Après plusieurs heures de débat dans la nuit les Européens ont fini par conclure ce
Lundi matin très tôt un accord pour
négocier un troisième plan d'aide à la Grèce, mais au prix de très lourds sacrifices pour ce
pays qui a besoin d'un nouveau soutien
financier.
Sur le front européen, le chef du gouvernement grec a donc du tout
mis en œuvre pour rebâtir la confiance de ses homologues européens qui depuis vendredi se disaient méfiants envers la Grèce, plutôt pour augmenter la
pression , ce qui avait provoqué en Grèce des réactions indignées.
La Grèce a finalement cédé sur l'un des points de blocage, à savoir la création la d'un fonds regroupant
des actifs grecs à hauteur de 50 milliards d'euros pour garantir les
privatisations promises, mais Alexis Tsipras .a obtenu que le fonds sera
installé à Athènes, et serve à recapitaliser les banques, au désendettement, mais
aussi à des investissements.
Le texte final de l’accord ne prévoit pas de Grexit temporaire de la Grèce
de la zone euro, comme cela avait été évoqué récemment noir
sur blanc dimanche dans un projet des ministres des Finances de la zone euro qui
avait relancé l'hypothèse du Grexit cependant redouté par l’ensemble de l’UE .
Jean-Claude Junker le Président
de la Commission européenne à l’annonce
de cet accord intervenu après 17 heures de négociations difficiles qui ont
évité à la Grèce de sortir de la zone euro a déclaré à l’AFP "Le Grexit a disparu"., et devant la
presse il a reconnu que l'accord avait
été "laborieux", en espérant
que des négociations pourraient s'ouvrir "en fin de semaine" afin de
le concrétiser.
Les médias soulignent que pour y parvenir, les chefs d'Etat ou de gouvernement de la zone
euro ont dû surmonter de profondes divisions dans leurs rangs, et renouer un
dialogue avec Athènes.
Alexis Tsipras le
Premier Ministre Grecs réclamait un accord in extremis pour sauver les banques
grecques, à cours de liquidités, et éviter un effondrement financier du pays,
ce Lundi, il a salué un "accord
difficile", mais qui pour lui garantit la "relance" de
l'économie.
Alexis Tsipras : Nous avons livré jusqu'au bout un combat juste et difficile ...!
_______/
Dans l'urgence, la zone euro, dont les ministres des
Finances de la zone euro se réunissent
une nouvelle fois ce lundi à Bruxelles, pour trouver les moyens d'assurer un
"pont" pour financer la Grèce à court terme, jusqu'au déblocage des fonds.
Au total, ce 3éme plan d’aide pour le sauvetage de la Grèce est chiffré entre 82 et 86 milliards d'euros,
ce pays ne survit pour le moment que grâce aux liquidités injectées par la
Banque centrale européenne, qui a décidé lundi de maintenir cette aide
d'urgence au niveau actuel.
Dans l'urgence, les ministres des Finances de la zone
euro se réunissent une nouvelle fois ce
lundi à Bruxelles, pour trouver les
moyens d'assurer un "pont" pour financer la Grèce à court terme, jusqu'au déblocage des fonds.
D'ici là, le Parlement grec aura dû voter, mardi ou mercredi, les réformes réclamées par
les créanciers en échange de ce sauvetage, il s’agit essentiellement d'une hausse de la TVA, d'une réforme du
système de retraites et du marché du travail, de privatisations et d'un
mécanisme devant assurer l'indépendance de l'office des statistiques.
Les parlements de plusieurs pays, dont le Bundestag allemand,
se prononcer dans la semaine.
"Quand ils auront fait cela, nous aurons alors une
décision plus formelle" pour démarrer les négociations, a précisé ce lundi le président de l'Eurogroupe, Jeroen
Dijsselbloem.
La chancelière Angela Merkel la chancelière Allemande s’est montrée
toujours dure vis-à-vis d'Athènes tout au long des
discussions, elle a pronostiqué que le
chemin serait "long" et "difficile" pour que la Grèce
renoue avec la croissance.
François Hollande
plus décontracté a salué
et apprécié le choix "courageux"
d'Alexis Tsipras
Les médias voient dans les déclarations d’Angela Merkel et
de François Hollande « une fracture
au sein du couple franco-allemand »
et rapportent que les débats « sur le sort de la Grèce ont aussi
mis à rude épreuve le reste de la zone euro, mais en particulier le couple franco-allemand. »
… en rappelant qu’alors que François Hollande assurait vouloir "tout
faire" pour garder la Grèce dans l'euro, pour la chancelière allemande
Angela Merkel, il n'était pas question au contraire d'un accord "à
n'importe quel prix".
Le Président français François Hollande, à l'issue du Sommet Européen, a salué dans l'accord conclu lundi à Bruxelles une
décision "historique" qui "permet à la Grèce de rester dans la zone
euro". "Aujourd'hui même si ça a été long je pense que ça a été pour
l'Europe une bonne nuit et un bon jour", a déclaré le Président français.
EXTRAIT :
________________/
Puis il s'est exprimé longuement dans une Conférence de Presse avant de répondre aux questions des journalistes présents :
________________________
Partie de la conférence de presse consacrée aux questions des journalistes - ci-dessous en texte :
* copié/collé de source du site officiel de la Présidence de la République :
Bruxelles - Lundi 13 Juillet 2015
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Je vais prendre quelques questions, mais pas beaucoup parce qu’il faut rentrer.
Pascal VERDEAU, France 3
A propos des contreparties grecques, vous évoquez vous-même des
mesures de redressement, et le mot résonne de manière très sévère pour
la Grèce. L’hebdomadaire Der Spiegel parle même ce matin d’un
« catalogue de cruautés » et un député européen disait tout à l'heure :
« La Grèce nous a tendu la main et on lui a tordu le bras ». Est-ce
qu’il y a eu dans cette négociation un moment où vous avez senti que
l’on a cherché à humilier la Grèce, à humilier monsieur TSÍPRAS ?
Deuxième question sur les mesures à prendre, le paquet de mesures à
prendre avant mercredi : c’est finalement les travaux d’Hercule et c’est
un petit peu mission impossible, non ?
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
D’abord, qu’est-ce qui a été apporté à la Grèce ? Il a été apporté à
la Grèce, si le programme est négocié et se conclut comme nous
l’espérons, 80 milliards d’euros. Cela n’avait jamais été apporté à un
pays dans le cadre de l’Europe et de la zone euro. Il a été apporté un
programme d’investissement de 35 milliards d’euros dans le cadre du plan
Juncker. Une solidarité y compris monétaire en termes de liquidités, ce
qui va être fait dans les prochains jours.
Qu’est-ce qui a été demandé à la Grèce ? Il lui avait été déjà
beaucoup demandé et avec une austérité qui n’avait pas connu le résultat
escompté. Il lui a été demandé de faire d’abord des réformes, celles
que le Premier ministre TSÍPRAS avait lui-même acceptées puisqu’il a
fait voter – c’était vendredi – par son Parlement un certain nombre de
réformes de principe qui vont maintenant se traduire par des votes plus
précis sur des projets de loi dans les prochains jours. Il lui a été
demandé de mener des réformes sur le plan du marché des produits, du
marché du travail, de l’énergie, et que tous les pays en Europe ont
accompli. Il lui a été demandé aussi de constituer - je vous l’ai dit,
cela a été un long débat - un fonds où il y aurait les actifs et les
banques qui pourraient servir de gage aux prêts qui ont, justement, été
accordés à la Grèce.
La Grèce ne voulait pas perdre sa souveraineté, elle avait raison et
elle a bataillé pour obtenir – c’est Alexis TSÍPRAS qui l’a fait – que
ce fonds soit en Grèce, qu’il soit géré par les Grecs avec bien sûr le
concours de la Commission européenne ou des institutions, et qu’il
puisse être au service de la croissance en Grèce et notamment des
investissements.
Enfin, tout au long de cette nuit, rien n’aurait été pire soit de
vouloir humilier la Grèce, parce qu’elle demandait un programme, elle ne
demandait pas l’assistanat ou la charité. Elle demandait les principes
de la solidarité. Rien n’aurait été pire aussi que de vouloir opposer
les uns et les autres, et je ne l’ai pas fait, parce que si un certain
nombre de pays, pas simplement l’Allemagne, voulaient des garanties,
c’était aussi pour obtenir de leur Parlement que l’accord puisse passer.
A quoi cela aurait-il servi d’avoir un programme pour la Grèce s’il
n’avait pas été voté par le Bundestag, le parlement finlandais,
néerlandais, et je n’oublie pas le nôtre ?
Que demandaient les gouvernements ? D’avoir des garanties, des
conditions qui puissent être respectées. Parce que si, par exemple, en
France une majorité de mes compatriotes sont pour que la Grèce reste
dans la zone euro, en même temps ce n’est pas sans conditions. Il était
légitime qu’il y ait cette discussion. Qu’est-ce qui a été trouvé ? Ce
n’est pas l’intérêt d’un pays par rapport à un autre, c’est l’intérêt
général de l’Europe qui a été finalement obtenu.
Maryse BURGOT, France 2
Vous semblez donc dire que la Grèce n’a pas perdu sa souveraineté
mais quand on exige d’un pays qu’il soumette les lois qu’il envisage à
la troïka, est-ce que quand même ce pays n’est pas un peu sous tutelle ?
Parce que c'est ce qu’on a compris à propos des lois qui doivent passer
avant mercredi.
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Non. Il n’a pas été demandé pas par la troïka comme vous dites, mais
par les ministres des Finances, puis ensuite par les chefs d’Etat et de
gouvernement qu’un certain nombre de textes puissent être votés d’ici le
milieu de la semaine. Pourquoi ? Pour que les parlements qui vont avoir
à se prononcer puissent être certains que la Grèce va prendre des
décisions. Quel était le sujet essentiel ? Un problème de
confiance, c’est le sujet qui nous a finalement accompagnés tout au long
de ces dernières semaines. Les Grecs n’avaient pas forcément confiance à
l’égard des institutions, de la troïka comme vous dites, et puis des
pays européens n’avaient pas confiance dans la Grèce, donc il fallait
rétablir la confiance, la confiance mutuelle.
Ce n’est pas une tutelle, c’est simplement une preuve de bonne foi,
de dire : « Je vais faire voter - comme d’ailleurs l’a fait le Premier
ministre TSÍPRAS déjà pour ces réformes-cadres – un certain nombre de
textes pour bien montrer à mes partenaires, ceux que je sollicite, ceux
qui vont me prêter, qu’ils peuvent me faire confiance et qu’ils peuvent
donc voter l’ouverture de négociations, puis ensuite l’adoption d’un
nouveau programme », donc je pense que la souveraineté a été préservée.
Dans la formule initiale sur le fond, des textes ont circulé, il y avait
un fonds au Luxembourg. Le Luxembourg est un pays tout à fait
respectable et il y a déjà un fonds grec qui est au Luxembourg. Mais ce
qu’ont demandé les Grecs, c'est que le fonds soit localisé – le fonds où
il y avait des actifs qui étaient rassemblés pour servir de garantie –
en Grèce. Moi, j’ai appuyé cette démarche, je la trouvais légitime et
d’ailleurs elle a été acceptée notamment par madame MERKEL.
Journaliste
Monsieur le Président, vous venez de vous féliciter de l’accord qui a
été réalisé, qui a été difficile à réaliser. Cela a quand même laissé
apparaître beaucoup de fractures entre les pays de la zone euro.
Première question : est-ce que ça laissera des traces ? Deuxième
question, cela montre un peu dans l’opinion européenne ce sentiment
qu’une Europe allemande, même si vous avez tâché de trouver un point
d’équilibre, qu’une Europe allemande a imposé sa volonté à d’autres
pays ? Merci.
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
D’abord les débats au sein de l’Union européenne ont toujours été
difficiles. L’histoire de l’Europe est faite de discussions longues, des
nuits entières passées sur les budgets, sur les accords monétaires et
sur tant d’autres questions y compris agricoles dans un passé qui n’est
pas si loin et qui, d’ailleurs, revient aujourd'hui compte tenu des
difficultés que vit notre agriculture.
Il y a toujours eu des tensions - et encore récemment sur la question
des réfugiés. Si je peux me permettre cette confidence : cela a été
plus dur sur la question des réfugiés que sur la Grèce, parce qu’après
le référendum, il y a eu un premier sommet de la zone euro où des
explications ont été demandées mais dès lors qu’il y avait une intention
commune de vouloir trouver un accord - même si c’était difficile - cela
n’a jamais été tendu comme ça l’avait été sur la question des réfugiés.
Il y avait des points de vue différents mais jamais sous la forme de
fractures.
Ensuite, vous me parlez de l’Allemagne. Mais enfin, vous êtes comme
moi, vous regardez un certain nombre d’enquêtes d’opinion. En Allemagne,
il y avait quand même une pression assez forte pour le Grexit comme on
dit, pour la sortie de la Grèce de la zone euro.
Dans bon nombre de pays - et pas seulement en Allemagne - c’était
plutôt l’inclinaison, et j’ai refusé cette solution. Elle figurait, vous
l’avez vu, dans la première mouture du texte des ministres des
Finances ; cette option éventuelle, une option que l’on appelait B,
était finalement une sortie que l’on disait temporaire mais qui aurait
eu toutes les caractéristiques d’être définitive.
Si l’on n’avait entendu qu’une seule voix, c’eut été sans doute la
voie de la sortie qui pouvait s’exprimer dans certains pays. Ce n’est
pas cette voie-là qui a été choisie, c’est bien parce qu’il y a eu cette
volonté de compromis jusqu’au bout.
C’est aussi ce qui devait être fait dans cette longue négociation :
faire comprendre que l’Europe devait d’abord être européenne et ne pas
être au service d’une opinion publique ou d’une autre, d’un Parlement ou
d’un autre, parce que sinon il n’y avait pas de compromis.
Maintenant, je respecte les Parlements. Ils vont avoir à se
prononcer, tout n’est pas joué. Ce n’est pas parce que les chefs d’Etat
et de gouvernement se sont mis d’accord que les Parlements vont suivre,
le Parlement grec d’abord puis les autres Parlements. En fait, quand on a
déjà exprimé cette volonté, sans doute que les Parlements vont être
conscients de leurs responsabilités.
Aujourd'hui, ce n’est pas un pays qui a gagné. Je pourrais dire :
« La France a joué son rôle », oui, mais il ne s’agissait pas de traiter
du cas français. Il ne s’agissait pas de défendre un intérêt national -
encore que je considérais que l’intérêt national, l’intérêt de la
France était que la Grèce ne sorte pas de la zone euro. Parce que si la
Grèce était sortie de la zone euro, c’eut été une amputation de nos
créances qui aurait donc fait perdre de l’argent public, celui que nous
avons prêté – c’était il y a quelques années – à la Grèce.
L’intérêt de la France, c’était que la Grèce ne sorte pas de la zone
euro. L’intérêt de la France, c’était aussi que l’Europe puisse avancer
avec la Grèce et l’intérêt de la France, c’était aussi qu’on puisse
trouver un compromis avec l’Allemagne. Voilà pourquoi, oui, c’est
l’Europe qui a gagné.
Journaliste
Monsieur le Président, vous indiquez que l’Europe devait rester
européenne. Est-ce que cela veut dire que l’un des points durs de la
négociation au petit matin, le fait que semble-t-il le Premier ministre
grec ne voulait plus du Fonds monétaire international, est-ce que ce
point a été acquis ? Deuxième petite question subséquente, on va dire :
vous parliez des privatisations, effectivement, ce fonds qui ne sera pas
finalement au Luxembourg, mais est-ce qu’il n’y avait pas aussi un
problème de montant ? Est-ce que les cinquante milliards avancés ne
paraissaient pas irréalistes à Alexis TSÍPRAS et est-ce qu’il a bien
obtenu gain de cause ? Et enfin, la France est engagée directement ou
indirectement à hauteur de quarante milliards d’euros en Grèce
aujourd'hui sur sa dette ; demain, à travers ce troisième plan d’aide
que vous venez d’évoquer, conséquent, de 80 milliards, quel sera le
montant de l’engagement de la France ?
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Alors, je réponds à vos trois questions. Le Fonds monétaire
international, d’abord. La Grèce depuis Alexis TSÍPRAS aurait souhaité
ne pas demander l’aide du Fonds monétaire international et n’avoir à
solliciter que l’Europe à travers le Mécanisme européen de stabilité, le
MES. Ce qui a été voulu par les Européens, c’était de dire : « Oui,
vous aurez accès au financement européen mais vous devez prendre aussi
le financement du FMI ». Pourquoi ? Parce que c’était l’intérêt des pays
européens que d’avoir aussi un autre organisme qui pouvait prêter - je
vous ai donné les chiffres, 80 milliards - il aurait donc fallu mettre
encore davantage, si le FMI n’était pas venu, donc il a été préféré par
les pays européens d’avoir le FMI à bord.
Cela n’a pas été facile pour Alexis TSIPRAS parce qu’il n’avait pas
forcément ce mandat. Il l’a accepté parce qu’il voulait avoir les
financements européens. Et puis ensuite est venue la discussion sur ce
fonds des privatisations, 50 milliards qui d’ailleurs seront sur une
très longue période et qui servent de gage, de garantie pour le
remboursement des prêts, pour ce qu’on appelle la soutenabilité de la
dette - pardon de cette technicité – il y a déjà la moitié de ce fonds
car les banques grecques vont être recapitalisées par le fonds
européens. Donc sur les 50 milliards, il y en a 25 qui sont déjà des
fonds européens - cela a été d’ailleurs l’objet de la discussion - qui
seront remboursés progressivement par la Grèce.
Pour le reste, cela devait effectivement être des actifs qui seront
trouvés progressivement et qui pourront être privatisés. Cela a fait
l’objet d’une longue discussion et à la fin il y a eu un compromis qui a
été trouvé pour que sur ces actifs qui seront peut-être vendus, une
part revienne à l’investissement et à la croissance. C'est-à-dire que ce
ne soit pas des privatisations pour simplement rembourser la dette,
mais que ce soit des financements nouveaux pour de l’investissement en
Grèce. Et c’est à quoi tenait Alexis TSIPRAS et sur lequel il a eu
satisfaction.
Je le dis à la France : 40 milliards sur les prêts que nous avons
déjà engagé - donc c’est le mécanisme européen de stabilité qui va
financer - ce sont des fonds qui ont déjà été constitués par relève de
la France, c’est pour cela que l’on était vigilants, mais cela n’accroit
pas notre endettement pour autant.
Gaétane MESLIN, BFM TV
Monsieur le Président, vous avez parlé des réformes, vous avez parlé
du programme d’aide à la Grèce, mais qu’en est-il de la dette de la
Grèce, qu’ont consentie les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone
euro sur la dette de la Grèce ?
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Cela été la question la plus controversée, car certains pays disaient
que la dette de la Grèce n’était pas soutenable. Qu’est-ce que cela
signifiait ? Si elle n’est pas soutenable, cela veut dire que qu’il ne
servait à rien de prêter de l’argent à la Grèce, qu’il valait mieux la
sortir de la zone euro et attendre qu’elle se reconstitue pour
qu’ensuite il soit possible éventuellement de l’accueillir de nouveau et
de lui prêter.
Il fallait donc démontrer que la dette était soutenable pour qu’il y
ait l’intervention de l’Europe. Et pour crédibiliser cette dette
soutenable, cela est passé justement par ce la constitution de ce fonds
d’actifs et les réformes qui ont été demandées pour qu’il y ait plus de
croissance et parce que c’était l’argument de TSIPRAS et c’est le bon,
il faut qu’il y ait aussi plus de croissance. S’il n’y a pas de
croissance, la dette ne sera jamais soutenable. De même que s’il y a des
déficits publics en Grèce et que la Grèce ne peut pas se financer sur
les marchés, ce sera toujours vers l’Europe qu’elle se dirigera, donc
c’était très important qu’il soit démontré que la dette pouvait être
soutenable et qu’il y avait des programmes qui ont été mis en place et
notamment celui qui va s’ouvrir pour assurer cette confirmation que la
dette est soutenable.
Journaliste : inaudible
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
C’est une question qui est bien sûr dans l’accord : il y aura un
reprofilage de la dette par un allongement de ce que l’on appelle les
échéances des maturités, et par une négociation, sans doute, des
intérêts. Cela fait partie de l’accord et c’était un élément très
important pour la Grèce bien sûr.
Journaliste
Comment va-t-on faire pour financer les Grecs dans les prochains
jours, prochaines semaines et quel est le rôle de la BCE et l’importance
de ce qui a été décidé aujourd'hui pour la Banque centrale ?
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Il a été décidé dans l’accord de réunir aujourd'hui - longtemps on a
dit demain, mais en fait c’est aujourd'hui compte tenu de l’heure à
laquelle l’accord a été passé - les ministres des Finances, pour qu’on
les regroupe avec la Banque Centrale Européenne et qu’il puisse y avoir
une décision pour assurer à la Grèce un programme de très court terme.
Je ne peux pas préjuger de ce qu’il sera, cela suppose que les
ministres y travaillent parce que ce serait quand même un paradoxe
d’avoir fait tout ça si il n’est pas apporté à la Grèce dans un délai
très court les moyens de pouvoir réapprovisionner les banques en
liquidité et permettre que les banques puissent rouvrir et que les
affaires puissent reprendre. Donc ça, ce sera le travail des ministres
des Finances et de l’Eurogroupe, et pour ce qui concerne la Banque
Centrale Européenne, elle est indépendante, donc je ne peux pas
m’exprimer pour dire ce que j’attends d’elle. Mais ce dont je suis sûr,
c’est que s’il n’y avait pas eu d’accord, si l’accord n’avait pas été
clair, la Banque Centrale Européenne n’aurait pas pu poursuivre son
activité de liquidité à l’égard des banques grecques et à l’égard de la
Grèce. Donc c’était la condition indispensable. Mais cela va prendre
encore quelques jours.
Nicolas REVERET, Ouest France
Est-ce que la crédibilité de l’Europe n’est pas atteinte au niveau de
l’extérieur ? Deuxièmement est-ce que sur l’Iran, on arrive également
sur le bout d’un accord, est-ce que vous avez des commentaires à faire,
ainsi que sur l’accord sur la Lybie qu’on a eu samedi soir ? C’est le
trio des accords.
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Je ne peux pas être partout, mais premier point : la crédibilité de
l’Europe aurait été atteinte s’il n’y avait pas eu d’accord aujourd'hui.
Qu’aurait-on dit ? Pas simplement qu’on avait passé une nuit - c’est
arrivé, je l’ai dit tellement de fois dans l’histoire de l’Europe - mais
c’est qu’on n’aurait pas été capables après tant de jours, tant de
nuits, tant de travail, tant d’efforts de la part des Grecs, tant de
volontés de compromis et de recherches d’une bonne conclusion, de
trouver un avenir à la zone euro. Oui là la crédibilité aurait été
atteinte.
La crédibilité, ce n’est pas le nombre d’heures que l’on passe pour
chercher un accord, c’est de savoir si l’on trouve le bon accord ou non.
Cet accord est-il bon ou pas ? Est-ce que cet accord est durable ?
C’est là-dessus qu’on jugera les européens par rapport à ce qui s’est
décidé aujourd'hui.
Ensuite, Laurent FABIUS est présent à Vienne, les négociations se
sont accélérées, je ne peux pas préjuger là encore de la conclusion,
mais c’est vrai que nous ne sommes pas forcément très loin. Mais là
aussi, ne pas être très loin ne veut pas dire qu’on est arrivé. Et cela
aurait pu se produire justement avec la Grèce, on n’était pas très loin
pendant toute une partie de la nuit, mais entre pas très loin et là, il y
a un écart. Et cet écart fait qu’à ce moment là il n’y a pas d’accord.
Sur la Lybie, c’est un progrès mais il y a une partie prenante qui
n’a pas signé, et donc il va falloir chercher encore avec cet accord à
réunir toutes les fractions et notamment le gouvernement de Tripoli pour
qu’il puisse y avoir enfin un gouvernement d’union et une stabilité, en
Lybie c’est indispensable si on veut éviter ce qui s’y produit,
c'est-à-dire les trafics, c'est-à-dire le terrorisme et aussi
l’incapacité du pays à assurer sa propre sécurité.
Merci.
_____________:
* suite de notre éditorial :
_ récapitulation pour complément d'informations :
_____________:
* suite de notre éditorial :
_ récapitulation pour complément d'informations :
Un accord a été trouvé "à l'unanimité", lundi 13 juillet. Pour
autant, le parcours du combattant pour le sauvetage de la Grèce n’est pas terminé,
différentes étapes restent à franchir avant
qu'un nouveau plan d'aide ne soit déclenché.
Le processus
déclenché par cette décision répond à
une feuille de route en 4 étapes essentielles :
1/Le Parlement grec doit se prononcer
Alexis
Tsipras a désormais pour mission de convaincre les parlementaires grecs de
valider au moins six nouvelles réformes « radicales » qui correspondent à ce dont la Grèce « a besoin »,
dont pour le moment le contenu n’est pas
connu des médias
2/ l'Eurogroupe doit donner son feu vert
A l'issue de
la consultation de la consultation du Parlement grec les membres de l'Eurogroupe organiseront une
nouvelle réunion,(téléphonique cette fois), probablement mercredi.
En fonction
du vote, l’Eurogroupe donnera aux
Parlements nationaux le feu vert pour se prononcer, (Jeroen Dijsselbloem,
a rappelé dans une déclaration que les
Parlements étaient bien évidemment souverains).
3/ Consultations des 19 Parlements nationaux de l’Eurogroupe de mercredi à vendredi :
Les
Parlements nationaux de l’Eurogroupe qui doivent voter sur le projet d'aide
européenne à la Grèce le feront probablement cette semaine, sans doute
mercredi, jeudi ou vendredi.
(En
France, l'Assemblée nationale votera mercredi, a annoncé François Hollande
lors d'une conférence de presse, lundi 13 juillet.)
( La chancelière
allemande, Angela Merkel, a expliqué qu'elle recommanderait au Bundestag
d'autoriser l'ouverture de négociations avec la Grèce sur ce troisième
renflouement, mais une fois que le parlement grec aura approuvé l'ensemble du
programme et promulgué les premières lois.)
4 / Reprise de
nouvelles négociations :
Il faudra
attendre que toutes ces étapes soient franchies et validées pour qu'une décision
"plus formelle" soit prise et que les négociations débutent
enfin, a précisé Jeroen Dijsselbloem. Elles
doivent permettre à la Grèce de bénéficier des fonds du Mécanisme européen de
stabilité (MES) pour la troisième fois depuis 2010.
ooOoo
Dans les prochains jours, mardi ou mercredi,
les Grecs légiféreront, a annoncé le patron de l'Eurogroupe, Jeroen
Dijsselbloem. "Le plan dans son ensemble devra être approuvé, mais aussi
les premières actions" exigées par les créanciers, a _ t-il déclaré déclaré
Jeroen Dijsselbloem à la presse à l'issue d'un sommet de l'Eurogroupe validant le projet de troisième plan d'aide à la Grèce.
En attendant
les ministres des Finances de la zone euro doivent mettre au point, dans les
heures à venir, les moyens de financer
un prêt-relais pour faire "le pont" entre les besoins financiers immédiats de
la Grèce et l'obtention des fonds .
ooOoo
En conclusion, il reste à
espérer que tous les parlements
nationaux des pays membres de l’Eurogroupe voteront d’ici
vendredi ce nouveau 3me plan d’aide à la
Grèce pour que le processus de validation se déroule comme sur des roulettes, sinon tout sera de nouveau bloqué dans l’auberge européenne
UE , Grèce y compris.
Tout reste donc
pour le moment non pas en suspens mais en risque de capotage.., ce que personne ne semble souhaiter à première vue.
REVUE DE
PRESSE - réactions politiques et médiatiques -
Challenges.fr - Il y a 50 minutes
La zone euro a décidé à l'unanimité d'entamer des négociations en vue
d'accorder un troisième plan d'aide à la Grèce. Voici les principales
réactions politiques à cet accord...............................
Crise grecque : la droite s'emploie à minimiser le rôle joué par ...
Le Monde - Il y a 1 heure
Les responsables politiques français ont été très prompts à réagir à
l'accord trouvé, lundi 13 juillet, par les dix-neuf dirigeants de la
zone euro pour négocier un troisième programme d'aide à la Grèce. Pour
les socialistes, cet accord est un succès à ...
EN DIRECT - Malgré l'accord, les banques grecques restent fermées
Le Figaro - Il y a 2 heures
Les dirigeants de la zone euro sont parvenus à un accord unanime sur un
troisième plan d'aide à la Grèce. La BCE ne modifie pas ses liquidités
aux banques grecques. Un nouvel Eurogroupe se tient actuellement à
Bruxelles. < Envoyer cet article par e-mail
La Grèce conclu un accord avec la zone euro, au prix de lourds ...
Le Point - Il y a 1 heure
Les Européens ont conclu lundi au petit matin un accord pour négocier
un troisième plan d'aide à la Grèce, la gardant ainsi dans le giron de
l'euro, mais au prix de très lourds sacrifices pour ce pays exsangue qui
aura besoin d'un nouveau soutien ...
Grèce : du référendum au douloureux accord, récit d'une semaine ...
Francetv info - Il y a 57 minutes
Un accord vient d'être trouvé entre les chefs d'Etat européens, Athènes
et ses créanciers. Un troisième plan d'aide à la Grèce devrait être
engagé dans les prochains jours. Retour sur sept jours d'âpres
négociations. Angela Merkel, François ...
Grèce : ce que contient l'accord de la dernière chance signé à ...
TF1 - Il y a 1 heure
Les dirigeants de la zone euro sont parvenus lundi matin au terme d'un
week-end d'intenses négociations à un accord avec la Grèce qui
bénéficiera d'une aide du Mécanisme européen de stabilité (MES) en
contrepartie de la mise en oeuvre par Athènes de ...
Grèce : ce qu'a décidé la zone euro
Boursorama - Il y a 13 minutes
Au terme de près de 17 heures de négociations marathon, les chefs
d'Etat et de gouvernement de la zone euro sont parvenus à un accord sur
un éventuel troisième plan d'aide international à la Grèce, assorti de
conditions draconiennes. En voici les ...
Grèce: Les quatre exigences de l'Europe auxquelles Tsipras va ...
20minutes.fr - Il y a 50 minutes
N.Beu. avec AFP. Publié le 13.07.2015 à 15:49; Mis à jour le 13.07.2015
à 15:49. Mots-clés. Alexis Tsipras,; Grèce,; europe. Au terme de près
de 17 heures de négociations marathon, les chefs d'Etat et de
gouvernement de la zone euro sont parvenus lundi ...
La Grèce conclut un accord avec la zone euro, au prix de lourds ...
lalibre.be - Il y a 35 minutes
Les Européens ont conclu lundi au petit matin un accord pour négocier
un troisième plan d'aide à la Grèce, la gardant ainsi dans le giron de
l'euro, mais au prix de très lourds sacrifices pour ce pays exsangue qui
aura besoin d'un nouveau soutien ...
Grèce : ce que prévoit l'accord
FRANCE 24 - Il y a 16 minutes
La Grèce restera dans la zone euro : l'annonce d'un accord, lundi,
après des négociations âpres entre Athènes et l'Eurozone lors d'un
sommet marathon à Bruxelles, a ouvert la porte à un plan de sauvetage
européen. Mais que comprend cet accord ?
Un accord entre la Grèce et la zone euro au prix de (très) lourds ...
La Voix du Nord - Il y a 35 minutes
Les Européens ont conclu lundi un accord pour négocier un troisième
plan d'aide à la Grèce, au prix de très lourds sacrifices pour le pays,
prélude à de longues tractations durant lesquelles la zone euro devra
gérer l'urgence et maintenir sous ...
Prise de risque politique sur la Grèce payante pour Hollande
Reuters - Il y a 38 minutes
BRUXELLES (Reuters) - L'adoption d'un plan de sortie de crise pour
Athènes récompense une prise de risque importante pour François
Hollande, qui a fait de sa lutte contre le "Grexit" un cheval de
bataille sur la scène européenne.
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De source FranceTVinfo :
- Grèce : retour sur une nuit de négociations à Bruxelles
- Grèce : les dirigeants de la zone euro accouchent d'un
accord après dix-sept heures de négociations
- DIRECT. L'Assemblée nationale votera mercredi l'accord
sur la Grèce, annonce Hollande
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