Je ne sais pas s’il faisait beau temps à Berlin aujourd’hui, mais une embellie relationnelle a illuminé la rencontre de la chancelière allemande Angela Merkel et du président Nicolas Sarkozy, qui se sont retrouvés comme prévu ce Lundi 13 juin, pour s’entendre et s’accorder, pratiquement in extrémis, en matière d’économie et de gouvernance de l’Union européenne, avant le Conseil européen du Jeudi 17 Juin et la réunion du G20 qui suivra quelques jours plus tard.
En résumé de leur concertation, L'Allemagne et la France sont convenues à parler « d'une même voix », alors que l'annulation de leur rencontre le 7 Juin avait laissé supposer un petit refroidissement entre la Chancelière Allemande et le Président Français.
Force est de constater aujourd’hui que les relations Franco-Allemande se sont montrées positives et convergentes sur les principales propositions qu’ils entendent présenter et défendre au Conseil Européen et au G20.
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont maintenant d’accord pour renforcer le pacte de stabilité par la création d'un gouvernement économique des 27 pays membres de l'Union européenne.
Mme Merkel a jugé "très important d'envoyer le signal en Europe qu'on ne veut pas des membres de première et de seconde zone au sein de l'UE, position qu’elle a toujours défendue
Se rapprochant du point de vue de Mme Merkel, le président français a reconnu que l'UE n'avait pas besoin de nouvelles institutions pour coordonner sa politique économique mais qu'elle devait plutôt "privilégier le pragmatisme", avec des réunions de pays de la zone euro "en cas de nécessité".
Les deux dirigeants ont expliqué, devant la presse, que l'objectif commun est d'agir de manière pragmatique et opérationnelle.
La France privilégiait jusque-à-présent la tenue de réunions régulières des chefs d'État et de gouvernement de la seule zone euro et l'instauration d'un secrétariat permanent, afin de coordonner les politiques budgétaires et défendre la monnaie unique, et l'Allemagne refusait l'idée d'un tel secrétariat.
Nicolas Sarkozy a également proposé une suspension des droits de vote pour les pays de l'UE qui se montreraient laxistes en matière budgétaire, comme Madame Merkel le soutenait depuis plusieurs semaines
"Nous pensons proposer au groupe de M. Van Rompuy (le président de l'UE), comme sanctions la suspension des droits de vote", a affirmé le président français.
Enfin en accord parfait sur tous les points évoqués les deux dirigeants se sont déclarés favorables à l'introduction d'une taxe bancaire et à la création d'une taxe sur les transactions financières.
Ils défendront ensemble leurs propositions communes au G20, fin juin.
Madame Merkel a annoncé : "Nous sommes convenus d'écrire une lettre commune au président en exercice du G20, le Premier ministre canadien, Stephen Harper pour indiquer clairement nos attentes", a annoncé Madame Merkel.
Il est bon de rappeler que Mercredi passé, une précédente lettre commune du Président Français et de la Chancelière d'Allemagne avait été adressé à M. José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, cette lettre rendu publique à l’aube du Mercredi 9 juin insistait en particulier, sur la nécessité de renforcer la transparence sur les positions courtes sur actions et sur les obligations, en particulier pour les obligations souveraines. :
Extrait de cette précédente lettre :
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« Compte tenu des évolutions récentes des marchés, nous estimons qu'il existe un besoin urgent que la Commission puisse accélérer ses travaux s'agissant de l'encadrement renforcé du marché des CDS souverains et des ventes à découvert, et présente avant l'ECOFIN de juillet, l'ensemble des pistes d'action envisageables.
« En particulier, nous estimons qu'il est indispensable de renforcer la transparence sur les « positions courtes sur actions et sur les obligations, en particulier pour les obligations « souveraines.
« Le travail de la Commission devrait comprendre la possibilité d'une interdiction au niveau « européen des ventes à découvert à nu de toutes ou de certaines actions et obligations et de « certains CDS à nu sur titres souverains, ainsi que ses conditions, en tenant en compte en « particulier du rôle spécifique joué par les Spécialistes en Valeurs du Trésor.
« Nous souhaitons également que la Commission européenne examine la possibilité « d'harmoniser au niveau européen les délais de règlement-livraison des titres applicables aux « transactions réalisées sur les marchés européens.
« Nous savons pouvoir compter sur votre plein engagement sur ce dossier essentiel pour la « préservation de la stabilité financière dans l'Union européenne. »
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Par ce précédent courrier les deux dirigeants insistaient aussi, pour que soient présentés en juillet plutôt qu'en octobre les propositions sur l'interdiction en Europe de certaines ventes à découvert ou produits dérivés, accusés de favoriser la spéculation sur la nécessité de renforcer la transparence sur les positions courtes sur actions et sur les obligations, en particulier pour les obligations souveraines
Comme on le voit, depuis le 9 juin Angela Merkel et Nicolas Sarkozy n’ont pas ménagés leurs efforts communs pour faire avancer leurs propositions tant en matière de régulation financière qu’en matière de gouvernance économique de l’Europe, espérons qu’ils seront entendus et suivis au Conseil Européen et ensuite au G20.
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