Après la signature de l 'Accord sur le programme nucléaire iranien, les médias européens et français ont produit et produisent encore des tonnes d'articles et d'analyses sur les conséquences politiques de cet accord, dans ce fleuve médiatique on pourrait facilement se noyer avant d'avoir réussi à en extraire l'essentiel et la signification de l'essentiel.
J'avais l'intention depuis quelques jours d'écrire un éditorial sur ce sujet notamment pour souligner ce qui va changer dans les relations de l'Iran, avec ses belliqueux voisins et ennemis politiques et économiques particulièrement avec l'Arabie Saoudite et Israël , maintenant que l'Iran délivrée du blocus et des sanctions qui pesaient sur elle depuis des années, va maintenant pouvoir développer son économie et améliorer d'égal à égal ses relations diplomatiques et commerciales avec d' autres pays notamment occidentaux, Téhéran cependant a déjà prévenu qu'en matière de politique étrangère l'Iran pays souverain n'entendait pas se soumettre à l'influence américaine et des autres pays occidentaux vassalisés par les Etats-Unis, tout en souhaitant maintenir et développer de bonnes relations commerciales avec eux.
Pendant que je réfléchissais à ce sujet, j'ai eu la chance de recevoir un message de l'un de mes correspondants Algérien qui attirait mon attention sur un éditorial publié le 18. juillet 2015 par le site "Algérie Patriotique ", sous la signature du journaliste Kamel Moulfi , dont l'analyse logique et rationnelle décapée du "surperflu" coule de source et rejoint exactement mon opinion.
Donc dans un premier temps j'ai décidé de publier l' éditorial de Kamel Moulfi, qui replace bien dans le contexte actuel les nouvelles bases qu'il faut connaître pour suivre ensuite l'évolution de ce dossier :
Le nouvel axe Ryad-Tel-Aviv
____
Par Kamel
Moulfi
Le grand événement que constitue la signature à Vienne
de l'accord sur le programme nucléaire iranien, a été qualifié d’historique –
il le mérite à bien des égards – et salué par le monde entier comme un acte
exceptionnel de paix. Sauf par Israël et l’Arabie Saoudite. Une coïncidence ?
Une conjonction d'intérêts ? En tout cas, leur position commune et unie contre
cet accord confirme que l'entité sioniste et le régime wahhabite, en apparence
ennemis jurés, sont en fait de mèche. L'Iran, affaibli par le blocus et les
sanctions, était déjà vu comme le principal danger aussi bien par l’Arabie
Saoudite et les autres pays du Golfe, que par l’Etat hébreu. Bientôt,
l’économie iranienne connaîtra une croissance plus forte, grâce aux apports
nouveaux générés par l’amélioration de ses relations extérieures et de sa
position sur le marché pétrolier notamment. Cette perspective, à elle seule,
sème la panique à Ryad et à Tel-Aviv. On comprend parfaitement Israël qui
considère l’Iran comme une menace depuis la chute du Shah en 1979 et la
décision de ce pays de fermer l’ambassade d’Israël à Téhéran et de la remplacer
par la première ambassade de Palestine au monde. Les dirigeants iraniens n’ont
jamais caché leur volonté de soutenir le combat contre l’entité sioniste et
n’ont pas cessé de le faire sur le terrain par l’aide massive qu’ils fournissent
aux mouvements de résistance en Palestine occupée et au Liban. Quant à l’Arabie
Saoudite, c’est son statut de serviteur soumis excessivement aux intérêts
occidentaux – Israël compris – dans la région, qui lui dicte sa position
d’hostilité à l’Iran, vu comme principal obstacle à ces intérêts. De plus, la
stabilité et la sécurité au Moyen-Orient, facilitées par l’accord, ne sont pas
bien vues par Israël et l’Arabie Saoudite qui sont plutôt des instruments de
tension et de guerre. Et c’est d’autant plus inquiétant pour eux qu’il s’agit
du second accord, après Cuba, signé par leurs protecteurs, les Etats-Unis, avec
un pays classé sur «l’axe du mal». Certes, pour les partisans de la paix, rien
n’est encore définitivement gagné, les fauteurs de guerre au sein de
l’administration américaine peuvent renverser le cours des choses. Mais cet
accord avec l’Iran a au moins eu le mérite de dévoiler la convergence des
intérêts entre Israël et l’Arabie Saoudite.
K. M.
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