

Commençons par la Grèce :

Rappelons que tout récemment, La Grèce était en grève contre l’austérité  lors du passage de François Hollande dans ce pays sans que la présence du président français soit mise en cause, à vrai dire pour les grévistes et les organisateurs de cette grève  ils ont ignoré sa présence,  en fait ils étaient bien plus préoccupés  par leurs revendications que par la présence du François Hollande et des exemples ou leçons  qu’il venait prodiguer à la Grèce.


 Hier Samedi 2 Mars en Grèce ce sont  des professeurs, des enseignants du secondaire, et des étudiants qui manifestaient à Athènes contre les coupes dans l’éducation et la rigueur, imposées pour la quatrième année consécutive par les créanciers de la Grèce, l’Union Européenne (UE) et le Fonds Monétaire International (FMI).


Cette manifestation intervenait  un jour avant l’arrivée  ce dimanche à Athènes des hauts responsables de la troïka pour effectuer le contrôle régulier des comptes grecs en vue de la poursuite des versements des prêts UE-FMI à la Grèce.


« Chassons la troïka (UE-BCE-UE), les mémorandums (mesures de rigueur) et les néonazis », scandaient les manifestants, qui avaient organisé un concert  sur la place  Syntagma  face à d’importantes  forces anti-émeutes.

des banderoles très expressives  témoignaient des protestations du peuple grec, « La pauvreté est la plus grande violence », proclamait une banderole déployée sur la place Syntagma devant le Parlement 

« Deux étudiants morts, on nous tue », lisait-on sur une banderole qui faisait allusion à la mort des deux étudiants jeudi à Larissa (centre) tués par des émanations d’un chauffage de fortune dans leur domicile.

 Le syndicat des enseignants du secondaire (Olme) dénonçait  « la propagande » dans les écoles des néonazis de l’Aube dorée. Ce dernier  parti a fait son apparition pour la première au parlement lors des élections en juin avec 7% des voix.

L’Olme protestait aussi  contre le projet de loi sur la fusion des établissements universitaires, le manque de chauffage dans les écoles et « les tests d’évaluation » des professeurs, qui seront appliqués pour la première fois cette année, selon ce syndicat :  « ces tests ne visent qu’à supprimer des postes dans les écoles où le manque de professeurs est déjà patent ».

Note : si nous trouvons une vidéo de cette manifestation nous la téléchargerons ici-même, pour le moment nous n’en avons pas trouvée mais nous ne désespérons pas de la faire.

Passons au Portugal


Le même jour au Portugal des centaines de  milliers de personnes défilaient à Lisbonne et dans les villes du pays, à l’appel d’un mouvement citoyen pour protester contre la rigueur, mais aussi contre la présence de la Troïka  à Lisbonne et de plus ils réclamaient la démission du Gouvernement portugais.

Il s’agissait d’une mobilisation de plus grande envergure que les celles qui se sont déroulées au Portugal dans le passé.

Dans la capitale à  Lisbonne la tête du  cortège s’est lançée   l’après-midi vers 16 heures au son de la chanson "Grândola Vila Morena", reprise en cœur par les manifestants,  cette chanson est devenue le symbole de la contestation au Portugal après avoir été l'hymne de la Révolution des Œillets de 1974 qui avait permis l'instauration de la démocratie.

« C’est le peuple qui est souverain », une phrase correspondant à un des vers du chanteur engagé José Afonso, créateur de la chanson « Grândola Vila Morena », était le principal mot d’ordre des rassemblements.

Depuis plusieurs semaines, des contestataires la chantent au passage de membres du gouvernement et elle est même venue interrompre un discours au Parlement du Premier ministre de centre droit, Pedro Passos Coelho.

Samedi 2 Février elle a été entendue  simultanément dans la trentaine de villes du pays ou le mouvement apolitique "Que la Troïka aille se faire voir",  a appelé à des rassemblements.

"Le gouvernement ne peut gouverner contre le peuple."  "La troïka et le gouvernement dehors", "le Portugal aux urnes", "élections maintenant", "démocratie participative", pouvait-on lire sur les banderoles et les affiches portées par les manifestants aussi bien à  Lisbonne que dans les autres villes..

« Qui s’endort dans la démocratie, se réveille dans la dictature », « Bandits, rendez-nous notre argent » lisait-on sur des affiches, « Aujourd’hui je suis dans la rue, demain ce sera toi », lisait-on sur une autre affiche à côté d’un portrait du Premier ministre de centre-droit, Pedro Passos Coelho.


Le mouvement  apolitique «  Que la Troïka aille se faire voir » a pour principale cible la "troïka" (UE-FMI-BCE) représentant les créanciers du Portugal, qui se trouvaient de nouveau  à Lisbonne pour nouvel examen des comptes du pays, sous assistance financière.

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Samedi, un des responsables du mouvement, Nuno Ramos de Almeida a déclaré pendant la manifestation : « Le Gouvernement n’a aucune légitimité politique, morale ou éthique pour continuer à être au pouvoir …. » le gouvernement est devenu le problème qui empêche une solution.

"Ce qui est important c'est que les gens veulent s'opposer à cette politique", a-t-il déclaré à l'AFP en ajoutant : "Le gouvernement ne peut gouverner contre le peuple et je crois qu'il va tomber".

 Luis Da Costa du parti d’extrê-gauche « Bloc de Gauche » venu manifester à titre personnel déclarait de son côté : "Une grande manifestation est un signal fort de mécontentement, et j'espère que le gouvernement en tiendra compte"

« Cette manifestation est un signal clair que « la troïka » et le gouvernement sont de trop dans ce pays », a estimé  aussi Joao Semedo,  le chef du Bloc de gauche.


Dans les cortèges se trouvaient des   étudiants,  des enseignants, des professionnels de la santé, des familles, des jeunes, des retraités, des chômeurs,   tous en colère  et inquiets  dans ce pays ou le chômage touche plus de 17 % de la population active.


A Lisbonne, le défilé était d'autant plus important que de nombreux militants du principal syndicat portugais, la CGTP, y ont participé et  le cortège principal  a également été renforcé par l’arrivée des militants de  plusieurs mouvements  organisés par des enseignants, des professionnels de la santé, ou des retraités, parmi les plus touchés par les coupes budgétaires. 

Même des militaires se sont joints  à Lisbonne au défilé qui devait se terminer vers 18H00 sur la Place du Commerce qui donne sur le Tage 

Selon le mouvement apolitique « Que la Troïka aille se faire voir », organisateur des rassemblements à Lisbonne et dans une trentaine de ville du pays, quelque 500.000 personnes ont défilé dans la capitale , et les médias rapportent qu’il était 400.000 à Porto, sans compter les autres trentaines de villes, cela fait déjà pour ces deux seules villes 900.000 manifestants 
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A la fin des manifestations  la chanson « Grândola Vila Morena »,  a retenti au même moment du nord au sud du pays dans toutes les villes où des rassemblements ont eu lieu .

En fin de soirée les autorités n’avaient communiqué aucune estimation du nombre de manifestants.

Quoiqu’il en soit, la  manifestation de samedi a été très suivie et a  donné une nouvelle dimension au mécontentement populaire contre les mesures d’austérité mises en œuvre par le gouvernement de centre-droit, à l’instigation de la Troïka

Il est réconfortant de souligner que des rassemblements de soutien au mouvement contestataire portugais ont eu lieu dans les capitales et villes  des pays étrangers notamment à  Londres, Boston, Paris, Madrid, Barcelone .


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