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13 juillet 2015

GRECE: La Grèce et ses créanciers sont parvenus (enfin) à un accord sur un 3me plan d'aide qui reste à valider par les parlements ( note et revue de presse )

Éditorial de lucienne magalie pons

Après plusieurs  heures de débat dans la nuit  les Européens ont fini par conclure   ce Lundi matin  très tôt un accord pour négocier un troisième plan d'aide à la Grèce,  mais au prix de très lourds sacrifices pour ce pays  qui a besoin d'un nouveau soutien financier.

Sur le front européen, le chef du gouvernement grec a  donc du   tout  mis en œuvre pour rebâtir la confiance de ses homologues européens qui  depuis vendredi se  disaient méfiants  envers la Grèce,  plutôt pour augmenter la pression , ce qui avait provoqué en Grèce des réactions indignées.

La Grèce a finalement cédé sur l'un des points de blocage,  à savoir la création la d'un fonds regroupant des actifs grecs à hauteur de 50 milliards d'euros pour garantir les privatisations promises, mais Alexis Tsipras .a obtenu que le fonds sera installé à Athènes, et serve à recapitaliser les banques, au désendettement, mais aussi à des investissements.

Le texte final de l’accord  ne prévoit pas de Grexit temporaire de la Grèce de la zone euro, comme cela avait été évoqué récemment   noir sur blanc dimanche dans un projet des ministres des Finances de la zone euro qui avait relancé l'hypothèse du Grexit cependant redouté par l’ensemble de l’UE .

 Jean-Claude Junker le Président de la Commission européenne  à l’annonce de cet accord intervenu après 17 heures de négociations difficiles qui ont évité à la Grèce de sortir de la zone euro  a déclaré à l’AFP  "Le Grexit a disparu"., et devant la presse il a reconnu  que l'accord avait été "laborieux", en  espérant que des négociations pourraient s'ouvrir "en fin de semaine" afin de le concrétiser.

Les médias soulignent que pour y parvenir,  les chefs d'Etat ou de gouvernement de la zone euro ont dû surmonter de profondes divisions dans leurs rangs, et renouer un dialogue avec Athènes.

Alexis Tsipras  le Premier Ministre Grecs réclamait un accord in extremis pour sauver les banques grecques, à cours de liquidités, et éviter un effondrement financier du pays, ce  Lundi, il a salué un "accord difficile", mais qui pour lui garantit la "relance" de l'économie.

Alexis Tsipras : Nous avons livré jusqu'au bout  un combat juste et difficile ...!



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Dans l'urgence, la zone euro, dont les ministres des Finances de la zone euro  se réunissent une nouvelle fois ce lundi à Bruxelles, pour  trouver les moyens d'assurer un "pont" pour financer la Grèce  à court terme, jusqu'au déblocage des fonds.

Au total, ce 3éme plan d’aide pour le  sauvetage de la Grèce  est chiffré entre 82 et 86 milliards d'euros, ce pays ne survit pour le moment que grâce aux liquidités injectées par la Banque centrale européenne, qui a décidé lundi de maintenir cette aide d'urgence au niveau actuel.

 Dans l'urgence,  les ministres des Finances de la zone euro  se réunissent une nouvelle fois ce lundi à Bruxelles, pour  trouver les moyens d'assurer un "pont" pour financer la Grèce  à court terme, jusqu'au déblocage des fonds.

D'ici là, le Parlement grec aura dû voter,  mardi ou mercredi, les réformes réclamées par les créanciers en échange de ce sauvetage, il s’agit essentiellement  d'une hausse de la TVA, d'une réforme du système de retraites et du marché du travail, de privatisations et d'un mécanisme devant assurer l'indépendance de l'office des statistiques.

Les parlements de plusieurs pays, dont le Bundestag allemand, se prononcer dans la semaine.

"Quand ils auront fait cela, nous aurons alors une décision plus formelle" pour démarrer les négociations, a précisé ce  lundi le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

La chancelière Angela Merkel la chancelière Allemande s’est montrée  toujours dure  vis-à-vis d'Athènes tout au long des discussions, elle a pronostiqué  que le chemin serait "long" et "difficile" pour que la Grèce renoue avec la croissance.

François  Hollande plus  décontracté   a salué et apprécié  le choix "courageux" d'Alexis Tsipras


Les médias voient dans les déclarations d’Angela Merkel et de François Hollande  « une fracture au sein du couple franco-allemand »  et rapportent que les débats «  sur le sort de la Grèce ont aussi mis à rude épreuve le reste de la zone euro, mais  en particulier le couple franco-allemand. » … en rappelant qu’alors que François Hollande assurait vouloir "tout faire" pour garder la Grèce dans l'euro, pour la chancelière allemande Angela Merkel, il n'était pas question au contraire d'un accord "à n'importe quel prix".

Le Président  français François Hollande,  à l'issue du Sommet Européen, a  salué dans l'accord conclu lundi à Bruxelles une décision "historique" qui "permet à la Grèce de rester dans la zone euro". "Aujourd'hui même si ça a été long je pense que ça a été pour l'Europe une bonne nuit et un bon jour", a déclaré le Président français.
EXTRAIT :




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Puis il s'est exprimé longuement  dans une Conférence de Presse avant de répondre aux questions des journalistes présents :



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Partie de la conférence de presse consacrée aux questions des journalistes  -   ci-dessous en texte  :

* copié/collé de source du site officiel de la Présidence de la République :




  • Bruxelles - Lundi 13 Juillet 2015
    LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
    Je vais prendre quelques questions, mais pas beaucoup parce qu’il faut rentrer.
    Pascal VERDEAU, France 3
    A propos des contreparties grecques, vous évoquez vous-même des mesures de redressement, et le mot résonne de manière très sévère pour la Grèce. L’hebdomadaire Der Spiegel parle même ce matin d’un « catalogue de cruautés » et un député européen disait tout à l'heure : « La Grèce nous a tendu la main et on lui a tordu le bras ». Est-ce qu’il y a eu dans cette négociation un moment où vous avez senti que l’on a cherché à humilier la Grèce, à humilier monsieur TSÍPRAS ? Deuxième question sur les mesures à prendre, le paquet de mesures à prendre avant mercredi : c’est finalement les travaux d’Hercule et c’est un petit peu mission impossible, non ?
    LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
    D’abord, qu’est-ce qui a été apporté à la Grèce ? Il a été apporté à la Grèce, si le programme est négocié et se conclut comme nous l’espérons, 80 milliards d’euros. Cela n’avait jamais été apporté à un pays dans le cadre de l’Europe et de la zone euro. Il a été apporté un programme d’investissement de 35 milliards d’euros dans le cadre du plan Juncker. Une solidarité y compris monétaire en termes de liquidités, ce qui va être fait dans les prochains jours.
    Qu’est-ce qui a été demandé à la Grèce ? Il lui avait été déjà beaucoup demandé et avec une austérité qui n’avait pas connu le résultat escompté. Il lui a été demandé de faire d’abord des réformes, celles que le Premier ministre TSÍPRAS avait lui-même acceptées puisqu’il a fait voter – c’était vendredi – par son Parlement un certain nombre de réformes de principe qui vont maintenant se traduire par des votes plus précis sur des projets de loi dans les prochains jours. Il lui a été demandé de mener des réformes sur le plan du marché des produits, du marché du travail, de l’énergie, et que tous les pays en Europe ont accompli. Il lui a été demandé aussi de constituer - je vous l’ai dit, cela a été un long débat - un fonds où il y aurait les actifs et les banques qui pourraient servir de gage aux prêts qui ont, justement, été accordés à la Grèce.
    La Grèce ne voulait pas perdre sa souveraineté, elle avait raison et elle a bataillé pour obtenir – c’est Alexis TSÍPRAS qui l’a fait – que ce fonds soit en Grèce, qu’il soit géré par les Grecs avec bien sûr le concours de la Commission européenne ou des institutions, et qu’il puisse être au service de la croissance en Grèce et notamment des investissements.
    Enfin, tout au long de cette nuit, rien n’aurait été pire soit de vouloir humilier la Grèce, parce qu’elle demandait un programme, elle ne demandait pas l’assistanat ou la charité. Elle demandait les principes de la solidarité. Rien n’aurait été pire aussi que de vouloir opposer les uns et les autres, et je ne l’ai pas fait, parce que si un certain nombre de pays, pas simplement l’Allemagne, voulaient des garanties, c’était aussi pour obtenir de leur Parlement que l’accord puisse passer. A quoi cela aurait-il servi d’avoir un programme pour la Grèce s’il n’avait pas été voté par le Bundestag, le parlement finlandais, néerlandais, et je n’oublie pas le nôtre ?
    Que demandaient les gouvernements ? D’avoir des garanties, des conditions qui puissent être respectées. Parce que si, par exemple, en France une majorité de mes compatriotes sont pour que la Grèce reste dans la zone euro, en même temps ce n’est pas sans conditions. Il était légitime qu’il y ait cette discussion. Qu’est-ce qui a été trouvé ? Ce n’est pas l’intérêt d’un pays par rapport à un autre, c’est l’intérêt général de l’Europe qui a été finalement obtenu.
    Maryse BURGOT, France 2 
    Vous semblez donc dire que la Grèce n’a pas perdu sa souveraineté mais quand on exige d’un pays qu’il soumette les lois qu’il envisage à la troïka, est-ce que quand même ce pays n’est pas un peu sous tutelle ? Parce que c'est ce qu’on a compris à propos des lois qui doivent passer avant mercredi.
    LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
    Non. Il n’a pas été demandé pas par la troïka comme vous dites, mais par les ministres des Finances, puis ensuite par les chefs d’Etat et de gouvernement qu’un certain nombre de textes puissent être votés d’ici le milieu de la semaine. Pourquoi ? Pour que les parlements qui vont avoir à se prononcer puissent être certains que la Grèce va prendre des décisions. Quel était le sujet essentiel ? Un problème de confiance, c’est le sujet qui nous a finalement accompagnés tout au long de ces dernières semaines. Les Grecs n’avaient pas forcément confiance à l’égard des institutions, de la troïka comme vous dites, et puis des pays européens n’avaient pas confiance dans la Grèce, donc il fallait rétablir la confiance, la confiance mutuelle.
    Ce n’est pas une tutelle, c’est simplement une preuve de bonne foi, de dire : « Je vais faire voter - comme d’ailleurs l’a fait le Premier ministre TSÍPRAS déjà pour ces réformes-cadres – un certain nombre de textes pour bien montrer à mes partenaires, ceux que je sollicite, ceux qui vont me prêter, qu’ils peuvent me faire confiance et qu’ils peuvent donc voter l’ouverture de négociations, puis ensuite l’adoption d’un nouveau programme », donc je pense que la souveraineté a été préservée. Dans la formule initiale sur le fond, des textes ont circulé, il y avait un fonds au Luxembourg. Le Luxembourg est un pays tout à fait respectable et il y a déjà un fonds grec qui est au Luxembourg. Mais ce qu’ont demandé les Grecs, c'est que le fonds soit localisé – le fonds où il y avait des actifs qui étaient rassemblés pour servir de garantie – en Grèce. Moi, j’ai appuyé cette démarche, je la trouvais légitime et d’ailleurs elle a été acceptée notamment par madame MERKEL.
    Journaliste
    Monsieur le Président, vous venez de vous féliciter de l’accord qui a été réalisé, qui a été difficile à réaliser. Cela a quand même laissé apparaître beaucoup de fractures entre les pays de la zone euro. Première question : est-ce que ça laissera des traces ? Deuxième question, cela montre un peu dans l’opinion européenne ce sentiment qu’une Europe allemande, même si vous avez tâché de trouver un point d’équilibre, qu’une Europe allemande a imposé sa volonté à d’autres pays ? Merci.
    LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
    D’abord les débats au sein de l’Union européenne ont toujours été difficiles. L’histoire de l’Europe est faite de discussions longues, des nuits entières passées sur les budgets, sur les accords monétaires et sur tant d’autres questions y compris agricoles dans un passé qui n’est pas si loin et qui, d’ailleurs, revient aujourd'hui compte tenu des difficultés que vit notre agriculture.
    Il y a toujours eu des tensions - et encore récemment sur la question des réfugiés. Si je peux me permettre cette confidence : cela a été plus dur sur la question des réfugiés que sur la Grèce, parce qu’après le référendum, il y a eu un premier sommet de la zone euro où des explications ont été demandées mais dès lors qu’il y avait une intention commune de vouloir trouver un accord - même si c’était difficile - cela n’a jamais été tendu comme ça l’avait été sur la question des réfugiés. Il y avait des points de vue différents mais jamais sous la forme de fractures.
    Ensuite, vous me parlez de l’Allemagne. Mais enfin, vous êtes comme moi, vous regardez un certain nombre d’enquêtes d’opinion. En Allemagne, il y avait quand même une pression assez forte pour le Grexit comme on dit, pour la sortie de la Grèce de la zone euro.
    Dans bon nombre de pays - et pas seulement en Allemagne - c’était plutôt l’inclinaison, et j’ai refusé cette solution. Elle figurait, vous l’avez vu, dans la première mouture du texte des ministres des Finances ; cette option éventuelle, une option que l’on appelait B, était finalement une sortie que l’on disait temporaire mais qui aurait eu toutes les caractéristiques d’être définitive.
    Si l’on n’avait entendu qu’une seule voix, c’eut été sans doute la voie de la sortie qui pouvait s’exprimer dans certains pays. Ce n’est pas cette voie-là qui a été choisie, c’est bien parce qu’il y a eu cette volonté de compromis jusqu’au bout.
    C’est aussi ce qui devait être fait dans cette longue négociation : faire comprendre que l’Europe devait d’abord être européenne et ne pas être au service d’une opinion publique ou d’une autre, d’un Parlement ou d’un autre, parce que sinon il n’y avait pas de compromis.
    Maintenant, je respecte les Parlements. Ils vont avoir à se prononcer, tout n’est pas joué. Ce n’est pas parce que les chefs d’Etat et de gouvernement se sont mis d’accord que les Parlements vont suivre, le Parlement grec d’abord puis les autres Parlements. En fait, quand on a déjà exprimé cette volonté, sans doute que les Parlements vont être conscients de leurs responsabilités.
    Aujourd'hui, ce n’est pas un pays qui a gagné. Je pourrais dire : « La France a joué son rôle », oui, mais il ne s’agissait pas de traiter du cas français. Il ne s’agissait pas de défendre un intérêt national - encore que je considérais que l’intérêt national, l’intérêt de la France était que la Grèce ne sorte pas de la zone euro. Parce que si la Grèce était sortie de la zone euro, c’eut été une amputation de nos créances qui aurait donc fait perdre de l’argent public, celui que nous avons prêté – c’était il y a quelques années – à la Grèce.
    L’intérêt de la France, c’était que la Grèce ne sorte pas de la zone euro. L’intérêt de la France, c’était aussi que l’Europe puisse avancer avec la Grèce et l’intérêt de la France, c’était aussi qu’on puisse trouver un compromis avec l’Allemagne. Voilà pourquoi, oui, c’est l’Europe qui a gagné.


    Journaliste
    Monsieur le Président, vous indiquez que l’Europe devait rester européenne. Est-ce que cela veut dire que l’un des points durs de la négociation au petit matin, le fait que semble-t-il le Premier ministre grec ne voulait plus du Fonds monétaire international, est-ce que ce point a été acquis ? Deuxième petite question subséquente, on va dire : vous parliez des privatisations, effectivement, ce fonds qui ne sera pas finalement au Luxembourg, mais est-ce qu’il n’y avait pas aussi un problème de montant ? Est-ce que les cinquante milliards avancés ne paraissaient pas irréalistes à Alexis TSÍPRAS et est-ce qu’il a bien obtenu gain de cause ? Et enfin, la France est engagée directement ou indirectement à hauteur de quarante milliards d’euros en Grèce aujourd'hui sur sa dette ; demain, à travers ce troisième plan d’aide que vous venez d’évoquer, conséquent, de 80 milliards, quel sera le montant de l’engagement de la France ?
    LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
    Alors, je réponds à vos trois questions. Le Fonds monétaire international, d’abord. La Grèce depuis Alexis TSÍPRAS aurait souhaité ne pas demander l’aide du Fonds monétaire international et n’avoir à solliciter que l’Europe à travers le Mécanisme européen de stabilité, le MES. Ce qui a été voulu par les Européens, c’était de dire : « Oui, vous aurez accès au financement européen mais vous devez prendre aussi le financement du FMI ». Pourquoi ? Parce que c’était l’intérêt des pays européens que d’avoir aussi un autre organisme qui pouvait prêter - je vous ai donné les chiffres, 80 milliards - il aurait donc fallu mettre encore davantage, si le FMI n’était pas venu, donc il a été préféré par les pays européens d’avoir le FMI à bord.
    Cela n’a pas été facile pour Alexis TSIPRAS parce qu’il n’avait pas forcément ce mandat. Il l’a accepté parce qu’il voulait avoir les financements européens. Et puis ensuite est venue la discussion sur ce fonds des privatisations, 50 milliards qui d’ailleurs seront sur une très longue période et qui servent de gage, de garantie pour le remboursement des prêts, pour ce qu’on appelle la soutenabilité de la dette - pardon de cette technicité – il y a déjà la moitié de ce fonds car les banques grecques vont être recapitalisées par le fonds européens. Donc sur les 50 milliards, il y en a 25 qui sont déjà des fonds européens - cela a été d’ailleurs l’objet de la discussion - qui seront remboursés progressivement par la Grèce.
    Pour le reste, cela devait effectivement être des actifs qui seront trouvés progressivement et qui pourront être privatisés. Cela a fait l’objet d’une longue discussion et à la fin il y a eu un compromis qui a été trouvé pour que sur ces actifs qui seront peut-être vendus, une part revienne à l’investissement et à la croissance. C'est-à-dire que ce ne soit pas des privatisations pour simplement rembourser la dette, mais que ce soit des financements nouveaux pour de l’investissement en Grèce. Et c’est à quoi tenait Alexis TSIPRAS et sur lequel il a eu satisfaction.
    Je le dis à la France : 40 milliards sur les prêts que nous avons déjà engagé - donc c’est le mécanisme européen de stabilité qui va financer - ce sont des fonds qui ont déjà été constitués par relève de la France, c’est pour cela que l’on était vigilants, mais cela n’accroit pas notre endettement pour autant.
    Gaétane MESLIN, BFM TV 
    Monsieur le Président, vous avez parlé des réformes, vous avez parlé du programme d’aide à la Grèce, mais qu’en est-il de la dette de la Grèce, qu’ont consentie les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro sur la dette de la Grèce ?
    LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
    Cela été la question la plus controversée, car certains pays disaient que la dette de la Grèce n’était pas soutenable. Qu’est-ce que cela signifiait ? Si elle n’est pas soutenable, cela veut dire que qu’il ne servait à rien de prêter de l’argent à la Grèce, qu’il valait mieux la sortir de la zone euro et attendre qu’elle se reconstitue pour qu’ensuite il soit possible éventuellement de l’accueillir de nouveau et de lui prêter.
    Il fallait donc démontrer que la dette était soutenable pour qu’il y ait l’intervention de l’Europe. Et pour crédibiliser cette dette soutenable, cela est passé justement par ce la constitution de ce fonds d’actifs et les réformes qui ont été demandées pour qu’il y ait plus de croissance et parce que c’était l’argument de TSIPRAS et c’est le bon, il faut qu’il y ait aussi plus de croissance. S’il n’y a pas de croissance, la dette ne sera jamais soutenable. De même que s’il y a des déficits publics en Grèce et que la Grèce ne peut pas se financer sur les marchés, ce sera toujours vers l’Europe qu’elle se dirigera, donc c’était très important qu’il soit démontré que la dette pouvait être soutenable et qu’il y avait des programmes qui ont été mis en place et notamment celui qui va s’ouvrir pour assurer cette confirmation que la dette est soutenable.
    Journaliste : inaudible
    LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
    C’est une question qui est bien sûr dans l’accord : il y aura un reprofilage de la dette par un allongement de ce que l’on appelle les échéances des maturités, et par une négociation, sans doute, des intérêts. Cela fait partie de l’accord et c’était un élément très important pour la Grèce bien sûr.
    Journaliste
    Comment va-t-on faire pour financer les Grecs dans les prochains jours, prochaines semaines et quel est le rôle de la BCE et l’importance de ce qui a été décidé aujourd'hui pour la Banque centrale ?
    LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
    Il a été décidé dans l’accord de réunir aujourd'hui - longtemps on a dit demain, mais en fait c’est aujourd'hui compte tenu de l’heure à laquelle l’accord a été passé - les ministres des Finances, pour qu’on les regroupe avec la Banque Centrale Européenne et qu’il puisse y avoir une décision pour assurer à la Grèce un programme de très court terme.
    Je ne peux pas préjuger de ce qu’il sera, cela suppose que les ministres y travaillent parce que ce serait quand même un paradoxe d’avoir fait tout ça si il n’est pas apporté à la Grèce dans un délai très court les moyens de pouvoir réapprovisionner les banques en liquidité et permettre que les banques puissent rouvrir et que les affaires puissent reprendre. Donc ça, ce sera le travail des ministres des Finances et de l’Eurogroupe, et pour ce qui concerne la Banque Centrale Européenne, elle est indépendante, donc je ne peux pas m’exprimer pour dire ce que j’attends d’elle. Mais ce dont je suis sûr, c’est que s’il n’y avait pas eu d’accord, si l’accord n’avait pas été clair, la Banque Centrale Européenne n’aurait pas pu poursuivre son activité de liquidité à l’égard des banques grecques et à l’égard de la Grèce. Donc c’était la condition indispensable. Mais cela va prendre encore quelques jours.
    Nicolas REVERET, Ouest France 
    Est-ce que la crédibilité de l’Europe n’est pas atteinte au niveau de l’extérieur ? Deuxièmement est-ce que sur l’Iran, on arrive également sur le bout d’un accord, est-ce que vous avez des commentaires à faire, ainsi que sur l’accord sur la Lybie qu’on a eu samedi soir ? C’est le trio des accords.
    LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
    Je ne peux pas être partout, mais premier point : la crédibilité de l’Europe aurait été atteinte s’il n’y avait pas eu d’accord aujourd'hui. Qu’aurait-on dit ? Pas simplement qu’on avait passé une nuit - c’est arrivé, je l’ai dit tellement de fois dans l’histoire de l’Europe - mais c’est qu’on n’aurait pas été capables après tant de jours, tant de nuits, tant de travail, tant d’efforts de la part des Grecs, tant de volontés de compromis et de recherches d’une bonne conclusion, de trouver un avenir à la zone euro. Oui là la crédibilité aurait été atteinte.
    La crédibilité, ce n’est pas le nombre d’heures que l’on passe pour chercher un accord, c’est de savoir si l’on trouve le bon accord ou non. Cet accord est-il bon ou pas ? Est-ce que cet accord est durable ? C’est là-dessus qu’on jugera les européens par rapport à ce qui s’est décidé aujourd'hui.
    Ensuite, Laurent FABIUS est présent à Vienne, les négociations se sont accélérées, je ne peux pas préjuger là encore de la conclusion, mais c’est vrai que nous ne sommes pas forcément très loin. Mais là aussi, ne pas être très loin ne veut pas dire qu’on est arrivé. Et cela aurait pu se produire justement avec la Grèce, on n’était pas très loin pendant toute une partie de la nuit, mais entre pas très loin et là, il y a un écart. Et cet écart fait qu’à ce moment là il n’y a pas d’accord.
    Sur la Lybie, c’est un progrès mais il y a une partie prenante qui n’a pas signé, et donc il va falloir chercher encore avec cet accord à réunir toutes les fractions et notamment le gouvernement de Tripoli pour qu’il puisse y avoir enfin un gouvernement d’union et une stabilité, en Lybie c’est indispensable si on veut éviter ce qui s’y produit, c'est-à-dire les trafics, c'est-à-dire le terrorisme et aussi l’incapacité du pays à assurer sa propre sécurité.
    Merci.
    _____________:

    * suite de notre éditorial :
    _ récapitulation pour complément d'informations :


    Un accord a  été trouvé "à l'unanimité", lundi 13 juillet. Pour autant, le parcours du combattant pour le sauvetage de la Grèce n’est pas terminé, différentes étapes restent à franchir  avant qu'un nouveau plan d'aide ne soit déclenché.

    Le processus  déclenché par cette décision répond à une feuille de route en 4 étapes essentielles :

    1/Le Parlement grec doit se prononcer

    Alexis Tsipras a désormais pour mission de convaincre les parlementaires grecs de valider au moins six nouvelles réformes « radicales »  qui correspondent à ce dont la Grèce « a besoin », dont pour le moment le contenu  n’est pas connu des médias

    2/ l'Eurogroupe doit donner son feu vert

    A l'issue de la consultation de la consultation du Parlement grec  les membres de l'Eurogroupe organiseront une nouvelle réunion,(téléphonique cette fois),  probablement mercredi.

    En fonction du vote,  l’Eurogroupe donnera aux Parlements nationaux le feu vert pour se prononcer, (Jeroen Dijsselbloem,  a rappelé  dans une déclaration que les Parlements étaient bien évidemment souverains).

    3/ Consultations des  19 Parlements  nationaux de l’Eurogroupe de mercredi à vendredi : 

    Les Parlements nationaux  de l’Eurogroupe  qui doivent voter sur le projet d'aide européenne à la Grèce le feront probablement cette semaine, sans doute mercredi, jeudi ou vendredi.

    (En France, l'Assemblée nationale votera mercredi, a annoncé François Hollande lors d'une conférence de presse, lundi 13 juillet.)

    ( La chancelière allemande, Angela Merkel, a expliqué qu'elle recommanderait au Bundestag d'autoriser l'ouverture de négociations avec la Grèce sur ce troisième renflouement, mais une fois que le parlement grec aura approuvé l'ensemble du programme et promulgué les premières lois.)

     4 / Reprise de nouvelles négociations :

    Il faudra attendre que toutes ces étapes soient  franchies et validées pour qu'une décision "plus formelle" soit prise et que les négociations débutent enfin, a précisé Jeroen Dijsselbloem.  Elles doivent permettre à la Grèce de bénéficier des fonds du Mécanisme européen de stabilité (MES) pour la troisième fois depuis 2010.

        ooOoo


     Dans les prochains jours, mardi ou mercredi, les Grecs légiféreront, a annoncé le patron de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. "Le plan dans son ensemble devra être approuvé, mais aussi les premières actions" exigées par les créanciers, a _ t-il déclaré déclaré Jeroen Dijsselbloem à la presse à l'issue d'un sommet de l'Eurogroupe validant  le  projet de troisième plan d'aide à la Grèce.

    En attendant les ministres des Finances de la zone euro doivent mettre au point, dans les heures à venir,  les moyens de financer un prêt-relais pour faire "le pont"  entre les besoins financiers immédiats de la Grèce et l'obtention des fonds .

    ooOoo


    En conclusion, il reste à espérer que tous  les parlements nationaux des pays membres de l’Eurogroupe voteront   d’ici vendredi  ce nouveau 3me plan d’aide à la Grèce pour que le processus de validation se déroule  comme sur des roulettes, sinon tout sera  de nouveau bloqué dans l’auberge européenne UE , Grèce  y compris. 

    Tout reste donc pour le moment non pas en suspens mais en risque de capotage..,  ce que personne ne semble  souhaiter  à première vue.


    REVUE DE PRESSE  - réactions politiques et médiatiques -

    Challenges.fr - ‎Il y a 50 minutes ‎
    La zone euro a décidé à l'unanimité d'entamer des négociations en vue d'accorder un troisième plan d'aide à la Grèce. Voici les principales réactions politiques à cet accord...............................

    Crise grecque : la droite s'emploie à minimiser le rôle joué par ...

    Le Monde - ‎Il y a 1 heure ‎
    Les responsables politiques français ont été très prompts à réagir à l'accord trouvé, lundi 13 juillet, par les dix-neuf dirigeants de la zone euro pour négocier un troisième programme d'aide à la Grèce. Pour les socialistes, cet accord est un succès à ...

    EN DIRECT - Malgré l'accord, les banques grecques restent fermées

    Le Figaro - ‎Il y a 2 heures ‎
    Les dirigeants de la zone euro sont parvenus à un accord unanime sur un troisième plan d'aide à la Grèce. La BCE ne modifie pas ses liquidités aux banques grecques. Un nouvel Eurogroupe se tient actuellement à Bruxelles. < Envoyer cet article par e-mail

    La Grèce conclu un accord avec la zone euro, au prix de lourds ...

    Le Point - ‎Il y a 1 heure ‎
    Les Européens ont conclu lundi au petit matin un accord pour négocier un troisième plan d'aide à la Grèce, la gardant ainsi dans le giron de l'euro, mais au prix de très lourds sacrifices pour ce pays exsangue qui aura besoin d'un nouveau soutien ...

    Grèce : du référendum au douloureux accord, récit d'une semaine ...

    Francetv info - ‎Il y a 57 minutes ‎
    Un accord vient d'être trouvé entre les chefs d'Etat européens, Athènes et ses créanciers. Un troisième plan d'aide à la Grèce devrait être engagé dans les prochains jours. Retour sur sept jours d'âpres négociations. Angela Merkel, François ...

    Grèce : ce que contient l'accord de la dernière chance signé à ...

    TF1 - ‎Il y a 1 heure ‎
    Les dirigeants de la zone euro sont parvenus lundi matin au terme d'un week-end d'intenses négociations à un accord avec la Grèce qui bénéficiera d'une aide du Mécanisme européen de stabilité (MES) en contrepartie de la mise en oeuvre par Athènes de ...

    Grèce : ce qu'a décidé la zone euro

    Boursorama - ‎Il y a 13 minutes ‎
    Au terme de près de 17 heures de négociations marathon, les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro sont parvenus à un accord sur un éventuel troisième plan d'aide international à la Grèce, assorti de conditions draconiennes. En voici les ...

    Grèce: Les quatre exigences de l'Europe auxquelles Tsipras va ...

    20minutes.fr - ‎Il y a 50 minutes ‎
    N.Beu. avec AFP. Publié le 13.07.2015 à 15:49; Mis à jour le 13.07.2015 à 15:49. Mots-clés. Alexis Tsipras,; Grèce,; europe. Au terme de près de 17 heures de négociations marathon, les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro sont parvenus lundi ...

    La Grèce conclut un accord avec la zone euro, au prix de lourds ...

    lalibre.be - ‎Il y a 35 minutes ‎
    Les Européens ont conclu lundi au petit matin un accord pour négocier un troisième plan d'aide à la Grèce, la gardant ainsi dans le giron de l'euro, mais au prix de très lourds sacrifices pour ce pays exsangue qui aura besoin d'un nouveau soutien ...

    Grèce : ce que prévoit l'accord

    FRANCE 24 - ‎Il y a 16 minutes ‎
    La Grèce restera dans la zone euro : l'annonce d'un accord, lundi, après des négociations âpres entre Athènes et l'Eurozone lors d'un sommet marathon à Bruxelles, a ouvert la porte à un plan de sauvetage européen. Mais que comprend cet accord ?

    Un accord entre la Grèce et la zone euro au prix de (très) lourds ...

    La Voix du Nord - ‎Il y a 35 minutes ‎
    Les Européens ont conclu lundi un accord pour négocier un troisième plan d'aide à la Grèce, au prix de très lourds sacrifices pour le pays, prélude à de longues tractations durant lesquelles la zone euro devra gérer l'urgence et maintenir sous ...

    Prise de risque politique sur la Grèce payante pour Hollande

    Reuters - ‎Il y a 38 minutes ‎

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