Éditorial de lucienne magalie pons
Le sort de la Grèce ne parait pas scellé définitivement à l'Europe des 28, nous l'avons vu dans la courageuse démarche référendaire d'Alexis Tsipras qui a brisé le tabou du "politiquement admis " en UE et insufflé un grand espoir de démocratie dans les peuples des pays membres de l'UE, en lui restituant à la démocratie son sens noble, en effet dans notre Europe des 28 un grand nombre de dirigeants et de responsables de de la Commission Européenne de même que des élus au Parlement Européen que se piquent dans leurs interventions de donner des leçons de démocratie, ne sont pas en réalité de vrais démocrates, ce sont des démocrates
d’opinion, des démocrates médiatiques, ils parlent aux
micros, parlent pour les caméras, ils ne parlent pas pour les peuples, dans leur démocratie ils bâillonnent le pouvoir du peuple, ces "élites" -, de gauche comme de droite -, ne disent pas ce qu’ils pensent, ils
disent ce qu’ils croient que l’opinion publique européenne a envie
d’entendre.
Par ailleurs peu de médias et d'observateurs figé "dans le politiquement admis en UE" se risquent à analyser la crise Grecque au-delà de l'aspect comptable de son endettement, le plus souvent avec des arguments technocratiques financiers et comptables, à l'inverse quelques élites et penseurs à l'esprit libre et indépendant comme Maître Elie Hatem jettent un regard circonférentiel à 360° , sans tabou, sur la situation géopolitique de la Grèce et leurs réflexions vont au-delà de l'analyse des négociations en cours entre la Grèce et ses financiers, pour aborder l'enjeu politique qui se profile au travers des liens qu'entretiennent Athènes et Moscou.
C'est pourquoi nous invitons nos lecteurs à prendre connaissance ci-dessous de l'article de Maître Elie Hatem, publié le 10 juillet 2015 sur le site "Le Réveil Français" :
copié/collé :
La Grèce ouvre le bal de la sortie de l’union européenne.
Le poker menteur de Tsipras?
Article du Réveil Français , écrit par : Elie Hatem
L’affaissement soudain et apparent du gouvernement grec après le
baroud d’honneur du référendum, devant les aboiements furieux des chiens
de garde de la finance européenne, ne garantit pas la fin définitive de
la confrontation. Car au-delà de la dette à rembourser il y a une
logique géopolitique, plus ancienne et donc s’inscrivant d’avantage dans
le réel, qui pourrait faire sa réapparition à la faveur de la tragédie
sociale que vit aujourd'hui ce pays.
Le résultat du référendum en Grèce révèle, au delà des aspects
économiques et financiers, un enjeu politique majeur bouleversant les
équilibres aussi bien en Europe que sur l’échelon international.
Depuis février dernier, le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a
entamé un dialogue avec Moscou dont le rôle de capitale de l’orthodoxie
politique s’accentue, faisant face au monde anglo-saxon protestant. La
crise actuelle en Ukraine et les menaces atlantistes n’ont fait que
renforcer la stratégie russe de reconquête de ses fidèles alliés,
essentiellement orthodoxes, et son ouverture sur l’Asie et le Moyen –
Orient.
Par ailleurs, une alliance entre les pays des Balkans se dessine,
placée sous l’égide de la Russie qui a réactivé le projet de
construction d’un gazoduc, Turkish Stream, contournant l’Ukraine et se
substituant au précédent projet South Stream. Ce gazoduc dont
l’exploitation est confiée à Gazprom passera par la Turquie et par une
plate-forme gazière située à la frontière entre cette dernière et la
Grèce dont les relations avec son voisin turc passent par une lune de
miel. En effet, de rite orthodoxe, les Grecs se considèrent profondément
orientaux. Avant leur adhésion à la Communauté économique européenne
(devenue l’Union européenne), ils affichaient leur appartenance au monde
oriental voire du Moyen – Orient et maintenaient toujours de bonnes
relations avec l’ex-Union soviétique malgré leur adhésion à l’OTAN.
Cette ambiguïté, exprimée particulièrement par Chypre dont les relations
avec la Grèce sont d’ordre communautaire et constitutionnel (deux
traités à valeur constitutionnel lient Chypre à la Grèce depuis son
indépendance en 1960), s’est illustrée par la crainte des Occidentaux,
en particulier des Etats-Unis, de voir la Grèce basculer dans l’orbite
soviétique. Le Président chypriote grec, Monseigneur Makarios,
co-fondateur du Mouvement des Non-Alignés, considéré comme un satellite
de Moscou, fit l’objet d’une tentative de coup d’Etat perpétré par la
junte grecque en 1974. Néanmoins, l’échec de cette tentative avait mis
fin au régime des colonels au prix d’une invasion de Chypre par la
Turquie.
La situation actuelle en Grèce, ses liens avérés avec Moscou et
l’éventualité de son retrait de la zone Euro voire de l’Union européenne
font peser le spectre d’un éventuel coup d’Etat qui serait opéré par
des officiers de l’armée grecque, à l’instar de 1964. Les Etats-Unis et
leurs alliés atlantistes font propager cette rumeur en la justifiant par
la nécessité de sauvegarder la Grèce au sein l’OTAN. Néanmoins, cette
éventualité n’est pas à l’ordre du jour. Le ministre de la défense grec,
Panos Kammenos, Président du parti de droite « Grecs Indépendants »,
jouissant d’une parfaite maîtrise de l’armée, n’est autre que l’un des
artisans du rapprochement entre son pays et Moscou. A l’instar de la
Grèce, Chypre qui subit également le diktat du FMI, de la BCE et de
l’Union européenne risque de suivre sa mère patrie. Les voix
anti-européistes s’élèvent déjà dans ce pays qui avait été le premier à
menacer de sortir de l’Union européenne, en mars 2013. La Grèce a-t-elle
ouvert la bal de la sortie de l’Union ?
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