Jean-François Copé, le secrétaire général de l’UMP, l’ancien premier Ministre François Fillon étaient réunis avec les autres cadres du parti ce samedi 26 mai dans le 14ème arrondissement de Paris.
A l'ordre du jour la mobilisation pour les législatives, mais surtout une réunion pour mettre fin à ces attaques en forces qui opposaient François Fillion et Jean-François Copé et leurs alliés respectifs ces derniers jours , que Roger Karoutchi animateur de cette réunion a tenté de désamorcer en affirmant présenter «un plateau « des chefs et pas de combat des chefs ».
Jean-François Copé a déclaré qu'il voulait «arrondir les angles» et que l'heure était «au rassemblement», et il a illustré ses propos en disant «François Fillon a parfaitement raison sur le leadership. Personne n'a un grade supérieur aux autres.
Alain Juppé a expliqué qu'à l'automne 2012 il y aura «une compétition» pour la présidence du parti, et qu'en 2016 viendra une «primaire ouverte» sur le modèle de celle organisée par le Parti socialiste en 2011.
François Fillon, de son côté n'a pas abordé dans son intervention le débat endémique qui agite le parti sur le duel qui l'oppose à Jean-François Copé à propos de la future présidence de l'UMP et de sa future organisation, et pour faire oublier les accusations de divisions interne qui pesaient sur lui ces derniers temps, il s’est échappé sur des thématiques nationales, et c’est en adversaire du Président de la République François Hollande que l’ancien premier ministres François Fillon s'est exprimé
L’ancien Premier ministre François Fillon qui n’a plus qualité à donner de conseils à qui que ce soit, sinon à ses homologues du parti UMP en déroute, s’est donc autorisé samedi a demander au Président de la République François Hollande à «renoncer» à des promesses électorales susceptibles d'aggraver la crise financière européenne, sous peine d'avoir à en «porter la responsabilité».
«Face à la crise et aux menaces qui pèsent sur l'Europe, je demande ce matin solennellement à François Hollande de renoncer aux promesses électorales qui risquent de créer de graves difficultés», a lancé François Fillon lors du séminaire de l'UMP.
«Je lui demande de suspendre la réforme sur les retraites qui entraînera une dépense supplémentaire de près de 20 milliards d'euros d'ici à 2017. Je lui demande de renoncer à aggraver le coût du travail en maintenant la TVA anti-délocalisation. Je lui demande de renoncer à rétablir la taxe professionnelle qui plombe les investissements des entreprises » …
«Je lui demande également d'inscrire la règle d'or dans notre constitution comme la France s'y est engagée avec tous ces partenaires», a-t-il ajouté. «S'il ne le fait pas, il prend le risque de porter la responsabilité d'une nouvelle rechute de la crise financière européenne», a-t-il récité avant d'appeler les électeurs à choisir «le camp de la responsabilité financière» défendu par l'UMP, plutôt que celui «des dépenses irresponsables».
Il parait très clair que François Fillon s’efforce d’ effacer sa déconvenue et celle de l’UMP, face aux avancées favorable de François Hollande au G8, au Sommet de l’Otan, au Sommet Européen, en Afghanistan et à l’opinion favorable que recueille aussi dans notre pays l’action de François Hollande et du Gouvernement de François Ayrault.
Après tout en réalité, et quoique qu’ils sont apparus en chefs réconciliés au cours de leur réunion du 24 Mai, les leaders de l’UMP n’ont que deux points qui les rassemble c’est de s’épandre en critiques sur François Hollande et sur le Gouvernement, et de s’obstiner à paraître encore comme investis de responsabilités exécutives et politiques nationales , dont ils sont pourtant dépourvus depuis le 10 mai.
Pourtant, que les leaders UMP l’admettent ou non, selon le baromètre Ifof-JDD la cote de satisfaction de personnes sondées François Hollande bénéficie d'une cote de satisfaction de 61% (18% "très satisfaits, 43% "plutôt satisfaits"). et le premier ministre Jean-Marc Ayrault bénéficie de 65% (12% des sondés se disent "très satisfaits", 53% "plutôt satisfaits").
François Fillon a donc renoncé au cours de la réunion du 24 mai à se battre pour s’affirmer dans son parti UMP en manque d’après certains de ses leaders de leader naturel.
Vous remarquerez que les leaders UMP affectionnent ce mot « naturel » de préférence au mot « légitime », allez savoir pourquoi, on comprend que le mot « légitime » évoquerait un passé historique et des faits marquant dans l’histoire de France et qu’ aucun d’entre eux ne peut y prétendre après avoir participé à un quinquennat peu glorieux qui s’est terminé par un échec sanctionné par la victoire du candidat socialiste François Hollande.
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Rétrospective sur la querelle des « chefs » :
Cependant, comment pourrions nous oublier la très mauvaise image que le parti UMP a donné avant la réunion du 24 Mai ? il ne suffit pas de tirer un trait et de tourner la page, avant cette réunion la rivalité et les passes d’armes aiguisées du clan Fillon et du clan Copé s’étalaient au grand jour au commencement de la campagne législatives dans les médias, et si les leaders UMP jouent actuellement sur la réconciliation, elle n’est qu’apparente et les braises de la discorde couve sous les cendres en attendant le mois de septembre , et il se pourrait bien même qu’elle ressurgisse au lendemain des législatives selon les résultats des uns et des autres.
Pour rafraîchir les mémoires, s’il en est besoin revenons en résumé aux précédents échanges
Qui ont alimenté la « guerre des chefs » de l’UMP :
Ces derniers temps, l'ancien Premier ministre François Fillon avait affirmé que sans Nicolas Sarkozy, il n'y avait plus de «leader naturel» pour le parti et «compétition». Tout aussitôt François Copé qu'il fallait que tout le monde se concentre uniquement sur les législatives, François Fillon avait saisi la balle au bond en accusant Jean-François Copé d'«hypocrisie», tandis que les soutiens de François Copé comme Rachida Dati notamment attaquaient François Fillon dans les médias. en le traitant d’ « ingrat » .
Pour mémoire rappelons que c’est François Fillon qui avait ouvert l’offensive le vendredi 18 mai en en déclarant qu’il prendrait «toute sa part dans la compétition» pour un nouveau chef, en expliquant : «Depuis le départ de Nicolas Sarkozy, il n’y a plus à l’UMP de leader naturel. Donc il y a une compétition.»
Jean François Copé avait implicitement répondu, le Mercredi 23 mai en déclarant aux journalistes en marge d'un déplacement électoral : … «Vraiment, j'invite tous mes amis, toutes générations confondues, toutes sensibilités confondues à l'UMP à suivre ce chemin de la sagesse qui consiste à ne se mobiliser que dans la perspective des élections législatives.»
Mais François Fillon avait considéré le jeudi 24 dans la matinale de RTL que Copé était hypocrite: «Quelle hypocrisie! C'est une évidence que le départ de Nicolas Sarkozy laisse l'UMP sans leader naturel ! ……. Nicolas Sarkozy manque à l'UMP, c'est lui qui a très largement construit le succès de cette formation politique et il y a un vide depuis son départ que personne ne peut nier. Il n'est jamais trop tôt pour constater des évidences»
Et d’ajouter que que si le secrétaire général du parti fait «parfaitement son travail, il ne peut prétendre être le leader de cette formation sans qu'il y ait eu un débat démocratique et que les militants se soient prononcés».
Jean-François Copé a de nouveau tenté de couvrir le conflit quand Jean-Pierre Elkabach l'a interrogé sur Europe 1 sur ces derniers propos de François Fillon, , disant ne pas croire que ces propos lui étaient adressés, mais quand Jean Pierre El Kaabach insiste sur le terme d'«hypocrite», Jean François Copé à louvoyé en répondant … : «Chacun ses mots. Moi, les miens sont des mots positifs pour ce qui concerne mes amis et ma famille politique. Ce sont tous des mots positifs et de rassemblement depuis la première minute où nous avons engagé la campagne législative.»
L’affaire aurait pu en rester là …, c’était sans compter sans les « figures » de l’UMP qui font tout pour ne pas se faire oublier dans les médias et qui apportaient au conflit un rebondissement plus ou moins discipliné pour ne pas dire contradictoire ;
Dans un entretien au Figaro, Henri Guain estimait que l'UMP «compte beaucoup de talents qui peuvent prétendre demain remplir ce rôle [de leader naturel]. Jean-François Copé occupe une place éminente», déclarait-t-il en affirmant le lendemain sur Europe 1 qu'il n'avait «pas de camp», et que son seul camp était sa «famille politique».
Rachida Dati tout au contraire avait choisi son clan et soutenait Jean-François Copé: «Je trouve ça très désagréable et très déloyal vis-à-vis de Jean-François Copé qui est quand même le chef de l'UMP …. Vous (ne) trouvez pas que c'est quand même un petit peu ingrat vis-à-vis de Nicolas Sarkozy? ….. Je trouve qu'il l'a enterré un peu trop vite.» déclarait-elle en visant très fort François Fillon.
Bernard Debré, le Député de Paris, sur Sud Radio affirmait avoir dit à François Fillon: «François, il faut fermer sa gueule.».., en estimant quant à lui que cette guerre des chefs était «une très grave erreur» parce que la seule façon de gagner les législatives était d'être «uni»… «Je trouve qu'il est ridicule, lamentable et dangereux qu'il y ait ces bagarres au sein de l'UMP entre Copé et Fillon. Là ils nous gênent, ils nous embêtent.»
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La guerre des chefs en vidéos récentes (avant le 24 mai)
1) C'est à partir de 3'30 que François Fillon parle du candidat naturel de l'UMP :
François Fillon, ex-Premier ministre, après la... par rtl-fr
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2) Jean François Copé : : c'est a partir de 4'27 que Jean-Francoçis Copé s'exprime sur les propos tenus par François Fillon
Copé : "on est là pour travailler ensemble" par Europe1fr
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3) Henri Guaino :
Guaino opposé à un courant sarkozyste par Europe1fr
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4) Rachida Dati
Dati sur BFMTV : Fillon a un comportement... par BFMTV
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