30 mai 2012

Jean-Marc Ayrault a ouvert le dialogue social le 29 mai à Matignon

Éditorial de lucienne magalie pons

Changement de méthode, les  représentants   des  syndicats de salariés  sous l’ancien quinquennat étaient convoqués pour se voir signifier un « fait accompli » décidé par l’exécutif en concertation avec le patronat,  il en tout autrement sous l’égide du Premier Ministre Jean-Marc Ayraud,  en  recevant et en consultant hier Mardi les représentants syndicaux, il  a posé la première pierre des concertations dans la durée  qui précèderont une grande conférence sociale « gouvernement, syndicats, patronat »  , prévue avant le 14 juillet et qui sera précédée  d’une réunion préparatoire  en vue des réformes sociales du quinquennat qui vient de débuter,  regroupant l’ensemble des huis partenaires sociaux autour du Premier Ministre le 5 Juin à Matignon.

Un changement de méthode salutaire qui réhabilite dans leurs responsabilités économiques et sociales ces corps intermédiaires dont l’ancien Président Sarkozy dans sa campagne fustigeaient en les accusant à tort de faire du blocage.

Les syndicats ont dans leur ensemble salué  favorablement l’ouverture de  dialogue du Gouvernement  qui s’est concrétisée hier par une première prise de contact, au cours de laquelle , Le Premier Ministre  Jean-Marc  Ayrault, entouré par quatre ministres, Michel Sapin (Travail), Marisol Touraine (Affaires sociales), Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Marylise Lebranchu (Fonction publique), a reçu durant une heure chaque délégation: cinq syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et les trois représentations  patronales (Medef, CGPME, UPA).

Bien entendu l’ancien Premier Ministre François Fillon qui se trouvait en campagne législative  en visite de soutien à Rosny sous bois   a grincé des dents et au cours d’une déclaration assez vulgaire  s’est répandu en critiques acerbes  en affirmant  notamment «Les syndicats vont être les premiers cocus de la gauche (...) Cela a souvent été le cas dans l'Histoire. La gauche s'était engagée sur le retour à la retraite à 60 ans. Je vois que ce n'est déjà plus d'actualité puisque maintenant, ça n'est plus que pour ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans. C'est donc une hypocrisie.»  

Ndlr : décidément Monsieur Fillon voit de l’ « hypocrisie » partout, il avait déjà employée ce mot  contre  Jean-François Copé avant le 26 mai alors que la bataille des chefs de l’UMP battait son plein,  cette fois il en assène la gauche. A mourir de rire comme dirait le bon sens populaire !


Du côté du Parti Socialiste les réactions ne se sont pas fait attendre : «Dans la forme comme sur le fond, les propos de François Fillon sont une grossière provocation, indignes d'un ancien Premier ministre et déplacés de la part de celui qui restera l'homme de la casse des retraites.»  Guillaume Bachelay, l'un des porte-parole du PS pour les législatives,  a écrit dans un communiqué : ….  «..,  durant la campagne présidentielle, M. Fillon assistait sans broncher aux meetings où Nicolas Sarkozy conspuait les syndicats et insultait les corps intermédiaires. Aujourd'hui, l'ancien chef du gouvernement continue de les traiter avec condescendance et méprise leur indépendance», en lui demandant   «de retrouver la réserve et la dignité que les Français attendent d'un ancien Premier ministre».

Jean-Marie Le Guen, député PS de Paris, a  estimé dans un communiqué distinct que «derrière le cynisme et la grossièreté de ces propos se cachent l'amertume et la rancœur d'une droite qui refuse d'admettre sa défaite», en ajoutant  «la gauche n'entend pas mépriser les syndicats, comme le fait aujourd'hui François Fillon, mais préfère travailler avec eux au redressement de la France  »

Revue de Presse :

Pour ne pas citer tous les médias , nous avons sélectionné et reproduit ci-dessous un extrait des différente déclarations des partenaires qui ont été recueillies et publiées par le site "Le Parisien.fr". 
EXTRAIT :

"Smic, retraite, emploi : les revendications et les déclarations des partenaires sociaux reçus ce mardi à Matignon.

"Publié le 29.05.2012, 12h32 | Mise à jour : 20h52
….

Les revendications et les déclarations des partenaires sociaux interrogés à leur sortie de Matignon :

«COUP DE POUCE» AU SMIC

François Chérèque (CFDT) : «Il y a trop de salariés au Smic et qui le restent toute leur vie». Le patron de la CFDT demande à Jean-Marc Ayrault «un coup de pouce au Smic», «sans que le Premier ministre ne nous dise le montant de cette hausse». Selon Chérèque, «le vrai problème, c'est qu'il y a trop de salariés au Smic et qui le restent toute leur vie». Il souhaite que le gouvernement «réétudie l'utilisation des 30 milliards d'aides aux entreprises sur les bas salaires» pour «aider les entreprises qui permettent à leurs salariés de sortir de la zone du Smic».

Jean-Claude Mailly (FO) demande une nette revalorisation. «Certains considèrent que j'en demande trop, je rappellerai tout simplement que le seuil de pauvreté en France est à 954 euros et que le Smic est à 1 100 euros», réagit le leader de Force ouvrière.

Bernard Thibault (CGT) rappelle «l'impatience» des salariés et veut «une contrainte juridique» pour les branches professionnelles. Le leader de la CGT, qui défend une vraie hausse, met  d'emblée mis la pression sur le gouvernement de gauche en lui rappelant que c'est «une majorité de salariés» qui a «contribué» à l'élection de François Hollande. Maintenant, il y a une «impatience» de premières mesures «rapides» qui «modifient le quotidien», a dit celui qui avait appelé à battre Nicolas Sarkozy. Il demande «un mécanisme automatique pour que les branches professionnelles s'alignent sur le Smic», «une contrainte juridique (...), des sanctions pour ceux qui ne respectent pas les textes».

Laurence Parisot (Medef) opposée à un coup de pouce au Smic. La patronne des patrons redit son opposition à un coup de pouce du Smic, hantise des PME, qui «empêcherait les embauches», mais proposé de «travailler sur les trajectoires des salariés qui sont au Smic» pour qu'ils y restent «le moins longtemps possible», pensant notamment aux «20% de jeunes» qui ne décollent pas d'un salaire minimum.

Jean-François Roubaud (CGPME) : «Désaccord total» sur un coup de pouce au Smic. Le président de la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) «demande que ce soit a minima». Une hausse du Smic «est toujours dangereuse», prévient Jean-François Roubaud.

RETRAITE

François Chérèque (CFDT) satisfait. Le patron de la CFDT se dit «satisfait» que le gouvernement rétablisse la retraite à 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler tôt. Il souhaite que «les marges de manœuvre, si elles existent» permettent d'intégrer les périodes de chômage dans le calcul.

Jean-Claude Mailly (FO) dit avoir été entendu, «c'est déjà pas mal». Force ouvrière demande la prise en compte des périodes de chômage dans le calcul de la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt.

Laurence Parisot (Medef) met en garde contre «le risque de faillite» de l'Agirc. «Si on va au-delà de l'engagement de François Hollande», «il y a un risque très sérieux sur les régimes complémentaires, notamment sur l'un d'entre eux (ndlr: l'Agirc) qui pourrait se retrouver en situation de faillite à l'horizon 2014-2015.»

Jean-François Roubaud (CGPME) «demande que ce soit à minima».

PLANS SOCIAUX

François Chérèque (CFDT) pour le rétablissement d'une «mission interministérielle sur les plans sociaux». Objectif :  «Tout de suite répondre à la demande quand il y a des difficultés dans une entreprise et réunir les ministères, les partenaires sociaux, mais aussi les collectivités territoriales quand elles sont impliquées.»

Bernard Thibault (CGT) réclame une loi. Le patron de la CGT a remis au Premier ministre une liste de 46 entreprises en redressement ou en liquidation, soit près de 45 000 emplois menacés, qui va se «cumuler ou se croiser» avec la «propre liste du gouvernement». Il réclame une loi pour «permettre aux salariés de contrarier la décision des gestionnaires lorsqu'il n'y a pas de bien-fondé économique aux licenciements».

Laurence Parisot tire «un signal d'alarme» sur «l'augmentation du coût du travail». «Il faut être très prudent, très très attentif à ce qui pourrait être une augmentation du coût du travail», en «augmentant les charges sociales». Elle a remis au Premier ministre une liste d'«indicateurs» montrant «la chute de rentabilité, la chute des possibilités de financement, bref la dégradation de la situation de nos entreprises». Elle a identifié des convergences de vue avec le gouvernement «sur ce diagnostic de la fragilité de la situation économique», «l'intérêt et la nécessité d'une initiative de croissance» et une «priorité» partagée : «L'emploi, l'emploi, l'emploi.» La «priorité des priorités, c'est d'éviter au 2e semestre de cette année une augmentation des plans sociaux», a-t-elle martelé.

LA MÉTHODE DE CONCERTATION

François Chérèque (CFDT) salue la méthode. La volonté de concertation affichée par Jean-Marc Ayrault est «une démarche qui me semble plutôt positive à condition qu'elle dure les cinq ans du quinquennat». Mais il prévient : «Le dialogue est toujours bien les premières semaines, c'est après que ça se gâte, donc je jugerai la qualité du dialogue dans les semaines prochaines.»

Bernard Thibault (CGT) : «On ne vient plus à Matignon à reculons.» Le leader de la CGT avait appelé à voter contre Nicolas Sarkozy. Il enjoint le gouvernement à s'appuyer «sur les forces vives qui ont souhaité le changement» et non sur le patronat et le Medef, dont, au passage, il a remis en cause «la représentativité».

Laurence Parisot (Medef) loue la «méthode d'écoute et de concertation» d'Ayrault. «Nous avons dit au Premier ministre combien nous apprécions la méthode de travail qu'il propose», rapporte la présidente du Medef en quittant Matignon. «C'est vraiment une méthode d'écoute, d'échange, de concertation, se félicite Laurence Parisot. Ça nous semble vraiment la meilleure façon d'agir compte tenu des circonstances car, encore une fois, nous sommes dans le même bateau.»

Jean-François Roubaud (CGPME) : «Une véritable volonté de dialogue.» Saluant un entretien «extrêmement cordial», le président de l'organisation patronale précise avoir parlé «de nos inquiétudes sur les charges qui pèsent sur nos entreprises, sur le coût du travail, la compétitivité de nos entreprises».

Bernard Van Craeynest (CFE-CGC) : le gouvernement veille à «ne pas rater la première marche.» Le président du syndicat des cadres souhaite la fin d'une tradition française qui fait que sur les trois parties -gouvernement, syndicat, patronat - il y en a toujours deux «qui s'entendent sur le dos du troisième».

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