Selon les médias le Président de la République Française, François Hollande est arrivé en voiture à la Gare du Nord «avec très peu d'escorte , en s'arrêtant aux rouges», et il a pris un petit bain de foule avant de monter dans le train, vers 16h00, en première classe «dans un compartiment qui ne lui était pas réservé» pour rejoindre , ce mercredi soir, les chefs d’État et de gouvernement européens, à Bruxelles, où un dîner informel les réunira, pour préparer le Sommet Européen qui se tiendra à Bruxelles en Juin.
Au menu proprement dit, s’inviteront les crises grecque et espagnole, les euro-obligations, la croissance, la BEI, les fonds structurels.., sur fonde de la Crise de la Zone euro, de quoi épicer l’ambiance.
Au cours de ce dîner, François Hollande et les chefs d’Etats et de gouvernement européens, échangeront notamment sur les moyens de relancer la croissance et l’emploi.
Olivier Bailly, porte-parole coordinateur de la Commission européenne pour l’économie a indiqué : «L’objectif de ce sommet informel est de permettre au président français de s’expliquer sur ses idées de croissance mais également de permettre aux autres chefs d’Etat et de gouvernement de clarifier leurs positions sur le sujet».
Résumons ci-dessous plusieurs propositions qui devraient être abordées et discutées, au cours de ce diner informel, d’après les observateurs, notamment celles qui paraissent emporter l’adhésion, qui seraient au nombre de trois, mais aussi d’autres propositions pour le moment en défaut de consensus
A- Commençons par indiquer les propositions qui devraient emporter l’adhésion des dirigeants européens :
1- l’émission de « Project bonds, dont la finalité serait de lancer de grands chantiers européens, surtout dans les domaines de l’énergie et de l’environnement, et de les financer à travers des emprunts émis par l’Union européenne (UE). David Cameron vient de se prononcer tout récemment pour cette proposition, ce qui ouvre la voie à un accord qui devrait être décroché cet été.
2 - l’augmentation du capital de la Banque européenne d’investissement (BEI), la banque de l’Union européenne. Les Etats pourraient décider d’affecter 230 millions d’euros à la BEI. Grâce à ses capacités de levier (c’est-à-dire à son aptitude à attirer les capitaux privés, la BEI pourrait multiplier ce capital par six, ce qui lui permettrait de prêter jusqu’à 1,5 milliard d’euros aux PME et aux consortiums industriels étant précisé que la BEI ne financerait pas directement des entreprises, mais des projets. L’enjeu pour les PME et les consortiums est donc de se réunir pour monter de tels projets pilotes, notamment dans les domaines de l’énergie, de l’Internet et des transports.
3 -enfin une troisième question qui ferait plutôt l’unanimité (voir note*) : une meilleure utilisation des fonds structurels. Au lieu de rendre leurs contributions financières non utilisées aux Etats contributeurs qui les ont fournies, ces fonds structurels seraient réaffectés à des projets identifiés par la Commission européenne comme créateurs d’emplois. Si cette mesure est adoptée, la Commission Européenne devrait suivre la mise en œuvre des projets. C’est d’ailleurs ce qu’elle a déjà fait pour la Grèce, où elle a suivi 185 projets qui ont nécessité près de 11 milliards d’euros.
Note *) Mais (il y a un mais..) , si l’Allemagne le plus important contributeur a d’ores et déjà accepté le principe de renoncer à ses fonds non utilisés, il faut encore convaincre le Royaume-Uni.
B- Terminons en indiquant les propositions qui restent en défaut de consensus pour le moment :
1) les euro-obligations, ou eurobonds, Berlin est très opposé à cette proposition qui consisterait à mutualiser une partie de la dette des Etats européens, pour leur permettre d’emprunter tous au même taux, rappelons qu’actuellement l’Allemagne emprunte à environ 1,6%, alors que la Grèce le fait elle à plus de 20% ce qui grève d’autant ses capacités à se redresser.
2- concernant la taxe sur les transactions financières, qui permettrait de financer les deux tiers du budget européen, et de soulager d’autant les contributions respectives des différents Etats, cette proposition est clairement rejetée par Londres, dont la place financière –la City– est la première d’Europe et l’une des plus puissantes au monde. Les observateurs considèrent que si un accord à 27 semble peu probable, une coopération renforcée entre plusieurs pays européens serait envisageable en soulignant que les revenus dégagés seraient évidemment bien moindres.
Les médias indiquent que « des mesures plus structurelles pourraient enfin être évoquées », par la Chancelière allemande Angela Merkel, notamment des thèmes tels que la flexibilité du travail, auxquels elle reste très attachée.
Tout sera abordé et discuté mais rien ne sera décidé au cours de ce diner informel ce mercredi soir, ce n’est qu’un dîner « préparatoire » en vue du prochain Conseil européen des 28 et 29 juin.
Citons que la Commission Européenne en a cité les enjeux : «Le retour à la croissance durable ne se fera certes pas du jour au lendemain, mais un redressement est possible d’ici à la fin de l’année si les décisions indispensables sont prises dès maintenant».
Rappelons notamment que d’après la commission Européenne le PIB devrait se contracter de 0,3% dans la zone euro en 2012 et croître de 1% en 2013, et qu’à cette date, le chômage devrait culminer à 11%.
Pour terminer espérons que le menu du dîner de ce soir sera particulièrement soigné afin de mettre tous les participants en bonne disposition pour sortir la « crise de la Zone euro » de l’ornière.
Remettons à demain nos observations et commentaires en regrettant de n’être pas « une petite mouche » qui pourrait incognito s’inviter à ce diner informel pour mesurer avant tout le monde la bonne ou la mauvaise volonté des uns et des autres participants pour faire avancer le « Schmilblick européen »
En attendant pour vous mettre en appétit, Revue de Presse :
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