Nouveau sur le site de Manuel de
Diéguez
1
- La politique des enfants
2 - Le regard des anthropologues sur la chute du marxisme
3 - L'utopie religieuse et la politique
4 - Un nouvel empire du ciel et de la terre
5 - Les guerriers vertueux
6 - La chute d'un empire
7 - L'Europe des rats et des ragondins
8- La geôle du mythe de la Liberté
2 - Le regard des anthropologues sur la chute du marxisme
3 - L'utopie religieuse et la politique
4 - Un nouvel empire du ciel et de la terre
5 - Les guerriers vertueux
6 - La chute d'un empire
7 - L'Europe des rats et des ragondins
8- La geôle du mythe de la Liberté
1 - La politique des enfants
Des citoyens rendus
aveugles, sourds et muets par leur placement, depuis trois quarts de siècle,
sous le joug d'un Etat étranger et d'une classe dirigeante corrompue ne sont
pas près de remporter la victoire des Thermopyles sur les Perses de leur temps.
Et pourtant, la solidité de leur cervelle est la seule armure réelle dont disposent
les citoyens; et pourtant, la connaissance des règles de la logique est la
seule cuirasse fiable des nations; et pourtant, il nous faut garder en mémoire
l'évidence qu'une majorité de têtes bien faites demeure le bouclier naturel des
Républiques. Souvenons-nous également de ce qu'on ne guide pas un grand pays
sur la scène internationale avec des citoyens insuffisamment instruits des
pesanteurs de la condition humaine et des obstacles culturels que les Etats
rencontrent à chaque pas sur leur chemin quand leur population n'est pas
informée des forces qui font la loi sur cette planète.
Redécouvrons donc
en toute hâte quelques secrets du pilotage de notre astéroïde autour du soleil
de la politique, apprenons rapidement comment les historiens de demain raconteront
à nos enfants et à nos petits enfants l'histoire de la folie de ce siècle,
découvrons sans tarder que si nous n'accomplissions pas notre devoir de nous
mettre au courant de ce qui arrive à la France et à l'Europe d'aujourd'hui,
nous nous rendrions coupables de haute trahison.
Quel est le double
jeu que pratiquent nécessairement les empires d'aujourd'hui ? Ils se sont auto-messianisés, auto-sotériologisés, auto-eschatologisés sur le chemin d'une
rédemption verbifique à laquelle le mythe sonore de la Liberté sert d'Eglise
bavarde, de tabernacle éloquent et de livre d'heures volubile. Chaque fois
qu'un Etat aux auréoles langagières surdimensionnées terrasse une rivale dont
les fanions sont moins richement blasonnés par l'abstrait que les siens, le
vaincu devra plier pour longtemps le genou; et l'on voit monter dans le ciel
les montgolfières regonflées de la démocratie mondiale. L'évangélisateur
universel de la planète des idéalités chante sa dernière victoire conceptuelle
sur le Mal, tellement le vrai champ de bataille d'une Rédemption loquace est
toujours, celui d'un vocabulaire béatifié, d'un côté et, de l'autre, celui de
la pestifération philologique des mots de la défaite.
Nous aurions donc
le plus grand tort de nous imaginer que l'empire des dévots censés en prières
devant l'autel des saintes ampoules de leur grammaire déclarera un jour achevée
sa tâche de grand convertisseur de notre satellite - au contraire, la piété à
jamais insatisfaite de l'apôtre le contraindra de poursuivre sans relâche et de
génération en génération son œuvre de sauveteur interminable de tout le genre
humain; et cet annonciateur d'un futur toujours fuyant travaillera avec zèle et
ténacité à pétrir la pâte de notre apothéose à venir. Voyez comme le boulanger
inlassable du pain de notre Liberté met de cœur à l'ouvrage, voyez comme ce
vigneron récolte sans trêve ni repos le vin toujours rationné de ses fûts
généreux, voyez comme il punit inlassablement une mécréance qu'il proclame
stérile. Remarquez également que notre évangélisateur en chef se fait payer
précipitamment les tributs que nous devons acquitter à ses labours. Il se
vantera de nous avoir fait reprendre le droit chemin, il nous remettra tous les
jours sous les yeux le catéchisme qu'il a si hâtivement soumis à son
commandement éternel.
La guerre froide
s'est achevée avec l'effondrement définitif d'une utopie politique branchée
depuis trois millénaires sur un mythe du salut dont les trois religions du
livre se déchirent l'héritage. Mais si une éternité aussi bienveillante vous
prend à ses gages, que ferez-vous de la précarité du salaire qu'elle vous
versera en partage? Car la pastorale marxiste et son orthodoxie doctrinale ne
se sont pas seulement écroulées sous les coups de boutoir des Etats-Unis
d'Amérique, mais, tout simplement, parce que le droit de propriété le plus
antique, celui que Naoh exerçait sur sa massue, David sur sa fronde et Apollon
sur son arc aux flèches d'argent ne saurait se trouver aboli ni par la vertu
d'une autre confession de foi, ni sous l'appareil de la torture de ses
évangélisateurs les plus zélés, ni dans les goulags du ciel des prolétaires, ni
par les soins d'un clergé de galériens pesamment catéchisés, ni par les
récitations forcées de la foi dans les séminaires de la dialectique
marxiste-léniniste.
Pourquoi l'Eglise
romaine du XIIIe siècle a-t-elle soudainement jeté aux orties le saint
bréviaire de la virginité et de la chasteté transformantes des chrétiens? On
sait qu'une Curie loquace était subitement monté au créneau en apôtre des
droits du sexe face à l'hérésie trop ardente des Cathares - les Purs, les katharoï
- dont l'annonciation était tombée comme grêle jusque sur la piété génitrice
des ménages. Le devoir de toutes les vraies épouses du Christ se résumait de
nouveau à procréer abondamment. Mais glorifier le devoir d'un ciel de
reproducteurs déchaînés, c'était frapper de plein fouet le devoir tout
contraire des époux de pratiquer la chasteté conjugale la plus sévère.
" Attention,
disait soudainement un Vatican de casuistes du royaume des cieux, le
"péché de chair", comme nous l'appelions, redevient rien moins que le
philtre du salut charnel du monde quand il ordonne à la sainteté conjugale de
faire preuve d'un grain de bon sens, celui d'une continence modérée et limitée
par le commandement tout opposé d'assurer la survie du genre humain sans trop
se presser. Que vos dévotions demeurent parcimonieuses: songez que c'est à
Vénus que nous devons l'avantage de nous reproduire abondamment. En
conséquence, vous serez brûlés vifs sur les bûchers de la sainte Eglise si vous
refusez de confesser l'ancrage de notre religion au piton du temporel et du
charnel, qui vous condamnent à pratiquer votre "devoir conjugal" en
disciples assidus d'Aphrodite." Il en était de même des marxistes
chevronnés, ces purificateurs excessifs du capitalisme, dont l'ascèse aurait
conduit notre espèce soit à s'éteindre parmi les maigres phalanges de pécheurs
invétérés, soit à se rassembler en toute hâte dans l'enceinte de la
réhabilitation du "péché de chair".
Aussi les
Etats-Unis se sont-ils bien gardés d'avouer au monde qu'ils n'avaient jamais
terrassé qu'un évangile en délire - donc une hérésie que son séraphisme
exacerbé condamnait à tomber d'elle-même dans l'absurde. Le marxisme était un
couvent armé jusqu'aux dents d'une ascèse précautionneuse et impraticable, une
annonciation vertueuse à protéger du dévergondage capitaliste, la promesse d'un
royaume monastique condamné à se diluer dans la coulée inexorable des jours
sexués par le Démon. Le camouflage du rêve d'une purification angélique et
universelle qui décrasserait le droit puant de propriété, a permis aux
Etats-Unis de présenter la Sainte Russie au monde réel, celui des glaives et du
sang: il s'agissait, disait-on, d'un Etat censé régi, comme tous ses
congénères, par les lois malpropres, mais immuables du temporel. Il fallait
armer ce monde malodorant d'une autre eschatologie délivrante, d'une autre
lanterne magique du salut, d'une autre pierre philosophale - celles du mythe
d'une Liberté parfumée, mais à mettre au service de la férocité capitaliste.
Depuis lors, les démocraties se demandent quelle est la lanterne d'une bête
oscillante entre les floralies de l'utopie et la sauvagerie de ses carnages et
qui ne quitte les ténèbres de la nuit que pour papillonner dans ses grammaires.
Non seulement
l'Amérique victorieuse d'une démence apostolique qui, depuis deux millénaires,
culpabilisait les riches et sanctifiait les pauvres n'a pas hésité un instant à
annoncer la candidature d'un lessiveur nouveau et qui, dans la foulée,
comblerait tout le monde de félicités pécuniaires; non seulement, dis-je, les
pasteurs d'un capitalisme de trafiquants n'ont pas dénoncé l'enracinement dans
la biologie d'un animal en folie, non seulement cet empire des triomphes de
l'argent n'a cessé, depuis trois générations, de vassaliser l'Europe avec
l'ardeur des ploutocrates d'un ciel de commerçants, mais nous tomberions à
notre tour dans le même infantilisme pieux que toute la zone extra gauloise du
Vieux Monde - qui n'a pas eu de Général de Gaulle pour lui remettre la tête sur
les épaules - si nous négligions de soumettre nos rêves théologiques à une
radiographie politique d'avant-garde et à une anthropologie enfin scientifique.
Par bonheur, la postérité véritable de l'évolutionnisme de Darwin entraîne les
faux dévots dans un traquenard théologique.
C'est dire qu'il
nous faut demander instamment à l'Allemagne et à l'Italie hypnotisées par les
stupéfiants célestiformes de la démocratie d'obtenir - et avec quel retard,
hélas - le départ négocié ou rapide de leurs catéchètes de 1945 - et donc de
redonner aux nations piégées par le mythe américain le statut et les coudées
franches des Etats souverains et de bon sens, donc patriotes. Comment
acquerrions-nous jamais la stature d'acteurs réels de la politique sur la scène
internationale si nous nous glorifions du naufrage des patries? On ne fait pas
un pays avec des orphelins de leur terre. Si le sceptre international de
l'étranger guide nos drapeaux, que feront les patriotes de ce pain et de ce
vin-là?
Les bases
militaires américaines aux yeux mi-clos se sont équipées et armées jusqu'aux
dents et sans jamais rencontrer sur nos arpents l'obstacle à notre indignation.
Comment se fait-il qu'elles se soient incrustées dans nos rangs non seulement
sans coup férir, mais sur le mode angélique? Elles étaient censées grosses
d'une éternité pacifiée. Leur arrimage perpétuel à un Vieux Monde retombé en
enfance couve des centaines de bombes atomiques censées dissuader un ennemi
aussi vaporeux que feu le paradis soviétique ; et notre politologie
souffreteuse est montée en chaire dans nos universités laïques pour juger que
tout cela regarde aussi peu la virginité et l'innocence prometteuses de nos
démocraties idéales que la théologie efflanquée de la guerre sacrée ne
concernait la monarchie temporelle au siècle des croisades.
Que dire de la
frime évangélique des messies de leurs goussets? Ecoutez vrombir leurs avions
de chasse supersoniques sur nos têtes endormies. Leurs appareils
parviendront-ils à nous faire croire que nous nous trouverions en danger de
mort dans nos chaumines enfumées et que cette mécanique coûteuse veillerait
effectivement sur la sécurité militaire de notre sommeil ? Leurs gesticulations
benêtes retardent seulement quelque peu la progression de la rouille qui ronge
nos nations. Quelle gigantesque mascarade, quel titanesque attrape-nigauds,
mais aussi quel marché industriel perdu pour nous, puisque nous achetons
sottement et à prix d'or - mais avec le canon du mythe de la Liberté pointé sur
la tempe - tout l'arsenal guerrier dont notre souverain d'outre-Atlantique tire
ses plus fructueux bénéfices.
Certes, le
territoire d'une France trop tardivement libérée de l'occupation américaine
d'après guerre - en 1966 seulement - n'a pas été réoccupé dare-dare en 2009 à
la suite du placement intempestif de nos forces armées sous le commandement
nominal d'un général américain. En 2014, le Président de l'Assemblée de
Strasbourg, M. Schulz, puis MM. Fillon et de Villepin, osaient proclamer que la
Russie et l'Europe appartenaient décidément à la même civilisation. Vous avez
dit: "Civilisation"? Quelle révolution que la résurrection d'une
réflexion sérieuse sur les relations que les nations cérébralisées entretiennent
avec leurs armées! Qu'en est-il de la géopolitique superficielle de ce temps?
C'est la tête basse
que nous avons franchi le seuil de l'Eden des démocraties décapitées, celui
d'un paradis du ridicule. Nous sommes allés jusqu'à faire débarquer
l'incompétence politique titanesque de l'Europe dans le saugrenu et le
grotesque des vassalités consenties. Et pourtant, voici que l'Italie,
l'Espagne, l'Autriche, la Hongrie, la Grèce, Chypre, la Slovaquie refusent
purement et simplement d'appliquer à la Russie les sanctions économiques d'une
diplomatie acéphale - mais ordonnées par l'Oncle Sam à l' Europe des sots. Sans
doute notre apprenti d'au-delà des mers ignorait-on que la Russie est la fille
culturelle de l'Europe depuis plus de trois siècles. Comment remettre au pas
les chenus que nous sommes devenus si c'est à l'école de notre siècle des
Lumières que les Dostoïevski et les Tolstoï ont fécondé ou redonné son élan au
génie littéraire de leur nation? Plus les Gessler américains se montreront
musclés et de taille herculéenne, plus la servitude d'une Europe aux cheveux
blancs et vassalisée par son libérateur de 1945 s'étalera au grand jour de
notre accablement et sur toutes les places publiques du Vieux Monde.
Envoyons donc
seulement et faute de mieux, un dogue de taille moyenne remettre de l'ordre
dans ce troupeau grisonnant, se dit la Maison Blanche, envoyons seulement notre
préposée aux affaires dérisoires du Vieux Monde, une Mme Nuland dont les crocs
ont fait leurs preuves : six petits milliards de dollars ont suffi à ses
griffes pour déclencher une émeute et faire basculer toute l'Ukraine de l'Ouest
dans notre giron. Mais combien de dollars faudra-t-il faire dépenser aux
contribuables américains pour soumettre à nos ordres les gouvernements italien
et espagnol? Car il se trouve que leur carrure leur interdit de rester au
piquet dans leurs maisons.
Et puis, comment
interdire à Paris et à Berlin de se rendre à Moscou, alors qu'ils y sont déjà
allés? Ces deux là ont les dents de plus en plus longues, et il leur pousse
même des mâchoires. Par conséquent, ils ne lèveront plus le petit doigt pour
remettre en laisse les valets et les gnomes de l'OTAN, qui brûlent déjà d'envie
de rivaliser avec l'appétit politique quelque peu retrouvé de Paris et de
Berlin. Et puis, les aiguilles des horloges ont avancé sur les cadrans de
l'histoire ensanglantée de ce monde. La France et l'Allemagne désavoueraient
leur corpulence grandissante - et cela aux yeux mêmes de leur opinion publique
- s'ils affichaient derechef et tout subitement une vassalité dépitée par les
soixante-dix ans de leur licol et de leurs étrivières. Tous les acteurs de la
pièce ont les dents branlantes, toute la représentation s'effondre dans les
rires et les moqueries des spectateurs quand l'histoire de l'Europe oscille
entre la farandole, la pitrerie et le carnaval politique.
Décidément, comment
faire obéir Paris, Berlin, Rome, Madrid, Londres à une Mme Nuland si ces capitales
ont aussitôt adhéré à la Banque asiatique d'investissement pour les
infrastructures" lancée par la Chine, si l'Australie elle-même, l'un
des satellites les plus dociles de l'oncle Sam, y adhère, si la Suisse a déjà
franchi le pas, avec son franc fort subitement et opportunément découplé de
l'euro des assignats. Le Président de la Tunisie, M Béji Caïd Essebsi, a
rudement expulsé l'ambassadeur américain qui a osé lui demander l'autorisation
d'installer une base militaire sur ses terres et, au Japon, le gouverneur local
a refusé l'extension sur la mer de la base d'Okinawa et l'Amérique du Sud tout
entière a dénoncé les foudres de Washington contre le Venezuela, qui n'est pas
la petite Grenade envahie par les troupes américaines du temps du Président Reagan.
L'empire américain
se disloque sous nos yeux.
Qu'adviendra-t-il
demain du rang diplomatique d'une France scindée, hier encore entre l'Amérique
et l'OTAN et non guérie des séquelles de son long déhanchement sur la scène
internationale? Il nous faudra soulever la question la plus sacrilège, celle de
la fausse souveraineté dont le cancer ronge des Etats placés sous la houlette
des idéalités vaniteuses de la démocratie mondiale. Les Etats vassalisés du
Vieux Monde refusent de plus en plus ouvertement de se partager seulement les
restes de leur ancienne fierté. Comment Paris et Berlin retourneront-ils
s'asseoir sur les bancs de l'école et mettraient-ils à jour leurs connaissances
anachroniques du droit international si une Europe désuète et victime d'un
malentendu anthropologique tenace ne dispose plus que d'une souveraineté
ambiguë et imprécise?
Car la question la
plus simple, mais la plus décisive, est seulement de savoir si des Etats
auto-qualifiés de démocratiques demeurent néanmoins légitimables aux yeux de
leur opinion publique s'ils remettent ouvertement les apanages de
l'indépendance de leur nation entre les mains d'un Etat étranger - et cela sans
seulement daigner consulter leurs corps électoraux respectifs. Comment des
assemblées législatives régulièrement élues peuvent-elles se placer sous le
commandement militaire d'un autre Etat sans trahir leur pays? Quel devoir
impérieux, pour l'Europe, de demander du moins aux nations candidates à leur
mise dans les fers de ne consentir expressément à leur servage qu'après
consultation du suffrage universel. Que diront les peuples de leur classe
dirigeante de ragondins et de rats?
Et pourtant, il
semble qu'il n'y ait pas encore de quoi fouetter un chat: nous avons appris sur
les bancs de nos écoles publiques qu'une armée de valets de pied n'est pas une
saine infanterie et qu' il n'y aura pas une ombre d'Europe politique aussi
longtemps que les cinq cents bases américaines campées sur nos arpents ne
seront pas évacuées. Mais écoutons le silence assourdissant de tous les Etats
garrottés et de tous les gouvernements jugulés de l'Europe : ils se cachent à
eux-mêmes la question de fond, celle qui se subordonne toutes les autres!
Décidément, la vassalité du Vieux Monde est bien cadenassée par notre prétendu
délivreur d'outre Atlantique : nous sommes incarcérés à double tour dans la
geôle et la besace de notre mythe le plus asservissant, celui de notre Liberté.
Mais il y a pis: la
démocratie planétaire se vante de nous avoir sauvés de la dictature de Hitler,
puis de celle des fous d'un prolétariat mondial devenu l'otage de ses
évangélisateurs au petit pied. Mais quand le fondé de pouvoirs du paradis
capitaliste, M. Barack Obama, prétend que nous lui devons la vie sauve, on voit
des millions de simples d'esprit s'accrocher aux basques du sorcier géant de
notre Liberté. Pourquoi les innocents aux mains pleines adorent-ils un
créancier expert à jouer au Tamerlan du mythe démocratique? Quelles sont les
abstractions mirifiques que ce magicien tient entre ses mains?
Il faut savoir que
les évadés actuels du règne animal ont basculé de la zoologie dans le
séraphisme. Ces enfants de chœur sont désormais préfaçonnés par le fidéicommis
auquel ils ont confié leurs prérogatives et dont ils ont hissé le sceptre dans
les nues. Ce plénipotentiaire à majuscule les masque et les protège, les menace
et les apaise, les sauve et les torture depuis deux millénaires. Chaussez
seulement les bésicles du sens commun et vous verrez que cette divinité censée
désintéressée et protectrice comme personne brandit un code pénal branché sur
deux immortalités, celle des friandises éternelles de la vie céleste dont elle
gave ses adorateurs et celle des écartèlements infernaux qu'elle inflige sans
relâche à ses anatomistes perspicaces. Quand notre civilisation aura honte du
Dieu chocolaté dont nous assurons le double ancrage dans les estrapades et dans
la confiserie, nous pourrons commencer de penser la politique avec la tête sur
les épaules.
Mais le monde
entier ne demeure-t-il pas blotti sous les ailes d'un aigle censé omniscient,
omnipotent et bienveillant? Un monothéisme de pâtissiers et de bourreaux a
forgé une humanité assujettie aux serres et au bec d'un souverain cruel et
patelin du cosmos. Une géopolitique qui refuse de franchir le seuil d'une
connaissance anthropologique de l'encagement de la créature tourne le dos à
toute science réelle de l'encéphale livré aux pâtissiers et aux potences des
semi évadés de la zoologie, tellement la théologie nous présente les clés de
l'assujettissement politique du genre humain à ses songes impériaux.
Ce sera le sujet de
la semaine prochaine.
Le 20 mars
2015
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