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16 novembre 2015

Hommage rendu par Maître Elie Hatem à deux grandes personnalités qui viennent de nous quitter

Éditorial de lucienne magalie pons

Une de mes relations vient d'attirer mon attention sur l'hommage rendu par Maître Elie Hatem à deux grandes figures qui viennent de nous quitter.

Nous reproduisons ci-dessous intégralement cet hommage  qui retrace le parcours de Monsieu Ali Treki qui fut notamment ministre des affaires étrangères de la Libye , bien avant de présider en 2009 l'Assemblée Générale des Nations Unies au moment où Monsieur Boutros Boutros Gali était Secrétaire Général des Nations Unies, et de Madame Anne-Marie Lizin, ancienne Présidente du Sénat belge, membre de l’assemblée parlementaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui fût  également députée européenne, Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes de son pays qu’elle représenta au Conseil des ministres de la Communauté économique européenne, avant de devenir Présidente d’honneur du Sénat du Royaume de Belgique. 

 Hommage rendu par Maître Eli Hatem à ces deux grandes personnalités
- copié/collé:
PARALLELEMENT AUX ATTENATS EN FRANCE, ILS NOUS ONT QUITTE...
Deux grandes figures nous sont quittées, emportant avec elles les souvenirs glorieux d’une époque politique révolue où la politique était exercée par des hommes et des femmes dotés de grandes qualités humaines et intellectuelles, animés par des valeurs morales.
Le premier, Ali Treky, a marqué l’histoire de son pays, la Libye, où il a été ministre des affaires étrangères à deux reprises (de 1976 à 1982 et de 1984 à 1986). Son engagement national ne l’a pas empêché de rayonner dans le monde arabe pour devenir une référence voire un recours pour exercer des médiations. Il était intervenu dans plusieurs conflits inter-arabes pour aider les protagonistes à trouver une solution amiable à leurs litiges.
En 2009, il a présidé l’Assemblée Générale des Nations Unies au moment où Monsieur Boutros Boutros Ghali exerçait la fonction de Secrétaire Général de l’Organisation mondiale. Tous deux dotés d’un fort caractère, leur relation cordiale ne les a pas empêchés d’exprimer des divergences de vues d’une manière éloquente, convaincus de la nécessité de donner à la politique une éthique comportementale.
A l’issue d’une dispute avec le président Kadhafi en 2011, Ali Treky a quitté ses fonctions politiques. Il a vécu partagé entre son pays natal et l’Égypte où je l’ai rencontré longuement il y a quelques mois, au Caire. J’ai été frappé par sa lucidité et la profondeur de son analyse relativement à la situation chaotique qui règne sur la scène internationale depuis quelques décennies.
Je garde en mémoire ses réflexions, son analyse, ses boutades, ses anecdotes mais surtout ses qualités qui furent de lui un grand homme, défenseur de sa nation et de son pays qu’il a vu meurtri depuis l’intervention des troupes de l’OTAN qui l’ont mis en feu et en cendres.
A lui, à toute sa famille, en particulier à son fils Mohammed mais aussi à tous les Lybiens endeuillé par cette perte qui s’ajoute aux malheurs qu’ils endurent depuis la déstabilisation de leur pays, je leur présente mes plus sincères condoléances.
La disparition d’Ali Treky a coïncidé avec celle d’une combattante pour la Liberté, décédée sur le champ de bataille, victime de l’excès d’énergie qu’elle déployait pour mener sa lutte, au détriment de sa santé : Anne-Marie Lizin, ancienne Présidente du Sénat belge, membre de l’assemblée parlementaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Elle a été également députée européenne, Secrétaire d’Etat aux Affaires européennes de son pays qu’elle représenta au Conseil des ministres de la Communauté économique européenne, avant de devenir Présidente d’honneur du Sénat du Royaume de Belgique. Chargée par l’assemblée parlementaire de l’OSCE pour enquêter sur le centre de détention de Guantanamo, elle mena objectivement sa mission sans succomber aux diverses critiques dont elle a fait l’objet, y compris celles d’Amnesty International ou encore du MRAX (Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie).
Son franc-parler et son courage lui ont valu une exclusion du Parti socialiste de son pays. A l’instar de Roland Dumas auquel elle était liée d’une amitié, elle continua son combat contre l’injustice dans le monde : elle dénonça la situation des Palestiniens à Gaza, la guerre médiatique menée contre la Syrie mais également contre la Russie.
Elle participa, en 2013, sur un colloque que j’organisais à la Faculté Libre de Droit et d’Economie de Paris sur « les embargos et les sanctions internationales », en mettant l’accent sur le fait que ces dernières deviennent hélas des armes de guerre.
Anne-Marie Lizin s’occupait également des conditions des femmes et des enfants, notamment dans les pays du tiers-monde. Elle a mené un combat auprès de Madame Khadija Al Salmi contre la condition des femmes au Yémen, en s’inspirant particulièrement de l’une de mes clientes, Noujoud, une jeune fille yéménite mariée de force et divorcée à l’âge de 13 ans.
Au cours de nos rencontres, de nos divers dîners chez les Boutros-Ghali ou encore des journées que nous passions chez Madame Francine Henrich, Anne-Marie Lizin nous séduisait par son éloquence, sa simplicité, par l’expérience qu’elle a eu au niveau international, à tel point que nous ne sentions pas le temps passer à l'entendre parler et que nous terminions tardivement ces journées et soirées avec elle. A son mari, je présente également mes condoléances les plus sincères et, comme lui, je m’engage à porter le flambeau qu’Anne-Marie a allumé.

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