Il est tellement agréable de lire des communiqués qui dénoncent des questions sérieuses , écrit par des politiques lettrés qui savent manier l'ironie et l'humour sans déflorer les sujets, que je ne peux résister au plaisir de publier ci-dessous, en copié/collé, l'édito de Gilbert Collard , secrétaire Général du Rassemblement Bleu Marine;
* source :
Gilbert Collard
Député du Gard, Secrétaire Général du RBM
Les vaches folles
Edito de Gilbert Collard, Député du Gard, Secrétaire général du Rassemblement Bleu Marine
Les vaches folles
Cette semaine, le Président de
la République était de sortie dans le papier journal, celui dont on se
sert aussi pour envelopper le poisson ou le fromage. Il répondait, dans
le Parisien, à des lecteurs gentils, sans doute contrôlés sous le
portique à opinions pour n’avoir aucune accointance avec le Front
national…
De son ton dodelinant, Ronron premier a
évoqué, pèle- mêle, la fiscalité, la laïcité, le service civique, les
impôts, Nicolas Sarkozy, et enfin, moins chef d’État qu’une affiche du
PS, le Front national, unique objet de ses ressentiments électoraux.
Évidemment pour en dire, toujours dans l’esprit du 11 janvier, le plus
grand mal : « Il faut, dit-il, aller chercher les électeurs du Front »,
pourquoi pas délivrer un mandat d’arrêt, ce serait plus simple ? « Les
arracher » ! « Pour leur parler et les convaincre »… C’est quoi, ce
langage de sarcleur socialiste, affolé par les herbes électorales, qui
confond le râteau et la République, et qui veut conquérir des voix à la
manière d’Attila, après qui rien ne repoussait ? Enfin, Attila, c’est
beaucoup dire : un Attila de jardinerie électorale plutôt ! C’est quoi
ce langage d’arracheur de dents ? Où est le Président de la République,
Président de tous les Français paraît-il, gardien de nos institutions,
de notre unité, dans ce racolage électoral ? Dans cette stigmatisation
des suffrages ? Qui est-il pour décréter que le FN est « tout sauf le
parti de la République » ? Il ne sait même pas qu’en application de la
constitution les partis concourent à l’expression du suffrage, et qu’à
ce titre ils sont tous républicains, ou alors, ils ne sont pas ! On l’a
compris une fois pour toutes, en dehors du parti socialiste, il n’est
point de salut pour les âmes républicaines. Eux seuls iront au paradis
auquel ils ne croient pas, eux seuls sont bons républicains, pas
racistes, pas fricards, toujours bons, gentils, serviables, épris de
grands principes, épousant les grandes causes, prêchant que tout le
monde il est beau. Des saints, les socialistes, je vous le dis, ce sont
des saints républicains, on ne devrait même pas les contredire ; on
devrait essayer humblement d’accéder au sommet de leur hauteur morale,
pour s’incliner devant la vierge de toutes les vertus socialistes,
l’irréprochable, l’inapprochable, l’inattaquable, l’inexorable,
Christiane T… celle dont l’évocation du nom fait se lever d’un coup dans
l’hémicycle tous les Danone députés socialistes, même les casiers
judiciaires, mêmes les condamnés, comme des miraculés devant la
miraculeuse apparition républicaine. Il faut s’y faire, ce sont des
saints, on est des diables…
De drôles de saints, tout de même… Car, comme le disait Pascal, « qui veut faire l’ange fait la bête » !
La critique systématique du Front relève
de la compulsion obsessionnelle, de la manie, du tic de langage, voire
même, chez Manuel Valls, d’une certaine frénésie phrénologique
accompagnée de crispation verbale, l’emportant dans une sorte
d’écholalie universelle contre le taureau du Mal.
Charcot, au secours, ils sont devenus fous !
Toutes les mauvaises herbes poussent en
France, celles du chômage, de la dette, du terrorisme, du déficit, du
communautarisme, de l’islamisme radical, de l’insécurité, la seule dont
ils s’occupent, du matin au soir dans les crachoirs, c’est l’herbe
montante du Front national ! Comme si la démocratie des urnes relevait
de la stigmatisation d’un électorat, traité à coup de pesticide
présidentiel ! Et pendant ce temps, au-dessus de nos têtes, qui en ont
vu passer bien d’autres, les colocataires temporaires des urnes, larrons
en foire le temps d’un vote, s’insultent jusqu’à épuisement des
invectives… Toujours républicaines bien sûr… Darmanin ose comparer
madame Taubira à un tract ambulant pour le FN, ce qui, entre nous, n’est
pas un crime contre l’imprimerie ; Valls, rouge, raide, la mâchoire
dans les yeux, les cordes vocales tendues comme la pique du picador
l’engueule, toujours au nom des grands principes, le piétinant de mots
moraux. Castagne castagnettes fait la leçon, toujours ! Et l’on voit
alors la mine déconfite du pauvre Darmanin, gamin, penaud, puni, pipi au
lit, au coin de sa propre solitude sonore dans un hémicycle éructant.
Et dire qu’on vient d’interdire la fessée !
Le lendemain, « le tract » répond avec
la même courtoisie républicaine en traitant le député de « déchet de la
pensée humaine ! » On n’y est pour rien, mais le Front est encore au
milieu. Franchement, ils n’ont rien d’autre à faire pour la France que
de s’obséder sur le FN ? Et dire que « le tract » appelle à voter dans
le Doubs pour « le déchet »!
Ce n’est pas fini, le concert continu,
Christian Jacob, qualifie les propos du « tract » « d’ignobles, teintés
de haine et de mépris ». On est toujours dans le même registre du
vocabulaire de la supériorité morale des uns sur les autres. Libération,
scout toujours prêt pour la distribution des prix, décerne au député la
« palme de l’abjection politique », allant jusqu’à écrire qu’il dépasse
Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, François Fillon, Laurent Wauquiez et
Jean François Copé réunis ! Darmanin, synthèse chimique de l’abjection !
Pour une fois qu’à la kermesse des bonnes consciences « autobénies »
par la satisfaction d’elles-mêmes, on ne se fait ni « nauséabonder », ni
« abjectiser », ni « infamiser », ni « dérépublicaniser », ni
lobotomiser, on ne va pas pleurer. Un peu pour les autres… Pauvres
herbes que nous sommes, nous regardons les vaches s’encorner, sans très
bien comprendre ce qu’on fait au milieu, sinon d’être l’alibi de leur
manque de programme et de perspectives. L’affolement les fait délirer
comme des vaches folles, les conduisant à un manque de discernement et
de sérieux dans la prise en charge des vrais problèmes dont souffrent
les Français. La monomanie ne s’arrête pas là, Valls, encore lui,
mâchoires mussoliniennes, dénonce un « endormissement généralisé » face
au danger « immense » du FN ! Dommage qu’ils ne se réveillent pas de
leur camomille politique pour voir les vrais dangers, celui du
terrorisme islamique, par exemple, du déficit, de l’endettement, de la
menace migratoire brandit par l’état islamique, et de l’agonie de notre
histoire. Non, pour eux, le vrai danger ce n’est pas l’urne funéraire,
c’est l’urne électorale ! Tout est bon pour recycler les déchets en
détonateurs mouillés contre le Front… C’est la guerre des déchets !
Gilbert Collard
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