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16 novembre 2015

Par Maître Elie Hatem : QUI EST DERRIERE LES ATTENTATS ?

Éditorial de lucienne magalie pons

* copié/collé du communiqué de Maître Elie Hatem  :
QUI EST DERRIÈRE LES ATTENTATS?
Au-delà des émotions et de la réprobation des actes inqualifiables qui ont frappé Paris, il convient de s’interroger sur le message et les conséquences politiques de ces exactions. Cela nous conduira, en toute logique, à la piste des commanditaires de ces événements qui surgissent dans un monde en pleine ébullition. La question est donc de savoir à qui profite ce crime.
La veille de ces attaques, des actes similaires avec le même mode opératoire, se sont déroulés dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, un mouvement politique libanais qui a rangé derrière lui, principalement, toute la communauté chiite libanaise ainsi qu’une large partie des chrétiens voire même une frange des sunnites libanais.
Malgré des mesures de sécurité draconiennes que j’ai constaté lors de ma dernière visite au pays du Cèdre, en me rendant dans cette localité de la capitale pour rencontrer notamment le Seyyed Naïm Qassem, Secrétaire Général adjoint du Hezbollah, des kamikazes ont réussi à s’infiltrer dans ce quartier hautement protégé, utilisant les mêmes techniques observées tant en Irak qu’en Syrie pour la commission d’actes de terrorisme. L’attribution de ces attentats à Daech était de toute évidence, pour renforcer le creuset entre les sunnites et les chiites dont les relations se sont dégradées depuis l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais, Rafic Hariri, de confession sunnite. Ce crime n’a pas été et ne sera jamais élucidé.
L’étincelle du conflit sunnite - chiite s’est allumée depuis l’invasion de l’Irak en 2003. Ce conflit s’est renforcé au cours de la déstabilisation de la Syrie où le Hezbollah est récemment intervenu, avant les Russes, pour prêter main forte à l’armée syrienne et protéger les communautés chrétiennes, les plus vulnérables et les plus attaquées au Proche Orient. Le conflit sunnite – chiite s’est également étendu à Bahrein mais aussi au Yémen entre les Houthis, d’obédience chiite, soutenus par l’Iran, et les sunnites soutenus par l’Arabie Saoudite.
Le premier objectif cet attentat à Beyrouth est donc d’accentuer ce conflit chiite-sunnite, en particulier au Liban.
Le deuxième objectif de cet acte est de livrer un message au Hezbollah, lui démontrant sa vulnérabilité, sur son propre terrain, et tenter de ce fait de freiner l’intervention de ses unités en Syrie, en retournant l’opinion publique libanaise, notamment celle de la communauté chiite, contre lui.
Ce signal politique est identique à celui qu’on a voulu donner à la Russie dont les troupes interviennent en Syrie à la demande du gouvernement de ce pays : l’attentat contre l’avion transportant des touristes russes à Charam El Cheikh, en Égypte, cherchait à bouleverser l’opinion publique russe, atténuer la popularité du Président Poutine et porter atteinte au moral de ses troupes en Syrie, conduisant à un enlisement de cette opération militaire. Très probablement, cet attentat aurait été provoqué par une charge explosive placée dans la soute des bagages de l’avion : une opération facile à réaliser, en soudoyant des employés au sol dans un pays où la population est au seuil de la pauvreté.
Quant aux attaques de Paris, elles ont été réalisées de la même manière que celles de Beyrouth avec, très certainement et est selon le témoignage des rescapés, un lien avec Daech (ou l’EI ou l’EIIL : des groupes militaires qui ont émergé en Syrie et en Irak, déstabilisés ces dernières). Les assaillants auraient scandé : « c’est pour la Syrie » !
Ces attentats ont eu lieu, la veille de la visite du Président iranien Rohani à Paris, prévue le 16 courant, mais aussi quelques semaines avant le sommet international, COP 21, qui se déroulera dans notre capitale. Le retour de la France sur la scène internationale est dérangeant. Il est probable que ces attentats aient également pour objectif de la faire reculer et se retrancher derrière les grands décideurs politiques occidentaux. En effet, le Président iranien vient d’annuler sa visite en France qui allait rectifier la position de notre pays au Proche et au Moyen-Orient et ouvrir une nouvelle page de relations avec la Perse.
A l’instar des attaques de janvier dernier, cette opération minutieusement préparée et chronométrée, dépasse par son ampleur le caractère d’un acte organisé et réalisé par « des groupes islamistes ». Croire à cette « thèse de complot » mettant d’un côté le « monde musulman » (qui n’a jamais existé ; l’actualité démontre à quel point les musulmans sont divisés idéologiquement, politiquement, ethniquement et culturellement) et, de l’autre côté, l’Occident, fait preuve d’une puérilité et d’une mauvaise lecture des données politiques et stratégiques.
Cette opération a notamment pour objectif de mettre en évidence « le choc des civilisations », une théorie prônée par Bernard Lewis, en provoquant un conflit inter-communautaire dans les pays européens (surtout les pays riverains de la Méditerranée).
Ainsi, l’opinion publique française déjà affectée par le phénomène de l’immigration massive mais aussi par le flux migratoire qui touche en ce moment le continent européen, menaçant son équilibre démographique et son identité, est profondément choquée par les images de cet événement cruel et spectaculaire, aussitôt revendiqué par une organisation militaire dite « islamiste ». Cela ne fait qu’exacerber les sentiments de répulsion à l’encontre d’une large catégorie des populations issues de l’immigration et qui sont pour la plupart de confession musulmane. Or, cette organisation qui dispose de différentes dénominations est fantoche d’un point de vue structurel. A l’instar d’Al Qaïda, il s’agit d’une instrumentalisation d’individus fragiles psychologiquement, enrôlés par des réseaux qui ont émergé au Proche Orient, en particulier au cours de la déstabilisation de l’Etat syrien, bénéficiant d’un entraînement et de moyens financiers importants.
Malheureusement, nos dirigeants du pays légal, inféodés à Washington et ses alliés, ont participé aux conditions qui ont permis à ces groupes de se constituer et d’émerger. Il faut rappeler et souligner que ces groupes se sont attaqués d’une manière plus cruelle et abjecte aux populations musulmanes de l’ensemble de ces pays, en bénéficiant d’un aval des pays occidentaux inféodés aux Etats-Unis et leurs alliés.
Jusqu’à une date très récente (il y a une quinzaine de jours), le chef de notre diplomatie appelait à la destitution du Président syrien.
Le Président François Hollande envisageait, il y a deux ans, des frappes voire une intervention militaire contre l’Etat syrien à l’instar de celles qui ont anéanti les Etats irakien et libyen.
Depuis août 2014, une coalition de pays, à laquelle les forces militaires françaises participent, n’a pas réellement attaqué les troupes de ces organisations militaires terroristes, à en croire les spécialistes militaires (notamment le Général américain Lloyd Austin ou encore le Général français, Vincent Desportes, qui n’hésite pas à affirmer que « les Etats-Unis ont créé Daech »).
Le mouvement des troupes de Daech, en plein désert, ainsi que les lieux où se trouvent leurs munitions ont été curieusement épargnés, ce qui a conduit la Russie à répondre à la demande du gouvernement syrien et d’intervenir pour effectuer des opérations efficaces. Il a fallu attendre ces attentats de vendredi dernier pour, enfin, décider de frappes efficaces à Raqa.
Le comble du paradoxe masochiste de la diplomatie de notre pays légal inféodé aux Atlantistes et leurs alliés, est sa position à l’encontre de la Russie, au détriment de nos intérêts nationaux et stratégiques. L’ancien premier ministre, François Fillon, semble obtempérer à ce sujet, en marquant une différence avec les dirigeants de sa formation ainsi qu’avec les membres du gouvernement.
Afin de récompenser le régime socialiste de François Hollande pour l’ensemble de ses positions tant à l’encontre de la Syrie que de de la Russie, la commande du Mistral a été reprise par l’Égypte et réglée par l’Arabie Saoudite. Ce pays, otage des Américains, a également fait bénéficier le gouvernement socialiste de plus de 11 milliards d’euros de contrats. A l’instar du Qatar, tenu également par les Américains et leurs alliés et qui s’était rapproché de Nicolas Sarkozy et de sa formation politique, l’Arabie Saoudite ainsi que la Turquie ont tous participé, en vitrine, au renforcement des groupes islamistes qui déstabilisent principalement les pays à majorité musulmane et s’attaquent au monde orthodoxe dirigé par Moscou ainsi qu’aux pays qui ne sont pas de tradition anglo-saxonne.
En 2004, à Madrid avait fait l’objet d’une attaque terroriste faisant environ 200 morts et plus de 1.500 blessés.
La France, pays traditionnellement catholique et bénéficiant d’un large réseau francophone composé principalement de pays d’obédience musulmane (bien qu’elle soit en train de le perdre) est ainsi doublement visée : en vue de perdre sa place naturelle sur l’échiquier mondial et de voir émerger, sur son territoire, des conflits communautaires et sociaux au moment où son identité nationale est menacée. Notre économie, notamment le secteur de l’industrie et du tourisme, sont affectés. Nous sommes au bord d’un conflit qui s’ajoutera à l’ensemble de nos difficultés financières et économiques. En perdant nos atouts internationaux et naturels, en délaissant notre souveraineté nationale au détriment de l’union européenne et en adoptant une alliance contre-nature avec les Atlantistes, nous n’aurons que le choix de nous placer sous leur protection.

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