02 mai 2012

Nicolas Sarkozy et ses partisans au Trocadéro - 1er Mai 2012 -

Éditorial de lucienne magalie pons

Le candidat UMP Nicolas Sarkozy et ses partisans UMP se sont rassemblés hier 1er Mai sur la Place du Trocadéro à Paris dans le XVI° arrondissement de Paris.

Au lieu de dire « se sont rassemblés » on pourrait dire au figuré se sont « syndiqués » puisque de toute tradition le 1er Mai est consacré à la Fête du Travail et que se sont habituellement les Syndicats qui organisent les défilés et festivités du jour. Mais comme le mot « syndiqué » est devenu tabou et dans l’UMP et dans le XVI° arrondissement de Paris où se tenait leur contre offensive contre les syndicats notamment, laissons dire pour ne pas froisser leurs susceptibilités à vif « rassemblés » en ajoutant « et mobilisés ».

Qu’à cela ne tienne, Nicolas Sarkozy qui vient de passer 5 ans à la tête de l’Etat Français essentiellement pour s’improviser comme le seul décideur en gommant et détruisant notamment tous les pouvoirs représentatifs intermédiaires en refusant toutes négociations, s’est saisi du 1er Mai pour venir piétiner - d'assez loin - les platebandes des syndicats.

A cet effet une mise en scène assez grandiose le montrait hier après un bain de foule, juché sur une estrade au Trocadéro, dominant de très haut la masse de ses militants UMP venus pour faire du nombre, - on parle de dizaines de milliers, Nicolas Sarkozy parle de 200.000, personne ne les a officiellement compté, mais quand on connaît le quartier on sait bien que 200 000 mille personnes ne tiennent pas sur la Place du Trocadéro et dans son environnement. -

Dès le début de son harangue le candidat Nicolas Sarkozy s’est placé comme l’héritier des valeurs du Général de Gaulle pour se parer de son prestige, en allant jusqu’à citer expressément un élément d’un discours du Général , en le faisant sien :

Début de son intervention du haut de son estrade regardant la foule tout en bas de ses pieds :

« Merci, Merci, Merci beaucoup du fond de mon cœur, Merci !

(D’une voix forte)

« Mes Chers amis, vous êtes 200.000, vous êtes le peuple de France, écoutez le Général de Gaulle, c’était le 1er Mai 1950 devant la foule des Français … qu’il avait réuni sur la pelouse de Bagatelle, écoutez-le parler .. » A la bonne heure, nous sommes bien vivants, il n’est que de nous voir pour être sur que notre peuple n’est aucunement décidé à terminer sa carrière » .. , il n’est que de nous voir, disait le Général de Gaulle « pour discerner où les travailleurs mettent aujourd’hui leurs espérances…, la masse immense que voilà prouve aux insulteurs que rien n’est perdu pour la France » .., voilà comment parlait le Général de Gaulle, et comment nous parlons aujourd’hui à la place du Trocadéro.

« Avec le Général de Gaulle, Avec le Général de Gaulle, les Français écrivaient l’histoire, nous aussi nous voulons l’écrire face aux insulteurs , qui nous ont dénié le droit de parler aux Français le 1er Mai, comme s’il en était propriétaire, le Général de Gaulle nous a montré la voie….

Puis il cite Lamartine pour rappeler une de ses citations et se lancer dans une attaque violente contre le "drapeau rouge" et les gens qui défilent derrière.'(


ndlr : il veut parler implicitement du fanion de la CGT , il ne peut s'agir d'un drapeau mais Nicolas Sarkozy veut frapper les esprits !

Ce préambule référentiel de haute voltige, emprunté à des personnalités historiques, pour étayer ses propos, peut plaire à ses militants d’un niveau primaire, mais pourrait faire sourire les autres de niveau supérieur, qui pourtant en paraissent ravis aussi, mais en fait cette association de noms prestigieux avec citations, s’apparente à ces références superflues dont certains élèves usent et abusent dans leur copie pour en masquer l’insuffisance, ce qui en général leur vaut une mauvaise note de la part de leur Professeur.

Mais les militant UMP d’un niveau élémentaire ou supérieur n’étaient pas là pour analyser ce que leur servaient leur candidat, ils étaient là, comme chaque fois pour faire du nombre, agiter des drapeaux, pour tout gober et approuver, pour donner aux écrans une image de masse, enfin et surtout pour applaudir et ovationner leur candidat naturel et crier Nicolas Président, Nicolas Président, On va Gagner ,On va gagner ..… !

Après cet accaparement « historique » et « référentielle », campé en héritier du Général de Gaulle, toujours juché sur son immense estrade, dominant la foule de ses partisans qui devaient hausser le cou à l’extrême pour l’apercevoir, le candidat de l’UMP a poursuivi en entremêlant tour à tour la litanie de ses plaintes et lamentations habituelles (on l’aurait insulté, on voudrait l’empêcher de parler, il n’aurait pas le droit de s’adresser aux électeurs de droite, comprenez du FN … ), en exposant certaines de ses propositions tout en relançant ses attaques et critiques contre François Hollande et les socialistes, contre les experts commentateurs, contre les corps intermédiaires bien sûr et surtout cette fois en « explosant » contre les syndicats, notamment en fustigeant la CGT et en dénonçant son « drapeau rouge » !

Ndlr : En fait il ne s’agit pas d’un drapeau mais d’un emblème syndical, chaque syndicat a un emblème de couleur différente, il ne s’agit pas d’un drapeau au sens national du terme, mais Monsieur le candidat Nicolas Sarkozy, n’en n’est plus à un amalgame prêt, plus c’est gros plus ça passe chez ses militants.

Il s’en est pris à « ceux qui défilent derrière des drapeaux rouges » …, toujours en imitant la voix, la posture, les gestes gaulliens "Posez le drapeau rouge et servez la France!" a-t-il de loin lancé à la CGT par micro démultiplié, "Votre rôle n'est pas de faire de la politique, de défendre une idéologie, votre rôle est de défendre les salariés et le travail", a-t-il ajouté.

Il a aussi dit que « les syndicats ne servait pas la France » ce qui a fait dire à des commentateurs que cette d’accusation n’avait jamais été faite en France, qu’il s’agissait d’une déclaration de guerre et qu’une « frontière » venait d’être franchie !

On retrouve bien là Nicolas Sarkozy, qui veut commander à tous, encadrer tous les pouvoirs de faits ou contre pouvoirs en outrepassant largement et abusivement lui-même les fonctions exécutives qui sont les siennes en tant que Chef de l’Etat, comme le font les petits dictateurs en puissance.

Ndlr : Rappelons que le patron de la CGT Bernard Thibaud avait dit qu’il ne voterait pas pour Monsieur Sarkozy et que ce jour du 1er Mai, pendant que le candidat Nicolas Sarkozy discourait au Trocadéro, il a déclaré qu’il voterait pour François Hollande, ce qui a été interprété sur les écrans, dès hier, l’après midi et le soir, comme une déclaration politique par différents cadres UMP, qui considèrent que les syndicats, et Bernard Thibaud en l’occurrence, n’ont pas le droit d’exprimer publiquement un choix électif ou une opinion politique. Pourtant ces mêmes UMP étaient particulièrement heureux quand Laurence Parisot, la patronne du MEDEF syndicat patronal, a soutenu à plusieurs reprises Nicolas Sarkozy. .

A l’adresse de l’opposition socialiste il a notamment lancé en plus de ses provocations habituelles : "Nous nous considérons comme acteurs du progrès social autant que vous et sans doute même davantage", en l’accusant d’avoir "appauvri les travailleurs en prétendant les protéger" avec la semaine de 35 heures et la retraite à 60 ans.

Nicolas Sarkozy après avoir discouru pendant environ 20 minutes termine en évoquant à nouveau le Général de Gaulle dont il se fait l’interprète (ndlr : pour l’inscrire à son actif) :

« Ecoutons, écoutons , Mes Chers amis, le Général de Gaulle, toujours ce 1er Mai 1950, dans un discours d’une actualité bouleversante : « Travailleurs » …, (car le Général de Gaulle ne parlait pas à des statues, il parlait à des travailleurs, insiste Nicolas Sarkozy avant de continuer pour citer de Gaulle) … « Travailleurs, c’est avec vous que je veux batir la France Nouvelle, quand une fois encore nous aurons gagné la partie, en dépit des excitations, on apercevra tout à coup une nation joyeuse, une nation rassemblée, où, je vous en réponds, vous aurez votre digne place, alors on verra sortir des voiles qui le cache encore, le visage radieux de la France » ..

« Vous êtes le visage radieux de la France, déclare alors Nicolas Sarkozy, en désignant ses partisans !

Et à ce « visage radieux de la France » qui agite des drapeaux à ses pieds, Nicolas Sarkozy de son estrade lance d’une voix stridente, « sa conclusion pathétique du Trocadéro » :

« Alors il reste 3 jours, 3 jours pour expliquer, 3 jours pour convaincre, 3 jours pour entraîner, 3 jours pour que chacun comprenne que Dimanche il ne votera pas pour un candidat, mais pour lui-même, il ne votera pas pour un candidat, mais pour son avenir, celui de son pays, et celui de ses enfants, 3 jours, 3 jours pour gagner !

Vive la République et Vive la France.

On applaudit, la foule des partisans ovationne son candidat, les drapeaux s’agitent, la Marseillaise retentit, tout le monde la chante, et c’est de son perchoir que Monsieur Sarkozy la chante aussi.

Enuite toujours du haut de son estrade il remercie l’assistance, ses amis, et son épouse : « Merci à Vous, Merci à toi François Fillon, Merci à toi Jean-Pierre Raffarin, Merci à toi Alain Juppé, Merci Jean-François Copé, Bernard Accoyer, Nathalie, tous ceux qui m’on rejoint.., et permettez moi un remerciement tout particulier à Carla !

Ce qui a eu pour effet de applaudir et bêler les militants avec un remarquable ensemble « Carla a a a a ! Carla a a a a… en prolongeant le « a », il ne manquait plus que la guitare.

Monsieur Nicolas Sarkozy, est alors descendu sur l’esplanade rejoindre ses partisans, on a pu le voir avec Carla Bruni-Sarkozy son épouse à ses côtés se livrer à un bain de foule et répondre à des journalistes.

Nous vous parlerons dans d’autres éditoriaux aujourd’hui et demain de la Réunion tenue le matin à Paris par Marine le PEN, Présidente du Front National qui s’est exprimée devant 8000 de ses partisans, sans donner de consignes de vote, et bien sur du défilé très important des Syndicats et de la population très nombreuse qui s'est étendue de Denfert- Rochereau à la Bastille, des interventions des personnalités syndicales qui s'y trouvaient, et des déclarations des cadres du PS des partis de gauche ou autres qui s'y trouvaient aussi.

Et, bien entendu nous écrirons aussi sur la Journée du 1er Mai de Monsieur François Hollande à Nevers

Inutile de vous dire que tous les écrans hier concentraient sur la prestation du candidat Sarkozy et de ses partisans au Trocadéro et ne montraient qu'en marge et très peu le défilé des Syndicats (750.000 personnes en France), et encore moins la journée à Nevers de Monsieur François Hollande.

Ce n'est que dans la soirée assez tard que des commentateurs sont venus plus ou moins égaliser le tir en tirant de leurs analyses quelques arguments un peu moins partisans que ceux des journalistes de plateaux de l'après midi.

En attendant pour clore le présent chapitre « Nicolas Sarkozy et ses partisans au Trocadéro – 1er Mai 2012 »- , nous vous invitons si vous le souhaitez à voir le reportage vidéo ci-dessous :

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Discours de Nicolas Sarkozy au Trocadéro par NicolasSarkozy
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